DOSSIER THÉMATIQUE Cancer du rectum Y a-t-il encore une place pour l’amputation abdominopérinéale lors d’un cancer du rectum ? What is the exact place for abdomino-perineal resection? Christophe Laurent* L’ * Service de chirurgie digestive, hôpital Saint-André, Bordeaux. amputation abdominopérinéale (AAP) a longtemps été l’intervention de référence dans la prise en charge des adénocarcinomes du bas et du moyen rectum pour des raisons conventionnelles et historiques. En effet, une chirurgie large enlevant le sphincter est théoriquement plus carcinologique qu’une chirurgie passant à quelques millimètres du sphincter anal ou du rectum, et l’AAP a été la première opération proposée pour traiter les cancers du rectum dès 1910 (Miles). Si, en 1987, l’étude de l’Association française de chirurgie avait montré un taux d’AAP de 79 % pour les tumeurs du bas rectum et de 49 % pour les tumeurs du moyen rectum (1), il est intéressant de noter qu’au cours des 2 dernières décennies les indications d’AAP ont largement diminué. En effet, en 2009, dans la dernière enquête prospective de l’AFC portant sur les cancers du rectum, l’AAP ne représentait plus que 14 % de l’ensemble des exérèses rectales (2). Ce changement de stratégie chirurgicale peut s’expliquer tout d’abord par une meilleure connaissance des impératifs oncologiques dans le cancer du bas rectum autorisant à présent une marge de section sous-tumorale de 1 cm et permettant un taux plus important de conservation sphinctérienne (3). Ensuite, les progrès techniques ont pu donner lieu à des anastomoses basses (agrafage mécanique, anastomose coloanale, résection intersphinctérienne). Enfin, la standardisation du traitement néoadjuvant, qui conduit le plus souvent à une réduction du volume tumoral, a permis de proposer une conservation sphinctérienne à un plus grand nombre de patients (4). 250 | La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue ̐ Vol. XIV - n° 6 - novembre-décembre 2011 Limites de l’AAP “standard” Cependant, cette intervention mutilante conserve une mauvaise réputation oncologique. Les résultats de l’AAP pour cancer du bas rectum montrent 70 à 95 % de contrôle local selon la qualité de l’exérèse du mésorectum et selon qu’une radiothérapie lui a été associée ou pas (4-6). Un essai hollandais a analysé de façon exhaustive les pièces opératoires d’exérèse rectale et a mis en évidence 14 % de perforation rectale après AAP contre 2,5 % après conservation sphinctérienne (7). Le risque de marge de résection circonférentielle envahie était également plus élevé après AAP qu’après conservation sphinctérienne : 29 versus 12 %. C’est surtout la présence d’un taux non négligeable de perforation rectale et de marge envahie dans les stades précoces T1 et T2 après AAP et leur quasi-absence après conservation sphinctérienne qui ont permis d’incriminer la technique opératoire (7). Les temps de dissection abdominal et périnéal ont tendance à amincir l’exérèse avec un effet de cône dès qu’on se rapproche du canal anal, à l’origine d’une perforation tumorale ou rectale qui altère le pronostic local et la survie. En effet, le taux de récidive locale est 2 à 3 fois plus élevé en cas de perforation rectale ou de marge circonférentielle envahie (5, 7-9) et le risque de décès est augmenté de 30 % parmi les patients qui ont eu une AAP par rapport à ceux qui ont eu une exérèse totale du mésorectum (TME) avec conservation sphinctérienne (étude norvégienne). L’AAP a un autre inconvénient par rapport à la chirurgie conservatrice sphinctérienne. Cette technique mutilante détruit la barrière anatomique du Points forts Mots-clés » Après une amputation abdominopérinéale (AAP) standard, il existe un fort risque de perforation rectale et de marge circonférentielle envahie responsable d’une majoration du taux de récidive locale et d’une augmentation du risque de décès par cancer de 30 %. » Afin d’obtenir une exérèse oncologique de qualité, il faut réaliser une AAP “moderne”, dite extralévatorienne, qui consiste en une dissection cylindrique sans pénétrer l’espace entre la tumeur