labo link Cytomegalovirus et grossesse L’infection par le cytomégalovirus reste asymptomatique Transmission materno-fœtale chez 80% à 90% des patients immunocompétents. On Le CMV est la cause la plus fréquente des infections congé- observe un syndrome grippal chez 10% des patients et une nitales dans les pays développés. Approximativement, 1% fièvre prolongée chez 5% d’entre eux. des nouveau-nés naissent infectés par le CMV. 10% sont Biologie Clinique: syndrome mononucléosique, thrombo- symptomatiques et à haut risque de développer des pénie, élévation modérée des transaminases. séquelles neurosensorielles. Parmi les 90% de nouveau-nés Après la primo-infection, le virus persiste à l’état latent dans asymptomatiques, 5 à 10% développeront une surdité certaines cellules (monocytes, macrophages, cellules progressive de degré variable. endothéliales). Pendant cette période, le virus se soustrait à l’action des antiviraux et du système immunitaire. Des % de transmission mère-enfant (Picone), selon le stade de la récurrences sont possibles pendant toute la vie. Des grossesse (si primo-infection): réinfections par une autre souche virale restent également possibles. - Pré-conceptionnel (2 mois à 3 semaines avant) : 11% - Péri-conceptionnel (3 sem. avant à 3 sem. après) : 19.2% - 1ier trimestre : 27.9 % - 2ième trimestre : 37.1% - 3ième trimestre : 46.15% Transmission L’homme est le seul réservoir du virus. En cas d’infection, le virus est présent dans le sang, à un taux particulièrement élevé chez les jeunes enfants et chez les immunodéprimés. Il est excrété dans la salive, les urines, les sécrétions nasales, les larmes, le sperme, les sécrétions cervico-vaginales. Il peut persister qq heures à T° ambiante sur les objets inertes (jouets, couches). La transmission se fait le plus souvent lors des changes de couches ou du partage des couverts. L’infection est très fréquente dans les communautés Selon cette étude (238 patientes), le % le plus élevé d’enfants symptomatiques se situe chez les enfants dont la mère a acquis l’infection pendant le 1ier trimestre de la grossesse. Plusieurs rapports montrent une transmission fœtale possible après réinfection ou réactivation. Des formes sévères existent, mais elles sont beaucoup plus rares qu’après une primo-infection. d’enfants de moins de 3 ans. Pour les adultes séronégatifs, le risque de contamination est surtout important pour le personnel des crèches et des services pédiatriques, pour les parents d’enfants fréquentant ces institutions, et pour le personnel des services soignant les immunodéprimés. Immunodéprimés La gravité de l’infection dépend du degré de l’immunodépression. Si immunodépression légère, seule la primo-infection est habituellement symptomatique. Si immunodépression sévère (greffe de moelle, sida), primo-infection, réinfection et récurrences sont capables de provoquer des infections graves. En cas d’immunodépression sévère, on redoute particulièrement la pneumonie interstitielle. Elle est probablement de nature immunopathologique. © Laboratoire Dr Collard SC/SPRL - Synlab Belgique 2013 labo link Diagnostic PCR – Recherche d’ADN viral, sur sang ou sur urine, positive Recherche du statut immunitaire ? : pendant approximativement 8 semaines en cas de primo- La présence ou l’absence d’IgG permet de donner des infection, mais peut parfois perdurer de très nombreux conseils à toute femme qui a un projet de grossesse. Ces mois. Cette technique n’est pas utilisée pour le diagnostic conseils doivent s’appliquer à la fois aux femmes séroposi- de l’infection maternelle (pas d’utilité). tives et séronégatives, en notant cependant que la primoinfection présente beaucoup plus de risque que la réinfecction ou la réactivation. Infection fœtale : PCR sur liquide amniotique. A réaliser au plus tôt à la 21ième semaine, et au moins 6 semaines après la séroconversion (Si plus tôt, faux négatifs). IGM SPECIFIQUES : Diagnostic à la naissance : PCR dans les urines. Elles peuvent être détectées si : - Primo-infection récente. - Longtemps après une primo-infection, les IgM peuvent être détectées longtemps après la primo-infection, (plusieurs mois, voire plusieurs années). Echographie : Le risque pour le nouveau-né d’être symptomatique est multiplié par 40 si anomalies cérébrales à l’échographie, et le risque est multiplié par 4.4 si anomalies extra cérébrales. - Réinfection, réactivation. - Réaction croisée, le plus souvent avec un autre virus famille herpès. - Stimulation polyclonale non spécifique du système immunitaire. IRM du cerveau fœtal : permet d’affiner le pronostic. La présence d’anomalies cérébrales à la fois à l’échographie et à l’IRM a une VPP de 100% (symptomatiques). L’’absence d’anomalies cérébrales à la fois à l’échographie et à l’IRM a une VPN de 88% (symptomatiques). AVIDITE DES IGG : L’objectivation d’un déficit auditif reste impossible en L’avidité des IgG est la force de liaison entre un antigène et anténatal. les IgG spécifiques correspondantes. En cas primo-infection, avidité faible. La liaison évolue pendant plusieurs Traitement semaines à plusieurs mois. Lorsque l’avidité des IgG devient Gammaglobulines hyper-immunes : Administration de élevée, elle perdure toute la vie. gammaglobulines - Avidité faible compatible avec primo-infection de moins Plusieurs études montrent des résultats encourageants. enrichies en anticorps anti-CMV. de 3 mois. - Avidité élevée, permet d’exclure une primo-infection dans Valaciclovir : Des études ont montré que ce médicament, les trois derniers mois. non toxique pour la femme enceinte, permettait de réduire - Avidité intermédiaire, ne permet pas de conclusion. la charge virale dans le sang fœtal. Etant donné qu’il existe - Intérêt du suivi de l’avidité des IgG. un lien entre charge virale et gravité de l’infection fœtale, A critères on peut espérer un effet bénéfique chez le fœtus infecté. d’interprétation en fonction de la trousse commerciale noter de très grosses variations des Des études complémentaires sont nécessaires pour confor- choisie. ter cette hypothèse. Primo-infection chez la femme enceinte : Sérologie IgG + IgM + avidité des IgG. Difficulté de l’interprétation des avidités intermédiaires. Diagnostic sérologique d’une réactivation ou d’une réinfec- Mise à jour Dr Edmond Renard Rédaction L. Grangeot-Keros et O. Picone tion : Très difficile, voire impossible via la sérologie. On peut parfois observer une élévation des IgG, ou une réapparition des IgM. 2013