A. Bains de gaz thermal sec

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TPE
Définitions :
-Vasodilatation : Augmentation du diamètre des vaisseaux sanguins
par dilatation de leurs fibres musculaires.
-L'érythème est la lésion dermatologique la plus courante ; caractérisée par une
rougeur congestive de la peau, diffuse ou localisée, s'effaçant à la vitropression
(c'est-à-dire à l'appui, via notamment un verre de montre). Il s'agit
généralement de la manifestation externe d'une vasodilatation.
Les moyens thérapeutiques de la cure à Royat*
Chaque curiste est suivi étroitement, pendant ses 3 semaines à Royat, par son
médecin thermaliste, qui lui prescrit un traitement personnalisé, adapté à son
type de pathologie (artérielle et/ou rhumatologique), en surveille le déroulement
et la bonne tolérance. Mais, le traitement thermal spécifique s'intègre dans une
prise en charge beaucoup plus globale du curiste, venant relayer et renforcer
l'action du médecin traitant (et des spécialistes éventuellement impliqués dans le
suivi) :
la cure à Royat, c'est aussi d'importants moyens d'in formation et d'éducation
sanitaire mis au service de l'artériopathe ou du rhumatisant.
Source Eugénie
LE TRAITEMENT THERMAL
Les eaux thermales de Royat (sauf pour la source Velleda, peu minéralisée) sont
des eaux bicarbonatées chlorurées sodiques, fortement gazeuses à leur
émergence (température: 27 à 34 C). Ce gaz, d'origine magmatique profonde,
contient 99,5 % de gaz carbonique, puissant vasodilatateur d'effet loco-régional
(47, 50, 52). Ce gaz thermal peut être administré associé à l'eau minérale ou
isolé ("gaz sec"), sous différentes formes. Une des missions de l'Institut de
Recherches de Royat est de mettre au point de nouvelles techniques de soins et
d'améliorer les traitements classiques.
En pratique, l'ordonnance de cure, personnalisée, associe en général 2 à 4
techniques de cure :
I. LES BAINS:
A. Bains de gaz thermal sec :
A1. Bain de gaz général :
Bain de gaz général
Cette technique originale de Royat, douce et non fatigante, est applicable même
chez les patients âgés et fragiles. Le curiste étant allongé, la moitié inférieure
du corps baigne dans une atmosphère gazeuse sèche, contenue dans une
enveloppe plastifiée étanche, fermée par un lien (à la ceinture ou à mi-thorax).
La durée est de 10 à 20 minutes.
L'érythème cutané constaté au retrait du sac traduit la vasodilatation des
vaisseaux dermiques. La réalisation d'enceintes, permettant une humidification
douce de la peau à l'intérieur du bain de gaz (a l'étude), devrait permettre
d'àccroître la pénétration transcutanée du gaz thermal (30 ml/mn environ).
A2. Bain de gaz local de bras (utilisé depuis 84, homologué depuis 87-88) :
Appliqué à l'aide de manchons étanches en plastique, remplis de gaz thermal ;
seul ou associé au bain de gaz général, dans les cas d'acrosyndromes ou troubles
trophiques des membres supérieurs.
B) Bains d'eau:
B1. Bain carbogazeux général en baignoire ou bain Eugénie:
Le patient est immergé, pendant 10 à 20 minutes, jusqu'à la taille ou aux
aisselles, dans l'eau Eugénie. Après chaque traitement, la baignoire est
désinfectée avec un jet d'eau chlorée et l'eau thermale renouvelée. Ce bain
détermine une hémodilution (d'environ 5 % ), et une légère baisse de tension
artérielle et de fréquence cardiaque (résultats obtenus aussi avec l'eau ordinaire ) comme l'ont montré les travaux de J. Cbeynel, mais l'action spécifique vasodilatation cutanée et musculaire principalement - est liée au passage
transcutané de gaz carbonique (26 ml/mn). (Coudert, p. 17 et Bedu, p. 22). Le
bain Eugénie B, traditionnel, à l'eau native (32° C), est toujours employé. La
modernisation des équipements (1990-1991) a permis d'obtenir une eau Eugènie
réchauffée, avec une température in différente, d'environ 34° C, assurant un
meilleur con fort thermique, tout en préservant une forte saturation de gaz
carbonique (concentration de C02 entre 1500 et 1200 mg/l), garante d'une
action vasoactive optimale. La concentration en C02 au-dessus de l'eau est
de 0,5 %, tout à fait acceptable. Le bain se pratique soit avec un petit courant
d'eau dans la baignoire, soit dormant" (sans nouvel apport d'eau pendant le bain);
en fait, dans le bain réchauffé dormant, la température et la concentration en
gaz carbonique restent satisfaisants en fin de bain (33°5 C et 1200 mg/I
environ).
