THESE En vue de l'obtention du DO CTO RA T DE L ’UNI VE RSI TÉ DE TOUL OUSE Délivré par l'Université Toulouse III - Paul Sabatier Discipline ou spécialité : Physiopathologie Présentée et soutenue par Cindy Canivet Le 7 mai 2009 Titre : Apport du suivi pharmacodynamique des immunosuppresseurs en transplantation d'organes JURY Dr. Nassim Kamar, Maitre de Conférences-Practicien hospitalier (CHU Toulouse) Directeur de thèse Pr. Robert Salvayre, Professeur-Practicien hospitalier (CHU Toulouse) Directeur de thèse Pr. Lionel Rostaing, Professeur-Practicien hospitalier (CHU Toulouse) Examinateur Pr. Pierre Marquet, Professeur-Practicien hospitalier (CHU Limoges) Rapporteur Pr. Christophe Mariat, Professeur-Practicien hospitalier (CHU Saint-Etienne) Rapporteur Ecole doctorale : Ècole doctorale biologie santé et biotechnologies Unité de recherche : I2MR/INSERM U858-Èquipe 10 Directeur(s) de Thèse : Dr Nassim Kamar/Pr Robert Salvayre Rapporteurs : Pr Pierre Marquet/Pr Christophe Mariat J’adresse mes sincères remerciements aux membres du jury qui ont accepté de juger ce travail : Monsieur le Professeur Christophe Mariat, je suis très honorée de l’intérêt que vous avez porté à mon travail et je vous remercie d’avoir accepté d’en être le rapporteur. Monsieur le Professeur Pierre Marquet, je tiens à vous remercier pour notre collaboration et pour avoir accepté d’être le rapporteur de ce travail. Je tiens également à remercier Le Professeur Dominique Durand qui m’a permis de travailler en collaboration avec son service et qui m’a fait confiance. Le Professeur Lionel Rostaing : merci pour votre confiance et votre générosité tout au long de ce travail, je suis heureuse de vous avoir compté parmi les membres du jury. Le Professeur Robert Salvayre et le Dr Anne Nègre-Salvayre : merci de m’avoir accueilli au sein de votre équipe, de votre amabilité, et de votre soutien au cours de ce travail. Je tiens tout particulièrement à remercier le Docteur Nassim Kamar sans qui tout ce travail n’aurait pu être réalisé : de ta disponibilité malgré ton emploi du temps surchargé, de m’avoir supporté de longues heures dans ton bureau, merci pour ton humour, et encore merci pour la confiance que tu m’as apportée et pour tout ce que tu m’as appris Je remercie Le Dr Mogens Thomsen qui m’a accueillie initialement dans son équipe. Le Dr Torsten Böhler : merci de m’avoir fait confiance, merci pour nos conversations franco-germano-anglophones, pour ton réconfort et ta joie de vivre. Je remercie toute l’équipe 10, Nathalie pour son humour, son réconfort, sa disponibilité et ses connaissances scientifiques très précieuses, Cécile pour nos discussions variées, et ta disponibilité, Françoise pour ton réconfort dans les moments de doutes. Tous les étudiants avec qui j’ai partagé quelques repas et apéros, Marie qui a bien souvent partagé avec moi les nocturnes et les we au labo, mais aussi Raphael, Cécile, Aurélie, Carole, Elodie, et tous ceux qui sont passés au laboratoire. L’aide technique, Corinne pour avoir partagé les plaisirs du grand froid et qui ne m’a jamais laissée sans PBS, Stéphanie pour son aide précieuse avec les commandes, sa gentillesse et son soutien. Un remerciement un peu spécial à mes deux DEA préférés Thomas pour nos fous rires, ton humour décalé, et les bons petits plats de ta maman, Magalie pour avoir partagé mon bureau de ministre, merci pour ta gentillesse et ta générosité je suis sûre que tu seras une parfaite thésarde ! Merci à Sylvain, pour tout ce que l’on a partagé ensemble dans notre petite équipe greffe, pour nos franches rigolades qui ont apporté à ces 3 années de thèse de merveilleux souvenirs, merci pour ton aide et pour les WE que tu m’as épargné, est-ce que tu élucideras le mystère de l’agrafeur fou ? Merci à Eve et Danièle pour leur disponibilité et leur aide tout au long de ma thèse, à Chantal pour sa patience et son organisation. Merci à Jean-Claude Lepert pour son aide précieuse au cytomètre et pour m’avoir permis de venir travailler soir et we. Un grand grand merci à tous les infirmiers et infirmières qui ont fait que ce travail soit possible aussi bien les filles de l’hématologie qui ont épargné à mes petits bras de se faire trouer trop souvent et les filles de l’UTO qui m’ont toujours accueillies avec gentillesse et ont su m’accepter malgré la surcharge de travail que je leur ai apportées. Un merci tout particulier à Nicole Chincholle et Noëlle, les infirmières de la planification ainsi que Nicole et Patricia qui ont été d’une patience admirable, merci de m’avoir épargné tous ces we! Un grand merci à toute l’équipe 14 qui a dû supporter ma présence et mes bavardages à la pause-café. Merci à Nicole pour avoir partagé 1 an de PD avec moi, merci pour ton aide, nos rigolades et ta gentillesse. Merci à Bruno pour ton humour et ta sincérité, merci à Hervé pour m’avoir accepté comme compagnon de bureau, ce fut des moments très agréables et Boby Lapointe et Georges Brassens ne diront pas le contraire. Merci à tous les autres membres de l’équipe, Virginie, Elodie, Nathalie, Stéphane, Caroline, Fred, Thierry… Merci à ma dévergondée, ton amitié dés mon arrivée, ton dynamisme, ta gaîté m’ont fait aimer ma vie à Toulouse, rien n’aurait été pareil sans toi, j’espère que tout cela continuera bien au-delà de la recherche. Merci à Cosette, au caractère explosif, maintenant que tu n’habites plus chez les Tavernier, j’espère que tu m’inviteras toujours pour ta blanquette ou ton poulet basquaise ! Reste telle que tu es ! Merci à ma conductrice préférée, nos petites conversations au labo me manquent déjà, heureusement que l’on va encore partager pleins de soirées animées ou pas d’ailleurs car la grand-mère qui est en moi n’a pas encore cessé de te surprendre. Merci à mon hôtesse de charme, pour ta franchise, tes dîners presque parfaits et ton amitié, même si on ne se croisera plus dans les couloirs, j’espère bien partager encore de nombreuses soirées et we avec toi. Merci au saltimbanque, j’espère que l’on partagera encore de nombreuses soirées. Merci à mes parents et mes sœurs qui m’ont soutenu tout au long de ce travail, merci à mes beaux-parents pour leur accueil chaleureux. Merci à Sylvain, qui partage mon quotidien, mes joies, mes peines, mes difficultés et qui accepte sans rien dire ma mauvaise humeur et me soutient dans les moments de stress. Merci pour ta patience et tout l’amour que tu me portes, j’espère que l’on partagera ce chemin encore longtemps… Résumé La transplantation est une thérapeutique de plus en plus utilisée à l’heure actuelle. Les traitements immunosuppresseurs permettent une meilleure prévention du risque de rejet. Mais les immunosuppresseurs ont une fenêtre thérapeutique étroite. Le suivi thérapeutique des immunosuppresseurs a été mis en place pour essayer de mieux contrôler les effets secondaires sans augmenter le risque de rejet. Il existe le suivi thérapeutique pharmacocinétique et le suivi thérapeutique pharmacodynamique. Au cours de ces travaux, nous avons étudié en cytométrie de flux, la prolifération, l’expression des marqueurs d’activation CD25 et CD71 et la sécrétion des cytokines intracytoplasmique IL-2 et TNF-α des lymphocytes T, chez des patients en attente de greffe et des patients greffés rénaux et hépatiques. Nous avons montré que les patients en attente de greffe hépatique, du fait d’une hépatite C, ont une prolifération et une activation des lymphocytes T plus importante que les patients en attente de greffe pour une autre pathologie hépatique. De plus ceux atteints d’une hépatopathie ont une sécrétion de cytokines plus importante que les personnes saines. Ces observations pourraient expliquer le risque plus élevé de rejet aigu après transplantation hépatique chez les patients infectés par le virus de l’hépatite C. Par la suite, nous avons comparé le statut immunitaire de patients en attente de greffe rénale (sous dialyse), avec celui de patients transplantés rénaux et celui de volontaires sains en fonction de leur âge. Dans chaque groupe de patients, nous avons constaté une corrélation entre l’âge du receveur et la sécrétion de TNF-α. Nous avons également utilisé l’approche de l’étude pharmacodynamique pour comparer différents immunosuppresseurs. Nous avons comparé l’effet immunosuppresseur du léflunomide avec celui du mycophénolate mofétil (MMF) chez des patients transplantés rénaux présentant une néphropathie à virus BK. Le léflunomide s’est avéré être aussi immunosuppresseur que le MMF, ce qui suggère que son effet bénéfique dans le traitement de la néphropathie à virus BK est dû, au moins en partie, à son activité antivirale. Puis nous avons comparé l’effet des deux formulations de l’acide mycophénolique : le MMF et le mycophénolate sodique (MPS). Le MPS tend à avoir une activité immunosuppressive légèrement moins importante que le MMF ; ceci peut-être le reflet des différences pharmacocinétiques entre les 2 formulations. Enfin, nous avons comparé les facultés immunosuppressives du belatacept à la ciclosporine A. L’étude pharmacodynamique des immunosuppresseurs a permis de comparer l’efficacité de différentes stratégies immunosuppressives visant à diminuer le taux d’anticalcineurines administré chez des patients transplantés afin d’éviter leur effet néphrotoxique et diminuer le risque de perte de greffon. Nous avons observé que la diminution voir l’arrêt des anti-calcineurines chez des patients transplantés stables n’entraînait pas d’augmentation de l’activation, la prolifération et la sécrétion des cytokines des lymphocytes T. Ce travail a montré l’intérêt d’un suivi pharmacodynamique des immunosuppresseurs au cours du développement d’une nouvelle molécule mais également pour analyser l’utilité et l’efficacité d’une nouvelle stratégie immunosuppressive. De plus elle permet de montrer la variabilité inter-individuelle du statut immunitaire des patients en attente de greffe et permet d’appréhender le traitement post-greffe. Abstract To date, solid-organ transplantation is used worldwide. The use of novel immunosuppressive drugs improved both patients’ and graft’s survivals. However, these drugs have a narrow therapeutic window. The therapeutic drug monitoring has been set up to reduce the acute rejection rate and to better avoid the side effects. It relies on both pharmacokinetic and pharmacodynamic monitoring of immunosuppressive drugs. Using a flow cytometry whole blood assay, we assessed T-cell function, i.e. intralymphocyte cytokine expression (IL-2 and TNF-α), T-cell activation (CD25 and CD71 expressions), and T-cell proliferation in different clinical situations before and after kidney and liver transplantation. First, we showed that patients waiting for a liver transplantation with an hepatitis C virus (HCV)-related cirrhosis have a higher proliferation and activation of T lymphocytes than patients awaiting for a liver transplantation with an other liver disease. Furthermore, patients with a liver disease have an increase of cytokines secretion compare to healthy volunteers. These observations could explain the higher level of graft rejection after liver transplantation in HCV-positive patients. Then we compared the immune status of dialysis patients, kidney-transplant patients, and healthy volunteers. We found decreased T-cell functions in kidney-transplant patients compared to healthy volunteers and dialysis patients, increased IL-2 expression in dialysis patients compared to healthy volunteers and in all three populations we found a correlation of age and TNF-α expression in T-cells. Latter, we used pharmacodynamic monitoring approach to compare various immunosuppressive drugs. First, we compared the effect upon T-cells of leflunomide and mycophenolate mofetil (MMF) in kidney-transplant patients with polyoma BK virusassociated nephropathy. Leflunomide was found to be as immunosuppressant as MMF. These results suggest that the beneficial effect of leflunomide in the polyoma BK virus-associated nephropathy is due in part to his anti-viral activity. Then we compared the two mycophenolic acid formulations: MMF and mycophenolate sodium (MPS). MPS tended to have a lower immunosuppressive effect than MMF. This may be related to the difference in pharmacokinetics the two formulations. Finally, we compared immunosuppressive effect of belatacept and cyclosporine A. Then, we studied various immunosuppressive strategies in order to reduce calcineurin inhibitor-induced nephrotoxicity. We analyzed T-cell function, T-cell activation, and T-cell proliferation in patients receiving an immunosuppressive regimen with a low exposure or without calcineurin inhibitors, and compared the results to those obtained in patients receiving a conventional therapy including tacrolimus, MMF, and steroids. Our data suggest that, in stable maintenance patients, an immunosuppressive therapy based on MMF and steroids with or without a low exposure to calcineurin inhibitors provided a similar reduction in T-cell proliferation and T-cell activation as compared to standard immunosuppressive therapy. Our data showed that the pharmacodynamic monitoring of immunosuppressive drugs based on the assessment of T-cell function can be used to evaluate the efficacy of new drugs, and to assess the immunosuppressive effect of various immunosuppressant combinations. Liste des abréviations ACN : anti-calcineurines mTOR : mammalian-Target Of Rapamycin ADN : acide désoxyribonucléique NAD : dicotinamide adénine dinucléotide ALG : Lymphoglobulines PBS : Phosphate Buffer Saline ARN : acide ribonucléique PCNA : proliferating cell nuclear antigen ASC : aire sous la courbe PD : pharmacodynamique ATG : Thymoglobulines PE : phycoerythrin AUE : Area under exposition PerCP : Peridinin-chlorophyl-protein CaN : activité phosphatase de la Complex calcineurine PK : pharmacocinétique C0 : concentration résiduelle PMA : phorbol myristate acétate C`max : concentration maximale SRL : sirolimus CsA : ciclosporine TNF-α : Tumor necrosis factor-α EMIT : Enzyme-multiplied immunoassay TRL : tacrolimus technique XMP : xanthosine-5’-monophosphate FITC : fluorescein isothiocyanate FK : tacrolimus GVHD : graft versus host disease HLA : Human leukocyte antigen HPLC : chromatographie liquide haute performance IFN-γ : interféron-γ IL-2 : Interleukine-2 IMP : inosine monophosphate IMPDH : Inosime monophosphate déshydrogénase IP : iodure de propidium MEIA : essai immunologique enzymatique à microparticules MMF : mycophénolate mofétil MPA : Acide mycophénolique MPS : mycophénolate sodique SOMMAIRE INTRODUCTION ............................................................................................................... 5 Revue générale..................................................................................................................... 7 1.Le rejet et ses traitements............................................................................................. 8 1.1.Le rejet................................................................................................................... 8 1.1.1.Le rejet hyper-aigu ........................................................................................... 8 1.1.2.Le rejet aigu ..................................................................................................... 9 1.1.2.1.Le rejet cellulaire........................................................................................ 9 1.1.2.2.Le rejet humoral ....................................................................................... 11 1.1.3.La néphropathie chronique d’allogreffe .......................................................... 12 1.2.Les traitements immunosuppresseurs.................................................................... 13 1.2.1.Les traitements d’induction ............................................................................ 14 1.2.2.Les traitements d’entretien.............................................................................. 14 1.2.2.1.Les inhibiteurs de la calcineurine.............................................................. 14 1.2.2.1.1.La ciclosporine ................................................................................... 14 1.2.2.1.2.Le tacrolimus...................................................................................... 15 1.2.2.2.L’acide mycophénolique........................................................................... 15 1.2.2.3.Les inhibiteurs de la mTOR ...................................................................... 16 1.2.2.3.1.Le sirolimus........................................................................................ 16 1.2.2.3.2.L’évérolimus ...................................................................................... 17 1.2.2.4.Les corticoïdes.......................................................................................... 18 1.2.2.5.Le léflunomide ......................................................................................... 18 1.2.2.6.Les immunosuppresseurs en cours de validation ....................................... 18 2.Le suivi thérapeutique des immunosuppresseurs ........................................................ 