mise au point La maladie d’Alzheimer est-elle sous-diagnostiquée ? Is Alzheimer’s disease underdiagnosed? C. Helmer* U n siècle après son identification, la maladie d’Alzheimer (MA) est devenue un enjeu majeur de santé publique. Peu d’études permettent d’en donner les chiffres de prévalence et d’incidence en France. La source principale de données françaises est issue de l’étude PAQUID (Personnes âgées Aquitaine ou QUID des personnes âgées), étude de cohorte menée en population générale depuis 1989 en Gironde et en Dordogne chez des sujets âgés de 65 ans et plus. La prévalence des démences, incluant la MA, a été estimée en 1989 et réévaluée en 1999 chez les sujets toujours en vie de la cohorte initiale, alors âgés de 75 ans et plus. En extrapolant ces estimations à la population française, le nombre de personnes souffrant de MA ou de syndromes apparentés est actuellement estimé à environ 850 000 en France (1). Pourtant, si l’on se réfère aux deux indicateurs disponibles que sont la prescription médicamenteuse et la déclaration en affection de longue durée (ALD 15), les chiffres sont beaucoup plus faibles : environ 175 000 personnes étaient traitées par un inhibiteur de l’acétylcholinestérase en 2005 (2), et on estime à 315 000 le nombre de personnes en ALD 15 ou sous inhibiteur de la cholinestérase (données non publiées). Au vu de ces chiffres, on est en droit de se demander où se situe la vérité. Plusieurs hypothèses sont possibles : soit les évaluations surestiment le nombre de personnes atteintes, soit la MA est sous-diagnostiquée, soit – ce qui est probable mais n’explique certainement qu’une partie du phénomène – la mise sous traitement et/ou la déclaration en ALD 15 ne concerne qu’une partie des personnes diagnostiquées. Pour intégrer ces différentes hypothèses, il faut d’abord bien comprendre en quoi consistent les études de cohortes en population qui fournissent les estimations actuelles. Le principe de ces études est de partir d’un échantillon, représentatif de la popu- »» La maladie d’Alzheimer est largement sous-diagnostiquée en population ; seule la moitié des sujets atteints est aujourd’hui identifiée. »» Il n’existe pas actuellement d’indicateur sanitaire fiable ou de registre permettant un recensement exhaustif des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. »» Le sous-diagnostic est principalement observé chez les personnes les plus âgées. »» Même quand il est porté, le diagnostic est souvent tardif, la maladie étant à un stade relativement sévère. »» Le diagnostic porté à un stade tardif retarde la prise en charge médicale et médicosociale. »» Le diagnostic de démence n’est pas un diagnostic simple, et le diagnostic étiologique encore moins. »» Actuellement, le diagnostic de maladie d’Alzheimer n’est posé qu’à partir du stade de démence. Encadré. La maladie d’Alzheimer en population. lation, en général des personnes âgées de 65 ans et plus. Grâce à une évaluation du déclin cognitif au cours du temps, à une recherche systématique et à un diagnostic actif de la survenue d’une MA, on peut estimer la prévalence de la maladie dans cet échantillon. Le diagnostic est essentiellement clinique, fondé sur la détérioration et l’évolution des performances cognitives et leur retentissement. Contrairement à ce qui est parfois avancé, les études en population ne portent pas le diagnostic de la maladie de façon très précoce. Par exemple, dans l’étude PAQUID, le MMSE moyen au moment du diagnostic de démence lors du suivi à 10 ans était de 17,2/30, et aucune des personnes diagnostiquées n’avait un MMSE supérieur à 26. Si l’échantillon est suffisamment important et représentatif des personnes âgées, alors cette estimation peut être considérée comme fiable et permet, en appliquant * Inserm U897, univ ersité de Bordeaux 2. La Lettre du Neurologue • Vol. XIII - n° 5 - mai 2009 | 141 Points forts Mots-clés Maladie d’Alzheimer Diagnostic Recours aux soins Personnes âgées Summary The number of persons with Alzheimer’s disease and associated disorders is currently estimated at 850 000 in France. However, when considering medical indicators such as specific medical prescriptions or persons with long-term illness declarations (ALD 15), the figures appear much lower. The current estimates are derived from populationbased cohorts. Due to the underdiagnosis of Alzheimer’s disease, this study design is the only valid one to estimate the number of persons with Alzheimer’s disease. In the literature, this underdiagnosis has been known for many years in most countries, in particular at the mild or moderate stage of the disease. Only half of the persons with Alzheimer’s disease are diagnosed today; this underdiagnosis is particularly predominant among