3. Lacticodéshydrogénase (L.D.H.)
La L.D.H. (normale inférieure à 240 ng/ml ou 450
U.I./l) et sa fraction L.D.H. 1 ou hydroxybutirode-
shydrogénase est une enzyme très répandue, aug-
mentée dans beaucoup d’affections néoplasiques
ou inflammatoires.
Chez les sujets témoins, un taux supérieur à la nor-
male est retrouvé dans 7% des cas. La L.D.H. est
augmentée dans 28% des séminomes stade I et
dans 90% des cas dès qu’il existe des métastases
[10]. Les proportions sont un peu inférieures dans
les tumeurs non séminomateuses, où la L.D.H.
peut être le seul marqueur élevé [20]. C’est donc
un témoin de la masse tumorale: un taux faible-
ment positif n’a pas de valeur pronostique, un taux
très élevé est le témoin d’une tumeur avancée [10].
4. Phosphatase alcaline placentaire (P.A.L.P.)
La P.A.L.P. (normale inférieure à 35 U.l/l) est une
iso-enzyme de la phosphatase alcaline normale-
ment exprimée par les cellules syncitiotrophoblas-
tiques. Elle a été utilisée comme marqueur des
séminomes testiculaires et ovariens. Si plus de
60% des séminomes ont un taux élevé de P.A.L.P.,
la sensibilité de ce marqueur est médiocre, 45%
seulement [28]. Les fumeurs ont un taux de
P. A . L . P. double de celui des témoins mais, par
contre, en cas de cancer du testicule, l’augmenta-
tion du taux de P. A . L . P. est chez eux inférieure à
celle observée chez les non fumeurs. Les variations
à l’intérieur de chacune de ces catégories sont très
l a rges et les chevauchements d’un échantillon à
l’autre très importants. Le taux sérique de P.A.L.P.
ne peut donc prétendre au rôle de marqueur de
tumeur du testicule [28].
5. Autres marqueurs
Tous les autres marqueurs du Tableau 3 ont été
trouvés augmentés dans des tumeurs du testicule,
généralement sur de petites séries. Pour l’instant,
aucun ne peut être considéré comme répondant aux
critères d’un marqueur tumoral.
En résumé, A.F.P. et β.H.C.G. et dans une moindre
mesure L.D.H. et P.A.L.P. sont des éléments essen-
tiels de la prise en charge d’une tumeur du testicu-
le, mais plus sur le plan de la surveillance que du
diagnostic.
EXPLORATION DU RETRO-PERITOINE
Tomodensitométrie abdominale (T.D.M.) et lym-
phographie sont à l’heure actuelle les deux moyens
d’investigation reconnus dans le dépistage des
métastases ganglionnaires. L’échographie n’a pas
une fiabilité suffisante dès que l’on s’adresse à
l’exploration de petits ganglions et les résultats
actuels de l’I.R.M. sont inférieurs à ceux de la
T.D.M. ou de la lymphographie [12, 33].
On connait les avantages et les inconvénients res-
pectifs de ces deux examens (Tableau 4).
Une importante littérature sur la valeur comparée
des deux examens permet les conclusions suivantes:
A peu de chose près, les performances globales
des deux examens sont similaires, aussi bien tous
stades tumoraux confondus que pour les seuls
stades précoces (Tableau 5). La spécificité de la
lymphographie est un peu meilleure, c’est-à-dire
qu’il y a moins de faux positifs qu’avec la T. D . M .
[12, 15, 29].
Les performances de la lymphographie (et dans
une moindre mesure celles de la T.D.M.) peuvent
être améliorées par la ponction cytologique des
masses suspectes [5].
L’utilisation successive des deux examens chez
le même patient permet d’en augmenter la sensibi-
lité: le taux des faux négatifs diminue. On rattrape
en quelque sorte 10 à 15% d’erreurs de diagnostic
par omission. Parallèlement la spécificité diminue
de manière importante: il y a plus de faux positifs,
donc de patients qui risquent d’être traités en
excès. Cette amélioration de la sensibilité au détri-
ment d’une perte de spécificité est observée aussi
bien pour l’ensemble des tumeurs que pour les
seules tumeurs à un stade précoce, celles où du
résultat de l’exploration du rétro-péritoine peut
dépendre une option thérapeutique différente [9,
38].
Une majorité d’auteurs semble accorder la pre-
mière place de l’exploration des ganglions à la
T.D.M. [14, 25, 32, 33, 39]. EPSTEIN [9] a une opi-
nion très différente: la valeur prédictive de la lym-
phographie lui semble supérieure à celle de la
T.D.M. dans les stades I et IIA. Il recommande,
sans équivoque, la lymphographie en première
intention, ne réservant la T.D.M. qu’aux lympho-
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