B2. Bain avec douche en immersion, Hydroxeur, Aérobain:
Bain avec douche en immersion.
Grâce à l'installation de baignoires modernes (hydroxeurs avec multiples jets
directionnels programmables), l'eau carbogazeuse peut être appliquée sous
forme de douches sous pression, en immersion, réalisant un massage dynamique,
dont on programme à volonté topographie et durée (10 à 15 minutes), en fonction
du patient. La source Eugénie alimente ces bains (32 à 34° C), surtout destinés
aux indications rhumatologiques (arthrose); l'effet dynamique (stimulation des
récep- teurs sensitifs cutanés) et thermique (réchauffement) est renforcé par
l'action vasodilatatrice de l'eau carbogazeuse. Dans l'Aérobain, ce sont des jets
d'air qui assurent un brassage de l'eau carbogazeuse (bain bouillonnant),
produisant un effet relaxant (durée habituelle: 15 minutes).
B3. Bains locaux:
* Les bains de jambes ou les bains de bras chauds (36 à 41 o C), en plus de leur
action propre (vasodilatation locorégionale), améliorent la tolérance et
l'efficacité de certaines injections sous cutanées de gaz thermal, par exemple
dans les cas d'acrosyndrômes ou d'artériopathie distale.
* Les bains de jambes utilisant l'eau Saint Mart (eau carbogazeuse à
température plus basse, proche de 28° C), d'une durée de 10 à 15 minutes, sont
proposés aux curistes souffrant d'une insuffisance veineuse associée.
B4. Bains dynamiques à contre courant:
Témoignages originaux d'une recherche thermale créative et source de progrès,
ces installations sont nées grâce à l'ingéniosité de quelques médecins et à la
coopération efficace de la direction des Thermes; elles concrétisent
l'orientation actuelle de Royat vers une Crénothérapie active. Elles sont agréées
par la Sécurité Sociale pour les artériopathies.
* a) Le couloir de marche individuel:
Proposé par P.B. Avril et mis en service en 1987, il a été le premier dispositif de
balnéation dynamique dans l'eau carbogazeuse utilisé à Royat. Le patient marche
sur place, dans un bassin de 2 m x 0,75 m et 0,87 m. de profondeur, rempli d'eau
thermale, contre un courant d'eau dirigé vers les deux jambes. Plusieurs
éléments favorables sont réunis : la marche, le bain carbogazeux, la pression
hydrostatique et le massage permanent. Une aspiration au ras de l'eau sert à
éliminer le gaz car bonique dégagé. Le choix de la cadence (métronome) et la
distance à la buse (graduations) permettent de calibrer l'effort en fonction du
patient. On prescrit souvent une marche de 5 minutes, à allure modérée (50 pas
par mn, soit environ 2 km/h), précédée et suivie d'une immersion immobile de
quelques minutes. Une telle marche est bien tolérée ; la fréquence cardiaque
s'élève significativement mais revient à la normale au bout de 1 mn ( en
moyenne), et la pression systolique humérale ne s'accroît pas significativement
(22, 25). On écarte de ce traitement les malades présentant un risque cardiaque
ou une ischémie sévère d'un membre inférieur (risque d'un vol artériel possible
vers l'autre membre, peu ou pas atteint).