19 2.1.Le suivi pharmacocinétique.................................................................................. 19 2.1.1.Définition....................................................................................................... 19 2.1.2.Les anti-calcineurines..................................................................................... 20 2.1.2.1.Propriétés pharmacocinétiques.................................................................. 20 2.1.2.1.1.La ciclosporine ................................................................................... 20 2.1.2.1.2.Le tacrolimus...................................................................................... 20 2.1.2.2.Méthodes de dosage.................................................................................. 21 2.1.2.2.1.La ciclosporine ................................................................................... 21 2.1.2.2.2.Le tacrolimus...................................................................................... 21 1 2.1.2.3.Les applications........................................................................................ 22 2.1.2.3.1.La ciclosporine ................................................................................... 22 2.1.2.3.2.Le tacrolimus...................................................................................... 23 2.1.3.L’acide mycophénolique ................................................................................ 24 2.1.3.1.Les propriétés pharmacocinétiques ........................................................... 24 2.1.3.1.1.Le MMF ............................................................................................. 24 2.1.3.1.2.Le MPS .............................................................................................. 24 2.1.3.2.Les méthodes de dosage............................................................................ 24 2.1.3.3.Applications ............................................................................................. 25 2.1.3.3.1.Dose fixe ............................................................................................ 25 2.1.3.3.2.Dose adaptée....................................................................................... 26 2.1.4.Les inhibiteurs de la mTOR............................................................................ 27 2.1.4.1.Les propriétés pharmacocinétiques ........................................................... 27 2.1.4.1.1.Le sirolimus........................................................................................ 27 2.1.4.1.2.L’évérolimus ...................................................................................... 28 2.1.4.2.Les méthodes de dosage............................................................................ 28 2.1.4.3.Les applications........................................................................................ 28 2.1.4.3.1.Le sirolimus........................................................................................ 28 2.1.4.3.2.L’évérolimus ...................................................................................... 29 2.1.5.Les limites de la pharmacocinétique ............................................................... 29 2.2.Le suivi pharmacodynamique............................................................................... 30 2.2.1.Définition....................................................................................................... 30 2.2.2.Comptage des populations lymphocytaires ..................................................... 30 2.2.3.Dosage des molécules cibles........................................................................... 31 2.2.3.1.Les anti-calcineurines ............................................................................... 31 2.2.3.1.1.Dosage de l’IL-2................................................................................. 31 2.2.3.1.2.Dosage de l’activité phosphatase de la calcineurine............................. 32 2.2.3.2.L’acide mycophénolique........................................................................... 34 2.2.3.2.1.Méthodes de dosage de l’activité de l’IMPDH .................................... 35 2.2.3.2.1.1.Méthode radioactive...................................................................... 35 2.2.3.2.1.2.Méthode non-radioactive............................................................... 36 2.2.3.3.Les inhibiteurs de la mTOR ...................................................................... 37 2.2.4.Mesure d’un phénomène biologique complexe nécessaire à la fonction immune normale ............................................................................................................................... 38 2 2.2.4.1.Études chez l’animal................................................................................. 38 2.2.4.2.Etudes chez l’homme................................................................................ 40 Matériel et méthodes ......................................................................................................... 42 1.Patients ...................................................................................................................... 43 2.Étude de la fonction immunitaire ............................................................................... 43 2.1. Etude de la sécrétion des cytokines intra-lymphocytaires à partir de sang total : IL-2 et TNF-α ............................................................................................................................. 43 2.1.1.Stimulation des cellules .................................................................................. 43 2.1.2.Marquage pour analyse en cytométrie de flux................................................. 43 2.2.Étude de l’activation des lymphocytes T et de la prolifération .............................. 44 2.2.1.Stimulation du sang total ................................................................................ 44 2.2.2.Étude des marqueurs d’activation ................................................................... 44 2.2.3.Étude de la prolifération ................................................................................. 45 3.Analyse des résultats et statistiques ............................................................................ 46 Résultats............................................................................................................................. 47 1.Article n°1 : La stimulation par des agents mitogènes in vitro des lymphocytes T chez des patients en attente de transplantation hépatique pour hépatite virale C, augmente les marqueurs d’activation et la prolifération des lymphocytes T............................................... 48 2.Article n°2 : La fonction des lymphocytes T est corrélée avec l’âge chez des volontaires sains, des patients hémodialysés et des patients transplantés rénaux. .................................... 50 3.Étude pharmacocinétique et pharmacodynamique du mycophénolate mofétil, du tacrolimus et du sirolimus chez les patients en attente de transplantation hépatique.............. 53 4.Article n°3 : La néphropathie à virus BK chez des patients transplantés rénaux : effets du léflunomide sur la fonction des lymphocytes T et la pathologie....................................... 80 5.Article n°4 : Etude pharmacodynamique du changement d’un traitement à base de mycophénolate mofétil en mycophénolate sodique chez des patients transplantés rénaux stables. ................................................................................................................................ 82 6.Comparaison de la prolifération, l’activation et la fonction des lymphocytes T chez des patients transplantés rénaux de novo recevant du belatacept ou de la ciclosporine A (étude de phase III) ............................................................................................................................. 84 3 7.Étude pharmacodynamique entre un groupe de patients transplantés rénaux stables recevant un traitement standard de MPS et de tacrolimus et un groupe recevant une double dose de MPS et une dose de tacrolimus réduite. ................................................................... 86 8.Article n°5 : Étude de la fonction lymphocytaire chez des patients transplantés rénaux stables recevant du mycophénolate mofétil et des corticostéroïdes avec ou sans tacrolimus. 89 Conclusion générale........................................................................................................... 91 Bibliographie ..................................................................................................................... 94 4 INTRODUCTION La transplantation d’organes est pratiquée depuis plus d’un demi-siècle. Grâce aux progrès de la chirurgie et à une meilleure compréhension du mécanisme du rejet, la transplantation est devenue une thérapeutique reconnue de plus en plus utilisée. La découverte et le développement de plusieurs molécules à activité immunosuppressive ayant des mécanismes d’actions différents ont considérablement fait évoluer la transplantation d’organes en termes de survie du greffon et de survie des patients depuis ces 20 dernières années. Ces molécules présentent toutes un index thérapeutique faible avec pour la plupart des toxicités concentration dépendante. Il est très difficile de trouver des marqueurs fiables et reproductibles de l’activité immunosuppressive in vivo et donc de déterminer une dose ou une concentration minimale efficace. L’individualisation de la dose de ces thérapeutiques, pour obtenir la balance optimale entre efficacité thérapeutique et toxicité, est devenue une priorité pour améliorer la survie post-transplantation. L’approfondissement des connaissances dans le domaine des relations pharmacocinétique-pharmacodynamie est une voie à explorer. De nombreuses études pharmacocinétiques de la ciclosporine, du tacrolimus et du mycophénolate mofétil ont montré la possibilité de doser la concentration plasmatique des principes actifs de ces médicaments. À partir de cette concentration, la posologie de ces traitements a été adaptée. Mais cette méthode a ses limites : la variabilité interindividuelle des paramètres pharmacocinétiques, les interactions médicamenteuses, l’influence de la pathologie sur le métabolisme des immunosuppresseurs. De plus, l’étude pharmacocinétique ne permet pas de connaître l’effet des immunosuppresseurs sur le système immunitaire et donc de déterminer la concentration efficace. Le suivi pharmacodynamique des immunosuppresseurs représente une alternative pour individualiser le traitement antirejet. Il implique la mesure des effets biologiques du médicament sur sa cible, mais également la mesure d’un phénomène complexe nécessaire à une fonction immunitaire normale. L’effet des différents traitements sur les lymphocytes responsables du rejet a été étudié in vitro en utilisant des lignées de lymphocytes immortalisés ou isolés du sang. Ce n’est que récemment que des études ont été faites in vivo chez l’animal et chez l’homme pour mieux connaître l’effet des immunosuppresseurs sur le système immunitaire. Des études complémentaires, pour mieux comprendre les effets d’associations 5 de différents immunosuppresseurs sur le système immunitaire, sont encore nécessaires afin de confirmer l’intérêt du suivi pharmacodynamique. L’objectif de ce travail est d’effectuer une étude pharmacodynamique des immunosuppresseurs dans différentes situations cliniques en transplantation rénale et hépatique. Nous présenterons tout d’abord dans une revue générale les mécanismes du rejet et les traitements qui lui sont associés, le principe du suivi thérapeutique des immunosuppresseurs (études pharmacocinétiques et pharmacodynamiques), et l’historique de la technique utilisée au cours de nos travaux. Puis, dans une deuxième partie, nous présenterons les études que nous avons menées pour étudier la fonction, l’activation et la prolifération lymphocytaires dans différentes situations cliniques chez des transplantés rénaux et hépatiques. 6 Revue générale 7 1. Le rejet et ses traitements La transplantation d’organes est aujourd’hui une thérapie de plus en plus utilisée et qui connaît un fort taux de réussite. Au cours des dernières décennies, la survie des patients et des greffons a nettement augmenté. Le risque de rejet aigu a baissé de façon significative. Enfin, la meilleure compréhension des mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans la réponse immunitaire a permis le développement de nouveaux agents immunosuppresseurs (1, 2). 1.1. Le rejet La principale complication de la transplantation d’organes est le risque de rejet. Ce rejet dépend essentiellement de la réaction immunitaire du receveur contre les cellules du greffon. On distingue différents types de rejet en fonction de leur survenue plus ou moins précoce après la greffe et en fonction de la réaction immune mise en jeu. Il existe trois types de rejet : le rejet hyper-aigu, le rejet aigu et le rejet chronique. 1.1.1. Le rejet hyper-aigu Le rejet hyper-aigu survient au cours des premières minutes suivant la transplantation jusqu’à quelques heures après l’achèvement des anastomoses vasculaires, et entraîne une nécrose nécessitant le retrait du greffon (3). Ce rejet est dû à la présence d’anticorps anti-HLA (Antigènes Leucocytaires Humains) acquis le plus souvent au cours d’une transfusion, d’une grossesse ou d’une transplantation antérieure. La seule façon de prévenir ce rejet est de faire un test de compatibilité entre le donneur et le receveur. La toxicité des anticorps du receveur contre les cellules du donneur est déterminée, c’est le « cross-match », et un dépistage avant la greffe de la présence de ces anticorps anti-HLA chez le receveur est effectué. 8 1.1.2. Le rejet aigu Le rejet aigu a lieu quelques jours à quelques semaines après la greffe. C’est une réaction du système immunitaire du receveur contre le greffon. Il peut être de 2 types, cellulaire ou humoral. 1.1.2.1.Le rejet cellulaire Le rejet cellulaire est dû principalement aux lymphocytes T du receveur qui reconnaissent le complexe majeur d’histocompatibilité présent à la surface des cellules présentatrices d’antigène (CPA) du donneur ; c’est la présentation directe de l’antigène comme une molécule du non soi. Les lymphocytes T du receveur peuvent également reconnaître des peptides appartenant à une molécule d’un complexe majeur d’histocompatibilité étranger. Ces peptides sont présentés par des cellules présentatrices d’antigènes du receveur, c’est la reconnaissance indirecte. Cette reconnaissance directe peut activer les lymphocytes T de manière plus importante et serait la cause d’une forte réponse immunitaire dans le rejet aigu (4). La reconnaissance indirecte jouerait un rôle plus important dans le rejet chronique (5). Les lymphocytes T expriment à leur surface des glycoprotéines CD4 ou CD8. Les cellules T-CD4+ sont probablement les plus initiatrices dans le rejet aigu (6). Les cellules CD4+ sont responsables de la production de nombreuses cytokines (IL-2, IFN-γ, TNF-α…) nécessaires à la stimulation de la réponse immune et vont promouvoir différents mécanismes impliqués dans le rejet de greffe. L’activation totale du lymphocyte nécessite deux signaux distincts mais synergiques : - Le récepteur d’antigène des lymphocytes T (TCR) reconnaît le complexe formé par l’antigène et le CMH sur la cellule présentatrice d’antigène. Cette reconnaissance constitue un premier signal qui active le lymphocyte. Ce premier signal entraîne l’expression de différents récepteurs à la surface des lymphocytes CD4+. Le TCR est associé à un complexe de 3 protéines qui constituent CD3 et à un homodimère d’une autre protéine de signalisation appelée chaîne ζ. Ils forment le complexe du TCR. - Conjointement à ce signal, des molécules de costimulation fournissent un stimulus aux lymphocytes T. Ce deuxième signal ou signal de costimulation n’est pas spécifique de l’antigène. Les molécules de costimulation les mieux définies sont les CD80 et CD86 présents à la surface des cellules présentatrices d’antigène. Ces protéines sont reconnues par un 9 récepteur appelé CD28 sur les lymphocytes T. L’engagement du TCR seul n’est pas en mesure d’activer les lymphocytes T. Une autre voie participant au renforcement des signaux de costimulation destinés aux lymphocytes T est constituée par le ligand de CD40 (CD40L ou CD154) sur les lymphocytes T et CD40 sur les CPA. En réponse à l’antigène et aux costimulateurs, les lymphocytes T, en particulier les lymphocytes T CD4+, sécrètent rapidement plusieurs types de cytokines qui présentent des activités diverses. Dans un délai très court après le début de l’activation, la première cytokine sécrétée est l’IL-2. En outre, l’activation stimule rapidement la capacité des lymphocytes à se lier et à répondre à l’IL-2, en régulant l’expression du récepteur à l’IL-2. Le récepteur à haute affinité pour l’IL-2 est une molécule à 3 chaînes. Les lymphocytes T naïfs expriment deux chaînes de signalisation pour ce récepteur, les chaînes β et γc, mais n’expriment pas la chaîne qui permet au récepteur de se lier à l’IL-2 