58 Cancer du testicule
La grosse bourse indurée d’allure tumorale
L’échographie permet dans ce cas d’éliminer les diagnostics différentiels trom-
peurs, bien que rares, de tuberculose épididymaire et d’orchite granulomateuse.
La tuberculose peut être évoquée devant la présence en échographie de
nodules hypo-échogènes intratesticulaires plus ou moins confluents, généra-
lement peu vascularisés, toujours associés à une atteinte épididymaire siégeant
en général au niveau de la queue et souvent également à des anomalies pros-
tatiques et des vésicules séminales devant être recherchées lors de cette même
exploration. Une exploration échographique rénale est réalisée dans le même
temps.
L’orchite granulomateuse sera difficilement identifiée en l’absence d’élé-
ments caractéristiques. Le diagnostic sera souvent porté lors de l’analyse ana-
tomopathologique devant un tableau clinique trompeur.
Le plus souvent, cette imagerie ne fera en fait que confirmer le diagnostic
de tumeur testiculaire face à une grosse bourse indurée. La lésion apparaît
hétérogène, aux dimensions variables estimées en volume, le plus souvent
multinodulaire, hypo-échogène, plus ou moins vascularisée. L’échographie ne
peut cependant se substituer à l’analyse anatomopathologique mais ne fait que
confirmer la nécessité d’une exploration chirurgicale. Elle permet de vérifier
l’état du testicule controlatéral et pourra servir de document médico-légal, en
particulier dans un contexte d’évolution torpide infectieuse ou inflammatoire.
Le compte rendu de l’échographie devra préciser la taille de la lésion, celle-
ci pouvant constituer un facteur pronostique en particulier pour les sémi-
nomes. Sa localisation par rapport à la région hilaire, où le risque d’extension
locale est plus important, sera également indiquée. Le testicule controlatéral
sera également analysé, essentiellement la présence d’une microlithiase, son
importance pouvant conduire à une surveillance particulière ultérieure.
La recherche d’une tumeur testiculaire non palpable
La présence d’une hyper-œstrogénie biologique parfois associée à une gyné-
comastie ou une impuissance fera rechercher un nodule de petite taille, hypo-
échogène évoquant classiquement une petite tumeur à cellules de Leydig sans
pour autant pouvoir écarter formellement une petite tumeur germinale en
raison du manque de spécificité de cette imagerie. La bilatéralité possible de
ces leydigomes justifie d’une analyse minutieuse des deux glandes.
En présence d’adénopathies rétropéritonéales voire médiastinales et d’un tes-
ticule non tumoral à la palpation, l’échographie pourra révéler la présence
d’une cicatrice fibreuse ou d’une classique burn out lesion des Anglo-Saxons.
Elle peut se caractériser par la présence d’un nodule infracentimétrique arci-
forme parfois calcifié.