Pourquoi et comment suivre un malade atteint de MICI quiescente?

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al’inconvénient de les saturer.Ceci se
traduit par undélaidattentepour les
nouveaux malades,et une difficulté
d’accès aux consultations urgentes
pour les plus anciens.Une étude a
comparéle suivipar consultation pro-
grammée aux consultations en accès
libreàlademande du patient ou de
son omnipraticien [3].Cent quatre-
vingt malades ont été tirés au sort pour
l’une des deux modalités de suivi. Les
malades et les médecins généralistes
avaient une préférencepour laconsul-
tation en accès libreet le coût du suivi
était inférieur.Lechoix d’une telle
modalitéde suivi suppose une réor-
ganisation des consultations des
gastroentérologues et une communi-
cation fluide avecles médecins géné-
ralistes.Le risqueest d’augmenter le
nombredeperdus de vueet de les voir
revenir après une longuepériode d’ab-
sence, souvent au stade de complica-
tion. C’est pourquoi,l’idéalest ànotre
avis de combiner un suivi régulier à
unaccès libreencas d’urgence.
La consultation de suividunmalade
en phasequiescenteconsistedabord
en un relevédes symptômes et des
examens biologiques ainsiquun
examen physique. Les examens biolo-
giques incluent systématiquement un
hémogramme (anémie,microcytose,
macrocytose,leucopénie,neutropénie,
lymphopénie chez les malades traités
par azathioprine ou thotrexate). Le
dosage de l’ALAT, de lagamma-GT
(chez les malades traités par tho-
trexateou azathioprine) et de lacréa-
Pourquoi et comment
suivre unmalade atteint
de MICI quiescente?
tininémie (pour les malades traités par
thotrexateou salicys)pourraêtre
effectué selon les cas.Anotreavis,le
dosage de laCRP n’apas,en soi,de
valeur cisionnelle et n’est pas
cessairechez unmalade asympto-
matique.
La consultation de suiviest aussi
l’occasion d’uchange entrele
médecin et le malade atteint de MICI.
La relation qui seconstruit à
long terme permet une «formation
continudu patient àlaconnaissance
de samaladie,de bien meilleurequa-
litéquecelle fournie par Internet et
les media.
Eduquer et soutenir
le patient atteint
de MICI
L’éducation trapeutiqueafait la
preuvede son efficacitédans le dia-
bète; elle diminue significativement
les complications liées àlamaladie.
L’éducation des malades diabétiques
est organisée sous forme de cycles ou
de séjours d’enseignement au cours
desquels des conseils diététiques,des
exercices physiques et des cours
interactifs sont prodigués (APenfornis
et CZimmermann,communication
personnelle). Les preuves de l’effica-
La rectocolitehémorragique(RCH)et
lamaladie de Crohn sont des maladies
inflammatoires chroniques de l’intestin
(MICI). Eneffet,après une durée
médiane de suivide12 ans, 77%de
patients atteints de RCH ont une évo-
lution par poussées entrecoupées de
rémissions tandis que 23%n’ont eu
quun seupisode [1].Ces proportions
sont de 87%et 13% respectivement
dans lamaladie de Crohn [2].Les pa-
tients atteints de MICI sont exposés à
la survenuedepoussées,aux effets
indésirablesdes médicaments un
risqueaugmentédecancer,ainsiquà
des troubles nutritionnels.Ces risques
justifient un suivimédical régulier.
Quelles sont les
modalités optimales
de suivichez les patients
atteints de MICI
quiescente?
Dans laplupart des centres,les patients
en phasequiescente sont suivis en
consultation par ungastroentérologue
àintervalles réguliers de 6 mois.Cette
pratiqueapour avantages de rassurer
le patient,de planifier les coloscopies
de surveillanceet de limiter le nombre
de perdus de vue. Toutefois,laconsul-
tation ne coïncide pas toujours avec
la survenueduvénement de santé,
cequilimite son utilité. Deplus,la
pratiquedes consultations àdates fixes
F.CARBONNEL
(Besançon)
Tirés àpart :FranckCarbonnel,ServicedeGastroentérologie et Nutrition,CHU de Besançon
- 25000 Besançon.
de santépar les patients.On rencontre
parfois des patients ayant une maladie
bénigne et une perception exécrable
de leur état de santé. Al’inverse,il y
ades malades ayant une forme chro-
niqueactiveet une qualitéde vie
presquenormale. Celle-cipeut être
affectée par une perception erronée de
lamaladie, ressentie comme unmal
mystérieux,diminuant l’attractivitédu
patient et entraînant une diminution
de lafonction sexuelle. Onaiderale
malade à verbaliser ces préoccupations
et l’on y répondrapar une informa-
tion simple et rassurante(«votre
maladie n’est pas mystérieuse,on
connaît de mieux en mieux ses ca-
nismes»; «elle ne diminuepas l’in-
sertion familiale des malades quien
sont atteints…»).