avec une haute affinité. Quelques heures après l’activation par les antigènes et les molécules de costimulation, les lymphocytes T produisent la 3e chaîne du récepteur, la chaîne α (CD25). Après quoi, le récepteur de l’IL-2 est en mesure de se lier fortement à l’IL-2. L’IL-2 produite par un lymphocyte T stimulé par un antigène se lie préférentiellement au même lymphocyte T et agit sur celui-ci (signal 3, Figure 1). L’IL-2 stimule les lymphocytes T pour qu’ils s’engagent dans le cycle cellulaire et commencent à se diviser. L’IL-2 entraîne l’expression d’autres récepteurs à la surface des lymphocytes T comme le récepteur à la transferrine (CD71). L’expression du CD71 à la surface d’une cellule est représentative d’une forte activité métabolique de la cellule (7). Pour que les cellules progressent vers le cycle cellulaire, l’expression du CD71, à la surface cellulaire, doit être augmentée pour internaliser le fer nécessaire à la synthèse d’ADN et à la prolifération (8, 9). L’expression de ces différents récepteurs entraîne une expansion clonale du lymphocyte T et une différenciation en lymphocyte effecteur qui regagne l’organe greffé pour le détruire (Figure 1). Les voies biochimiques qui relient la reconnaissance de l’antigène aux réponses des lymphocytes T se composent de l’activation d’enzymes, du recrutement de protéines adaptatrices et de la production de facteurs de transcription. Cette région de contact entre la CPA et le lymphocyte qui comprend les protéines membranaires porte le nom de synapse immunologique. Le complexe du TCR comprend des motifs riches en tyrosine qui vont être phosphorylés et devenir la zone d’arrimage d’une tyrosine kinase appelée ZAP-70. ZAP-70 activée effectue ensuite la phosphorylation de différentes protéines adaptatrices et de plusieurs enzymes qui assurent elles-mêmes d’autres événements de signalisation. Les deux 10 voies liées à ZAP-70 sont la voie calcique et la voie Ras. ZAP-70 active la phospholipase C qui catalyse l’hydrolyse du phosphatidyl-inositol de la membrane plasmique. Cela va stimuler la libération des ions calcium et le calcium cytoplasmique se lie à la calmoduline. Ce complexe ainsi formé active une phosphatase appelée la calcineurine. Cette enzyme déphosphoryle NFAT (facteur nucléaire des lymphocytes T activés) qui va se lier aux promoteurs de plusieurs gènes comme celui de l’IL-2 afin de les activer. La phosphorylation de ZAP-70 initie également la voie Ras/Rac-MAP-kinases qui après une cascade enzymatique va permettre de former le facteur de transcription actif AP-1 qui augmente la transcription de plusieurs gènes des lymphocytes T. D’autres évènements biochimiques participant à la signalisation du TCR comprennent l’activation d’une protéine kinase C et l’activation d’un facteur de transcription, le facteur nucléaire-κB (NF-κB). Enfin l’activation du 3e signal qui correspond à la fixation de l’IL-2 sur son récepteur, provoque une cascade de phosphorylation recrutant les protéines PI-3K et Akt puis mTOR (mammalian Target of Rapamycin) qui aboutit à la progression du cycle cellulaire de la phase G1 à S et donc à la prolifération lymphocytaire. Fig. 1. Signaux d’activation d’un lymphocyte T lors du rejet de greffe [d’après (10)] 1.1.2.2. Le rejet humoral Le rejet humoral, médié par les anticorps, a été mieux identifié au cours des dernières années. Il serait dû à l’activation du système du complément et au recrutement in situ des neutrophiles 11 (11). Feucht et coll. ont mis en évidence chez des patients transplantés rénaux la présence de fragments du complément C4d déposés au niveau des capillaires péritubulaires du greffon rénal. Ils postulent que ces dépôts sont le reflet d’un « état d’alloréactivité humorale » contre le greffon (12, 13). En 1999, Collins et coll. ont trouvé une corrélation entre la présence de C4d dans les capillaires péritubulaires du greffon et la présence de novo d’anticorps anti-HLA spécifiques dirigés contre le donneur (14). 1.1.3. La néphropathie chronique d’allogreffe La néphropathie chronique d’allogreffe se manifeste en clinique par une diminution progressive de la fonction rénale associée à une protéinurie et accompagnée d’hypertension artérielle, des mois ou des années après la greffe. Elle peut se caractériser par deux types de lésions, soit une fibrose progressive du parenchyme du greffon, soit une sténose des vaisseaux, en particulier les artères et les artérioles : c’est l’athérosclérose de greffe. L’état d’avancement de la néphropathie chronique d’allogreffe est déterminé par la sévérité des lésions de fibrose interstitielle et d’atrophie tubulaire (FIAT) (15). Ces lésions peuvent êtres provoquées par différents facteurs, immunologiques ou nonimmunologiques. Les mécanismes immunologiques qui interviennent dans la néphropathie chronique d’allogreffe sont encore mal connus. Le rejet chronique est souvent dû à la fréquence de rejet aigu. Les incompatibilités HLA sont également des facteurs de risque dans la perte tardive du greffon. La production d’anticorps anti-HLA après la transplantation est corrélée à une augmentation du risque de néphropathie chronique d’allogreffe (16). Des facteurs non-immunologiques peuvent également jouer un rôle dans la pathogenèse de la néphropathie chronique d’allogreffe. En effet, les caractéristiques initiales du donneur comme son âge, ses pathologies sont des facteurs de risque. Les lésions péri-transplantation comme les lésions d’ischémie froide ou les lésions d’ischémie-reperfusion peuvent être des facteurs de néphropathie chronique d’allogreffe. Les facteurs non-immunologiques comprennent aussi ceux qui interviennent après la greffe, comme l’hypertension artèrielle, l’hyperlipidémie et la toxicité rénale des immunosuppresseurs. À ce jour la néphropathie chronique d’allogreffe est la cause principale de perte du greffon et il est encore très difficile de la prévenir et de la traiter. (17),(18). 12 1.2. Les traitements immunosuppresseurs Les traitements immunosuppresseurs ont pour but de protéger les organes transplantés du rejet. Au cours du temps, la recherche dans ce domaine a fait évoluer les traitements vers une spécificité de plus en plus importante. L’immunosuppression peut être obtenue par la déplétion des lymphocytes, le blocage de leur activation ou de leur prolifération. Chaque signal d’activation des lymphocytes est une cible potentielle pour le développement d’un immunosuppresseur (Figure 2). Les immunosuppresseurs peuvent êtres classés en fonction de leur mode d’action. Fig. 2. Évolution des traitements immunosuppresseurs au cours du temps : traitement anti-prolifératif (vert), traitement immunomodulateur (rouge), traitement bloquant les voies d’activation des lymphocytes (bleu) et traitement corticoïdes (noir). On peut distinguer deux grandes classes de traitements immunosuppresseurs : Les traitements d’induction sont administrés avant la transplantation et quelques jours après. Les traitements d’entretien sont nécessaires tout au long de la vie du greffon pour éviter tout risque de rejet aigu ou chronique. 13 1.2.1. Les traitements d’induction Le traitement d’induction se réfère à l’utilisation d’anticorps mono- ou polyclonaux juste avant l’implantation du greffon pour diminuer la réponse immune du receveur. Son utilisation n’est pas systématique. Les anticorps employés sont: • Les anticorps polyclonaux de lapin ou de cheval dirigés contre les lymphocytes T : Thymoglobuline (ATG) ou Lymphoglobuline (ALG) • Les anticorps monoclonaux anti-CD3 (OKT3) ; mais ils sont de moins en moins utilisés à cause de leurs effets secondaires importants • Les anticorps monoclonaux dirigés contre la chaine α du récepteur de l’interleukine 2 (anti-CD25) : basiliximab, daclizumab Les ATG ou ALG et les anti-CD25 sont généralement bien tolérés (19), (20), (21). 1.2.2. Les traitements d’entretien Le plus grand nombre de patients transplantés reçoit de nos jours une trithérapie qui comporte des corticoïdes, un agent antiprolifératif et un inhibiteur de la calcineurine (ACN). Ce traitement peut évoluer en fonction des effets secondaires du traitement. 1.2.2.1.Les inhibiteurs de la calcineurine 1.2.2.1.1. La ciclosporine La ciclosporine ou Néoral (Novartis) représente une période-charnière dans l’histoire de la transplantation. C’est le premier traitement spécifique des lymphocytes T qui a amélioré considérablement la survie du greffon. C’est un polypeptide cyclique dérivé d’un métabolite de champignon de sol Tolypocladium inflatum. La ciclosporine se lie dans le cytoplasme à une protéine du groupe des immunophilines, la ciclophiline. Le complexe ainsi formé se fixe sur une phosphatase, la calcineurine, qui régule de nombreuses activités enzymatiques et qui est calcium dépendante. Ce complexe va inhiber des facteurs de transcription dont notamment NFAT (nuclear factor of activated T cells) (22), NF-κB (nuclear factor-κB) et JNK (JUN N14 terminal kinase). Ces facteurs de transcription sont essentiels dans la régulation de l’ARN messager de diverses cytokines (23), en particulier celle de l’IL-2 qui est nécessaire à la prolifération et à la maturation des lymphocytes T et de l’IFN-γ essentiel à l’activation des macrophages (24). 1.2.2.1.2. Le tacrolimus Le tacrolimus ou FK506 ou Prograf (Astellas) est un macrolide issu de la bactérie Streptomyces tsukubaensis qui inhibe la production par les lymphocytes T de l’IL-2 de la même façon que la ciclosporine. Le tacrolimus forme un complexe avec une autre immunophiline la FKBP12 (FK-binding proteins) et ce complexe va inhiber l’activité phosphatase de la calcineurine. La ciclosporine et le tacrolimus ont des effets secondaires importants qui sont dépendants de la dose. Ces effets secondaires concernent le plus souvent les sites où se concentre la calcineurine en particulier le cerveau et les reins (25). Ces deux inhibiteurs de la calcineurine sont responsables d’hypertension artérielle, de dyslipidémie, de diabète et surtout d’une néphrotoxicité. Les anti-calcineurines (ACNs) entraînent une sévère vasoconstriction des artérioles afférentes au glomérule, et dans un même temps une réduction du flux sanguin rénal et du débit de filtration glomérulaire. Ces effets sont réversibles avec une réduction du dosage des ACNs (26, 27). Mais à long terme, les ACNs sont la cause de lésions irréversibles caractérisées par une fibrose interstitielle et une oblitération artériolaire due à un rétrécissement de l’intima des vaisseaux (28). Ce phénomène peut entraîner une néphropathie chronique d’allogreffe. 1.2.2.2.L’acide mycophénolique L’acide mycophénolique (MPA) est issu de la fermentation de Penicillium brevicompactum et d’autres champignons (29). Il est utilisé comme immunosuppresseur depuis les années 90. Deux formes existent (Figure 3). La forme ester, le mycophénolate mofétil (MMF) ou Cellcept (Roche), est une prodrogue qui est absorbée dans l’estomac et convertie en MPA, la molécule active : c’est une libération rapide. La forme sodique, le mycophénolate sodique 15 (MPS) ou Myfortic (Novartis) est gastroprotégée et permet une libération prolongée en retardant la libération du MPA dans l’intestin. Fig. 3. Formule chimique des deux formes du MPA Le MPA est un inhibiteur réversible et non compétitif de l’inosine monophosphate déshydrogénase (IMPDH) qui est l’enzyme clef de la voie de synthèse de novo des nucléotides de la guanosine, eux-mêmes essentiels à la synthèse d’ADN. La plupart des cellules utilisent deux voies de synthèse des nucléotides de la guanosine, la voie de novo et la voie de sauvetage. Les lymphocytes utilisent très peu la voie de sauvetage, c’est pourquoi le blocage de la voie de novo entraîne une inhibition relativement sélective de la prolifération des lymphocytes. Les effets secondaires du MMF et du MPS sont similaires et sont principalement des problèmes gastro-intestinaux tels que diarrhées, nausées, vomissements. Ils augmentent l’incidence d’infections virales (cytomégalovirus, herpes simplex, BK virus…), et ont une toxicité hématologique (anémie, neutropénie, thrombopénie). Le MMF et le MPS sont le plus souvent associés à une anti-calcineurine, avec ou sans corticoïdes. 1.2.2.3.Les inhibiteurs de la mTOR 1.2.2.3.1. Le sirolimus Le sirolimus (Rapamune®, Wyeth) est une lactone macrocyclique issue de la fermentation de la bactérie streptomyces hygroscopicus (30). Il se lie à la même immunophiline que le tacrolimus, FKBP12, mais n’inhibe pas l’activité de la calcineurine. Le complexe est un inhibiteur hautement spécifique de la cible de la rapamycine chez les mammifères 16 (mammalian target of rapamycin, mTOR). La mTOR est une sérine/thréonine kinase impliquée dans la voie de signalisation du phosphatidylinositol 3-kinase (PI3K/AKT). L’inhibition de mTOR a un effet sur la voie de signalisation nécessaire à la progression du cycle cellulaire et à la prolifération cellulaire (signal 3 d’activation, figure 1). La mTOR est nécessaire à l’activation de la synthèse protéique de 70-KDa S6 kinase (p70S6K) qui est une enzyme nécessaire à l’activation de la protéine ribosomale S6 (31). Ses principaux effets secondaires sont l’hyperlipidémie, la toxicité hématologique (anémie, leucopénie, thrombocytopénie), ainsi que des lésions sur les muqueuses (aphtes). 1.2.2.3.2. L’évérolimus L’évérolimus (Certican®, Novartis) a la même cible que le sirolimus. C’est une modification chimique du sirolimus pour améliorer son absorption (Figure 4). La différence entre ces 2 molécules se situe au niveau de la pharmacocinétique. La demi-vie de l’évérolimus est plus courte (28h) que celle du sirolimus (62h). La concentration d’évérolimus atteint l’état stable sanguin au bout de 4 jours au lieu de 6 jours pour le sirolimus (32). Fig. 4. Structure chimique des inhibiteurs de la mTOR 17 1.2.2.4.Les corticoïdes Les corticostéroïdes ont été introduits en tant que traitement immunosuppresseur dans les années 60. Ils ont un effet anti-inflammatoire non spécifique. Ils inhibent la transcription des gènes de cytokines sécrétées par les lymphocytes T et les macrophages en bloquant l’activation des facteurs nucléaire-κB (NF-κB). Ainsi, ils interrompent l’activation des cellules T et l’atteinte tissulaire médiée par les macrophages (33, 34). Ils ont de nombreux effets secondaires comme l’hypertension, la dyslipidémie et le diabète sucré. 1.2.2.5.Le léflunomide Le léflunomide ou ARAVA (Aventis Corp.) est un immunosuppresseur approuvé pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde depuis 1998. Il possède de nombreuses activités biologiques. Il inhibe une enzyme mitochondriale, l’acide dihydroorotique déshydrogénase (DHOH) (35), nécessaire à la synthèse de l’orotate dans la voie de novo des nucléotides pyrimidiques. Il inhibe certaines tyrosines kinases (36). De nombreuses études ont montré la capacité du léflunomide à contrôler et « réverser » le rejet aigu (37), (38). Il a été également montré in vitro que le léflunomide a des effets anti-viraux contre le cytomégalovirus et le BK virus (39), (40). 1.2.2.6.Les immunosuppresseurs en cours de validation Le LEA 29Y ou Belatacept® (BMS) est une protéine de fusion humaine qui combine la portion extracellulaire du cytotoxic T-lymphocyte-associated antigen-4 (CTLA4) avec la région constante (fragment Fc) d’une IgG1 humain (CTLA4-Ig) (41). Il se lie à la surface des ligands de co-stimulation (CD80 et CD86) des cellules présentatrices d’antigènes avec une meilleure affinité que le CD28. Il bloque ainsi la co-stimulation et inhibe l’activation des lymphocytes T. Une étude de Phase II en greffe rénale a montré qu’il était aussi efficace que la ciclosporine pour prévenir le rejet. En revanche, la fonction rénale était meilleure chez les patients recevant du Belatacept par rapport à ceux recevant de la ciclosporine (42). 18 2. Le suivi thérapeutique des immunosuppresseurs Le suivi thérapeutique est utile pour apporter des informations sur le dosage approprié d’un médicament et sur le risque de toxicité qui lui est associé. Pour qu’un médicament nécessite un suivi thérapeutique pharmacologique, il faut qu’il y ait : 1) une relation meilleure entre la concentration du médicament et son effet que la relation dose-effet 2) un index thérapeutique étroit, c’est-à-dire une faible différence entre la concentration efficace et la concentration toxique, 3) une variabilité interindividuelle pharmacocinétique importante 4) une réponse pharmacologique difficile à mesurer directement (43). La ciclosporine, le tacrolimus, le MMF et les inhibiteurs de la mTOR remplissent les critères pour justifier un suivi thérapeutique pharmacologique. Ce suivi permet d’individualiser la posologie des immunosuppresseurs et ainsi de prolonger la durée de vie du greffon. Différentes approches peuvent être utilisées pour déterminer le dosage adéquat d’un immunosuppresseur. La première est d’observer les signes cliniques. La deuxième implique de déterminer les propriétés pharmacocinétiques des immunosuppresseurs afin de pouvoir mesurer leur concentration circulante et d’adapter la dose en fonction d’une concentration cible : c’est le suivi pharmacocinétique (PK). La troisième approche est l’étude pharmacodynamique (PD) des immunosuppresseurs, qui implique la mesure de l’effet biologique du médicament sur sa cible. 