*b) Le couloir de marche collectif, ou Anneau de marche:
Couloir de marche collectif
Mise en service en octobre 1991, cette installation ingénieuse et novatrice donne
au bain carbogazeux, devenu collectif, une dimension rééducative dans une
ambiance attrayante et conviviale. Sur le plan médical, R. Delahaye a contribué
activement à sa conception. Ce couloir, alimenté par la source Eugénie ou la
source Auraline (température: 31 à 34° C), permet une mar- che naturelle dans
l'eau carbogazeuse et peut accueillir une vingtaine de curistes en même temps. Il
est composé de deux anneaux imbriqués l'un dans l'autre; chacun comporte deux
pistes rectilignes de 8,70 mètres, réunies aux extrémités par deux segments
courbes; le grand anneau extérieur a un développé total d'environ 33 mètres et
le petit anneau est long de 23 mètres. Une communication entre les 2 anneaux
existe à chaque ex trêrnité, permettant un panachage des parcours. Le grand
anneau, à profondeur variable (0,40 à 0,60 mètre), exige un effort musculaire
plus intense que le petit anneau, qui a une profondeur fixe moindre (0,40 m). Le
petit anneau est donc recommandé soit seul, aux artériopathes à claudication
serrée ou fragiles, soit en alternance avec le grand anneau, en tant que circuit de
délassement. Un courant d'eau constant est assuré par des buses d'injection,
complétées par des buses de massage. L'eau de l'anneau de marche, aspirée à
travers des grilles, est constamment filtrée puis réinjectée (recyclage total en
1/4 d'heure). Dans un souci de sécurité, la vitesse de marche est actuellement
limitée à 2 km/h (pas de promenade) ; pouls et pression artérielle ne varient pas,
alors qu'ils augmentent a plus de 3 km h; une cascade lumineuse (déplacement de
la lumière étalonné à 2 km/h) permet aux curistes de limiter et de régulariser
leur vitesse et de respecter entre eux une distance de sécurité (2 m). Des aires
de repos et d'attente sont prévues aux 2 extrémités de l'anneau, dotées de
bains bouillonnants pour les jambes ; l'eau, plus fraî che, à 28° C, y est
additionnée d'un désinfectant chloré, de même que dans le pédiluve (à jets
croisés) obliga toirement traversé à l'entrée.
Le traitement, sous surveillance d'un personnel soignant spécialisé, dure une
dizaine de minutes, prescrit tous les jours ou tous les deux jours.
Quelques contre-indications: handicaps locomoteurs divers, troubles trophiques
ou dermatoses des membres inférieurs, pontages fémoro-poplités récents,
insuffisances respiratoires ou cardiopathies à risque. Un électrocardiogramme
récent est la règle avant prescription.
Il. Les douches :
A. Douche locale de gaz sec :
Déjà utilisée dans le passé (travaux de 1878 et 1921), cette technique connaît un
regain d'intérêt de puis 1983 pour le traitement des ulcérations cutanées des
membres inférieurs (P.B. Avril, 18, 20) (en complément du traitement médical
classique).
Deux méthodes sont applicables (sur le patient en dècubitus):
* Douche de gaz ponctuelle filiforme "à l'aide d'un tuyau terminé par un embout
spécial percé d'un petit orifice (ulcères isolés).
* Douche de gaz loco-régionale, distribuée par une rampe multiperforée
(troubles trophiques plus étendus ou multiples) sur la région à traiter : pied,
segment de membre, moignon. L'appareil est recouvert d'un linge et d'une
enveloppe plastifiée. La durée habituelle est d'une quinzaine de minutes.
Ces douches permettent une action externe directe du gaz thermal sur l'ulcère action détergente douce, antiseptique par abaissement du pH, vasodilatatrice et
dans une atmosphère restant aérobie ; en effet, les ulcères par ischémie
artérielle, à faible pression d'oxygène locale, tirent bénéfice d'une oxygénation
externe suffisante ; des douches locales alternées de gaz carbo nique thermal et
d'oxygène ont d'ailleurs été aussi expérimentées à Royat (Cheynel et Vacher,
130).
D'assez bons résultats sont obtenus sur les ulcères veineux, mixtes, ou artériels
avec ischémie modérée, les retards de cicatrisation(pontages, amputations);
résultats plus décevants pour les ulcères des orteils, très atones, ou avec
ischémie sévère. (112, 130).
B. Douche générale d'eau thermale :
La douche générale, alimentée à partir de la source Auraline, est donnée avec un
jet plein ou brisé manuellement, projeté à 3 mètres de distance sur le curiste de
bout, durant 3 minutes environ. Les gouttes d'eau venant marteler la peau
stimulent les récepteurs sensitifs cutanés ; cette action physique,
dècontracturante et antalgique, très appréciée dans les indications rhumatolo
giques, se conjugue avec l'action thermique sédative (eau chaude, entre 38 et
41°C).
Cette douche générale est souvent complétée par une douche baveuse locale, à
faible pression (par exemple dirigée sur la nuque, pour les cervicalgies).