et les releveurs de l’anus. » Le critère de choix entre AAP et conservation sphinctérienne n’est plus la distance de la tumeur par rapport à la marge anale ou au sphincter mais l’infiltration circonférentielle de la tumeur au sphincter externe évaluée par IRM. plancher pelvien en sectionnant les muscles releveurs de l’anus. Cela entraîne des plaies pelvipérinéales dont la cicatrisation, parfois longue après un traitement néoadjuvant, favorise des processus inflammatoires ou infectieux locaux, ce qui facilite la récidive locale, voire métastatique, par l’intermédiaire des facteurs de croissance cellulaire comme les cytokines (10). Il a ainsi été observé un taux de 33 % (10/30) de récidive locale après sepsis postopératoire contre 8 % (5/60) sans sepsis chez des patients traités par AAP pour cancer du bas rectum (11). Par ailleurs, la fonction génitale est plus altérée après AAP qu’après TME conservative : 63-75 % versus 72-90 % (12). Ce constat s’explique par l’existence d’un risque plus important de section des branches des plexus hypogastriques lors de la phase périnéale de l’AAP. Au total, l’AAP telle qu’elle est pratiquée apparaît comme une technique non anatomique et non standardisée, voire pour certains chirurgiens colorectaux, comme une intervention potentiellement dangereuse (13). Afin d’améliorer ces résultats, les solutions sont, d’une part, une meilleure formation chirurgicale à la technique d’amputation et, d’autre part, une standardisation des indications de la prise en charge des tumeurs du bas rectum incluant les techniques de conservation sphinctérienne et l’AAP. L’AAP “moderne” extralévatorienne L’objectif principal lors d’une exérèse rectale pour cancer est de mettre le patient dans une situation carcinologique optimale en s’assurant d’obtenir des marges de résection non envahies (circonférentielle et distale) et d’éviter une perforation tumorale. Concernant l’AAP, afin d’obtenir une résection R0, l’objectif va être de rester à distance de la tumeur en faisant une dissection cylindrique sans disséquer l’espace entre la tumeur et les releveurs de l’anus. Dans la technique décrite par T. Holm et al. (14), les règles carcinologiques du temps abdominal sont inchangées. En revanche, la dissection pelvienne doit s’arrêter précocement afin de ne pas ouvrir l’espace entre la partie basse du mésorectum et les releveurs de l’anus, qui ne doivent pas être vus. L’objectif du temps péri- néal est la réalisation d’une exérèse cylindrique de la jonction anopérinéale. Celle-ci est l’ablation en monobloc des releveurs et du mésorectum, qui n’ont pas été séparés lors de la dissection abdominale. Afin d’obtenir une exérèse cylindrique, il est recommandé, en arrière, de réséquer le coccyx et, latéralement, de sectionner les releveurs au contact de la paroi pelvienne, enfin, en avant, de suivre le plan rectoprostatique ou vaginal. En revanche, cette technique d’AAP est plus délabrante sur le plan pelvipérinéal et nécessite le plus souvent des artifices de comblement afin de limiter le risque de complication septique pelvienne ou de hernie périnéale. Différentes techniques de lambeau sont proposées, telles que l’épiplooplastie, le prélèvement de gracilis, les lambeaux de grand fessier, de grand droit ou fasciocutané. Résultats oncologiques de l’AAP “moderne” Dans l’étude multicentrique de N.P. West et al. (15), 124 patients ayant eu une AAP standard ont été comparés à 176 patients avec une AAP extralévatorienne. Les 2 groupes étaient identiques concernant les données démographiques, tumorales et thérapeutiques (79 % de traitement néoadjuvant dans les 2 groupes). Le taux de perforation rectale (8 % versus 28 %) et de marge circonférentielle envahie (20 % versus 49 %) était significativement diminué en cas d’AAP extralévatorienne. La technique d’AAP était un facteur de risque indépendant de perforation ou de marge circonférentielle envahie selon l’analyse multivariée. Dans cette étude, il n’y avait pas de données oncologiques sur le long terme, mais il est probable qu’il y aura une amélioration sensible du