2.1. Le suivi pharmacocinétique 2.1.1. Définition L’étude pharmacocinétique d’un médicament concerne le devenir du médicament dans l’organisme. L’étude pharmacocinétique est l’étude de l’absorption, de la distribution dans le temps d’un médicament et de ses métabolites dans les différents compartiments du corps (sang, liquide interstitiel, cellule), ainsi que de son métabolisme et de son élimination. 19 L’étude pharmacocinétique va permettre de déterminer quelle est la concentration plasmatique maximale, minimale et moyenne de la molécule et sa durée de vie dans l’organisme. Ainsi, la posologie du médicament pourra être adaptée pour obtenir une concentration plasmatique efficace avec un minimum d'effets indésirables, à conditions que des essais cliniques observationnels aient déterminé la relation concentration-effets. 2.1.2. Les anti-calcineurines 2.1.2.1.Propriétés pharmacocinétiques 2.1.2.1.1. La ciclosporine La ciclosporine existait initialement sous une forme huileuse (Sandimmum®). Cette forme avait une forte lipophilie et une biodisponibilité faible (<30%), très variable d’un sujet à l’autre, ou chez un même sujet au cours du temps. Ces inconvénients ont pu être améliorés grâce à une nouvelle formulation en microémulsion (Néoral®). Cette nouvelle formulation a augmenté la biodisponibilité de plus de 49% (44). La ciclosporine est distribuée dans tout l’organisme avec un volume de distribution (Vd) de 3 à 5 L/kg ; et la clairance est faible, en moyenne 6-10 mL/min/kg. Elle est métabolisée principalement dans le foie et la paroi intestinale par le CYP3A4. Il existe plus de 25 métabolites. AM1, AM9-hydroxylé et AM4-déméthylé sont les métabolites majoritairement présents. L’augmentation d’AM1 et AM19 entraîne une néphrotoxicité (44). La plus grande partie des métabolites est excrétée par la bile. Seulement 1% est excrété sous forme inchangée. La ciclosporine a une élimination biphasique avec une demi-vie terminale qui varie de 5 à 18h. 2.1.2.1.2. Le tacrolimus Le tacrolimus a une absorption variable avec une concentration sanguine maximale obtenue 1,5h après la prise, et une biodisponibilité moyenne de 20% (6 à 43%). 20 Le tacrolimus se lie très fortement aux érythrocytes. Dans le plasma, il se lie principalement à l’albumine et à l’α-1-glycoprotéine acide. Il est largement distribué dans l’organisme avec un volume de distribution de 5 à 65 L/kg (45), (44). Il est métabolisé au niveau du foie par CYP3A4 et il existe 8 métabolites caractérisés à ce jour. Son élimination se fait majoritairement par la bile et sa demi-vie est de 3,5 à 40,5h due à la variabilité inter-patient. 2.1.2.2.Méthodes de dosage 2.1.2.2.1. La ciclosporine La ciclosporine peut être dosée par HPLC : c’est la méthode la plus spécifique et donc la méthode de référence. L’utilisation de l’HPLC n’est pourtant pas très répandue car elle demande une bonne connaissance de la technique et beaucoup de temps. La plupart des laboratoires utilisent généralement des tests immunologiques mis au point par des industriels. La difficulté de mise au point d’un test immunologique est de développer des anticorps spécifiques de la ciclosporine qui n’interagissent pas avec les métabolites inactifs de celle-ci. Il existe 8 tests immunologiques sur le marché. Les tests les plus couramment utilisés sont mFPIA/axSYM®, mFPIA/TDx®, pFPIA/TDx® (Abbot), EMIT® (Dade-Behring), Cyclotrac mRIA® et CEDIA/Plus® (Boehringer Mannheim). D’après Steimer et coll., la méthode la plus sensible est mFPIA/TDx® (46). Ces méthodes présentent toujours un biais et il est difficile de comparer les résultats entre 2 laboratoires. De plus, la spécificité varie en fonction de la pathologie du patient et du type de transplantation. La LC-MS/MS (chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem) est une méthode plus rapide, facile et réellement spécifique avec une grande précision et sensibilité ; elle est de plus en plus utilisée par les laboratoires (47). 2.1.2.2.2. Le tacrolimus La concentration sanguine du tacrolimus est relativement faible (<30µg/L), ce qui rend sa mesure difficile. Il existe différents types de méthodes de dosage comme l’HPLC associé à un spectromètre de masse ou des méthodes immunologiques (ELISA, MEIA : essai immunologique enzymatique à microparticule, EMIT, CEDIA). La majorité des laboratoires 21 utilisent la MEIA car elle peut mesurer la concentration dans le sang avec une fourchette de 3 à 30 µg/L et elle ne réagit que faiblement avec les métabolites du tacrolimus. De plus, elle est moins contraignante que l’HPLC ou l’ELISA en temps et en coût (48). La méthode la plus sensible reste l’HPLC couplée à la spectrométrie de masse. 2.1.2.3.Les applications 2.1.2.3.1. La ciclosporine Le suivi thérapeutique de la ciclosporine s’effectue depuis plus de 20 ans. La concentration sanguine résiduelle (C0), qui correspond à la concentration résiduelle de la molécule 12h après la prise du traitement, a été la plus utilisée pour déterminer son dosage. L’ASC0-24h (Aire Sous la Courbe) de la ciclosporine est associée aux effets secondaires et aux risques de rejets (49). La nécessité de multiples prélèvements et la contrainte que cela engendre rendent ce paramètre difficilement mesurable en routine clinique (49), (50). Une ASC0-12h estimée à partir d’un nombre limité de prélèvements peut être une alternative à ce problème. L’estimation Bayesienne permet d’estimer une ASC0-12h à partir de seulement 3 prélèvements. Cette méthode a été développée par Léger et ses collaborateurs (51), et est actuellement appliquée dans une étude multicentrique française chez des patients transplantés rénaux stables afin d’évaluer une stratégie pour diminuer la dose de ciclosporine (52). La mesure d’un seul prélèvement 6h après la prise (C6) permettrait de diminuer la dose de ciclosporine de 30% sans pour autant altérer la prévention du rejet (53). La concentration sanguine de la ciclosporine 2h après la prise du médicament (C2) (54), est une zone très variable de la concentration sanguine entre les patients, et à C2 l’inhibition de la calcineurine est maximale (55), (56). La mesure du C2 s’est révélée être bénéfique (57), (58). Elle est la méthode la plus utilisée à l’heure actuelle en clinique pour adapter la dose de ciclosporine (tableau 1). Deux grandes études cliniques randomisées, MO2ART et LIS2T, impliquant différents centres, montrent l’efficacité du dosage du C2 chez des patients transplantés rénaux et hépatiques dans les 3 premiers mois après la greffe (59, 60). 22 Tableau 1. Concentration cible de C2 de la ciclosporine dans le sang total d’après (61) et (62) Type de transplantation Temps post-transplantation Concentrations cible de C2 (mois) (ng/mL) 1 1300-1700 2-3 1000-1300 4-6 900-1000 >7 600-800 0-3 1000 4-6 800 >7 600 Rénale (62) Hépatique (61) 2.1.2.3.2. Le tacrolimus La pharmacocinétique du tacrolimus est très variable (63). La prédiction de l’ASC0-12h du tacrolimus à partir d’un nombre limité de prélèvements est réalisable (64). La concentration résiduelle du tacrolimus reste tout de même la plus utilisée à l’heure actuelle pour le suivi thérapeutique en clinique (tableau 2). Cela peut être dû en partie à la forte corrélation observée entre la concentration résiduelle et le Cmax ou l’ASC0-12h (65). Il existe enfin une corrélation entre le C0 du tacrolimus et l’efficacité thérapeutique ainsi que la toxicité (66), (64). Tableau 2. Marges thérapeutiques du tacrolimus dans le sang total basées sur C0, d’après (67) Type de transplantation Rénale Hépatique Temps post-transplantation Marge thérapeutique d’après (mois) C0 (ng/mL) 1-3 7-20 4-12 5-15 1-12 5-20 23 2.1.3. L’acide mycophénolique 2.1.3.1.Les propriétés pharmacocinétiques 2.1.3.1.1. Le MMF Le MMF est rapidement absorbé lorsqu’il est administré par voie orale et hydrolysé en MPA par des estérases. La biodisponibilité est située entre 80,7% et 94%. La concentration plasmatique du MPA est atteinte après 0,5-1,3h. Le volume de distribution est d’environ 4 L/kg (44, 68). Le MPA se lie fortement à l’albumine sérique à 97-99%. Le MPA est métabolisé dans le foie en acide mycophénolique glucuronide (MPAG) qui est éliminé principalement dans les urines. Une partie du MPAG est sécrétée par la bile dans les intestins et forme un cycle entéro-hépatique (69). Deux métabolites minoritaires ont également été observés dans le plasma, le 7-O-glucoside et la forme acyl-glucuronide (AcMPAG) qui serait pharmacologiquement actif (70). La demi-vie d’élimination du MPA est d’environ 17h (44). 2.1.3.1.2. Le MPS Le MPS et le MMF ont une biodisponibilité différente, elle est de 72% pour le MPS. La concentration maximale du MPA est atteinte plus tardivement que celle du MMF du fait de l’absorption du MPS retardée, mais le tmax du MPS est très variable, la médiane est de 1,5h avec une fourchette de 0-6h après la prise du MPS. La dose résiduelle du MPA est donc plus élevée chez les patients ayant reçu du MPS que ceux ayant reçu du MMF (71), (72). 2.1.3.2.Les méthodes de dosage Il existe trois méthodes pour mesurer la concentration plasmatique du MPA, l’HPLC (High Performance Liquid Chromatography), la méthode EMIT (Enzyme-multiplied immunoassay technique) et l’inhibition enzymatique de l’IMPDH 2 recombinante. La méthode EMIT est moins spécifique que l’HPLC dans la mesure de la concentration du MPA car un des 24 métabolites glucuro-conjugués du MPA, l’AcMPAG, interagit avec les anticorps reconnaissant le MPA. C’est pour cela que la concentration en MPA obtenue par la méthode EMIT est très souvent supérieure à celle de l’HPLC qui peut différencier les deux molécules. La méthode enzymatique du dosage du MPA a permis d’obtenir des résultats en accord avec ceux qui sont obtenus par un dosage du MPA en HPLC. Toutefois, elle surestime la quantification du MPA par la présence de son métabolite, l’AcMPAG ; mais cette augmentation ne serait pas relevante cliniquement (73). La méthode EMIT et l’HPLC sont utilisées en routine même si l’HPLC reste plus spécifique (74). 2.1.3.3.Applications 2.1.3.3.1. Dose fixe Au milieu des années 90, trois importants essais cliniques ont montré l’efficacité clinique du MMF en transplantation rénale. Le MMF est plus efficace qu’un placebo, aussi bien à la dose de 2g/jour que de 3g/jour en association avec la ciclosporine et des corticoïdes, avec une diminution significative du risque de rejet au cours des 6 mois après la greffe. Les mêmes résultats ont été observés entre le MMF et l’azathioprine (75-77). D’autres études confirment l’efficacité du MMF à 1 an (78) et à 3 ans (79) (80) (81) post-greffe en termes de survie du greffon. Depuis ces différentes études, le MMF a été largement utilisé à 2g par jour en association avec une anti-calcineurine, aussi bien la ciclosporine que le tacrolimus (82), et des corticoïdes. La dose de MMF est généralement adaptée en fonction des effets secondaires provoqués, telles que les complications gastro-intestinales ou hématologiques. Des études ont comparé différents paramètres pharmacocinétiques du MPA avec les observations cliniques. Elles montrent une forte association entre la concentration d’acide mycophénolique et ses effets pharmacologiques notamment son efficacité, définie par la prévention du rejet aigu (83), (84), (85), (86). Pillans et ses collaborateurs observent une relation significative entre le risque de rejet aigu et l’ASC du MMF mais pas entre le taux résiduel du MMF et le rejet (85). L’ASC du MPA et la concentration pré-dose (C0) présentent une grande variabilité interindividuelle chez des patients transplantés rénaux recevant une dose fixe de MMF (87), (88). 25 Ces différentes observations laissent entrevoir un nouveau mode d’individualisation de la posologie du MMF, en adaptant la posologie au dosage plasmatique du principe actif. 2.1.3.3.2. Dose adaptée Le suivi thérapeutique du MMF en fonction de sa pharmacocinétique est de plus en plus développé et de nombreuses études ont été menées ou sont en cours. En revanche, des études montrent que le suivi thérapeutique du MPS est beaucoup plus difficile à réaliser, du fait de la grande variation de ses paramètres pharmacocinétiques (71, 89). Le seul suivi thérapeutique du MPS possible est la mesure d’une ASC0-12h effectuée à partir de multiples prélèvements. De nombreuses études tentent de déterminer quel paramètre pharmacocinétique est le plus représentatif de l’effet immunosuppresseur du MPA. L’ASC0-12h du MPA est le paramètre qui prédit le plus spécifiquement les évènements cliniques en comparaison au C0 (90). Des études randomisées, chez des patients transplantés rénaux, préconisent un intervalle de l’ASC0-12h du MPA de 30 à 60 mg.h/L dans la période précoce post-transplantation (84, 86, 91). Les valeurs de l’ASC en dessous de cet intervalle sont associées à une augmentation du risque de rejet aigu alors que des valeurs supérieures à 60 mg.h/L ne montrent pas une meilleure réduction du risque de rejet aigu (84). Toutefois, l’ASC0-12h nécessite de nombreux prélèvements qui peuvent s’avérer coûteux et difficilement réalisables. C’est pourquoi de nombreuses stratégies sont mises en places afin d’estimer l’ASC0-12h complète du MPA à partir d’un faible nombre de prélèvements et différentes méthodes de régression (92-94). Une autre méthode plus robuste a été développée pour prédire l’ASC0-12h du MPA à partir d’un nombre de prélèvements limités, c’est la méthode d’estimation bayesienne (52, 95). L’estimation bayesienne utilise les résultats d’un nombre limité de prélèvements (20min, 1h et 3h après la prise) du patient en association avec un modèle pharmacocinétique basé sur une population donnée pour prédire l’ASC0-12h du MPA et adapter son dosage. Malgré la forte association qui existe entre l’ASC0-12h du MPA et les résultats cliniques, il subsiste toujours un doute quant au suivi thérapeutique du MPA en routine, et au bénéfice que cela peut apporter. Des essais cliniques ont été menés afin de déterminer si le suivi thérapeutique pharmacologique du MPA améliore l’efficacité et diminue la toxicité. Ces essais étudient 26 l’avantage du suivi thérapeutique du MPA chez des transplantés rénaux en comparant le MMF administré en dose fixe et en dose adaptée à l’ASC0-12h. Les résultats de l’étude FDCC n’ont pas montré de différence d’effet clinique entre la dose fixe et la dose adaptée de MMF (96). En revanche, l’étude APOMYGRE, une étude nationale française, a montré que l’individualisation de la dose du MMF à partir de son ASC0-12h ,estimée par un modèle Bayesien, est possible et induit une diminution significative du rejet aigu chez les patients ayant une dose de MMF adaptée (12,3% vs 30,7%), sans danger pour les patients transplantés du rein lorsque le MMF est associé à la ciclosporine et à des corticoïdes. Les patients qui ont une dose adaptée du MMF atteignent plus rapidement la concentration thérapeutique de MPA que ceux qui reçoivent une dose fixe (97). De nouvelles études sont en cours pour déterminer si l’adaptation du MMF en fonction de son ASC0-12h est utile et efficace lorsqu’il est associé au tacrolimus ou au sirolimus, et si elle est utile et efficace en transplantation hépatique et pulmonaire. 2.1.4. Les inhibiteurs de la mTOR 2.1.4.1.Les propriétés pharmacocinétiques 2.1.4.1.1. Le sirolimus Le sirolimus est très rapidement absorbé par voie orale avec une concentration maximale atteinte environ 2h après la prise. Sa biodisponibilité est faible et estimée à environ 14%. La fraction libre plasmatique de sirolimus est d’environ 8%. Son volume de distribution est d’environ 1,7 L/kg. Il est métabolisé par le CYP3A4 par des O-déméthylation et/ou des hydroxylation en une dizaine de métabolites (44). Il existe une grande variabilité pharmacocinétique interindividuelle. Les métabolites sont excrétés majoritairement par la bile. Sa demi-vie d’élimination est de 62h. 27 2.1.4.1.2. L’évérolimus L’évérolimus est comme le sirolimus rapidement absorbé par voie orale avec une concentration sanguine maximale aux environs de 2h après la prise. Sa biodisponibilité est d’environ 5 à 26%. Sa fraction libre plasmatique est de 26%. Son volume de distribution est de 1,5 L/kg. Il est métabolisé par le CYP3A4 par des déméthylations et des hydroxylations en une dizaine de métabolites (98). La variabilité pharmacocinétique interindividuelle est moins importante qu’avec le sirolimus. Les métabolites sont excrétés majoritairement par la bile et la demi-vie d’élimination est de seulement 28h. 2.1.4.2.Les méthodes de dosage La méthode de dosage la plus utilisée aussi bien pour le sirolimus que l’évérolimus est la chromatographie liquide associée à un détecteur UV ou un spectromètre de masse. Il existe également des essais immunologiques, mais ils réagissent dans la plupart des cas avec les métabolites du sirolimus ou de l’évérolimus et sont moins souvent utilisés (99) (100). 