C. Douche de jambes (ou douche serpentine de pieds):
Lors de cette douche régionale, spécifique de Royat pour les artériopathes, les
jambes du curiste sont fouettées par une multitude de jets d'eau fins qui s'en
trecroisent, pendant 5 à 10 minutes.
La température de l'eau (utilisation d'eau Auraline) est réglée entre 37 et 41° C.
D. Douche de vapeur thermale
Il s'agit de jets de gaz thermal et de vapeur d'eau utilisés depuis 1991, à
l'initiative du Docteur Cheynel, et surtout destinés aux arthroses douloureuses
des doigts les jets gazeux humidifiés sont dirigés sur les mains, et complétés par
une mobilisation dans du sable chaud (avec l'aide de petites balles).
L'étude réalisée en 1992 sur 118 patients (avec une prédominance féminine)
(Docteur S. Marie, 196) montrait une amélioration de la douleur, des capacités
fonctionnelles, et de la force musculaire (mesurée avec un dynamomètre), tout à
fait significative, grâce à cette «manudouche carbogazeuse».
Les douches de vapeur thermale sont applicables à d'autres articulations
(coudes, épaules, genoux).
III - Piscine de mobilisation
Royat dispose depuis 1992 de l'agrément de la Sécurité Sociale pour la
mobilisation en piscine dans les orientations thérapeutiques Rhumatologie (RH)
et Maladies cardio-artèrielles (M.C.A.).
Dans le cadre du plan de modernisation des services de soins, qui se répartira
sur plusieurs années, vient d'être construite une nouvelle piscine rectangulaire
de 16 m2, permettant d'accueillir 8 curistes, alimentée en eau Eugénie non
traitée, mise en service en avril 1997, en remplacement de la petite piscine
utilisée antérieurement, devenue insuffisante.
Située à proximité du couloir de marche, la nouvelle piscine dispose d'un
vestiaire autonome, de douches, et d'un pédiluve installé dans le couloir d'accès
à la piscine. Une plateforme longeant la piscine est prévue pour le
kinésithérapeute qui dirige les séances de mobilisation en groupe.
Elle est adaptée à tous les patients du fait de sa profondeur (1,20 m) et de son
accessibilité ; des barres de maintien sont disposées tout autour.
La mobilisation active tire son efficacité de plusieurs éléments :
- La poussée d'Archimède permet un travail en décharge et facilite le
mouvement des articulations douloureuses ou peu mobiles.
- La pression hydrostatique de l'eau facilite le retour veineux et crée, avec les
mouvements, un hydro massage.
- La résistance de l'eau intensifie le travail musculaire.
- L'action antalgique et décontracturante de l'eau carbogazeuse à 34 C°.
Chaque séance dure 20 minutes. Les mouvements sont rythmés par des
inspirations et expirations, réalisés avec progressivité, en respectant pour
chaque sujet seuil de fatigabilité et seuil douloureux.
Les différentes articulations sont mobilisées les unes après les autres : hanches
(adduction et rotation contre- indiquées pour les prothèses totales de hanches),
genoux, chevilles, chaînes postérieures des membres inférieurs, rachis dorso
lombaire, épaules, rachis cervical.
IV - Illutations locales
Un service d'applications locales de boues a été mis en service en 1995 pour
compléter la palette des soins dans l'orientation RH. La fréquentation croissante
a conduit à l'extension et la modernisation de ce secteur, qui comportait 6
cabines d'illutations.
En mars 1997, s'ouvre un nouveau service, situé Galerie 7, comportant 12 cabines
d'illutations ultramo dernes, munies de lits avec commande électrique de
hauteur. La capacité finale, après une deuxième phase d'extension, sera de 30
cabines.
La boue est préparée dans des malaxeurs (en sous-sol) à partir d'un mélange
d'argile verte du Forez et d'eau de la source Eugénie. Cette boue, à une
température de 46 à 48 ° C, est appliquée sur une ou plusieurs zones articulaires,
en fonction des localisations arthrosiques. Le patient, allongé, est recouvert par
un drap et une enveloppe plastifiée.
L'étude expérimentale pratiquée en 1992-1993 à Royat révélait de bons
résultats fonctionnels et un excellent indice de satisfaction. L'action est
antunflammatoire, antalgique, et myorelaxante.
Le temps du soin est d'environ 20 minutes, terminé par une douche.
La boue est jetée et évacuée après chaque utilisation.
V. Insufflations (ou injections) sous cutanées de gaz thermal sec:
Injection de gaz
Cette technique a été appliquée à Royat à partir de 1932 par Barrieu (137, 138,
143).
