Cytomegalovirus et grossesse
2013© Laboratoire Dr Collard SC/SPRL - Synlab Belgique
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L’infection par le cytomégalovirus reste asymptomatique
chez 80% à 90% des patients immunocompétents. On
observe un syndrome grippal chez 10% des patients et une
èvre prolongée chez 5% d’entre eux.
Biologie Clinique: syndrome mononucléosique, thrombo-
pénie, élévation modérée des transaminases.
Après la primo-infection, le virus persiste à l’état latent dans
certaines cellules (monocytes, macrophages, cellules
endothéliales). Pendant cette période, le virus se soustrait à
l’action des antiviraux et du système immunitaire. Des
récurrences sont possibles pendant toute la vie. Des
réinfections par une autre souche virale restent également
possibles.
Transmission
L’homme est le seul réservoir du virus. En cas d’infection, le
virus est présent dans le sang, à un taux particulièrement
élevé chez les jeunes enfants et chez les immunodéprimés.
Il est excrété dans la salive, les urines, les sécrétions nasales,
les larmes, le sperme, les sécrétions cervico-vaginales. Il
peut persister qq heures à T° ambiante sur les objets inertes
(jouets, couches). La transmission se fait le plus souvent lors
des changes de couches ou du partage des couverts.
L’infection est très fréquente dans les communautés
d’enfants de moins de 3 ans. Pour les adultes séronégatifs,
le risque de contamination est surtout important pour le
personnel des crèches et des services pédiatriques, pour les
parents d’enfants fréquentant ces institutions, et pour le
personnel des services soignant les immunodéprimés.
Immunodéprimés
La gravité de l’infection dépend du degré de
l’immunodépression.
Si immunodépression légère, seule la primo-infection est
habituellement symptomatique.
Si immunodépression sévère (gree de moelle, sida),
primo-infection, réinfection et récurrences sont capables
de provoquer des infections graves. En cas
d’immunodépression sévère, on redoute particulièrement
la pneumonie interstitielle. Elle est probablement de nature
immunopathologique.
Transmission materno-fœtale
Le CMV est la cause la plus fréquente des infections congé-
nitales dans les pays développés. Approximativement, 1%
des nouveau-nés naissent infectés par le CMV. 10% sont
symptomatiques et à haut risque de développer des
séquelles neurosensorielles. Parmi les 90% de nouveau-nés
asymptomatiques, 5 à 10% développeront une surdité
progressive de degré variable.
% de transmission mère-enfant (Picone), selon le stade de la
grossesse (si primo-infection):
- Pré-conceptionnel (2 mois à 3 semaines avant) : 11%
- Péri-conceptionnel (3 sem. avant à 3 sem. après) : 19.2%
- 1ier trimestre : 27.9 %
- 2ième trimestre : 37.1%
- 3ième trimestre : 46.15%
Selon cette étude (238 patientes), le % le plus élevé
d’enfants symptomatiques se situe chez les enfants dont la
mère a acquis l’infection pendant le 1ier trimestre de la
grossesse.
Plusieurs rapports montrent une transmission fœtale
possible après réinfection ou réactivation. Des formes
sévères existent, mais elles sont beaucoup plus rares
qu’après une primo-infection.
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Diagnostic
Recherche du statut immunitaire ? :
La présence ou l’absence d’IgG permet de donner des
conseils à toute femme qui a un projet de grossesse. Ces
conseils doivent s’appliquer à la fois aux femmes séroposi-
tives et séronégatives, en notant cependant que la primo-
infection présente beaucoup plus de risque que la réinfec-
ction ou la réactivation.
IGM SPECIFIQUES :
Elles peuvent être détectées si :
- Primo-infection récente.
- Longtemps après une primo-infection, les IgM peuvent
être détectées longtemps après la primo-infection,
(plusieurs mois, voire plusieurs années).
- Réinfection, réactivation.
- Réaction croisée, le plus souvent avec un autre virus
famille herpès.
- Stimulation polyclonale non spécique du système immu-
nitaire.
AVIDITE DES IGG :
L’avidité des IgG est la force de liaison entre un antigène et
les IgG spéciques correspondantes. En cas primo-infec-
tion, avidité faible. La liaison évolue pendant plusieurs
semaines à plusieurs mois. Lorsque l’avidité des IgG devient
élevée, elle perdure toute la vie.
- Avidité faible compatible avec primo-infection de moins
de 3 mois.
- Avidité élevée, permet d’exclure une primo-infection dans
les trois derniers mois.
- Avidité intermédiaire, ne permet pas de conclusion.
- Intérêt du suivi de l’avidité des IgG.
A noter de très grosses variations des critères
d’interprétation en fonction de la trousse commerciale
choisie.
Primo-infection chez la femme enceinte :
Sérologie IgG + IgM + avidité des IgG.
Diculté de l’interprétation des avidités intermédiaires.
Diagnostic sérologique d’une réactivation ou d’une réinfec-
tion :
Très dicile, voire impossible via la sérologie. On peut
parfois observer une élévation des IgG, ou une réapparition
des IgM.
PCR – Recherche d’ADN viral, sur sang ou sur urine, positive
pendant approximativement 8 semaines en cas de primo-
infection, mais peut parfois perdurer de très nombreux
mois. Cette technique n’est pas utilisée pour le diagnostic
de l’infection maternelle (pas d’utilité).
Infection fœtale : PCR sur liquide amniotique. A réaliser au
plus tôt à la 21ième semaine, et au moins 6 semaines après
la séroconversion (Si plus tôt, faux négatifs).
Diagnostic à la naissance : PCR dans les urines.
Echographie : Le risque pour le nouveau-né d’être sympto-
matique est multiplié par 40 si anomalies cérébrales à
l’échographie, et le risque est multiplié par 4.4 si anomalies
extra cérébrales.
IRM du cerveau fœtal : permet d’aner le pronostic. La
présence d’anomalies cérébrales à la fois à l’échographie et
à l’IRM a une VPP de 100% (symptomatiques). L’’absence
d’anomalies cérébrales à la fois à l’échographie et à l’IRM a
une VPN de 88% (symptomatiques).
L’objectivation d’un décit auditif reste impossible en
anténatal.
Traitement
Gammaglobulines hyper-immunes : Administration de
gammaglobulines enrichies en anticorps anti-CMV.
Plusieurs études montrent des résultats encourageants.
Valaciclovir : Des études ont montré que ce médicament,
non toxique pour la femme enceinte, permettait de réduire
la charge virale dans le sang fœtal. Etant donné qu’il existe
un lien entre charge virale et gravité de l’infection fœtale,
on peut espérer un eet bénéque chez le fœtus infecté.
Des études complémentaires sont nécessaires pour confor-
ter cette hypothèse.
Mise à jour
Dr Edmond Renard
Rédaction
L. Grangeot-Keros et O. Picone
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