2.1.4.3.Les applications 2.1.4.3.1. Le sirolimus Il existe une bonne corrélation entre la concentration résiduelle du sirolimus et son ASC0-12h (101). Chez les patients transplantés rénaux, une fourchette de concentration résiduelle de sirolimus à respecter en fonction du traitement qui lui est associé a été établie. La fourchette thérapeutique de la concentration du sirolimus en association avec la ciclosporine et des corticostéroïdes est de 4-12ng/mL. La fourchette est de 12-20ng/mL lorsque le sirolimus est associé à des corticostéroïdes seuls, et de 5-10ng/mL en association avec du MMF et des corticostéroïdes. Il est recommandé de mesurer la concentration 5 jours après le changement de posologie, puis une fois par semaine pendant les premiers mois de la transplantation, puis tous les mois (102). 28 2.1.4.3.2. L’évérolimus L’évérolimus a également une bonne corrélation entre sa concentration résiduelle et son ASC0-12h. La fenêtre thérapeutique de la concentration résiduelle de l’évérolimus est comprise entre 3-8ng/mL chez des patients transplantés rénaux recevant une trithérapie à base de ciclosporine et corticoïdes (103). 2.1.5. Les limites de la pharmacocinétique Il existe de nombreuses limites à l’utilisation du suivi thérapeutique basé sur la pharmacocinétique en routine clinique, aussi bien pour les anti-calcineurines que pour le MMF ou les inhibiteurs de la mTOR. L’application du suivi thérapeutique pharmacologique nécessite du temps et pose souvent problème par son coût et son manque d’applicabilité en routine, en égard au grand nombre de prélèvements à effectuer. Aussi est-il plus couramment utilisé dans des centres spécialisés, le plus souvent en Europe (104). L’intervalle thérapeutique est très difficile à définir et dépend souvent du type de transplantation, de la période post-transplantation et du traitement qui est associé au médicament d’intérêt. Il est donc difficile de trouver une réelle corrélation entre la dose et l’efficacité ou la toxicité. La concentration du principe actif mesuré dans le sang ne correspond pas forcément à la concentration pharmacologiquement active, ce qui peut être dû à une interaction des métabolites inactifs au cours de la méthode de mesure, mais plus souvent à la variabilité du rapport concentration sanguine/concentration au site d’action. L’état pathologique du patient peut affecter le dosage de la molécule active comme la fonction rénale qui peut affecter la fraction libre du MPA en altérant sa liaison à l’albumine (92, 105). La pharmacocinétique de la ciclosporine a une grande variabilité interindividuelle. En effet, l’absorption de la ciclosporine varie grandement d’un individu à l’autre et les patients ayant une faible absorption ont un risque d’augmentation de toxicité si l’on se fie essentiellement au dosage du C2 (106). Les traitements anti-rejet sont l’association de plusieurs immunosuppresseurs, si bien que la mesure du taux résiduel ou de l’ASC d’un seul ne suffit pas pour prévenir le risque de rejet ou pour diminuer la toxicité. Toutefois, la quasi-totalité des immunosuppresseurs font l’objet 29 d’un suivi thérapeutique et des stratégies de réduction des concentrations des uns avec contrôle des concentrations des autres apparaissent. Le suivi pharmacocinétique ne permet pas de déterminer l’effet pharmacologique sur le système immunitaire. 2.2. Le suivi pharmacodynamique 2.2.1. Définition L’étude pharmacodynamique des immunosuppresseurs détermine les effets du médicament sur l’organisme et plus précisément sur le système immunitaire. Cela peut être le comptage des lymphocytes dans le sang, ou la mesure de l’effet du médicament sur sa molécule cible qui a un grand rôle dans l’activation des lymphocytes, ou la mesure d’un phénomène biologique complexe nécessaire à une fonction immunitaire normale (107). 2.2.2. Comptage des populations lymphocytaires Dès l’introduction des immunosuppresseurs, une des solutions utilisées pour éviter une surou sous-immunosuppression a été de compter la population des lymphocytes T CD3+ ainsi que les différentes sous populations lymphocytaires CD2, CD4, CD8, CD19 et CD56 dans le sang circulant en cytométrie de flux. Le comptage de ces populations a tout d’abord été utilisé en vue de prévenir le rejet (108). Une augmentation du nombre de lymphocytes T CD3 est observée juste avant le rejet aigu, et sert de facteur prédictif du rejet aigu précoce (109). Avec le développement de l’utilisation des traitements d’induction comme les ATG et OKT3, l’individualisation du dosage de ces molécules par le comptage des lymphocytes s’est développée. Les différentes études faites afin de déterminer l’utilité d’un tel suivi thérapeutique ne se basent pas sur le même nombre absolu de lymphocytes pour doser les ATG. Alors que certains considèrent comme limite, pour l’adaptation de la dose, 10-20% (110, 111) du nombre de lymphocytes T circulant avant transplantation, on retrouve également comme limite 100 cellules/mm3 (112), 50 cellules/mm3 (113) et 10 cellules/mm3 (114). Pour chaque étude, les observations sont la plupart du temps similaires, l’adaptation de 30 la dose des ATG entraîne une diminution de la dose moyenne administrée en comparaison avec une dose fixe, n’entraînant pas de risque de rejet et diminuant le risque de maladies infectieuses. L’adaptation de la dose diminue également de façon significative le coût du traitement. En revanche cette méthode ne permet pas de définir l’activité des traitements comme les anticalcineurines ou les antimétabolites au sein de l’organisme. Cette technique permet de compter les cellules présentes dans le sang, mais ne prend pas en considération celles qui se sont infiltrées dans l’organe greffé. Elle limite la sur-immunosuppression et peut prédire le rejet aigu précoce mais elle ne permet pas de diminuer la toxicité des autres traitements antirejet ou de prévenir le rejet chronique. 2.2.3. Dosage des molécules cibles 2.2.3.1.Les anti-calcineurines Le tacrolimus et la ciclosporine ont des structures chimiques différentes, mais ils ont le même mécanisme d’action qui implique la formation d’un complexe avec une immunophiline qui va inhiber l’activité phosphatase calcium- et calmoduline- dépendante de la calcineurine. La calcineurine est une enzyme clé pour l’activation des lymphocytes T. Elle régule le facteur nucléaire des cellules T activées (NFAT) qui active la transcription des gènes de cytokines comme l’interleukine-2 et l’interféron-γ (115). Ces différents facteurs ont servi de cibles dans la mise au point d’études pharmacodynamiques des ACNs. 2.2.3.1.1. Dosage de l’IL-2 Dans les années 80, Yoshimura et Kahan ont publié une étude pharmacodynamique visant à déterminer l’effet de la ciclosporine sur la production d’IL-2 par les lymphocytes (116). Elle montre que l’IL-2 produite par les lymphocytes T isolés du sang de patients transplantés rénaux, après stimulation avec de la PHA (Phytohémagglutinine), est inhibée à 40%. L’absence ou une faible inhibition sont liées à un fort taux de rejet aigu. 31 Stein et ses collaborateurs ont mis au point une méthode pour mesurer la production d’IL-2 à partir de sang total et observent une relation dose-effet après mise en présence de ciclosporine in vitro et ex vivo (117). Boleslawski et ses collaborateurs suggèrent également qu’un fort taux d’IL-2, produit par les lymphocytes T CD8+, puisse refléter la capacité de ces cellules à entraîner un rejet aigu chez des patients transplantés du foie (118). La mesure du taux d’IL-2 avant la greffe serait un moyen de déterminer quels sont les patients qui nécessitent un plus fort dosage d’ACN (118). Dans cette étude, les patients qui ont une production d’IL-2 constitutivement plus importante ont développé un épisode de rejet. Des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si le seul dosage de l’IL-2 est suffisant pour aider à l’individualisation thérapeutique des ACNs. Plus récemment, Sommerer et ses collaborateurs ont mis au point une étude pharmacodynamique de la ciclosporine en mesurant l’expression des gènes régulés par NFAT. Ils montrent que la faible expression des gènes de l’IL-2, de l’INF-γ et de GM-CSF (granulocyte-macrophage colony stimulating-factor) est étroitement liée avec la fréquence des infections et des complications malignes lors d’un traitement sous ciclosporine (119). Ils proposent l’utilisation de cette méthode pour diminuer la dose de ciclosporine chez les patients transplantés rénaux à long terme (120). 2.2.3.1.2. Dosage de l’activité phosphatase de la calcineurine La cible des anti-calcineurines la plus étudiée est l’activité phosphatase de la calcineurine (CaN). En effet de nombreux groupes se sont penchés sur la relation entre les paramètres pharmacocinétiques des anti-calcineurines et la CaN dans le sang total ou les cellules mononucléées du sang chez des patients transplantés afin de trouver une corrélation. Il existe de nombreuses études concernant l’inhibition de la CaN par la ciclosporine mais les études sur le tacrolimus sont plus limitées (Tableau 3). 32 Tableau 3. Mesure de l’activité phosphatase de la calcineurine chez les patients transplantés d’organes [d’après (121)] Inhibiteur de la calcineurine Ciclosporine Auteurs (références) Type de transplantations Résultat Pai et al. (122) Cellules souches (n=33) CaN avec GVHD est plus faible que sans GVHD Batiuk et al. (123) Rein (n=4) CaN change rapidement avec la concentration sanguine Batiuk et al. (124) Rein (n=62) 50% de réduction de CaN comparé au groupe contrôle Piccini et al. (125) Rein (n=30) Courbe d’inhibition de CaN est indépendante du PK de CsA Halloran et al. (56) Rein (n=4) CaN est étroitement liée à la concentration sanguine de la CsA Caruso et al. (126) Rein (n=15) Pas de relation entre PK de CsA et CaN CaN basale est corrélée avec l’AUA0-12h Millàn et al. (127) Rein (n=65) CaN est corrélée avec C2, même associé au MMF Brunet et al. (128) Rein (n=15) CaN est corrélé avec C2 Sanquer et al. (129) Cellules souches (n=31) CaN prédit GVHD aigu Fukudo et al. (130) Foie (n=40) Csa est un plus fort inhibiteur de CaN que FK Koefoed-Nielsen et al. Rein (n=40) Csa est un plus fort inhibiteur de CaN que FK (131) Fukudo et al. (132) Tacrolimus Foie (n=14) CaN initiale est corrélée avec le AUA0-24h Koefoed-Nielsen et al. Rein (n=21) Aucune concentration de FK est corrélée avec AUA0-6h (133) CaN est corrélée à AUA0-6h à chaque temps Blanchet et al. (134) Foie (n=20) CaN est corrélée avec C2 mais pas avec C0 Millàn et al. (127) Rein (n=65) CaN est corrélée avec C2, même en association avec MMF Fukudo et al. (130) Foie (n=40) Csa est un plus fort inhibiteur de CaN que FK Koefoed-Nielsen et al. Rein (n=40) Csa est un plus fort inhibiteur de CaN que FK (131) CsA :ciclosporine, FK :tacrolimus, CaN :activité phosphatase de la calcineurine, GVHD :Rejet du greffon contre l’hôte, AUA :aire sous la courbe CaN-temps, C0 :concentration résiduelle, C2 :concentration sanguine 2h après la prise. Halloran et ses collaborateurs ont mis en évidence que l’activité phosphatase de la calcineurine est étroitement liée à la concentration dans le sang de la ciclosporine chez des patients transplantés rénaux (56, 123, 124). Aussi bien pour le tacrolimus que la ciclosporine, l’activité phosphatase de la calcineurine est corrélée avec le C2 mais pas avec le C0 (127, 128, 134). En revanche aucune corrélation n’a été mise en évidence entre l’ASC de la ciclosporine et la CaN (126). Koefoed-Nielsen et ses collaborateurs montrent, chez des patients transplantés rénaux, que le tacrolimus et la ciclosporine ont un profil d’inhibition de la CaN différent (131). Le tacrolimus possède des mécanismes moléculaires encore inconnus, et cette observation peut expliquer la différence de mesure de la concentration pour le suivi thérapeutique pharmacocinétique entre la ciclosporine (C2) et le tacrolimus (C0). 33 L’activité phosphatase de la calcineurine basale est corrélée avec l’aire sous la courbe de l’activité de la calcineurine en fonction du temps (AUA0-12h) chez des patients transplantés rénaux traités avec la ciclosporine mais également avec le tacrolimus (126, 133). La mesure de l’activité phosphatase de la calcineurine basale pourrait donc être suffisante pour déterminer l’effet de la ciclosporine ou du tacrolimus. Une étude a montré que le rejet aigu est associé à une augmentation de l’activité phosphatase de la calcineurine chez des patients transplantés du foie recevant du tacrolimus. (130). Il existe également une relation entre la CaN et le risque de GVHD, Pai et ses collaborateurs montrent que la CaN de patients traités par ciclosporine, ayant une GVHD aigüe, était plus faible que les patients sans GVHD (122). La méthode de dosage de l’activité phosphatase de la calcineurine se fait à partir de radioéléments, et demande beaucoup de temps, il sera donc difficile d’appliquer ce dosage dans tous les centres de transplantation et de l’utiliser en routine. Il est donc nécessaire de mettre au point une méthode de dosage par une technique employée en routine comme l’HPLC. Le suivi de l’activité phosphatase de la calcineurine pourrait être un bon moyen de déterminer la fourchette de concentrations de la ciclosporine et du tacrolimus, pour un patient donné, traité par une anti-calcineurine. 2.2.3.2.L’acide mycophénolique Le MPA est un anti-métabolisme. Il inhibe l’inosine monophosphate déshydrogénase (IMPDH) qui est l’enzyme nécessaire à la synthèse des nucléotides de la guanosine de la voie de novo. Il a une action spécifique aux lymphocytes car ces derniers n’ont pas de voie de sauvetage pour la synthèse de ces nucléotides (29, 135). L’IMPDH convertit l’insosine monophosphate (IMP) en xanthosine-5’-monophosphate (XMP) en présence de dicotinamide adénine dinucléotide (NAD+) (Figure 5). 34 Fig. 5 . Voie de synthèse des nucléotides de la guanosine La meilleure cible biologique pour déterminer l’effet du MPA sur l’organisme est la mesure de l’activité de l’IMPDH. Deux isotypes de l’IMPDH existent : l’IMPDH 1 et l’IMPDH 2 (136). Le type 1 est constitutif dans les lymphocytes alors que le type 2 est surexprimé dans les cellules en cours de réplication (137, 138). L’IMPDH 2 est 4,8 fois plus sensible au MPA que l’IMPDH 1 (139). 2.2.3.2.1. Méthodes de dosage de l’activité de l’IMPDH 2.2.3.2.1.1.Méthode radioactive En 1995, Langman et ses collaborateurs ont utilisé une méthode radioactive, mise au point par Balzarini et De Clercq (140) qui consiste à utiliser des précurseurs de la réaction enzymatique ayant un hydrogène radiomarqué [2,8-3H]hypoxanthine et [2,8-3H]inosine. Ils comptent le nombre de 3H relargués au cours de la réaction, pour doser l’activité de l’IMPDH dans le sang total de lapin et de chien. Ils ont observé une relation inverse entre le taux de MPA dans le sang, aussi bien chez le lapin que chez le chien, après une dose de MMF et l’inhibition de 35 l’activité de l’IMPDH. Ils constatent des différences entre ces deux espèces. La demi-vie du MPA est de 8h chez le chien et de 90min chez le lapin. L’activité de l’IMPDH, 24h après la prise du MMF, revient à sa valeur normale chez le lapin alors qu’elle augmente jusqu’à 3 fois par rapport à son activité basale chez le chien (141, 142). Ils ont utilisé cette technique chez des patients transplantés rénaux, et observent une forte variabilité interindividuelle de l’activité de l’IMPDH. Le maximum d’inhibition de l’activité est d’environ 40% au bout d’1 heure après la prise du MMF, lorsque la concentration de MPA est à son maximum. Une simple diminution de l’activité suffit donc à entraîner une immunosuppression. Dans cette étude chez l’homme, ils n’ont pas retrouvé l’augmentation de l’activité comme chez le chien mais un retour à une activité normale 12h après la prise du traitement (143). Ces différences peuvent êtres dues à la pharmacocinétique du MPA qui peut être variable en fonction des espèces. Dans une autre étude avec cette méthode, il a été observé que le traitement à long terme de patients transplantés rénaux avec du MMF entraîne une augmentation de l’activité de l’IMPDH par rapport à l’activité pré-transplantation (144). Cette méthode radioactive a de nombreuses limites : il y a un manque de reproductibilité de la méthode, elle nécessite un matériel et des locaux spéciaux pour manipuler la radioactivité et n’est donc pas applicable en routine dans tous les centres. 