contrôle local en raison d’une meilleure qualité de l’exérèse. D’ailleurs, en 2003, N. Dehni et al. avaient rapporté leurs résultats oncologiques d’une série d’AAP extralévatorienne avec un taux de récidive locale de 10 % et un recul médian de 55 mois (16). En pratique, si l’AAP doit garder une place dans l’arsenal des traitements chirurgicaux du cancer du rectum, il faut qu’elle soit réalisée selon des règles carcinologiques bien précises par des chirurgiens ayant été formés à la technique de l’AAP extralévatorienne. Bas rectum Marge circonférentielle AAP extralévatorienne Résection intersphinctérienne Highlights » After classical abdominoperineal resection there is a high risk of rectal perforation and positive circumferential margin which may compromise both local control and survival. » A modern called extralevator abdominoperineal resection must be performed to improve oncologic results. » The choice between APR and sphincter saving resection is not the longitudinal distance between the tumour and the anal sphincter but the circumferential margin between the tumour and the external sphincter assessed by MRI. Keywords Low rectum Circumferential margin Extralevator abdominoperineal resection Intersphincteric resection La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue ̐ Vol. XIV - n° 6 - novembre-décembre 2011 | 251 DOSSIER THÉMATIQUE Cancer du rectum Y a-t-il encore une place pour l’amputation abdominopérinéale lors d’un cancer du rectum ? Indication de l’AAP Actuellement, l’AAP a une place réduite dans la prise en charge des cancers du rectum (2) et s’adresse essentiellement aux tumeurs du bas rectum. La marge de sécurité distale a toujours guidé le choix de la technique chirurgicale des cancers du rectum. Les raisons sont un risque d’infiltration carcinomateuse de la paroi rectale en dessous de la tumeur dans 20 % des cas. Les recommandations de pratique chirurgicale, issues de données anatomopathologiques et de confrontations cliniques, ont évolué avec le temps et une meilleure connaissance de l’histoire naturelle de l’adénocarcinome rectal. Initialement, une marge distale de 5 cm était nécessaire pour autoriser une chirurgie conservatrice sphinctérienne (17). À partir des années 1980, 2 cm étaient jugés suffisants (18). En 2005, 1 cm de marge distale semble compatible avec une conservation sphinctérienne, sous réserve d’une technique d’exérèse de qualité du mésorectum et d’un éventuel avis spécialisé pour confirmer le choix thérapeutique (3). L’acceptation d’une marge de résection distale de plus en plus réduite est en partie liée à l’importance prépondérante de la marge de résection circonférentielle dans le contrôle local de la maladie. Une marge circonférentielle inférieure à 1 mm expose à un risque de 40 % de récidive locale contre 10 % en cas de marge supérieure à 1 mm (19). Le véritable risque du traitement chirurgical conservateur des cancers du bas rectum est donc une marge circonférentielle trop étroite plus qu’une marge distale insuffisante, ce d’autant qu’une marge distale saine peut toujours être obtenue en élargissant l’exérèse au sphincter interne. Ce nouveau concept de marge distale et circonférentielle a progressivement modifié les principes de la chirurgie conservatrice sphinctérienne. La technique de résection intersphinctérienne pour des tumeurs du très bas rectum infiltrant une partie du sphincter interne a pu être proposée sans compromettre le contrôle local ni la survie (20). Le principal inconvénient de ce type de technique est essentiellement fonctionnel, avec un risque d’incontinence fécale de l’ordre de 40 % (21). 