La Lettre de L’Hépato-Gastroentérologue - n° 1 - février 199832
D
O S S I E R T H É M A T I Q U E
ien que son incidence soit en diminution dans
presque tous les pays du monde, le cancer de l’es-
tomac reste un cancer fréquent situé au deuxième
rang mondial des cancers après le cancer du poumon. Des fac-
teurs de risque environnementaux ont été recherchés, essentiel-
lement en raison de l’observation d’importantes variations d’in-
cidence aussi bien géographiques que temporelles. Plusieurs
études ont ainsi établi le rôle favorisant d’une consommation
excessive de sel, ainsi que le rôle protecteur de la consomma-
tion de fruits et légumes. Mais c’est certainement la mise en évi-
dence de l’influence possible de H. pylori sur la cancérogenèse
gastrique qui représente la découverte la plus retentissante de
ces dernières années. Malgré tout, si H. pylori est maintenant
reconnu comme un carcinogène gastrique certain, si certaines
souches (CagA+) semblent être les plus impliquées dans le
mécanisme de la carcinogenèse et si la gastrite chronique atro-
phique induite par la bactérie apparaît bien comme une étape
essentielle dans ce processus de transformation, de nombreuses
inconnues persistent et les mécanismes conduisant à l’appari-
tion et au développement d’un cancer gastrique sont probable-
ment multifactoriels.
Ces incertitudes nous rappellent à la réalité et, malheureuse-
ment, la découverte de l’implication d’H. pylori n’a pas encore
sonné le glas de ce cancer au pronostic très sombre. En effet,
une fois le diagnostic affirmé, la chirurgie reste, aujourd’hui
encore, le seul rempart réellement efficace contre le cancer gas-
trique et ceci explique toute l’importance d’une standardisation
des gestes de résection. Or, si le type de gastrectomie à réaliser
en fonction du siège de la tumeur n’est maintenant plus discuté,
l’importance du curage ganglionnaire ne fait pas encore l’objet
d’un consensus.
La chimiothérapie est globalement peu efficace et les protocoles
de polychimiothérapie proposés dans les formes métastatiques
améliorent significativement la qualité de vie mais ne permet-
tent d’augmenter que très modestement la survie. Les formes
localement avancées mais non métastatiques peuvent cependant
justifier une chimiothérapie première dans le but de permettre
ensuite une chirurgie qui, même dans ces conditions, représen-
te le seul espoir de survie prolongée.
Si l’incidence du cancer de l’estomac décroît, son pronostic ne
s’améliore donc que très peu. Les nombreuses inconnues
concernant son histoire naturelle comme son traitement contri-
buent probablement à cette “stagnation” et devraient nous inci-
ter à inclure, le plus souvent possible, ces malades dans des
essais prospectifs.
Conclusion
L. Choné
B
La Lettre de L’Hépato-Gastroentérologue - n° 1 - février 1998 33
1. Concernant le cancer de l’estomac, il est exact que
A. il se situe au deuxième rang mondial des cancers.
B. il se situe,en France,au deuxième rang des cancers digestifs chez la femme.
C. la France est le deuxième pays d’Europe en termes d’incidence.
D. aux Etats-Unis, la mortalité par cancer gastrique a été divisée par 2 en 20 ans.
E. le risque de cancer gastrique est divisé par 2 chez les forts consommateurs en fruits et légumes.
2. Indiquer, parmi les propositions suivantes, celle(s) qui est (sont) exacte(s)
A. une résection R
0
laisse la tumeur en place.
B. une résection R
1
correspond à une résection macroscopiquement curative mais microscopiquement incomplète.
C. une résection R
2
concerne les groupes ganglionnaires distaux.
D. un curage D
1
emporte les ganglions proximaux mais laisse en place les ganglions distaux.
E. en cas de cancer antro-pylorique, il faut proposer une gastrectomie subtotale et un curage de type D
2
.
3. Lors de l’examen histologique d’une gastrite chronique, une infection à Helicobacter pylori
A. est retrouvée dans 90 % des cas.
B. est évoquée si on observe des follicules lymphoïdes.
C. est évoquée si on observe des éosinophiles.
D. est recherchée en pratique courante par immunohistochimie.
E. peut être diagnostiquée dans tous les cas après coloration par l’hématéine-éosine.
4. Indiquer, parmi les propositions suivantes, celle(s) qui est (sont) fausse(s)
A. l’association entre adénocarcinome gastrique et infection à H. pylori est plus fréquente en cas de cancer antro-pylorique.
B. l’association entre adénocarcinome gastrique et infection à H. pylori est plus fréquente dans les cancers superficiels.
C. les patients infectés par une souche Cag A+ présentent un risque plus élevé de cancer gastrique.
D. le phénotype Cag A+ est associé au cancer gastrique de type intestinal.
E. la responsabilité d’H. pylori dans la carcinogenèse gastrique a maintenant été démontrée de façon formelle.
5. Dans les formes avancées des cancers gastriques
A. on a démontré que la chimiothérapie avec des protocoles peu toxiques améliorait la qualité de vie par rapport à un traitement symptoma-
tique.
B. on a démontré que la modulation du 5-FU par l’acide folinique pouvait avoir une certaine efficacité.
C. les polychimiothérapies les plus récentes permettent d’obtenir des médianes de survie de l’ordre de 18 mois dans les formes métastatiques.
D. le protocole ECF,récemment décrit comme efficace dans les cancers gastriques métastatiques, associe 5-FU,cisplatine et étoposide.
E. le protocole FAMTX est actuellement reconnu de façon consensuelle comme le protocole de référence dans les adénocarcinomes gastriques
métastatiques.
A U T O - É V A L U A T I O N
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