2.2.3.2.1.2.Méthode non-radioactive Montero et ses collaborateurs ont mis au point une méthode de dosage de l’activité de l’IMPDH dans les érythrocytes par HPLC (145) chez des patients traités par de la Ribavirine, un autre inhibiteur de l’IMPDH. Elle consiste à doser en HPLC le produit de la réaction enzymatique, l’XMP, dans le lysat cellulaire supplémenté avec de l’IMP et du NAD. Cette technique a été reprise et mise au point pour le dosage de l’activité de l’IMPDH dans les lymphocytes ou les cellules mononucléées du sang (146, 147). Cette méthode est spécifique et reproductible. Son utilisation a permis de montrer qu’il existe une grande variabilité interindividuelle de l’activité de l’IMPDH. Cette observation justifie que l’administration du MMF à dose fixe n’est peut-être pas adéquate (148, 149). Il existe une relation entre les effets secondaires induits par le MMF, observés chez les patients transplantés rénaux, et une faible activité de l’IMPDH avant transplantation. Mais ces résultats sont à analyser avec précaution car il existe 36 également des effets secondaires liés au MMF chez des patients ayant une forte activité de l’IMPDH (149). Budde et ses collaborateurs ont également utilisé cette technique pour comparer l’efficacité et la sûreté des traitements ayant comme principe actif le MPA. Ils montrent que la forme IV du MMF est aussi efficace que la forme orale (150), et que la forme sodique du MPA (MPS) est aussi efficace et sûre que la forme ester (MMF). Le MMF et le MPS ont un profil pharmacodynamique similaire chez des patients transplantés rénaux (72, 151). Devyatko et ses collaborateurs constatent que l’inhibition de l’IMPDH entraîne une activation de la voie de sauvetage pour compenser la synthèse de GTP chez des transplantés cardiaques. Ils montrent qu’il existe une association entre l’activité de l’IMPDH basale et l’expression de marqueurs d’activation (152, 153). Il existe un lien entre la mesure de l’ARN messager de l’IMPDH 1 et 2 et le risque de rejet aigu (154, 155). La mesure de l’activité de l’IMPDH en parallèle de l’expression des gènes des deux isotypes 1 et 2 est donc à envisager. Ces observations permettent de mieux comprendre les mécanismes d’action du MPA et l’impact biologique qu’il peut avoir sur l’organisme au niveau de l’expression des gènes ou de l’activité enzymatique de l’IMPDH dans les différents compartiments. Mais, aucune de ces études n’a encore pu montrer le réel intérêt de mesurer l’activité de l’IMPDH, du fait d’un manque de reproductibilité de la méthode de mesure, à un nombre de patients souvent limité et à des résultats controversés. Des études complémentaires sont donc nécessaires pour montrer l’efficacité d’une telle mesure dans l’individualisation de la posologie du MMF ou du MPS. 2.2.3.3.Les inhibiteurs de la mTOR Les inhibiteurs de la mTOR inhibent la synthèse protéique qui accompagne l’activation des lymphocytes T, en déphosphorylant et en inhibant p70-S6 kinase. Le suivi pharmacodynamique des inhibiteurs de la mTOR consiste donc en la mesure de l’activité de la p70 S6 kinase. Une équipe canadienne a mis au point une méthode de dosage radioactive de l’activité de p70 S6 kinase. Ils montrent qu’il y a une diminution quantifiable et significative de l’activité de p70 S6 kinase dans des cellules mononucléées du sang après 37 traitement avec la rapamycine. Mais ce ne sont que des résultats préliminaires et la méthode qu’ils ont utilisée nécessite encore d’être validée (156). 2.2.4. Mesure d’un phénomène biologique complexe nécessaire à la fonction immune normale Une des approches les plus courantes pour effectuer une étude pharmacodynamique des immunosuppresseurs a été de mesurer l’inhibition de l’activité des enzymes spécifiques à chacun. Mais la mesure de l’activité de ces enzymes ne permet qu’en partie de déterminer l’action des immunosuppresseurs sur le système immunitaire et sur le mécanisme de rejet, car les patients reçoivent plusieurs immunosuppresseurs. C’est pourquoi il était important de mettre au point une nouvelle approche pharmacodynamique visant à mesurer l’impact des immunosuppresseurs sur la fonction des lymphocytes. 2.2.4.1.Études chez l’animal Le phénomène qui a été le plus étudié afin de déterminer l’effet des traitements immunosuppresseurs sur la fonction immunitaire est l’inhibition de la prolifération lymphocytaire. De nombreuses études ont montré que les anti-calcineurines, aussi bien que l’acide mycophénolique inhibaient cette prolifération. La mesure de la prolifération des lymphocytes se fait majoritairement avec deux méthodes distinctes, la première est le comptage de cellules ayant incorporé de la thymidine tritiée et la deuxième est la détection en cytométrie de flux des cellules en phase S/G2M. La cytométrie en flux est beaucoup plus sensible que la méthode radioactive et est privilégiée au cours des études qui ont été mises en place (157). L’inhibition de l’activation des lymphocytes T a été également étudiée en mesurant l’inhibition de l’activation du récepteur de l’IL-2 (CD25). Mais les résultats observés sont très controversés. Aucune inhibition du CD25 n’est observée après un traitement avec du MPA d’après Eugui et coll. (29) et Thomson et coll. (158) alors que Weaver et ses collaborateurs observent une inhibition du CD25 après un traitement par MPA (159). Gummert et ses collaborateurs ont étudié en parallèle l’inhibition de la prolifération et de l’activation des lymphocytes T à partir du sang total. 38 L’utilisation du sang total comme matrice pour mesurer l’effet des immunosuppresseurs sur la fonction immunitaire est avantageux pour diverses raisons : (1) cela nécessite 10 à 100 fois moins de volume d’échantillons et moins de temps de préparation qu’une technique d’isolation ou de purification de cellules, (2) il n’y a pas de risque de perte cellulaire, comme dans une séparation, qui puisse altérer la population cellulaire et altérer les interactions cellulaires, (3) le sang total inclue les composants du plasma, ainsi que les érythrocytes dans lesquels les principes actifs se lient et se distribuent, (4) il n’y a pas le risque de séparation du principe actif de son récepteur cellulaire qui peut exister au cours d’une purification (160). Ils ont étudié différents modes d’activation non spécifiques des lymphocytes à partir de sang total chez le rat pour observer l’effet inhibiteur des immunosuppresseurs aussi bien in vitro qu’in vivo. La sélection du stimulus non spécifique pour activer les lymphocytes T dépend de la voie du signal de transduction inhibé par les immunosuppresseurs. Ainsi l’activation des lymphocytes par la PMA/Ionomycine a été choisie pour activer la sécrétion des cytokines. La Concanavaline A permet de stimuler la prolifération des lymphocytes (160). La stimulation des lymphocytes T par la concanavaline A a permis de tester l’effet immunosuppresseur du MPA et du MMF chez le rat sain in vitro et in vivo et dans un modèle de rat transplanté cardiaque. Le MPA a un effet inhibiteur sur la prolifération et sur l’activation des lymphocytes T. Cette inhibition est corrélée à la pharmacocinétique du MPA et à la sévérité du rejet de greffe (161), (162), (163). Cette méthode a mis en évidence l’utilité d’associer différents traitements immunosuppresseurs. Une étude montre que l’association du sirolimus avec une anticalcineurine provoque une inhibition synergique séquentielle de la prolifération et de l’expression de CD25. En revanche à de fortes doses, cette association a un effet antagoniste (164). L’association du MPA avec une anti-calcineurine provoque une diminution de la prolifération et de l’expression du CD25 en comparaison au MPA administré seul (165). Cela confirme donc l’intérêt d’associer une étude pharmacodynamique à la pharmacocinétique pour diminuer le risque de toxicité du traitement tout en assurant une inhibition suffisante du système immunitaire. Cette technique a été ensuite mise en place dans des études chez l’homme. 39 2.2.4.2.Etudes chez l’homme L’étude pharmacodynamique des immunosuppresseurs, en mesurant leur impact sur le système immunitaire chez des patients transplantés, est relativement récente. Les cytokines sont très étudiées, comme marqueurs pharmacodynamiques des immunosuppresseurs, par différents groupes de recherche. L’effet pharmacodynamique des immunosuppresseurs sur la sécrétion des cytokines intracellulaires a été étudié dans les cellules mononucléées du sang en cytométrie de flux (166, 167). D’autres ont étudié l’expression des cytokines dans des biopsies de rein (168). La technique ELISA a permis de mesurer la concentration de cytokines et chimiokines dans le sérum (169), l’urine (170), et le surnageant de cellules mononucléées du sang dérivé de patients transplantés (171, 172). L’association de la méthode utilisée dans le modèle animal avec la mesure des cytokines intra-cytoplasmiques en cytométrie de flux permet de déterminer la fonction lymphocytaire plus spécifiquement. Cette technique a été utilisée pour tester l’interaction des différentes molécules sur le système immunitaire in vitro et in vivo chez des volontaires sains et des patients transplantés. Les résultats montrent que cette méthode permet de mesurer l’immunosuppression. Cette démarche permet de déterminer la puissance de certaines associations comme le sirolimus avec la ciclosporine ou le MMF et le tacrolimus et connaître les limites de la dose efficace (173), (174, 175), (176). Des études préliminaires montrent, en mesurant la prolifération, l’activation et la fonction lymphocytaire, que l’on peut évaluer l’immunosuppression chez des patients transplantés cardiaques (177). Elle a le potentiel d’augmenter l’efficacité d’une thérapie immunosuppressive quand elle est associée à un suivi pharmacocinétique (178-180). Böhler et ses collaborateurs ont validé l’utilisation de cette technique chez l’homme pour le suivi pharmacodynamique des immunosuppresseurs. Ils ont étudié la variabilité inter et intraessai de la méthode. Ils ont testé différents traitements immunosuppresseurs et pour chacun il existe un effet sur la prolifération (181). Cette technique va permettre de comparer l’effet et l’efficacité d’association de différents traitements, et de répondre à certaines questions que l’on se pose encore (1) sur l’utilité du suivi thérapeutique des immunosuppresseurs, (2) sur la pertinence de l’association de certains médicaments, (3) sur la possibilité de prévenir le rejet, (4) sur le fait de mettre au point un suivi thérapeutique à partir de la pharmacodynamique. 40 L’objectif de ce travail est d’utiliser la technique validée par Böhler et coll. (181) dans différentes situations cliniques. Nous avons : (1) étudié l’impact de la maladie initiale sur le système immunitaire (2) étudié l’influence de facteurs comme l’âge ou le sexe sur le système immunitaire (3) recherché des corrélations entre la PK/PD du MMF, tacrolimus et sirolimus chez des patients en attente de transplantation hépatique (4) comparé différents immunosuppresseurs (leflunomide vs MMF ; MMF vs MPS ; Belatacept vs ciclosporine) (5) étudié différentes stratégies immunosuppressives à base de MMF+corticoïdes±FK donnés à différentes doses. 41 Matériel et méthodes 42 La méthode utilisée au cours de ce travail a été validée par une équipe allemande (181) ; elle permet de mesurer en cytométrie de flux, à partir de sang total, la sécrétion intracytoplasmique des cytokines IL-2 et TNF-α par les lymphocytes T, les marqueurs d’activation des lymphocytes T : CD25 et CD71, et la prolifération des lymphocytes T par un marquage PCNA/IP. 1. Patients Les patients ayant participé à ces études étaient suivis dans le service de néphrologie, dialyse et transplantation multi-organes, au CHU Rangueil de Toulouse. Les patients sont prélevés à jeun de médicament, au moins 12h après la prise du dernier traitement. Le sang est recueilli dans des tubes héparinés de 6ml et conservé à température ambiante. Comme il avait été précédemment montré, le sang peut être conservé maximum 24h après le prélèvement (181). 2. Étude de la fonction immunitaire 2.1. Etude de la sécrétion des cytokines intra-lymphocytaires à partir de sang total : IL-2 et TNF-α 2.1.1. Stimulation des cellules Pour chaque prélèvement, 100 µL de sang est incubé avec 2 µl de PMA (15ng/mL) et 2 µl de Ionomycine (0,75µg/mL) pendant 30 min dans un incubateur à 37°c et 5% de CO2. La sécrétion des cytokines est bloquée par ajout de 1µl de bréfeldine A (1µg/mL). Le sang est incubé pendant 4h à 37°C dans une ambiance humide contenant 5% de CO2. Pour chaque prélèvement, un échantillon stimulé et un échantillon non stimulé est analysé. 2.1.2. Marquage pour analyse en cytométrie de flux Après les 4h d’incubation, 50 µl de sang stimulé est incubé avec 2µL d’un anticorps monoclonal anti-CD3 PerCP (0,5 µg/mL) pendant 15 min à température ambiante à l’abri de 43 la lumière. Les cellules sont ensuite fixées avec 100µL d’intraprep 1 (Beckman-Coulter) contenant du formaldéhyde pendant 15 min à température ambiante à l’abri de la lumière. Les cellules sont rincées avec 4 mL de PBS et centrifugées pendant 6min à 1300 tours/min. Le surnageant est aspiré. Les globules rouges sont ensuite lysés et les cellules perméabilisées avec 100µL d’intraprep 2 (Beckman-Coulter) contenant de la saponine pendant 5 min à température ambiante à l’abri de la lumière. Les cytokines sont marquées avec des anticorps monoclonaux anti-IL-2 PE (2µL, 100tests /2mL) et anti-TNF-α FITC (2µL, 0,5µg/mL) pendant 15 min à température ambiante à l’abri de la lumière. Les cellules sont ensuite lavées avec 4 mL de PBS et après une centrifugation de 6 min à 1300 tours/min, le surnageant est jeté, les cellules sont re-suspendues dans 250µL de formaldéhyde à 0,5%. Elles sont alors prêtes pour êtres analysés en cytométrie en flux. Tous les anticorps utilisés proviennent de chez Becton Dickinson. 2.2. Étude de l’activation des lymphocytes T et de la prolifération 2.2.1. Stimulation du sang total Le sang est prélevé dans des tubes héparinés de 6mL. Dans une plaque 24 puits, le sang est dilué au 1/10 dans du RPMI 1640 glutamax (200µL de sang dans 1800µL de RPMI) contenant des antibiotiques (Penicilline 100U/ml et Streptomycine 100µg/mL) et stimulé avec de la concanavaline A (7,5µg/mL, SIGMA)). La plaque est incubée 72h à 37°c dans une ambiance humide contenant 5% de CO2. Pour chaque prélèvement, un échantillon stimulé et un échantillon non stimulé sont analysés. 2.2.2. Étude des marqueurs d’activation Après 72h d’incubation, 400µL de mélange sang/RPMI est incubé 30min à température ambiante à l’abri de la lumière avec 100µL de solution de marquage contenant 100µL de PBS 3% SVF, 2µL d’anti-CD3 PerCP (0,5µg/mL), 2 µL d’anti-CD25 FITC (100 tests/2mL) et 2µL d’anti-CD71 PE (100 tests/2mL). Les globules rouges sont ensuite lysés dans 10mL de tampon de lyse contenant du NH4Cl (8,29g/L, SIGMA), Na2EDTA (37,2mg/L, SIGMA), KHCO3 (1g/L, SIGMA) et de l’eau distillée. Les échantillons sont centrifugés 8 min à 1900 44 tours/min. Le surnageant est aspiré et les culots sont lavés dans 4mL de PBS puis centrifugés 6min à 1900 tours/min. Le surnageant éliminé, les culots sont re-suspendus dans une solution de formaldéhyde 1%. Les cellules sont prêtes à être analysés en cytométrie de flux. Le pourcentage de cellules CD25+ et CD71+ sur les cellules CD3+ est déterminé. Tous les anticorps utilisés proviennent de chez Becton Dickinson. 2.2.3. Étude de la prolifération Après 72h d’incubation, 800µL de mélange sang/RPMI est ajouté à 10mL de tampon de lyse contenant du NH4Cl (8,29g/L, SIGMA), Na2EDTA (37,2mg/L, SIGMA), KHCO3 (1g/L, SIGMA) et à de l’eau distillée afin de lyser les globules rouges. Les échantillons sont centrifugés pendant 8min à 1900 tours/min à une température de 10°C. Le surnageant est aspiré puis les cellules sont lavées avec 3 mL de PBS et centrifugées à nouveau pendant 6 min à 1900 tours/min à 10°C. Le surnageant est aspiré et les culots sont re-suspendus dans 1 mL de formaldéhyde 1% pour fixer les cellules. Les tubes sont placés sur la glace pendant 5min. Puis les cellules sont rincées avec 2mL de PBS et centrifugées 6 min à 1900 tours/min à 10°C. Le surnageant est éliminé. Les cellules sont perméabilisées par 2mL de méthanol 100% froid et gardées sur la glace à l’abri de la lumière pendant 10 min. Elles sont lavées avec 4 mL de PBS et centrifugées pendant 6 min à 1900 tours/min à 10°C. Après aspiration du surnageant, les cellules sont marquées avec 125µL de solution de marquage contenant 107 µL de tampon de perméabilisation (PBS+1% de SVF+0,1% de saponine), 10 µL de ribonucléase A (10mg/mL, SIGMA), 5 µL d’iodure de propidium (1 mg/mL, Fluka) et 2,5 µL de PCNAFITC (100 tests/2ml, Becton Dickinson). Les cellules sont incubées dans un bain marie à 37°C pendant 30min dans l’obscurité. Après un dernier lavage avec 2 mL de PBS et une centrifugation de 6 min à 1900 tours/min, les culots sont re-suspendus dans 250 µL de PBS contenant 1% d’iodure de propidium. Les échantillons sont conservés à 4°C en attendant d’êtres analysés en cytométrie en flux. Les lymphocytes, qui ont tendance à s’amalgamer et qui pourraient êtres détectés comme de faux positifs, sont visualisés sur l’analyse d’un dotblot en FL3-A /FL3-W et sont exclus par une fenêtre d’acquisition. Les lymphocytes, détectés comme PCNA+/IP+, sont comptés en pourcentage de cellules en cours de prolifération. 45 3. Analyse des résultats et statistiques La fluorescence des cellules est analysée avec un FACSCalibur (Becton Dickinson) 4 couleurs ayant un laser argon-ion de 488nm. Les données sont ensuite analysées avec le logiciel CellQuest (Becton Dickinson) et sont exprimées en pourcentage du nombre total de cellules positives. Les moyennes et les écarts types ont été calculés avec Excel et les statistiques ont été déterminées avec le logiciel Statview. Les résultats sont considérés comme significativement différents lorsque p<0,05. 