chologique » particulier spécifique à la sur-
venue d’une algodystrophie.
L’évolution est dans la grande majorité des
cas favorable après plusieurs semaines mais
il peut persister des troubles trophiques
et/ou des douleurs chroniques, d’allure neu-
ropathique, invalidants.
Parallèlement à l’étiologie la prise en charge
thérapeutique doit être pluridisciplinaire,
comme dans le cadre des douleurs neuropa-
thiques. Il n’existe aucun traitement spéci-
fique reconnu. Le plus important semble de
ne pas laisser s’installer la douleur chronique
en contrôlant d’emblée l’évolution doulou-
reuse par l’administration d’antalgique puis-
sant telles que des injections de Kétamine
pour que le processus neurologique centro-
périphérique qui semble entretenir secondai-
rement cette affection ne soit pas initié.
Le plus souvent, les patients sont adressés en consultation
douleur chronique externe après une demande médicale avec
un courrier du médecin traitant ou du médecin référent spé-
cialiste.
Tous les médecins participant à la consultation douleur chro-
nique sont aptes à prendre en charge une algodystrophie
(deux médecins anesthésistes, deux médecins rééducateurs,
un neurochirurgien).
Le délai pour que le patient bénéficie de ces consultations
pour une algodystrophie est le plus court possible dès que le
courrier est reçu ; délai de trois à quatre semaines en géné-
ral mais parfois il peut être plus long (si la lettre est malheu-
reusement peu explicite ou si la demande est tardive).
La consultation médicale, comme pour tous les patients dou-
loureux chroniques, associera un examen clinique et fonc-
tionnel de l’articulation ou du membre atteint et un
interrogatoire long et minutieux. En effet, il faut tenter de
dépister un contexte émotionnel particulier au moment du
traumatisme : angoisse extrême, peur de mourir ou grande
colère par exemple. Il faut aussi détecter les facteurs socio-
professionnels ou familiaux perturbants pour le patient au
moment de l’intervention ou du traumatisme : maladie ou
deuil d’un proche, conflit professionnel, conflit familial (di-
vorce, séparation, voire même un simple déménagement).
Ces facteurs vont aggraver ou provoquer le contexte émo-
tionnel au moment du traumatisme ou de l’intervention.
Ceci permettra éventuellement une prise en charge psycho-
thérapique rapide si le patient est d’accord, associée à la
prise en charge somatique et rééducative.
A l’issue de la consultation, le traitement médicamenteux an-
talgique est mis en place ou adapté de façon à soulager le
patient et lui permettre de poursuivre la kinésithérapie qui
reste toujours indispensable.
De façon plus exceptionnelle, des blocs anesthésiques intra-
veineux ou péri-nerveux peuvent être aussi proposés ainsi
que des perfusions de KETAMINE afin de soulager la douleur
et de permettre la reprise de la rééducation.
Enfin, les diagnostics différentiels doivent être éliminés par
des examens complémentaires si cela est né-
cessaire : bilans biologiques, scintigraphie à po-
lynucléaires marqués, IRM, électromyogramme.
Au cours de la consultation, il faut toujours
prendre le temps d’expliquer au patient :
ce qui lui arrive,
le mode d’action des médicaments qui lui
sont proposés, notamment les antalgiques à
visée thérapeutique, les blocs anesthésiques
ou les perfusions de KETAMINE,
l’intérêt de poursuivre la rééducation malgré
des phénomènes douloureux,
expliquer éventuellement l’intérêt de réédu-
cation particulière comme la rééducation en
miroir.
Si l’algodystrophie est très sévère ou si le pa-
tient est en situation familiale ou sociale diffi-
cile, une hospitalisation en rhumatologie peut être
recommandée. Tout l’arsenal thérapeutique va pouvoir alors
être mis en place rapidement et de façon concomitante :
adaptation du traitement antalgique, perfusions de biphos-
phonates sur trois jours, utilisation de la stimulation élec-
trique, prise en charge psycho-sociale, prise en charge
kinésithérapique douce et progressive, si nécessaire bloc
péri-nerveux anesthésique prolongé sur cinq à sept jours.
Cette prise en charge hospitalière globale permettra le plus
souvent de débloquer la situation douloureuse invalidante
afin que le patient puisse ensuite continuer en externe ces
traitements. Il s’agira toujours d’une prise en charge multi-
disciplinaire et pluriprofessionnelle avec le chirurgien, le
rhumatologue, l’algologue l’anesthésiste, le kinésithéra-
peute, le médecin rééducateur, les psychologues, les infir-
miers douleurs.