http://www.lafinancepourtous.com/Decryptages/Dossiers/Union-Bancaire-europeenne/Une-mise-en-oeuvre-progressive-de-l-Union-bancaire-europeenne/Le-mecanisme-de-resolution-unique-MRU
instaurée en 2011, les banques françaises ont demandé à ce que l'Etat verse le
produit de cette taxe au fonds de résolution européen. A défaut, elles seraient taxées
deux fois pour le même risque.
Le fonds de résolution est destiné à aider les banques en difficulté à se refinancer pendant la phase de
résolution, qui consistera à appliquer le plan avalisé par le comité de résolution unique, et au cours de
laquelle la banque en question n'aura plus accès au marché interbancaire. Le fonds n'a donc pas vocation
à recapitaliser les banques en faillite, mais à aider à la bonne exécution du plan de résolution.
Au cours des 10 premières années d'existence du fonds, le coût des éventuelles résolutions bancaires
serait supporté par le compartiment national du fonds, puisqu'il n'y aurait pas encore de mutualisation. Au
cas où ce compartiment national serait épuisé, il pourra être fait appel à une contribution bancaire nationale
supplémentaire et l'Etat pourrait être mis à contribution. Il pourrait cependant demander à bénéficier des
concours du Mécanisme Européen de Stabilité ( ).
Durant la phase transitoire, un filet de sécurité public commun serait progressivement constitué. Ce
dispositif permettrait notamment de faciliter le recours à l'emprunt pour le fonds de résolution unique et
d'assurer que le fonds unique sera toujours en mesure de financer ses interventions. Si ce filet de sécurité
devait être utilisé, le secteur bancaire serait mis à contribution pour rembourser les sommes décaissées.
Toutefois, le contenu de ce filet de sécurité n'a pas été précisé. Il pourrait s'agir d'autoriser le fonds de
résolution unique à emprunter sur les marchés financiers avec la garantie des Etats participants ou à
demander un prêt au Mécanisme Européen de Solidarité (MES).
Par ailleurs, les dirigeants européens ont adopté le principe du " " qui prévoit, à compter du 1er
janvier 2016, qu'en cas de faillite probable ou avérée, les actionnaires, les créanciers et les déposants dont
les avoirs dépassent 100.000 euros devront assumer en première ligne les coûts de la résolution à
concurrence de 8 % du total de bilan. Ce n'est qu'au delà de ce plafond que le fonds de résolution unique
interviendrait.
La règle du renflouement interne (bail in) ne signifie pas que les actionnaires, les
créanciers et les déposants ayant des avoirs de plus de 100.000 euros devront
injecter de l'argent dans la banque en faillite. Elle signifie simplement que les pertes
viendront s'imputer en priorité sur ces passifs, qui seront ainsi "amputés" à
concurrence du montant des pertes. Les actionnaires seraient les premiers à voir la
valeur de leurs titres s'effondrer ou devenir nulle. Puis, si cela ne suffit pas à éponger
entièrement les pertes, ce serait au tour des détenteurs d'obligations de la banque de
subir le même sort. Enfin, les déposants dont les avoirs dépassent 100.000 euros
verraient ceux-ci rabotés jusqu'à ce dernier seuil.
MES
bail in