46 Résultats 47 1. Article n°1 : La stimulation par des agents mitogènes in vitro des lymphocytes T chez des patients en attente de transplantation hépatique pour hépatite virale C, augmente les marqueurs d’activation et la prolifération des lymphocytes T. Ces dernières années, la transplantation hépatique a augmenté la survie des patients atteints d’une pathologie hépatique (182). La perte du greffon est le plus souvent due à rejet chronique, à la récidive de la maladie initiale ou à une dysfonction chronique du greffon (183). L’incidence de rejet aigu est significativement plus importante chez des patients transplantés pour une hépatite C que chez des transplantés pour une autre pathologie du foie comme une cirrhose alcoolique (184). L’infection par une hépatite C a été montrée comme un facteur prédictif indépendant du risque de rejet aigu en transplantation hépatique (185). De plus la diminution de l’incidence de rejet aigu chez les patients atteints d’une cirrhose alcoolique est associée à une augmentation du risque d’infection bactérienne (184). Une infection par le virus de l’hépatite C induit une réponse spécifique des lymphocytes T. Mais il n’a pas été montré qu’elle pouvait entraîner une augmentation de la réponse des lymphocytes T après une stimulation par un mitogène. C’est pourquoi nous avons décidé d’étudier le statut immunitaire des patients en attente d’une greffe hépatique. Le but de ce travail a été tout d’abord d’étudier le statut immunitaire des patients en attente de greffe hépatique. Puis de déterminer si l’hépatopathie initiale avait une influence sur le statut immunitaire et pouvait expliquer les différences observées en termes de risque de rejet et d’infection. Les résultats de cette étude ont été publiés : Canivet C., et al. In vitro mitogen-stimulated Tcell from hepatitis C virus-positive liver transplantation candidates, increases T-cell activation markers and T-cell proliferation. Transplant Immunology 2008 ; 19 :112-119 48 Available online at www.sciencedirect.com Transplant Immunology 19 (2008) 112 – 119 www.elsevier.com/locate/trim In vitro mitogen-stimulated T-cell from hepatitis C virus-positive liver transplantation candidates, increases T-cell activation markers and T-cell proliferation Cindy Canivet a , Torsten Böhler a , Sylvain Galvani a , Jean-Marie Péron b , Fabrice Muscari c , Laurent Alric d , Karl Barange b , Robert Salvayre a , Anne Negre-Salvayre a , Dominique Durand e , Bertrand Suc c , Jacques Izopet f,g , Mogens Thomsen a , Lionel Rostaing e,g , Nassim Kamar a,e,⁎ a e INSERM U858/I2MR, Equipe 10, CHU Rangueil, Toulouse, France b Department of Hepatology, CHU Purpan, Toulouse, France c Department of Surgery and Liver Transplantation, CHU Rangueil, Toulouse, France d Department of Internal Medicine, CHU Purpan, Toulouse, France Department of Nephrology, Dialysis and Multi-Organ Transplantation, CHU Rangueil, Toulouse, France f Department of Virology, CHU Purpan, Toulouse, France g INSERM U563, IFR 30, CHU Purpan, Toulouse, France Received 25 January 2008; received in revised form 27 February 2008; accepted 5 March 2008 Abstract The incidence of acute rejection is significantly higher in hepatitis C virus (HCV) liver-transplant patients than in patients who have received a graft for other liver diseases, i.e., mainly alcoholic cirrhosis. The aim of this study was to assess T-cell function, i.e., intralymphocyte cytokine expression (IL-2 and TNF-α), T-cell activation [i.e., transferrin receptor (CD71) and interleukin (IL)-2 α-chain (CD25) expression], and T-cell proliferation using a flow-cytometry whole-blood assay in patients waiting for a liver transplantation (n = 49). Our data suggest that, in mitogenstimulated T-cells, (i) intra-lymphocyte cytokine expression is significantly higher in patients with liver disease than in healthy volunteers (n = 25); (ii) the expression of T-cell activation markers is decreased in patients with liver cirrhosis compared to healthy volunteers, and (iii) the expression of T-cell activation markers and T-cell proliferation are increased in patients with HCV infection (n = 15) compared to those without HCV infection (n = 34), particularly compared to patients with alcoholic liver disease (n = 19). Circulating CD19-positive cells count was also significantly higher in HCV-positive patients. In conclusion, in vitro, mitogen-stimulated T-cell seem to induce a higher immune response in the blood from patients waiting for a liver transplant for HCV-related liver disease than those without HCV infection, and particularly those with alcoholic liver disease. © 2008 Elsevier B.V. All rights reserved. Keywords: Hepatitis C virus; Alcoholic cirrhosis; Liver transplantation; T-cell function; T-cell proliferation; T-cell activation 1. Introduction During previous decades, orthotopic liver transplantation (OLT) has significantly improved the survival of patients with ⁎ Corresponding author. Department of Nephrology, Dialysis and Multi-organ Transplantation, CHU Rangueil, TSA 50032, 31059 Toulouse Cedex 9, France. Tel.: +33 5 61 32 26 84; fax: +33 5 61 32 28 64. E-mail address: [email protected] (N. Kamar). 0966-3274/$ - see front matter © 2008 Elsevier B.V. All rights reserved. doi:10.1016/j.trim.2008.03.001 end-stage liver disease with or without hepatocellular carcinoma. After OLT, patient- and graft-survival rates are 80 and 75%, respectively, at 1 year, 70 and 63% at 5 years, and 62 and 55% at 10 years [1]. Graft loss is mostly related to acute rejection, relapse of the initial liver disease, and chronic allograft dysfunction [2]. Modern immunosuppression significantly decreases the rate of acute rejection. However, the recurrence of hepatitis C virus (HCV) infection is universal after OLT, and occurs as early as the third postoperative day [3]; this C. Canivet et al. / Transplant Immunology 19 (2008) 112–119 is detrimental to both patient and graft survival in the long term [2,4]. In addition, the incidence of acute rejection is significantly higher in HCV-positive liver-transplant patients than in those who have received a graft for other liver diseases, i.e., mainly alcoholic cirrhosis [5,6]. By means of a multivariate analysis, McTaggard et al. identified HCV infection as an independent predictive factor for early acute rejection after OLT. No difference was observed between patients who did or did not receive α-interferon therapy. In contrast, the reduced incidence of acute rejection in patients with alcoholic liver disease is associated with an increased risk of bacterial infection [5]. HCV infection is well known to induce a specific T-cell response. In contrast, it is not well known whether patients infected by HCV have a higher mitogen-stimulated T-cells response than those who are not infected by HCV. If so, this point might explain, at least in part, the higher rate of acute rejection observed in HCV-positive liver-transplant patients as compared to HCVnegative liver-transplant patients. Therefore, we decided to address this specific issue in patients waiting for a liver transplantation. Hence, the primary objective of this study was to assess T-cell function, i.e., intralymphocyte cytokine expression, T-cell activation [i.e., transferin receptor (CD71) and interleukin (IL)-2 α-chain (CD25) expression], and T-cell proliferation using a flow-cytometry whole-blood assay in patients waiting for a liver transplant. The secondary endpoint was to compare T-cell function in patients with and without HCV infection. 1.1. Patients and methods Between February 2006 and January 2007, all patients who were referred to our institution for OLT and who were listed on our waiting list were considered for this study (n = 57). Eight patients were excluded from the study: four of these were receiving immunosuppressive therapy (three for autoimmune hepatitis and one was waiting for a second liver transplantation), three patients were infected by human immunodeficiency virus (HIV) and were receiving anti-HIV therapy, and the eighth patient was receiving anti-tumoral chemotherapy. Hence, 49 patients were included in the study, after having given their informed consent (group I). There were 40 men and 9 women, ranging in age from 30 to 77 years. Fifteen patients had HCV-related cirrhosis, 19 had alcohol related-cirrhosis, and 15 patients had various liver diseases [Budd Chiari disease (n = 1), hepatitis B virus (HBV)-related cirrhosis with negative HBV DNAemia (n = 4), hepatitis D virus (n = 1), hepatopulmonary syndrome (n = 2), familial amyloid polyneuropathy (n = 2), primary hyperoxaluria (n = 1), polycystic kidney disease (n = 2), epithelioid hemangioendothelioma (n = 1), and neuroendocrine cancer (n = 1)]. None of these patients had consumed alcohol for at least 6 months. Carbohydratedeficient transferrin was assessed every 2 weeks in patients with alcohol-induced liver disease. All HCV-infected patients were viremic, despite previous antiHCV therapy, which consisted of pegylated α-interferon and ribavirin. However, at the beginning of this study, none of the patients had received anti-HCV therapy for at least 6 months. Fourteen out of the 49 patients (28.6%) presented with hepatocellular carcinoma upon cirrhosis: seven in the HCV group, seven in the alcohol-related cirrhosis group (ns). Results obtained in this population were compared with those observed in a control group of 25 healthy volunteers (group II). The control group consisted of seven men and eighteen women, ranging in age from 25 to 45 years (30 ± 7 years). 1.2. Study design We used a validated assay [7] to assess the pharmacodynamic effect of immunosuppressive drugs in a clinical setting. Blood samples were collected at 8 a.m.: all patients had fasted 113 overnight. T-cell function, including intralymphocyte cytokine expression (IL2, TNF-a), T-cell activation markers (CD25 and CD71), and T-cell proliferation, were measured on two separate occasions in each patient. For each patient, biomarkers were assessed twice in order to reduce any bias that might be related to an ongoing infection even though none of the patients had a clinical infection when tested and C-reactive protein levels were negative (data not shown). The time between these two measurements was 1 month. For each patient, we assessed liver-enzyme levels [alanine (ALT) and aspartate (AST)-aminotransferase, γ-glutamyl transpeptidase (γ-GT), alkaline phosphatase (AP), and total bilirubin levels], hematological parameters (hemoglobin level, white blood-cell and platelet counts), and serum-albumin level. Renal parameters were assessed by serum creatinine level and creatinine clearance calculated according to the Cockcroft and Gault formula. We also assessed total lymphocyte count and lymphocyte subset counts, i.e., cells positive for CD3, CD2, CD8, CD4, CD19 or CD56, and determined the CD4/CD8 ratio. In addition we determined a value for the Child–Turcotte–Pugh class through clinical assessment and laboratory values on the day that T-cell function was measured. 1.3. Flow cytometry whole-blood assay T-cell function was assessed by calculating the percentage of proliferative T-cells and the percentage of T-cells expressing intracytoplasmic IL-2, and tumor necrosis factor (TNF)-α, as well as transferin receptor (CD71) and IL-2 receptor α-chain (CD25). A validated flow-cytometry whole-blood assay was performed as previously described [7]. Briefly, for the measurement of intracytoplasmic cytokine expression, 96 μl of undiluted whole blood was stimulated by phorbol myristate acetate (PMA) (15 ng/mL) and ionomycin (0.75 μg/mL) for 30 min. Cytokine secretion was blocked by adding brefeldin (1 μg/mL). Samples were incubated at 37 °C for 4 h. To assess the percentage of IL-2 and TNF-α-producing T-lymphocytes produced by T-lymphocytes, 50 μL of each blood sample was mixed in 5-mL polystyrene round-bottomed tubes (BD-Falcon) with 2 μL of PerCPlabeled antihuman CD3 antibody (final concentration was 0.5 μg/mL, Becton Dickinson, Cat. no. 345766). After 15 min in the dark and at room temperature the peripheral blood mononuclear cells (PBMC) were fixed by adding 100 μL of Intraprep1 solution (containing 5.5% formaldehyde) followed by a further 15-min period of darkness at RT. Then, 4 mL of PBS was added and the samples were centrifuged at 210 ×g for 6 min at RT. The supernatant was aspirated and the pellet resolved in 100 μL Intraprep-2 solution (containing saponin), to make lymphocytes permeable and to perform red cell lysis. After 5 min in the dark at room temperature, 2 μL of PE-labeled antihuman IL-2 antibody (100 tests/2 mL, Becton Dickinson, Cat. no. 559334) and 2 μL of FITC-labeled antihuman TNF-α antibody (0.5 mg/mL, Becton Dickinson, Cat. no.554512) were added, followed by another 15 min in the dark at room temperature. The samples were washed with 4 mL PBS and were then centrifuged for 6 min at 210 ×g at RT. The pellets were dissolved in 500 μL formaldehyde (0.5%) and stored at 4 °C in the dark until measured by a three-color 114 C. Canivet et al. / Transplant Immunology 19 (2008) 112–119 5 μL PI (1 mg/mL) + 2.5 μL PCNA-FITC (100 tests/2 mL) for 124.5 μL of staining mixture. The cells were then incubated in a water bath at 37 °C for 30 min in the dark. After a final washing with 2 mL of PBS, and centrifugation and aspiration of the supernatant, the pellet was dissolved in 500 μL PBS containing PI 1% v/v. The samples were stored at 4 °C in the dark until flow cytometry. Any lymphocytes that stuck together, which could be detected as false positive-proliferating cells, were visualized in a dot blot assay by FL3-A against FL3-W, and were then excluded by gating. Lymphocytes, detected as PCNA+ and PIhigh were counted as percentages of proliferating cells. For each blood sample, one stimulated and one unstimulated sample were analyzed. In addition, each time the assay was performed, one stimulated and one unstimulated sample from a healthy volunteer served as an external control. Three thousand CD3 positive cells of each sample were analyzed. Fig. 1. Biomarkers expression measured two times at one-month intervals in patients waiting for a liver transplantation. There is no significant difference between the two measures. Abbreviation: ns, not significant. FACS Calibur flow cytometer (Becton Dickinson). Three thousand CD3 positive cells of each sample were analyzed. For T-cell activation and T-cell proliferation, diluted whole blood (1:10; 200 μL of whole blood) was stimulated with concavalin A (Sigma) for 3 days at 37 °C. For T-cell activation markers, after incubation, 400 μL of the blood-RPMI-solution was harvested and mixed with 100 μL of staining mixture [i.e. 100 μL PBS, 3% FCS, 2 μL CD3-PerCP (12.5 μg/mL, (Becton Dickinson, Cat. no. 345766), 2 μL CD25-FITC (100 tests/2 mL, Becton Dickinson, Cat. no. 555431), 2 μL CD71-PE/sample (100 tests/2 mL, Becton Dickinson, Cat. no. 554512)] in a 15-mL Falcon tube and incubated for 30 min in the dark at RT. Erythrocytes were eliminated by addition of 10 mL fresh prepared lysis buffer (5.76 g/L NH4Cl, 25.8 mg/L Na2EDTA, 0.69 g/L KHCO3) and the samples were centrifuged at 477 ×g for 8 min. The pellets were washed with 4 mL PBS and, after a further centrifugation at 477 ×g for 6 min, the pellets were resuspended in 500 μL formalin (1% in PBS) to fix the cells. Samples were immediately measured by flow cytometry and the percentage of CD25+ and CD71+ on CD3+ cells was determined. For T-cell proliferation, after 72 h of incubation, 800 μL of blood-RPMI-solution was harvested in 15-mL Falcon tubes. After lysis of erythrocytes, by adding 10 mL of lysing buffer (prepared as described above), the samples were centrifuged at 477 ×g for 8 min and the supernatant was aspirated. Cells were washed with 3 mL PBS and centrifuged again for 6 min at 477 ×g. The cells were then fixed with 1 mL ice-cold formalin (1% in PBS) and kept for 5 min in the dark on ice, and then washed with 2 mL PBS. Following a centrifugation step (477 ×g for 6 min and aspiration of the supernatant), the pellet was resuspended. Then, 2 mL of ice-cold MeOH was added and the suspension was kept for 10 min on ice in the dark. The cells were re-washed with 4 mL PBS and centrifuged at 477 ×g for 6 min. After aspiration of the supernatant, the cells were stained by adding 125 μL of staining mixture: i.e. 107 μL Perm buffer [PBS-based solution of FCS (1% v/v) and saponine (0.1% w/v) + 10 μL RNase A (10 mg/mL) + 1.4. Statistical analyses The data are expressed as the mean ± standard deviation (SD), or median (ranges) when required. Biomarker expression was determined using CellQuest software (Becton Dickinson, Heidelberg, Germany) and was expressed as a percentage of the positive total cell count. For biomarkers, the mean value of two measurements was used to compare the different groups. Quantitative variables between different groups were compared by the non-parametric Kruskal–Wallis test. If a significant statistical difference was observed, each two groups were compared using the Mann–Whitney test. Repeated measurements of biomarkers were compared with the Wilcoxon test. A p-value b 0.05 was considered to be statistically significant. 