Enseigner l’histoirenaturelle
de lamaladie
Ilfaudraaussi répondreàlademande
d’information des malades.Celle-ciest
généralement formulée au cours de la
«consultation d’annoncmais les ré-
ponses apportées lors de cetteconsul-
tation ne sont pas toujours enregistrées.
Les questions les plus fréquemment
posées sont les suivantes:
–quel est le risquede stomie ?Il
est actuellement de 4% pour les
malades ayant une maladie de Crohn
et de 1,8% pour les malades ayant
une RCH (JCosnes,communication
personnelle) ;
–quel est le risqued’êtreoré? Dans
lamaladie de Crohn,il est de 38%
à5ans et de 58 %à10 ans.Dans la
RCH, le risquedecolectomie est de
24% à5ans et de 36%à10 ans
(JCosnes,communication person-
nelle) ;
–quel est le risquede transmettrela
maladie àladescendance? Ilaété
estimé à 7,4% [5].
Lecancer
La question du cancer est une des plus
fréquentes posées par les patients à
l’annoncedu diagnosticde MICI.Les
informations transmises aux malades
par les proches,les mediaou Internet
ne sont pas toujours exactes.
Lorsqu’elles le sont,elles donnent par-
fois lieu àdes contresens et souvent à
une surestimation du risquedecancer.
Cettequestion doit êtreabordée fran-
chement et sans tour pendant la
consultation. L’information doit être
claire,complèteet taillée car l’enjeu
est laprévention du cancer chez des
individus à très haut risque.
Prévenir et dépister le cancer
colorectal(CCR)chez les
patients atteints de RCH ou
de maladie de Crohn du côlon
Les malades atteints de maladie de
Crohn coliqueet ceux atteints de RCH
posent des problèmes similaires.Les
questions les plus fréquemment po-
sées sont les suivantes:
QUEL EST LE RISQUE DE CANCER
COLORECTAL ?
Ilest globalement de 3,7%dans la
RCH et de 5,4% dans laRCH panco-
lique[6].Mais ce risque varie en fonc-
tion des facteurs quiapparaissent sur
le tableau 1[7].Ainsi,après 10 ans de
suivi,le risquecumulatif est de 2%;
après 20 ans,il est de 8% et après
30 ans,de 18 %[6].Chezles malades
ayant une cholangite scrosantepri-
mitive,il est élevédès le diagnostic;
ce risqueest estimé à9% après 10 ans
d’évolution, 31%après 20 ans et 50%
après 25ans de RCH [8].Après trans-
plantation hépatique,l’incidenceest
d’environ 1% par an[9].Les malades
ayant une RCH pancoliqueont un
risqueaugmentédeCCR, de l’ordrede
0,5à1% par anaprès 10 ans de
maladie [10].Ceux dont lamaladie est
limitée au rectosigmoïde ont un risque
de CCR non significativement diffé-
rent de celuidelapopulation géné-
rale. Les patients ayant une RCH
citédel’éducation des patients atteints
de MICI sont encoreàfaire. Mais une
meilleureconnaissancedes ca-
nismes de lamaladie,des symptômes
de poussée,des risques àlong terme et
des effets indésirables des médicaments
estl’évidence,préférable àl’igno-
rance. Par exemple, unmalade averti,
traitépar azathioprine saura recon-
naître une neutropénie et préviendra
son médecin dans les meilleurs délais.
Unpatient informé des symptômes de
pneumopathie au thotrexate(dys-
pnée,fièvre, toux)préviendra son gas-
troentérologueavant de fairelapro-
chaineinjectiondemédicament.C’est
dans cet esprit queleGETAID aélaboré
des fiches d’information portant sur
chacundes médicaments utilisés dans
les MICI.
Ilconvient de rappeler quedunpoint
de vuejuridique,le médecin est
directement responsable de la sur-
veillancedu patient.Celan’exclut pas
lacollaboration du malade àcette sur-
veillance.
Faireconnaîtreles facteurs
clenchants
et les symptômes
des poussées
Unpatient en phasequiescentepeut
devenir symptomatique. Lemédecin
peut éduquer le malade à reconnaître
lapoussée et à y faireface. Par
exemple,l’automédication par lave-
ments de salicys ou de corticoïdes
peut êtreconseillée aux malades
atteints de RCH distale ayant les symp-
tômes d’une poussée modérée. Les
facteurs d’environnement susceptibles
de déclencher des poussées peuvent
êtrecommuniqués:l’arrêt du tabac
dans laRCH, saconsommation dans la
maladie de Crohn,laprisedantibio-
tiques et d’anti-inflammatoires non
stéroïdiens dans les deux maladies.
