
→ Conseil pharmaceutique: les bonnes questions à poser
pharManuel15
54 en abondance, inhalation de vapeurs d’eau) aideront à sou-
lager les symptômes. Il faut toutefois éviter de boire en trop
grandes quantités. Des cas d’hyponatrémie ont en effet déjà
été décrits dans la littérature, à ce propos. En outre, il n’existe
actuellement aucune étude randomisée et contrôlée qui per-
mettrait d’établir des recommandations concernant l’absorp-
tion de liquide.
Grippe saisonnière
Prévention
La vaccination contre la grippe est la meilleure prévention, en
plus des mesures de protection et d’hygiène. Dans certains
cas, les inhibiteurs de la neuraminidase ou l’amantadine
peuvent être utilisés à titre de chimioprophylaxie (voir ci-
après). Selon l’OFSP, la vaccination contre la grippe est re-
commandée à toutes les personnnes avec risque accru de
complications (c.-à-d. les personnes de plus de 65ans, les
malades chroniques, les femmes enceintes, les parturientes,
les prématurés) et est une prestation obligatoire au sens de la
loi sur l’assurance-maladie. En outre, elle est recommandée
aux personnes ayant des contacts réguliers avec les personnes
à risque, c’est-à-dire aussi les personnes travaillant dans le
domaine de la santé et dans les crèches (voir les indications
actuelles détaillées sous: www.sevaccinercontrelagrippe.ch et
www.bag.admin.ch/influenza/index.html?lang=fr). Le vaccin
contre la grippe est généralement bien toléré. Il réduit en outre
la morbidité et la mortalité des personnes âgées et des malades
chroniques. Il faut l’administrer dans l’idéal entre mi-octobre
et mi-novembre. La protection vaccinale débute 10 à 15jours
après la vaccination et dure environ six mois.
Traitement
Dans le traitement de la grippe, on s’occupe soit des symp-
tômes, soit des causes. Les inhibiteurs de la neuraminidase
et l’amantadine (tous Rx) sont disponibles pour le traitement
causal. Les inhibiteurs de la neuraminidase, l’oseltamivir
(capsules, suspension) et le zanamivir (inhalations), sont ef-
ficaces contre l’Influenza A et B. Dans la prophylaxie préex-
positionnelle et postexpositionnelle de la grippe saisonnière,
ils réduisent l’incidence des maladies. Le traitement doit être
initié aussi rapidement que possible, de préférence dans les
36 heures, mais au plus tard dans les 48heures après l’appa-
rition des premiers symptômes. Ces deux principes actifs
peuvent réduire la durée d’une grippe de moins d’un jour,
mais pas chez les enfants avec asthme. Dans sa revue de 2014,
la Cochrane Collaboration n’a pas trouvé de preuve suffisante
pour dire que l’oseltamivir et le zanamivir pouvaient réduire
le nombre de complications dues à influenza (comme par
exemple les pneumonies) ou le nombre d’admissions hospi-
talières. Chez les adultes, l’oseltamivir augmente le risque
d’EI tels que nausées, symptômes psychiatriques et pro-
blèmes rénaux et chez les enfants le risque de vomissements.
La faible biodisponibilité du zanamivir pourrait expliquer
qu’il est moins toxique que l’oseltamivir. Il faudrait évaluer
les bénéfices et dommages de ces deux inhibiteurs de la neu-
raminidase avant tout traitement ou utilisation préventive.
En raison de son effet limité (uniquement contre Influenza
A), de l’augmentation des résistances et de ses EI nerveux
centraux, l’amantadine a perdu de son importance et ne de-
vrait être utilisée qu’en cas d’urgence, lorsque toutes les
autres mesures ont échoué.
A l’exception des groupes à risque, la grippe saisonnière est
généralement traitée de façon symptomatique. Le principal
souci consiste à diminuer la fièvre et à soulager les douleurs.
Suivant l’état du patient, ce dernier devra garder le lit. Des
mesures locales contre le rhume et les maux de gorge peuvent
en outre apporter quelque soulagement (cf. ci-après).
De plus amples informations sur la grippe saisonnière
peuvent être consultées sur Internet, sur www.influenza.ch,
et sur www.grippe.ch.
Rhume
Pour le traitement du rhume d’origine virale, on recommande
en priorité les solutions salines isotoniques ou légèrement
hypertoniques. De telles solutions éliminent efficacement les
virus, les bactéries et les particules de saleté. Elles humidi-
fient en outre durablement la muqueuse. D’après de petites
études, leur emploi régulier, probablement plusieurs fois par
jour, permettrait de restreindre l’utilisation de sympathomi-
métiques et d’antibiotiques lors de rhinite et de sinusite, voire
de réduire les épisodes de refroidissement ainsi que leurs
complications. Les solutions salines sont considérées comme
les meilleures méthodes, tout particulièrement pour les nour-
rissons et les enfants. Il est particulièrement important de
dégager une obstruction nasale chez le nourrisson dans la
mesure où il ne peut encore guère respirer par la bouche en
compensation. En alternative les sécrétions nasales peuvent
être aspirées chez les nourrissons à l’aide d’un mouche-bébé.
L’inhalation de vapeurs d’eau chaude (42–45°C, éventuelle-
ment avec additifs, peut être utile (cependant uniquement
chez les enfants plus âgés et les adultes).
Si les solutions salines ne parviennent pas à soulager le
rhume, il est possible d’utiliser en complément des va-
soconstricteurs sympathomimétiques. Les sprays doseurs à
l’oxymétazoline et à la xylométazoline sans conservateurs
s’y prêtent le mieux (avantages: effet rapide et de longue du-
rée, utilisation facilitée, dosage exact et répartition uniforme
sur la muqueuse nasale, pas d’EI dus aux produits conserva-
teurs tels que le chlorure de benzalkonium). Les solutions
salines sont conseillées en complément car elles réduisent la
fréquence d’administration du vasoconstricteur et contri-
buent au maintien d’une bonne clairance mucociliaire. En
raison de leurs effets indésirables en cas de prise prolongée,
les vasoconstricteurs ne doivent pas être administrés plus
d’une semaine sans prescription médicale (et si possible pas
plus de 3 jours chez les femmes enceintes). Aux Etats-Unis,
leur utilisation est même limitée à 3 jours. Entre deux cycles
d’utilisation, il faudrait respecter une pause d’au moins 10 à
15 jours afin de permettre à la muqueuse nasale et à la clai-
rance mucociliaire de se normaliser.
Lors de dosage normal et d’administration de courte durée
(<5–7 jours), les adultes n’ont généralement pas à craindre
d’effets indésirables systémiques. Il n’est cependant pas pos-
sible d’exclure entièrement des effets adrénergiques (éléva-
tion de la tension artérielle, rétention urinaire, réactions
neurologiques et psychiatriques) chez les personnes hy-