de santépar les patients.On rencontre
parfois des patients ayant une maladie
bénigne et une perception exécrable
de leur état de santé. Al’inverse,il y
ades malades ayant une forme chro-
niqueactiveet une qualitéde vie
presquenormale. Celle-cipeut être
affectée par une perception erronée de
lamaladie, ressentie comme unmal
mystérieux,diminuant l’attractivitédu
patient et entraînant une diminution
de lafonction sexuelle. Onaiderale
malade à verbaliser ces préoccupations
et l’on y répondrapar une informa-
tion simple et rassurante(«votre
maladie n’est pas mystérieuse,on
connaît de mieux en mieux ses méca-
nismes»; «elle ne diminuepas l’in-
sertion familiale des malades quien
sont atteints…»).
Enseigner l’histoirenaturelle
de lamaladie
Ilfaudraaussi répondreàlademande
d’information des malades.Celle-ciest
généralement formulée au cours de la
«consultation d’annonce»mais les ré-
ponses apportées lors de cetteconsul-
tation ne sont pas toujours enregistrées.
Les questions les plus fréquemment
posées sont les suivantes:
–quel est le risquede stomie ?Il
est actuellement de 4% pour les
malades ayant une maladie de Crohn
et de 1,8% pour les malades ayant
une RCH (JCosnes,communication
personnelle) ;
–quel est le risqued’êtreopéré? Dans
lamaladie de Crohn,il est de 38%
à5ans et de 58 %à10 ans.Dans la
RCH, le risquedecolectomie est de
24% à5ans et de 36%à10 ans
(JCosnes,communication person-
nelle) ;
–quel est le risquede transmettrela
maladie àladescendance? Ilaété
estimé à 7,4% [5].
Lecancer
La question du cancer est une des plus
fréquentes posées par les patients à
l’annoncedu diagnosticde MICI.Les
informations transmises aux malades
par les proches,les mediaou Internet
ne sont pas toujours exactes.
Lorsqu’elles le sont,elles donnent par-
fois lieu àdes contresens et souvent à
une surestimation du risquedecancer.
Cettequestion doit êtreabordée fran-
chement et sans détour pendant la
consultation. L’information doit être
claire,complèteet détaillée car l’enjeu
est laprévention du cancer chez des
individus à très haut risque.
Prévenir et dépister le cancer
colorectal(CCR)chez les
patients atteints de RCH ou
de maladie de Crohn du côlon
Les malades atteints de maladie de
Crohn coliqueet ceux atteints de RCH
posent des problèmes similaires.Les
questions les plus fréquemment po-
sées sont les suivantes:
QUEL EST LE RISQUE DE CANCER
COLORECTAL ?
Ilest globalement de 3,7%dans la
RCH et de 5,4% dans laRCH panco-
lique[6].Mais ce risque varie en fonc-
tion des facteurs quiapparaissent sur
le tableau 1[7].Ainsi,après 10 ans de
suivi,le risquecumulatif est de 2%;
après 20 ans,il est de 8% et après
30 ans,de 18 %[6].Chezles malades
ayant une cholangite sclérosantepri-
mitive,il est élevédès le diagnostic;
ce risqueest estimé à9% après 10 ans
d’évolution, 31%après 20 ans et 50%
après 25ans de RCH [8].Après trans-
plantation hépatique,l’incidenceest
d’environ 1% par an[9].Les malades
ayant une RCH pancoliqueont un
risqueaugmentédeCCR, de l’ordrede
0,5à1% par anaprès 10 ans de
maladie [10].Ceux dont lamaladie est
limitée au rectosigmoïde ont un risque
de CCR non significativement diffé-
rent de celuidelapopulation géné-
rale. Les patients ayant une RCH
citédel’éducation des patients atteints
de MICI sont encoreàfaire. Mais une
meilleureconnaissancedes méca-
nismes de lamaladie,des symptômes
de poussée,des risques àlong terme et
des effets indésirables des médicaments
est,àl’évidence,préférable àl’igno-
rance. Par exemple, unmalade averti,
traitépar azathioprine saura recon-
naître une neutropénie et préviendra
son médecin dans les meilleurs délais.
Unpatient informé des symptômes de
pneumopathie au méthotrexate(dys-
pnée,fièvre, toux)préviendra son gas-
troentérologueavant de fairelapro-
chaineinjectiondemédicament.C’est
dans cet esprit queleGETAID aélaboré
des fiches d’information portant sur
chacundes médicaments utilisés dans
les MICI.
Ilconvient de rappeler qued’unpoint
de vuejuridique,le médecin est
directement responsable de la sur-
veillancedu patient.Celan’exclut pas
lacollaboration du malade àcette sur-
veillance.
Faireconnaîtreles facteurs
déclenchants
et les symptômes
des poussées
Unpatient en phasequiescentepeut
devenir symptomatique. Lemédecin
peut éduquer le malade à reconnaître
lapoussée et à y faireface. Par
exemple,l’automédication par lave-
ments de salicylés ou de corticoïdes
peut êtreconseillée aux malades
atteints de RCH distale ayant les symp-
tômes d’une poussée modérée. Les
facteurs d’environnement susceptibles
de déclencher des poussées peuvent
êtrecommuniqués:l’arrêt du tabac
dans laRCH, saconsommation dans la
maladie de Crohn,laprised’antibio-
tiques et d’anti-inflammatoires non
stéroïdiens dans les deux maladies.
Rassurer les malades
Les patients atteints de MICI, particu-
lièrement ceux atteints de maladie de
Crohn,ont une réduction de leur
qualitéde vie,notamment dans les
domaines psychologiques et so-
ciaux [4].Ces facteurs jouent un rôle
important dans laperception de l’état
16
••••••••
Longuedurée d’évolution de lamaladie
Etenduedelamaladie
Histoirefamiliale de cancer colorectal
Cholangite sclérosanteprimitive
Iléitede reflux (une étude)
Sévéritédel’inflammation (une étude)
TABLEAUI
FACTEURS DE RISQUE DE CANCER
COLORECTAL DANS LA RCH