the oldest old. Even when persons are diagnosed, the diagnosis often occurs at advanced stages of the disease, which delays the medical and medico-social care. However, this care of the patient allows to slow down the progression of the disease and to reduce the burden for the families. But for caring the disease, it is necessary to diagnose it first. Keywords Alzheimer’s disease Diagnosis Care consultation Elderly »» La maladie d’Alzheimer est largement sous-diagnostiquée en population. »» Le sous-diagnostic est principalement observé chez les personnes les plus âgées. »» Même quand il est porté, le diagnostic l’est souvent avec retard, à un stade relativement sévère. »» Le diagnostic tardif retarde la prise en charge médicale et médico-sociale. »» Actuellement, le diagnostic de maladie d’Alzheimer n’est posé qu’au stade de démence. cette prévalence à la population française (par catégories d’âge et de sexe), d’obtenir une estimation fiable du nombre de personnes malades. En France, l’étude PAQUID, comme plusieurs autres cohortes au niveau européen, a commencé entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, époque à laquelle la MA et les syndromes apparentés n’étaient le plus souvent pas diagnostiqués et étaient considérés comme un état “normal pour l’âge”. Si ce type d’étude a été mis en place pour estimer la prévalence, c’est justement en raison du sous-diagnostic de la maladie. Même si la situation a évolué, les données de la littérature montrent que, aujourd’hui encore, le diagnostic n’est pas toujours porté ou qu’il l’est à des stades relativement sévères (3, 4). Il n’existe pas actuellement en France d’indicateur sanitaire fiable, ni de registre permettant un recensement exhaustif et pérenne des cas, et l’étude de cohortes est le seul type d’étude vraiment valide pour obtenir des estimations du nombre de personnes malades. Les estimations de prévalence obtenues en France se situent dans la moyenne de celles relevées dans d’autres pays européens ou aux États-Unis. En raison de la méthodologie utilisée et de la réplication des estimations par différentes cohortes dans différents pays, il est raisonnable de conclure que l’estimation du nombre de personnes malades est fiable, et que la discordance entre les estimations et le nombre de malades réellement pris en charge est le reflet d’un sous-diagnostic de la maladie. Ce sous-diagnostic est observé dans la plupart des pays occidentaux depuis de nombreuses années, notamment à la phase légère ou modérée de la maladie (3-6). Seule une démence sur deux est diagnostiquée, tous stades confondus (3, 6). Aux stades légers de la maladie, seul un cas sur trois est connu. Même quand il est posé, le diagnostic l’est souvent tardivement, à un stade de démence parfois avancé, ce qui retarde de manière préjudiciable la prise en charge médicale et médico-sociale des patients et alourdit la charge des familles. Cela est corroboré par la Facing Dementia Survey, vaste enquête d’opinion européenne, qui montre que le délai entre le début de la démence et le diagnostic est de 24 mois en moyenne en France (7). Ce délai est de 20 mois au niveau européen, et de 10 mois 142 | La Lettre du Neurologue • Vol. XIII - n° 5 - mai 2009 seulement en Allemagne, situant la France en avant-dernière position parmi les 6 pays européens évalués. La recherche a posteriori des premiers signes de la maladie est-elle la même dans chaque pays ? Cela pourrait modifier artificiellement le délai avant le diagnostic. Ces données ont été recueillies dans le cadre d’une étude où l’information sur le début de la maladie était obtenue par entretiens standardisés. En outre, toujours selon cette étude, seuls 40 % des patients consultent pour la première fois à un stade de démence légère, tandis que la plus grande part (54 %) sont diagnostiqués à un stade modéré, et certains uniquement à un stade sévère (7 %). La situation française ne semble donc pas meilleure que celle des autres pays. Cependant, il n’existe pas d’étude spécifique permettant de préciser de façon certaine l’ampleur du sous-diagnostic en France. Nous pouvons toutefois en faire une approximation grâce à l’Étude des trois cités, étude de cohorte en population générale dont l’objectif était d’étudier la relation entre pathologie vasculaire et démence. L’analyse des données de presque 500 personnes démentes âgées de 65 ans et plus et diagnostiquées dans cette étude montre qu’environ un tiers de ces personnes ne se sont jamais plaintes à leur médecin généraliste et que, parmi les autres, la moitié seulement a ensuite consulté un spécialiste (neurologue, psychiatre ou gériatre) [figure] (8). La première prescription de traitement “antidémentiel” étant réalisée en France par le