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Correspondances en médecine - n° 2, vol. II - avril/mai/juin 2001
revue de presse spécialisée
résumé et analyse d’articles sélectionnés
"Prothèse valvulaire mécanique
ou bioprothèse ?
Le choix entre prothèse valvulaire mécanique
et bioprothèse dépend pour une large part
de l’âge du malade. Compte tenu
de l’espérance de vie actuelle des patients,
il est légitime de recommander, en règle
générale, une prothèse mécanique
avant 70 ans et une bioprothèse au-delà
de 80 ans.
Entre ces deux “limites”, le choix s’orientera
plus volontiers vers une prothèse mécanique :
s’il s’agit d’une femme (dont l’espérance
de vie est plus longue), s’il existe une autre
indication du traitement anticoagulant
(fibrillation auriculaire +++), si la fonction
rénale du malade est altérée,
ou si le risque induit par une éventuelle
réintervention valvulaire ultérieure est jugé
particulièrement élevé.
B. Lung. Quelle limite d’âge actuelle
pour les prothèses mécaniques.
La Lettre du Cardiologue 2000 ; 334-335 : 3-5.
"Hit-parade des facteurs de risque
L’importance accordée par les médecins
généralistes aux facteurs de risque
de maladies cardiovasculaires se fait,
par ordre de priorité, au diabète, à l’élévation
de la pression artérielle, à l’augmentation
du LDL-cholestérol et à la diminution
du HDL-cholestérol.
G. Nguyen, A. Krivitzky. Enquête REACT.
Évaluation des pratiques médicales
et de la perception des patients concernant
la prise en charge des maladies cardiovasculaires.
La Lettre du Cardiologue 2000 ; 334-335 : 13-7.
"HTA + IR = IEC ?
Chez les patients hypertendus insuffisants
rénaux, le traitement antihypertenseur
administré doit être en mesure de normaliser
les chiffres tensionnels (PA <140/90 mmHg,
voire moins : 120/80 mmHg ?).
Il doit aussi
abaisser
la pression hydrostatique
intraglomérulaire, afin de ralentir la vitesse
de dégradation de la fonction rénale.
C’est le cas des inhibiteurs de l’enzyme
de conversion (IEC) et de certains antagonistes
calciques, mais non des diurétiques
et des bêtabloquants.
G. Deray. La prise en charge du patient hypertendu
insuffisant rénal. La Lettre du Cardiologue
2000 ; 334-335 : 31-5.
"Épaisseur intima-média
L’intérêt de la mesure échographique
de l’épaisseur intima-média au niveau
de la carotide dans le dépistage des patients
à haut risque cardiovasculaire n’est plus
à démontrer. Toutefois, rien ne permet encore
à l’heure actuelle d’affirmer
que le ralentissement ou la régression
de la progression de ce paramètre
s’accompagne d’une réduction concomitante
du risque de survenue d’un accident
cardiovasculaire.
N. Danchin. Épaisseur intima-média carotidienne
et risque cardiovasculaire. Hypertension et
prévention cardiovasculaire 2000 ; 8 (12) : 504-5.
"Est-il licite d’encourager les fumeurs
de passer de la cigarette au cigare ?
Oui, dans la mesure où le risque de décès
par “pathologies tabagiques” du fumeur
de cigarettes reconverti aux cigares est,
par rapport à “l’accro de la tige”, réduit de 46 %.
Pour autant ce n’est pas – loin s’en faut ! –
“une panacée” : le risque de décès
par “pathologies tabagiques” du fumeur
de cigarettes reconverti aux cigares est en effet :
–par rapport au fumeur exclusif de cigares,
augmenté de 51 % ;
–par rapport au sujet ayant cessé tout
tabagisme depuis 20 ans, augmenté de 57 % ;
–par rapport au patient non fumeur,
augmenté de 61 %.
P. Abastado. Le cigare dans tous ses états.
Hypertension et prévention cardiovasculaire
2000 ; 6 (12) : 432-4.
"
Hyperinsulinémie :
un facteur de risque
indépendant
L’hyperinsulinémie endogène (témoin de
l’insulinorésistance), s’avère bel et bien
un facteur de risque coronarien, y compris
après ajustement sur l’âge, la masse
corporelle, les antécédents familiaux
de cardiopathies ischémiques, le tabagisme,
la consommation d’alcool, le niveau
de pression artérielle... et les résultats
du bilan lipidique !
E. Eschwège et al. Glycémie, insulinémie,
insulinorésistance : épidémiologie du risque
cardiovasculaire. Métabolismes - Hormones -
Nutrition 2000 ; 4 (IV) : 152-6.
"HTA et céphalées
La notion classique selon laquelle
l’hypertension artérielle légère est toujours
asymptomatique devrait être remise
en question : la proportion de patients
hypertendus légers souffrant de maux de tête
serait en effet de l’ordre de 20 % !
X. Girerd. Céphalées au cours de l’hypertension légère.
Hypertension et prévention cardiovasculaire
2000 ; 6 (12) : 435.
"Fumer : pas bien !
Une récente méta-analyse* regroupant près
de 6 000 patients fumeurs ayant présenté
un infarctus du myocarde confirme
l’important bénéfice, en termes de mortalité,
d’un arrêt du tabagisme (risque relatif : 0,54).
Reste à convaincre les adeptes de l’herbe
à Nicot qui viennent de faire un infarctus
de cesser de fumer !
*K. Wilson et al. Arch Intern Med 2000 ; 160 : 930-44.
M. Andrejak. L’arrêt du tabagisme, un moyen
efficace de prévention secondaire après infarctus
du myocarde. Hypertension et prévention
cardiovasculaire 2000 ; 6 (12) : 436.
"+ 10 mmHg = + 15 %
L’étude UKPDS révèle que, chez les patients
diabétiques de type 2, chaque majoration de
10 mmHg de la PA systolique conduit à une
augmentation de 15 % du risque de
coronaropathie.
F. Isnard, E. Eschwège. Les enseignements
épidémiologiques de l’étude UKPDS.
Hypertension et prévention cardiovasculaire 2000 ;
6 (12) : 437-42.
"Hyperuricémie et coronaropathie
Une récente étude de suivi* portant sur près
de 6 000 patients révèle une augmentation
de 1,7 du risque relatif de décès d’origine
coronarienne en cas d’hyperuricémie.
Toutefois, à ce jour, aucune étude n’a montré
d’effet bénéfique sur la mortalité
cardiovasculaire d’une correction
de l’hyperuricémie.
*J.Fang, M.H. Alderman. JAMA 2000 ; 283 :
2404-10.
A. La Batide-Alanore. Uricémie. Hypertension
et prévention cardiovasculaire 2000 ; 7 (12) : 487.
Quelques brèves...