Le gaz thermal, recueilli au-dessus du puits de la source Eugénie, est distribué
par des canalisations dans les différentes cabines d'injections, aménagées dans
l'Etablissement pour les médecins.
Chaque cabine est équipée d'un robinet d'alimentation, muni d'un manomètre
(pression réglable). Les injections, uniquement sous cutanées, s'effectuent à
l'aide d'un tuyau souple de 2 m de long et 10 mm de diamètre, fixé d'un côté au
robinet d'alimentation, s'adaptant à l'autre bout à l'aiguille d'injection sous
cutanée (à usage unique) grâce à un embout métallique.
Le gaz est exempt de germes pathogènes au niveau des systèmes d'alimentation,
comme le confirment les prélèvements bactériologiques. Chaque tuyau (ou
injecteur) est stérilisé quotidiennement en autoclave.
L'emploi d'aiguilles à usage unique évite le risque de transmission microbienne
entre patients. Les locaux de soins et de déshabillage sont nettoyés et
désinfectés fréquemment.
Ces insufflations, parfois appréhendées par les curistes pusillanimes, sont le plus
souvent facilement acceptées, car d'efficacité reconnue; elles ne sont pas
prescrites à tous les patients. Le médecin programme la topographie des
insufflations et la quantité de gaz pour chaque curiste, en fonction de la
pathologie à traiter:
* Pour l'artériopathie, l'injection sous cutanée se fait en plusieurs points du
membre inférieur, à hauteur des obstructions artérielles, mais aussi en aval, au
niveau des régions ischémiques.
* La quantité de gaz thermal varie entre 200 et 1000 cc.
* Le gaz peut aussi s'insuffler en sous cutané au niveau des poignets, dos des
mains et pieds (acrosyndrômes), à la racine de la verge (dysérections d'origine
artérielle).
* Pour les indications rhumatologiques, les injections sous cutanées sont faites
au voisinage des articulations douloureuses (régions paravertébrales par
exemple).
VI. La cure de boisson :
Elle complète souvent l'ordonnance thermale. Royat dispose de plusieurs sources
carbogazeuses pétillantes, entre 32 et 270° C (Eugénie, César, Saint Mart),
pouvant être bues à la source : un à deux verres par jour (propriétés uricoéliminatrices et diurétiques).
Velleda est une eau de diurése bien tolérée, transportable dans de petites
bouteilles, pour être bue à la chambre le matin à jeûn, et vers 18 heures.
VII. Les soins O. R. L.:
Bien que non spécifiques des orientations de la station, ils sont parfois utiles
comme traitement d'appoint pour les affections O. R. L. ou respiratoires.
On utilise des pulvérisations pharyngées, des humages, des aérosols soniques
(projection de fines particules d'eau minérale Eugènie), ou des irrigations
nasales de gaz thermal
L'EDUCATION HYGIENO DIETETIQUE
Elle constitue un autre atout thérapeutique majeur de Royat. Le séjour thermal
procure au curiste le temps, la quiétude et l'attention nécessaires pour se
prendre en charge avec l'aide de son médecin thermaliste et grâce aux activités
de santé et de loisirs organisées dans la station.
Chaque médecin connaît l'importance de l'arrêt du tabac et de l'entraînement à
la marche dans les artériopathies, mais aussi la difficulté de faire respecter ces
deux grands commandements, ce qui exige temps, patience, et répétition...
A Royat, sont organisées des cures de désintoxica tion tabagique (associant
réunions de groupe, relaxation, soins O. R. L. ; contrôles de l'oxyde de carbone
expiré avant et après cure), venant renforcer l'effet des encouragements
individuels du médecin.
L'exhortation à la marche est un leitmotiv omniprésent: contacts fréquents avec
le médecin de cure, conférences, promenades et randonnées organisées, conseils
pratiques dans le cadre de l'Unité d'Entraînement à la Marche, crénothérapie
active (couloir de marche), etc...
L'importance de corriger d'autres facteurs de risque artériel (Hypertension,
dyslipémie, diabète, surpoids) est rappelée au curiste, avec là aussi conjugaison
d'approches complémentaires: conseils personnalisés du médecin thermaliste,
moyens audio-visuels du Club Santé Curiosités (avec souvent le soutien des
Caisses d'assurance maladie): conférences par des spécialistes universitaires,
expositions, films, éducation interactive à l'aide d'ordinateurs.