spécialiste, le recours à ce dernier est primordial. Le sous-diagnostic de la MA est principalement observé chez les personnes les plus âgées : avant 75 ans, près de la moitié des sujets déments se plaignant à leur médecin traitant consultent également un spécialiste pour leurs troubles, mais, après 85 ans, seuls 20 % d’entre eux le font (tableau). Après 85 ans, ce sont donc 4 malades sur 5 qui n’ont pas accès aux procédures diagnostiques recommandées officiellement. Pourtant, quel que soit l’âge, les personnes formulent bien une plainte à leur médecin, mais celle-ci reste sans suite, probablement pour de multiples raisons. Outre l’âge, le recours au spécialiste est également très dépendant du niveau d’éducation : les personnes de bas niveau d’éducation consultent 2 à 3 fois moins souvent un spécialiste. mise au point Plusieurs facteurs expliquent cette insuffisance de diagnostic (9-11). Ils sont liés en premier lieu au patient lui-même. Une particularité de la MA est qu’elle entraîne assez rapidement une anosognosie, c’est-à-dire une perte de conscience de son état par le patient. Ces facteurs sont également liés à l’entourage, pour lequel la limite entre démence et vieillissement est souvent floue, en raison probablement de la fréquence du déclin pathologique dans la population âgée. Mais, contrairement à la démence, le vieillissement non pathologique n’est responsable que d’un ralentissement de la vitesse de traitement de l’information ou de difficultés d’attention partagée, sans que cela retentisse sur les activités quotidiennes ou l’insertion socio-professionnelle des sujets. La mauvaise crédibilité des traitements auprès de la population explique aussi l’insuffisance du diagnostic. Dans la Facing Dementia Survey (7), seuls 24 % des sujets de la population générale considéraient que ces traitements étaient efficaces. Enfin, l’insuffisance de diagnostic peut être liée au médecin. La maladie survenant surtout chez les personnes âgées, il est parfois difficile de distinguer une affection dégénérative du retentissement cognitif de troubles sensoriels ou d’affections générales (polypathologie). De plus, l’intérêt d’une médicalisation de la maladie n’est pas toujours évident pour les médecins généralistes, celle-ci pouvant également faire courir le risque de sortir le patient de son milieu, de ses repères, et favoriser une décompensation. Une étude récente, réalisée certes sur un très petit échantillon, décrit très bien l’avis de généralistes australiens quant au diagnostic de la MA et aux facteurs influençant ce diagnostic (12). Outre les barrières au diagnostic, le diagnostic de MA lui-même pose problème. Si le diagnostic de démence n’est pas simple, le diagnostic étiologique l’est encore moins. Les difficultés diagnostiques peuvent conduire à des problèmes de non-identification des cas de démence, et des erreurs de diagnostic peuvent survenir. Ces problèmes s’accentuent pour les cas de sévérité légère à modérée, chez les sujets âgés et en institution. En l’absence de marqueur biologique spécifique, le diagnostic clinique de la MA ne peut en effet pas être un diagnostic de certitude. Il est probabiliste et repose sur une démarche en deux temps, avec en premier lieu la mise en évidence d’un syndrome démentiel, puis d’arguments en faveur d’une MA. Il faut souligner l’importance d’un examen neuropsychologique, d’une évaluation psychiatrique et de la recherche de facteurs de risque vasculaires. Dans la MA, les premières lésions cérébrales sont présentes plusieurs années, voire même plusieurs 31 % 16 % 34 % Pas de consultation 15 % Consultation avec le médecin généraliste uniquement Consultation avec le médecin généraliste + spécialiste (non traité) Consultation avec le médecin généraliste + spécialiste (traité) 34 % Figure. Recours aux soins des personnes présentant une MA ou un syndrome apparenté (Étude des trois cités, 1999-2004). Tableau. Recours selon l’âge au médecin généraliste et au spécialiste chez les personnes présentant une MA ou un syndrome apparenté (Étude des trois cités, 1999-2004). Plainte au généraliste (%) Consultation spécialisée (%) 65-74 Âge (ans) 69,1 46,4 75-79 69,1 31,7 80-85 63,5 30,7 > 85 62,5 19,6 p 0,197 < 0,001 décennies avant l’apparition des premiers symptômes. Cette longue phase présymptomatique, durant laquelle les lésions s’installent à bas bruit, précède une phase de transition où des symptômes apparaissent sans atteindre les critères de démence. Mais l’identification de la MA à un stade de sévérité donné (stade de démence) empêche de diagnostiquer la maladie à des stades plus précoces. Ainsi, les patients qui expriment les premiers symptômes de la maladie mais qui n’ont pas encore de démence sont exclus du