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Correspondances en médecine - n° 1 - mai 2000
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Sildénafil (Viagra
®
) et maladie coro-
naire
Quelles investigations cardiologiques
prescrire aux patients désireux de bénéficier
d’un traitement par sildénafil ?
Schématiquement, quatre cas de figure
peuvent se présenter :
– chez les sujets asymptomatiques, sans
facteur de risque et ayant une activité
physique régulière, le sildénafil peut être
prescrit sans examen complémentaire
cardiologique préalable ;
– chez les patients à risque élevé de maladie
coronaire (association de plusieurs facteurs
de risque cardiovasculaire), une épreuve
d’effort s’impose ;
– chez le coronarien stable, une épreuve
d’effort annuelle doit être réalisée à la
recherche d’une ischémie silencieuse ;
– chez le coronarien instable et/ou
bénéficiant d’un traitement par dérivés nitrés,
la prescription de sildénafil est contre-
indiquée.
M.L. Lachurié (d’après une communication de
N. Danchin). IX
es
Journées Européennes de la
Société Française de Cardiologie. La Lettre du
Cardiologue 1999 ; 311 : 8-16.
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MAPA : valeurs de référence
Les limites supérieures de la normalité de la
valeur moyenne de la pression artérielle
ambulatoire en période d’activité et pendant
le sommeil sont respectivement fixées à
135/85 mmHg et 120/75 mmHg.
D. Herpin. Valeurs de référence actuelles de la
mesure ambulatoire de la pression artérielle. La
Lettre du Cardiologue 1999 ; 315 : 22-7.
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HTA : il n’y a pas d’âge pour traiter !
Une récente méta-analyse publiée dans
The Lancet* montre que les patients
hypertendus âgés de plus de 80 ans peuvent
- eux aussi - tirer bénéfice (réduction
significative du risque d’accident vasculaire
cérébral et d’insuffisance cardiaque... sans
augmentation significative de la mortalité
globale) d’un traitement médicamenteux
antihypertenseur.
* F. Gueyffier et coll. Antihypertensive drugs in
very old people : a subgroup meta-analysis of ran-
domized controlled trials. Lancet 1999 ; 353 : 793-6.
Pour en savoir plus :X. Girerd. Faut-il traiter les
hypertendus après 80 ans ? Hypertension et préven-
tion cardiovasculaire 1999 ; 4 (11) : 84.
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Peut-on “sevrer” l’hypertendu ?
Dans certaines circonstances, l’arrêt du
traitement antihypertenseur peut être
envisagé sous surveillance. C’est le cas
notamment en cas de doute sur la réalité du
diagnostic initial (HTA de consultation par
effet “blouse blanche” ?) ou bien encore, par
exemple, chez le sujet obèse dont le poids
est revenu dans les limites de la normale...
après l’instauration du traitement
antihypertenseur (!).
Dans tous les autres cas – de loin les plus
fréquents – la prudence est de rigueur, dans
la mesure notamment où l’on ignore encore
aujourd’hui l’incidence pronostique d’un tel
geste...
M. Salvador. Peut-on arrêter le traitement antihy-
pertenseur ? Hypertension et prévention cardiovas-
culaire 1999 ; 5 (11) : 119-22.
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Quand évoquer le diagnostic
de SAAR ?
La possibilité d’une sténose athéromateuse de
l’artère rénale (SAAR) doit être évoquée de principe
chez l’hypertendu tabagique avec atteinte
vasculaire diffuse, ainsi qu’en cas d’HTA sévère
résistante à une bithérapie bien menée,
d’échappement thérapeutique d’une HTA
jusqu’alors bien équilibrée, d’aggravation brutale
d’une insuffisance rénale ou bien encore de
réponse spectaculaire à un traitement par IEC.
Y. Dimitrov, B. Moulin. La sténose athéromateuse
de l’artère rénale en 1999 : comment la détecter,
quelles indications thérapeutiques ? Hypertension
et prévention cardiovasculaire 1999 ; 6 (11) : 145-
50.
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Pression pulsée :
encore un facteur de risque !
La pression pulsée, à savoir la différence
entre la PA systolique et la PA diastolique, est
un puissant marqueur du risque coronaire.
Ainsi, pour un même niveau de PA systolique,
plus la pression pulsée est élevée (donc plus
la PA diastolique est basse), plus le risque de
survenue d’un infarctus du myocarde est
important.
M. Safar. Pourquoi évaluer la pression pulsée chez
l’hypertendu ? Hypertension et prévention cardio-
vasculaire 1999 ; 8 (11) : 203-5.
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TVP et cancer occulte
Chez un patient présentant une thrombose
veineuse profonde (TVP) idiopathique,
le risque de cancer occulte serait de l’ordre
de 5 à 15 %. Faut-il dès lors rechercher
systématiquement par un bilan approfondi
une néoplasie sous-jacente en cas de
phlébite survenant chez un patient sans
facteur de risque identifiable ? Rien ne
permet malheureusement, à l’heure actuelle,
de répondre sans ambiguïté à cette question !
P. Beuzeboc et coll. Thromboses veineuses et can-
cer. Angiologie 1999 ; 5 (15) : 75-83.