Rassurer les malades
Les patients atteints de MICI, particu-
lièrement ceux atteints de maladie de
Crohn,ont une réduction de leur
qualitéde vie,notamment dans les
domaines psychologiques et so-
ciaux [4].Ces facteurs jouent un rôle
important dans laperception de l’état
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Longuedurée d’évolution de lamaladie
Etenduedelamaladie
Histoirefamiliale de cancer colorectal
Cholangite scrosanteprimitive
Iléitede reflux (une étude)
Sévéritédel’inflammation (une étude)
TABLEAUI
FACTEURS DE RISQUE DE CANCER
COLORECTAL DANS LA RCH
Gastroenterology»en 2004[12].Les
recommandations de ces soctés
savantes pour lacoloscopie de sur-
veillance sont résumées dans le
tableau II ;
–par la réalisation d’une coloproc-
tectomie avecanastomoseiléo-anale
si une dysplasie est diagnostiquée
par deux anatomopathologistes
indépendants.
Les autres cancers
Le risquedadénocarcinome de l’in-
testin grêle est significativement plus
élevédans lamaladie de Crohn
iléale [13], celuidecholangiocarci-
nome est plus élevédans laRCH [14].
Les risques d’hémopathie maligne [15]
et de cancer de lapeau [16] sont aug-
mentés dans les deux maladies.Les
risques de ces tumeurs sont faibles à
l’échelon individuel et il n’y apas
l’heureactuelle,de moyen d’en éviter
l’apparition. Lebénéficed’informer les
patients est douteux et le risquedeles
inquter, réel.
Ilest probable quelazathioprine (et le
thotrexate) augmentent le risquede
lymphome lié àl’EBV.Le risque relatif
est de 4à5mais le risqueindividuel
est faible [17].Ilaétéestimé qu’il fal-
lait traiter plus de 4300 patients âs
de 20 à 29ans pour observer un seul
lymphome EBVinduit par l’azathio-
prine [17].Cenombreest de 1126 entre
limitée au côlon gauche ont un risque
augmentédeCCR, d’environ 0.5 à1%
par anau bout de 30 à40 ans d’évo-
lution [10].
COMMENT RÉDUIRE CE RISQUE [6, 7,
11,12]?
–par laprisequotidienne de salicys
à une doseau moins égale à 2 g/j;
–par un suivi régulier en consulta-
tion de gastroentérologie deux fois
par an. Une étude cas-témoin ré-
centeamontré une diminution de
l’incidencedeCCR chez les malades
quiont eu au moins deux consul-
tations scialisées par an[11];
–par la réalisation de coloscopies
de surveillance(avecchromoen-
doscopie) tous les deux ans après 8
ans d’évolution après les premiers
symptômes (et non àpartir de la
datedediagnostic)ou s le dia-
gnostic si une cholangite scrosante
est associée [10,12].Les patients
ayant une atteintelimitée au recto-
sigmoïde ont un risquedecancer
identiqueàceluidelapopulation
générale. Ilfaut prendreencompte
lalocalisation cumulée maximum.
Par exemple, unmalade ayant une
rectitemais ayant eu une atteinte
coliquegauche régressivedoit être
considérécomme ayant une co-
litegauche. Unprogramme de
surveillancepar coloscopie aété
émis par la«BritishSociety of
Gastroenterology»en 2002 [10], et
par l’« AmericanCollege of
50 et 59 ans et de 355 entre 70 et
79ans.Dautrepart, une analysedé-
cisionnelle aestimé quelebénéficede
l’azathioprine était surieur au risque,
s lors quele rapport des cotes de
lymphome EBVétait inférieur à9,ce
quiparaît êtrelecas [18].Ces données
vont êtreactualisées par l’étude
Césame,actuellement en cours.Anotre
avis,ces informations doivent êtreap-
portées àlamajoritédes patients,avec
tact et empathie.
Les troubles nutritionnels
La carenceen vitamine B12 doit être
prévenueou corrigée chez les patients
atteints de maladie de Crohn iléale. Les
patients traités par sulfasalazine ou
thotrexate sont à risquedecarence
en folates.Une supplémentation orale
par 5mgdacide foliquepar semaine
est recommandée. Les malades atteints
de RCH ou de maladie de Crohn sont
exposés au risquedecarencemartiale,
celle cidoit être recherchée,et le cas
écant,corrigée.
Conclusion
Le suivides patients atteints de MICI
s’intègredans une relation de longue
durée entremédecin et malade. Ilin-
clut,outrele suivimédicalproprement
dit,des éléments d’éducation du pa-
tient,laprévention du cancer et des
carences nutritionnelles et un rôle de
soutien psychologique.
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BritishSociety AmericanCollege
of Gastroenterology (reference) of Gastroenterology (reference)
Datedela1recoloscopie
de surveillance
Pancolite8-10 ans8-10 ans
Colitegauche 15-20 ansidem
Rythme des coloscopies
PancoliteTous les 2 ans
Colitegauche Tous les 2 ans
Après 10 ansTous les 3 ansTous les 2 ans
Après 20 ansTous les 2 ans
Après 30 ansTous les ans
Conduiteà tenir en cas
de cholangite scrosante
associée
DatedelapremièreAu diagnosticAu diagnostic
coloscopie
Rythme des coloscopiesTous les ansNP
Après transplantation Tous les ansNP
TABLEAUII
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