diagnostic. Ces patients sont dans une situation intermédiaire : ils présentent un déclin cognitif, ce qui distingue leur cas du vieillissement normal. Ce déclin est modéré et ne perturbe pas leur autonomie : ils ne sont donc pas considérés comme ayant atteint le stade de la démence. Cette situation n’est pas propre aux seuls patients atteints de MA au stade débutant. Il est clair qu’il n’existe pas aujourd’hui suffisamment d’arguments en faveur d’un dépistage systématique de la MA et des syndromes apparentés (13). Il y a notamment peu de preuves concernant La Lettre du Neurologue • Vol. XIII - n° 5 - mai 2009 | 143 mise au point La maladie d’Alzheimer est-elle sous-diagnostiquée ? l’amélioration du pronostic des personnes systématiquement dépistées, et le rapport bénéfice (d’une prise en charge précoce)/risque (d’un diagnostic chez des personnes bien entourées et qui ne se plaignent pas) n’est pas connu. Mais dépistage et diagnostic sont deux choses différentes. Et si le dépistage systématique de personnes qui ne se plaignent pas ne peut pour l’instant pas être recommandé, le diagnostic plus précoce de personnes ayant une plainte doit en revanche être encouragé. En effet, si la MA demeure une maladie que l’on ne guérit pas, il est possible de la soigner, tout au moins de freiner son évolution. Il existe aujourd’hui des médicaments symptomatiques dont l’efficacité a été démontrée par des études de bonne qualité conduites en double aveugle. Quatre médicaments sont actuellement disponibles : trois inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (IAChE) [donépézil, rivastigmine, galantamine], et un antagoniste des récepteurs glutamatergiques de type N-méthyl-D-aspartate (NMDA) [mémantine]. Ces médicaments sont d’autant plus bénéfiques qu’ils sont prescrits tôt, dès le stade léger (IAChE) ou modéré (mémantine). Il y a donc une perte de chance pour les patients à ne pas être traités le plus tôt possible. De plus, en dehors de ces traitements spécifiques, d’autres, médicamenteux ou non, peuvent être efficaces sur les différents troubles rencontrés au cours de la maladie. Plus tôt le diagnostic est posé, plus tôt le patient est inscrit dans une filière de prise en charge. Cette médicalisation des patients permet d’évaluer les problèmes spécifiques posés par la maladie, les capacités de l’entourage à y faire face, les besoins et les aides à apporter tant au patient qu’à son entourage afin d’anticiper les complications. Le diagnostic plus précoce de la maladie permet de préparer la personne et sa famille, d’anticiper, et ainsi d’améliorer la qualité de vie des sujets et de leurs proches. La reconnaissance de cette maladie permet en outre de mieux gérer la prise en charge des comorbidités. La prescription d’un traitement pour une comorbidité peut en effet être vouée à l’échec et aux complications si le patient présente des troubles cognitifs non reconnus et oublie de ce fait de prendre son traitement. Cette amélioration de la prise en charge de la maladie est l’un des axes du plan Alzheimer 2008-2012, qui prévoit une fonction de référent médico-social et de coordonnateur, intervenant dès le diagnostic. Ce coordonnateur participera à l’évaluation des besoins, planifiera les services, les soins et l’accompagnement, et veillera à leur mise en œuvre. Son rôle sera de faire le lien avec les différents intervenants, à la fois sur le plan sanitaire et sur le plan social. Conclusion La MA est une maladie fréquente, encore mal reconnue actuellement bien que les choses aient beaucoup évolué ces dernières années. Même si le traitement curatif n’existe pas, la prise en charge est globale et débute par une information des patients et de leur famille. Mais pour bien prendre en charge cette maladie, il faut d’abord la diagnostiquer. ◾ Références bibliographiques 1. Ramaroson H, Helmer C, Barberger-Gateau P et al. Prevalence of dementia and Alzheimer’s disease among subjects aged 75 years or over: updated results of the PAQUID cohort. Rev Neurol (Paris) 2003;159(4):405-11. 2. Pariente A, Helmer C, Merliere Y et al. Prevalence of cholinesterase inhibitors in subjects with dementia in Europe. Pharmacoepidemiol Drug Saf 2008;17(7):655-60. 3. Lopponen M, Raiha I, Isoaho R et al. Diagnosing cognitive impairment and dementia in primary health care – a more active approach is needed. Age Ageing 2003;32(6): 606-12. 4. Boise L, Neal MB, Kaye J. Dementia assessment in primary care: results from a study in three managed care systems. J Gerontol A Biol Sci Med Sci 2004;59(6):M621-M626. 5. Olafsdottir M, Skoog I, Marcusson J. Detection of dementia in primary care: the Linkoping study. Dement Geriatr Cogn Disord 2000;11(4):223-9. 6. 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