252 | La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue ̐ Vol. XIV - n° 6 - novembre-décembre 2011 En pratique, le critère du choix entre AAP et conservation sphinctérienne n’est plus la distance de la tumeur à la marge anale ou au sphincter mais l’infiltration circonférentielle de la tumeur au sphincter externe. Le choix de la technique opératoire exige donc un bilan préthérapeutique complet, qui doit inclure dans un premier temps un toucher rectal par le chirurgien avant tout traitement néoadjuvant. L’examen rectal est réalisé avec et sans contraction anale volontaire pour évaluer la distance exacte entre la tumeur et le bord supérieur du canal anal. Un examen sous anesthésie est parfois nécessaire, notamment lorsque le canal anal est envahi ou en cas de tumeur fixée. L’échographie endorectale et l’imagerie par résonance magnétique sont indispensables pour évaluer avec précision le stade tumoral et les rapports de la tumeur avec l’appareil sphinctérien et optimiser la sélection des patients (2). Conclusion À la question, “reste-t-il une place pour l’AAP dans le cancer du rectum ?”, la réponse est positive. Cependant, son indication est de plus en plus limitée, et quand cette intervention est retenue pour le traitement d’une tumeur du rectum, elle se doit d’être réalisée selon la technique dite “extralévatorienne” afin d’obtenir une exérèse de qualité. Les indications absolues de l’amputation sont donc les tumeurs infiltrant les muscles striés du plancher pelvien (sphincter anal externe et releveurs de l’anus), les tumeurs basses fixées (excepté la fixité vaginale), mais aussi les patients avec une incontinence anale ancienne (> 6 mois). Les indications relatives de l’amputation sont les tumeurs sus-anales, c’està-dire à moins de 1 à 2 cm du bord supérieur du sphincter. Ainsi, l’indication conventionnelle d’amputation pour toutes les tumeurs à moins de 2 cm du sphincter a évolué vers une indication plus limitée d’amputation si le patient est adressé à des chirurgiens colorectaux qui maîtrisent toutes les techniques de conservation sphinctérienne. ■ DOSSIER THÉMATIQUE Références bibliographiques 1. Malafosse M, Fourtanier G. Le traitement des cancers du rectum. Monographie de l’AFC. Masson;Paris,1987. 2. Faucheron JL, Rullier E. Cancer du rectum. Monographie de l’AFC. Arnette;Paris,2009. 3. Ueno H, Mochizuki H, Hashiguchi Y et al. 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Une étude récemment publiée dans The Journal of Clinical of Investigation vient de proposer une combinaison de gènes dont l’expression différentielle au niveau des lymphocytes T CD8+ permet de discriminer le groupe de patients à risque de rechute et ce, avant leur prise en charge thérapeutique. Ce caractère pronostique a pu être identifié dans un groupe de 35 patients atteints de maladie de Crohn (MC), avec une spécificité de 89 % et une sensibilité de 59 %. Des données similaires ont été obtenues sur 32 patients atteints de rectocolite hémorragique (RCH), avec une spécificité de 84 % et une sensibilité de 77 %. Il est à noter que l’analyse a bien été réalisée indépendamment du choix thérapeutique qui a suivi le prélèvement sanguin de ces patients. De plus, la nécessité d'un traitement plus agressif n’était pas conditionnée par une intolérance au premier traitement. Contrairement au résultat obtenu au niveau des lymphocytes T CD8+, aucune corrélation n’a pu être observée au sein de la population lymphocytaire T CD4+ isolée du sang périphérique de ces mêmes patients. Le diagnostic différentiel apporté par ces combinaisons de marqueurs n’était pas corrélé aux informations cliniques disponibles pour ces patients ni à la durée de la maladie. L’incidence de la sérologie ASCA était également similaire dans les 2 groupes. Commentaire Bien que certains profils d’expression de gènes soient similaires entre les MICI et des pathologies auto-immunes, comme la sclérose en plaques et la vascularite associée à ANCA, il ne s’agit que d’une corrélation qui n’apporte pas de réponse à la controverse sur le caractère auto-immun des MICI. Néanmoins, il reste à confirmer ces observations, qui constituent une première étape vers une médecine prédictive dans les MICI. Référence bibliographique Lee JC, Lyons PA, McKinney EF, Sowerby JM et al. Gene expression profiling of CD8+ T cells predicts prognosis in patients with Crohn disease and ulcerative colitis. J Clin Invest 2011;121(10):4170-9. La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue ̐ Vol. XIV - n° 6 - novembre-décembre 2011 | 253