Michel VAXES
Député des Bouches-du-Rhône
Accès au crédit des petites et moyennes entreprises – 1ère séance
Jeudi 17 septembre 2009
Discussion générale
La discussion en deuxième lecture du texte de cette proposition de loi intervient alors que, selon
Mme Laurence Parisot elle-même, 70 000 PME sont aujourd’hui menacées faute de crédit.
Face au constat des difficultés récurrentes des petites et moyennes entreprises dans leur relation avec
les établissements bancaires, difficultés qui se sont encore aggravées avec la crise, nous ne pouvons
qu’accueillir favorablement l’intention d’un texte visant à favoriser l’accès de ces dernières au crédit.
Nous sommes malgré tout tentés de dire que le dépôt de cette proposition de loi par nos collègues de la
majorité sonne comme un aveu : celui de l’échec de longue date de la politique gouvernementale en la
matière.
Cela fait plusieurs années en effet que nous dénonçons et regrettons l’absence de toute action
d’ampleur en direction des petites et moyennes entreprises. Les difficultés que celles-ci rencontrent ne
sont pas nées subitement avec la crise financière. Elles ont notamment pour origine le comportement
des banques. Or, rien n’a été fait ces dernières années pour responsabiliser celles-ci davantage. Rien
n’a été réellement entrepris pour que nos banques jouent pleinement le rôle qui doit être le leur dans le
financement de l’économie.
Le Gouvernement et le Président de la République nous ont expliqué que le plan de sauvetage des
banques, d’un montant de 360 milliards d’euros, allait permettre de sauver notre système bancaire et,
par voie de conséquence, de relancer l’économie. Force est pourtant de constater que les quelque
28,6 milliards d’euros que l’État a mis à disposition des banques sous forme de prêts, sans compter les
milliards d’euros accordés sous forme de fonds propres remboursables, n’ont pas été des instruments
efficaces de relance de la machine économique.
La raison en est simple : les établissements bancaires ont utilisé cet argent pour reconstituer leurs fonds
propres. Comment pourrait-il en être autrement, puisque le Gouvernement n’a exigé d’elles aucune
contrepartie en termes de soutien à l’activité économique et à l’emploi ?
Qui peut nier, pourtant, que l’un des enjeux du sauvetage du système bancaire était d’obtenir des
engagements fermes de la part des banques et la signature de conventions en bonne et due forme entre
l’État et les établissements bancaires, engagements et conventions assortis d’objectifs chiffrés ? Las,
vous vous êtes contentés d’engagements verbaux. On voit le résultat !
Nous avons d’abord eu droit au scandale, révélé cet été, du milliards d’euros mis de côté par BNP-
Paribas au premier semestre 2009 pour payer les bonus de ses traders.
Nous avons entendu le chef de l’État formuler des propositions, qui seront discutées lors du prochain
G20, sur les questions de rémunération dans la finance. Mais c’est là l’arbre qui cache la forêt, car ce
que signifie aussi le scandale de cet été, c’est que revient le temps des rendements élevés sur les
marchés, et que la prochaine bulle spéculative est déjà en train de se former.
Or, rien non plus n’est envisagé pour combattre la spéculation financière en réduisant fortement les
gains à court terme que les financiers réalisent grâce à elle. Rien n’est entrepris pour prévenir du même
mouvement l’éclatement d’une nouvelle bulle financière qui replongerait notre pays dans la crise, une
crise dont les victimes ne sont pas les financiers, mais les salariés et le tissu économique dans son
entier.
Outre ces considérations, nous savons que l’engagement pris par les banques d’augmenter leurs
encours de crédit de 3 à 4 % ne sera pas tenu. Cette augmentation, comme le rappelle notre
rapporteure, sera probablement limitée pour cette année à 2 %.
Les banques déclarent ne pas pouvoir tenir cet engagement, faute de demandes de la part des
entreprises du fait du ralentissement de l’activité. L’argument n’est pas faux. Mais la CGPME constate,
de son côté, qu’un grand nombre de TPE et de PME ne se voient pas aujourd’hui proposer de solutions
de financement satisfaisantes, alors même que les montants demandés sont faibles. Selon l’enquête
commandée par la confédération, 78 % des chefs d’entreprise de PME s’estiment victimes d’un