Un nouveau projet de la station, en cours de réalisation, consiste à proposer aux
curistes des menus diététiques dans les restaurants (grâce au partenariat des
Hôteliers) et à l'Hôpital thermal (grâce au partenariat du Service
d'Endocrinologie et Nutrition du C. H. U. de Clermont-Ferrand).
Cette éducation sanitaire a une vocation individuelle curative (s'adressant au
malade) mais aussi une ambition plus large de prévention, visant l'amélioration du
mode de vie familial.
La relation privilégiée curiste-médecin thermaliste (trois consultations, mais
aussi contacts quotidiens aux Thermes) est propice également à une prise en
charge psychologique, particulièrement bénéfique chez les ar tériopathes, au
profil mental vulnérable (agressivité inhibée, besoin d'affection et d'aide sont
fréquents).(21,23).
L'entraînement de l'efficience cérébrale (mémoire, attention) est également
possible à Royat, grâce à une animation conviviale et ludique, en petits groupes; le
support est un programme d'exercices mentaux stimulant les activités cognitives
(élaboré par des neurophysiologistes). Des séances de relaxation sont aussi
proposées.
Les conseils hygiéno-diététiques spécifiques s'appliquent également aux curistes
à indication rhumatologique.
PLACE DE LA RÉADAPTATION FONCTIONNELLE
Les nombreux travaux consacrés à la réadaptation fonctionnelle des claudicants
artériels mettent en évidence l'amélioration de la marche chez ces patients.
Nous avons vu qu'à Royat l'incitation à la marche avait déjà une place de choix
dans la prise en charge globale de l'artériopathe.
Plus récemment, le couloir de marche (individuel puis collectif) nous a fait
progresser vers une crénothérapie active, intégrant déjà une rééducation en eau
thermale.
L'objectif de la station est de développer encore dans l'avenir ces techniques de
réadaptation en eau thermale (de nouvelles installations sont en projet), à la fois
pour les artériopathes et les curistes à orientation rhumatologique.
Un protocole de Kinésithérapie à sec de 18 jours (Réf. 12,46), inspiré des
techniques classiques de rééducation non thermale, testé expérimentalement en
association avec la cure thermale de Royat, a montré des résultats significatifs
chez les claudicants.
L'application d'une telle kinésithérapie à sec en tant que traitement optionnel,
complémentaire à la cure, est à l'étude.
EN CONCLUSION :
La crénothérapie moderne de Royat offre donc aux curistes des techniques
thermales spécialisées et sans cesse perfectionnées, mais aussi une prise en
charge psychologique et hygiéno-diététique privilégiée.
Elle offre au médecin traitant une arme efficace et complémentaire à son action
dans la thérapeutique médicale d'affections chroniques comme l'artériopathie
des membres inférieurs ou l'arthrose (comme on le verra au chapitre des
indications).
Contrôle bactériologique du gaz thermal de Royat
Le contrôle bactériologique du gaz C02 a été effectué au cours de la saison 1991
par C. Chades (Docteur en Pharmacie et en Hydrologie - Service Qualité Thermauvergne) en relation avec le Laboratoire d'Hydrologie et d'Hygiéne du
Professeur Pépin (Faculté de Pharmacie de Clermont-Ferrand).
PROTOCOLE EXPERIMENTAL :
- Prélèvements par barbotage dans un sérum physiologique ou dans un bouillon
nutritif
coeur I cervelle
(Biomérieux).
- Volumes de gaz prélevés :10 - 15 - 20 - 30 - 100 et 125 litres.
Les échantillons de sérum physiologique sont repiqués sur gèlose trypticase soja/
soy + 5 ml de sang de cheval (Biomérieux) et sur gélose standard pour
dénombrement (Pasteur).
- Mise en culture pendant 48 heures à 37° C et pen dant 72 heures à 220 C, sous
atmosphère ambiante et sous atmosphère saturée en C02.
RESULTATS OBTENUS :
- Absence de culture bactérienne et notamment absence de microorganismes
pathogènes, après incuba tion à 37° C et à 22°C des échantillons correspondant
aus différents volumes de gaz prélevés soit 10 - 15 - 20 - 30 - 100 et 125 litres.
Dans les conditions expérimentales précitées, on peut conclure à une bonne
qualité bactériologique du gaz thermal au niveau des systèmes d'alimentation des
cabines.
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