2. Results 2.1. Comparison of biomarkers at one-month intervals In patients waiting for OLT, we compared expression of biomarkers at one-month intervals (Fig. 1). There were no significant changes in Fig. 2. Comparison of biomarkers expression in patients waiting for a liver transplantation (filled-in bars) and healthy volunteers (open bars). Abbreviation: OLT, orthotopic liver transplantation; ns, not significant. C. Canivet et al. / Transplant Immunology 19 (2008) 112–119 115 Table 1 Patients' characteristics Age (years) Gender (M/F) Serum Bilirubin level (mmol/L) Serum albumin level (g/L) Prothrombin index time (%) Child–Pugh score (A/B/C) Serum aspartate aminotransferase level (IU/L) Serum alanine aminotransferase level (IU/L Serum γ-glutamyl transpeptidase level (IU/L) Serum alkaline Phosphatase level (IU/L) Serum creatinine level (μmol/L) Hemoglobin level (gdL) White blood-cell count (/mm3) Lymphocyte count (/mm3) Polymorphonuclear leukocytes (/mm3) Platelet counts (/mm3) HCV-induced liver-disease (n = 15) Alcohol-induced liver-disease (n = 19) Non-HCV, non-alcohol-induced liver-disease (n = 15) P-value 50 ± 9 12/3 30 ± 17 35 ± 5 66 ± 11 5/1/4 93 ± 40 57 ± 8 16/3 49 ± 37 33 ± 6 60 ± 11 5/7/4 69 ± 28 50 ± 11 12/3 56 ± 45 37 ± 7 66 ± 11 7/3/1 58 ± 31 ns ns ns ns ns ns ns 83 ± 33 48 ± 17 43 ± 22 0.004 154 ± 123 183 ± 120 182 ± 137 ns 287 ± 94 398 ± 81 487 ± 198 0. 001 74 ± 13 13.5 ± 1 5543 ± 2,164 1478 ± 483 3446 ± 1,861 97 ± 35 13 ± 1.3 5780 ± 994 1265 ± 344 3629 ± 825 126 ± 64 13 ± 2 6737 ± 2,310 1098 ± 496 4226 ± 1,713 ns ns ns ns ns 111,933 ± 50,444 115,579 ± 47,108 140,200 ± 67,413 ns expression of biomarkers at the two time points [32.9 ± 14 vs. 34.8 ± 14 for IL-2 expression (p = ns), 37.5 ± 18 vs. 41 ± 16 for TNF-α expression (p = ns), 47.5 ± 18 vs. 50 ± 16 for CD25 expression (p = ns); 33.8 ± 17 vs. 34 ± 13 for CD71 expression (p = ns), and 18 ± 8 vs. 17 ± 7 for T-cell proliferation (p = ns)]. 2.2. Comparison of biomarkers in patients with or without hepatocellular carcinoma Fourteen of the 49 patients presented with hepatocellular carcinoma upon cirrhosis. With respect to these fourteen patients, there were no significant differences in biomarkers expression. Those with hepatocellular carcinoma vs. those without had, respectively, 33.5 ± 11.3 vs. 34.5 ± 11.3 IL-2 expression (p = ns), 39.85 ± 15.2 vs. 38 ± 16.8 TNF-α expression (p = ns), 42 ± 18 vs. 50 ± 15.9 for CD25 expression (p = ns); 29 ± 14 vs. 36 ± 15 for CD71 expression (p = ns), and 15.6 ± 6.7 vs. 19 ± 7.4 for T-cell proliferation (p = ns). 2.3. Biomarkers expression in patients waiting for a liver transplant (n = 49) and in healthy volunteers (n = 25) (Fig. 2) Intra-lymphocyte IL-2 and TNF-α expressions were significantly different in patients waiting for a liver transplant (group I) compared to healthy volunteers (group II), i.e., 34.2 ± 11.9 vs. 18.8 ± 8.7 for IL-2 expression (p b 0.0001) and 38.6 ± 16 vs. 21 ± 7.3 for TNF-α expression (p b 0.0001), respectively. In contrast, expression of T-cell-marker activation was lower in group I than in group II at 48.2 ± 16.8 vs. 56.3 ± 15 for CD25 expression (p = 0.045) and 34.5 ± 15.4 vs. 41.1 ± 16 for Table 2 Biomarkers expression according to the etiology of the liver disease IL-2 expression (%)* TNF-α expression (%)** CD25 expression (%) # CD71 expression (%) ## T-cell proliferation (%) ¤ HCV-induced liver-disease (n = 15) Alcohol-induced liver-disease (n = 19) Non-HCV, non-alcohol-induced liver-disease (n = 15) Healthy-volunteers (n = 25) 36.6 ± 13 43.3 ± 17 55.6 ± 12.4 43.4 ± 11.8 21.9 ± 7.5 36.7 ± 9.5 40.3 ± 15.6 42.6 ± 16 27.6 ± 13.5 15.7 ± 5.4 28.6 ± 11.6 31.2 ± 14.6 47.9 ± 19.4 34.4 ± 16.9 17.2 ± 8.2 18.8 ± 8.7 21 ± 7.3 56.3 ± 15 41.1 ± 16 17.1 ± 8.9 *IL-2 expression was significantly lower in healthy volunteers than in patients with HCV-induced liver disease (P b 0.0001), those with alcohol-induced liver-disease (P b 0.0001) and those with non-HCV, non-alcohol-induced liver-disease (P = 0.007). No difference was observed between the 3 groups of patients awaiting for a liver transplantation. **TNF-α expression was significantly lower in healthy volunteers than in patients with HCV-induced liver disease (P b 0.0001), those with alcohol-induced liverdisease (P b 0.0001) and those with non-HCV, non-alcohol-induced liver- disease (P = 0.05). No difference was observed between the 3 groups of patients awaiting for a liver transplantation. #CD25 expression was significantly higher in patients with HCV-induced liver disease than in those with alcohol-induced liver-disease (P = 0.02). CD25 expression is also significantly higher in healthy volunteers than in patients with alcohol-induced liver-disease (P = 0.01). ##CD71 expression was significantly higher in patients with HCV-induced liver disease than in those with alcohol-induced liver-disease (P = 0.003), and those with those with non-HCV, non-alcohol-induced liver- disease (P = 0.04). CD71 expression is also significantly higher in healthy volunteers than in patients with alcoholinduced liver-disease (P = 0.008). ¤T-cell proliferation expression is significantly higher in patients with HCV-induced liver disease than those with alcohol-induced liver-disease (P = 0.0003), those with non-HCV, non-alcohol-induced liver-disease (P = 0.09), and healthy volunteers (P = 0.009). Abbreviations: HCV, hepatitis C virus; IL, interleukin; TNF, tumor necrosis factor. 116 C. Canivet et al. / Transplant Immunology 19 (2008) 112–119 CD71 expression (p = 0.08), respectively. However, T-cell proliferation was similar in both groups: 18.06 ± 7.3 in group I vs. 17.1 ± 8.9 in group II (ns). (Fig. 2). expression of CD25 or CD71 between patients infected by HCV and healthy volunteers (Fig. 4B). 2.8. T-cell proliferation 2.4. Biomarkers expression according to the etiology of end-stage liver disease We compared biomarkers expression in three subgroups of patients: those with HCV-related liver cirrhosis (n = 15), those with alcoholinduced liver cirrhosis (n = 19), and those who presented with other causes of liver disease, i.e., non-HCV, non-alcohol-related liver disease (n = 15). The patient characteristics and biomarker expression are presented in Tables 1 and 2. Intra-lymphocyte IL-2 and TNF-α expressions were similar in all three patient subgroups, but were significantly higher than those measured in the healthy volunteer group. With respect to T-cell activation markers, CD25 and CD71 expressions were significantly higher in HCVpositive patients compared to expressions in patients with alcohol-related liver disease and in those with non-HCV, non-alcohol-related liver disease. In contrast, there were no differences between HCV-positive patients and healthy volunteers, nor between patients with alcoholic liver disease and those with non-HCV, non-alcoholic liver disease. Finally, expression of T-cell activation markers was significantly higher in healthy volunteers than in the alcohol-induced liver-disease group. T-cell proliferation was significantly higher in the HCV group compared to that in the alcohol-induced liver-disease group. There was also a trend toward a higher proliferation in the HCV group than in the non-HCV, non-alcohol-induced liver-disease group (p = 0.09). In contrast, there were no differences between the HCV group and the healthy volunteers, nor between patients with alcoholic liver disease and those with nonHCV, non-alcoholic liver disease. T-cell proliferation was significantly higher in HCV patients (21.9 ± 7.5%) compared to that of patients without HCV-related cirrhosis (16.35 ± 6.67%, p = 0.006) or to the healthy volunteers (17.1 ± 8.9%, p = 0.009). In contrast, there was no significant difference between healthy volunteers and patients without HCV-related cirrhosis in this respect (Fig. 4C). 2.5. Comparison of biomarkers expression between patients with or without HCV-related end-stage liver disease and healthy volunteers Because biomarkers expression was quite similar in patients with alcohol-related liver disease and those with non-HCV, non-alcoholinduced liver disease, we pooled the results obtained from these two groups (n = 34), and compared them to those obtained from HCV patients (n = 15) and healthy volunteers (n = 25) (Fig. 3). 2.6. Intra-lymphocyte cytokine expression With respect to intra-lymphocyte IL-2 and TNF-α expression, no differences were observed between patients with HCV infection (36.6 ± 13% for IL-2 and 43.3 ± 17% for TNF-α) and those without HCV infection [33.1 ± 11% for IL-2 (ns), and 36.3 ± 15% for TNF-α (ns)]. In contrast, in both groups, intra-lymphocyte IL-2 and TNF-α expressions were significantly higher than in healthy volunteers [18.8 ± 8.7% for IL-2 (p b 0.0001 when compared to HCV patients, and p b 0.0001 when compared to patients without HCV infection); and 21 ± 7.3 for TNF-α (p b 0.0001 when compared to HCV patients, and p = 0.0003 when compared to patients without HCV infection)] (Fig. 4A). 2.7. T-cell activation markers Expression of T-cell activation markers was significantly lower in patients without HCV-induced liver disease (44.9 ± 14.1% for CD25 and 30.6 ± 15.2% for CD71) than in those infected with HCV [55.6 ± 12.6% for CD25 (p = 0.03), 43.4 ± 11.8% for CD71 (p = 0.004)], or in healthy volunteers [56.3 ± 15% for CD25 (p = 0.01), and 41.1 ± 16% for CD71 (p = 0.01)]. In contrast, there was no significant difference in Fig. 3. FACS plots from patients with (A) or without (B) hepatitis C virus. C. Canivet et al. / Transplant Immunology 19 (2008) 112–119 117 Fig. 4. Intralymphocyte cytokine expression (A), T-cell activation marker expression (B), T-cell proliferation (C), and lymphocyte subset (D) counts in patients waiting for a liver transplantation with (grey bars) and without (black bars) hepatitis C virus infection and in healthy volunteers (white bars). 2.9. Lymphocyte subsets Total lymphocytes, CD2 positive-cells, CD3 positive T-cells, CD4 positive T-cells, CD8 positive T-cells, and NK-cell counts, as well as the CD4/CD8 ratio, did not differ significantly between patients with or without HCV-related cirrhosis. In contrast, CD19-positive cell counts were significantly higher in HCV patients compared to those without HCV infection (256.3 ± 155/mm3 vs. 114 ± 79/mm3; p = 0.0018; Fig. 4D). 2.10. Correlation between expression of T-cell biomarkers and biological parameters No correlation was observed between any of the biomarkers and liver-enzyme levels, i.e., alanine aminotransferase, aspartate aminotransferase, γ-glutamyl transpeptidase, alkaline phosphatase, and bilirubin level (data not shown). Similar data were obtained in the HCV population. In addition, no correlation was observed between biomarker expression and HCV viral load (data not shown). 3. Discussion After liver transplantation, long-term patient and graft survival rates are significantly lower in HCV-positive patients than in HCV-negative patients [4]. This increased rate of graft loss is related to the universal relapse of HCV infection on the liver graft [3,8,9], and to the higher risk of acute rejection in this population [6]. McTaggard et al. reported the risks of acute rejection within the first 6 months following liver transplantation as 49% for HCV-related cirrhosis, 49% for primary biliary cirrhosis/primary sclerosing cholangitis/autoimmune hepatitis, 34% for cryptogenic cirrhosis, 27% for alcoholic-related cirrhosis, and 19% for HBV-related cirrhosis [6]. However, few studies have assessed T-cell function in these different groups. Therefore, we have undertaken the present study to assess T-cell function, T-cell activation, and T-cell proliferation in patients waiting for a liver transplant. Our data suggest that, in mitogen-stimulated T-cells, (i) intra-lymphocyte cytokine expression is significantly higher in patients with liver disease compared to healthy volunteers; (ii) the expression of T-cell activation markers is decreased in patients with liver cirrhosis compared to healthy volunteers, and (iii) the expression of T-cell activation markers and T-cell proliferation are increased in patients with HCV infection compared to those without HCV infection. Liver injury occurs in the context of the immune response [10]. Lymphocytes in the liver are scattered throughout the parenchyma and portal tracts, and include conventional T-cells (CD4-positive, CD8-positive) and unconventional T-cells, e.g. γδ T cells [10]. Plasma concentrations of proinflammatory cytokines are often significantly raised in cirrhotic patients [11,12]. In the present study we found that, in stimulated T-cells, 118 C. Canivet et al. / Transplant Immunology 19 (2008) 112–119 intra-lymphocyte IL-2 and TNF-α expressions are significantly higher in patients with liver cirrhosis than in healthy volunteers. Nevertheless, we did not find a significant difference in intralymphocyte expression according to the etiology of liver disease. The production of TNF-α, first by macrophages and thereafter by T-lymphocytes, is one of the earliest events in many types of liver injury. Activation of TNF-α receptors leads to induction of a death signal. Since hepatocytes can minimize these death signals and survive, it has been suggested that liver injury first requires an increased exposure to TNF-α, and second, an inability of hepatocytes to protect themselves from TNF-αinduced cell death [13,14]. HCV core protein increases the apoptosis induced by TNF-α and, consequently, hepatocytes become more vulnerable to the higher levels of TNF-α found in chronic HCV patients [15,16]. Furthermore, intrahepatic interferon-γ and IL-2 messenger RNA levels are correlated with liver fibrosis and portal-tract inflammation, suggesting that progressive liver injury in chronic hepatitis C infection is associated with a T-helper cell type 1 (Th1) profile [17]. In liver-transplant patients, different patterns of HCV-related liver allograft injury are observed. Intrahepatic cytokine expression analysis has revealed that liver-transplant patients with recurrent HCV infection, and patients with HCV infection who have not undergone transplantation, have similar Th1 intrahepatic cytokine profiles [18]. In contrast, HCV-positive liver-transplant patients with cholestatic hepatitis show a Th2 type immune response [18]. It has also been shown previously that in animals and patients with alcoholic or non-alcoholic liver diseases ranging from steatosis to cirrhosis, TNF-α is involved in the progression from steatohepatitis to cirrhosis [13]. Indeed, TNF-α promotes activation of stellate cells, matrix-gene expression, and matrix remodelling [2,14,16,19,20]. Laso et al. previously found higher intra-lymphocyte IL-2 and IFN-γ expression in patients with alcoholic liver cirrhosis with active alcohol intake compared to a control group [21]. In contrast, after an alcohol withdrawal period of at least 1 year, no significant difference in intralymphocyte cytokine expression was observed between patients with alcoholic liver cirrhosis and the control group [21]. Eggers et al. investigated the preoperative stress-like response to a corticotrophin-releasing hormone challenge in patients awaiting a liver transplantation [22]. Despite a median alcohol abstinence of 3.5 years, patients with alcohol-related liver disease showed a stronger anti-inflammatory immune status and response than patients with virus-induced cirrhosis [22]. In the latter study, the immune response observed in cirrhotic patients was not compared to a control group. In the present study, patients awaiting a liver transplantation for alcoholic liver disease had only abstained from alcohol for at least 6 months. This may explain the differences observed between our study and that of Laso et al. Another finding in our study is the lower expression of T-cell activation markers in patients with alcoholic liver disease when compared to the control group. The comparison of expression of T-cell activation markers in different groups of patients waiting for a liver transplant shows that CD25 and CD71 expression, after T-cell stimulation, are significantly lower in patients without HCV infection compared to patients with HCV infection and the control group. Hence, we can conclude that liver disease decreases T-cell activation, except in HCV-positive patients in whom HCV stimulates the immune response. Furthermore, Tcell proliferation after mitogen stimulation is significantly higher in HCV-positive patients compared to those without -HCV and to the healthy volunteers, suggesting once again that HCV stimulates the immune response. Indeed, E2, an HCV envelope protein, interacts with CD81, a putative cellular receptor of HCV [23]. Tetraspanin/CD81 is a widely expressed cell-surface protein. On T cells, CD81 is associated with CD4 and CD8, and provides a co-stimulatory signal with CD3 [24], resulting in a strongly enhanced T-cell proliferation [25,26]. This might explain the increased risk of acute rejection in HCVpositive liver-transplant patients [6]. On B cells, CD81 is part of a complex with CD19, CD20, and Leu 13 [24]. The interaction of HCV with this complex could reduce the threshold for B cell activation and, subsequently, increase auto-antibody production, such as rheumatoid factors. This can explain the higher number of circulating CD19-positive cells that we observed in HCV-positive patients when compared to non-HCV patients. Conversely, prolonged alcohol consumption reduces T-cell proliferative responses [27,28] and impairs delayed-type hypersensitivity reactions [29], as well as reduces the expression of the co-stimulatory molecules CD80 and CD86 [30]. Mikszta et al. have shown that deficiencies in immune responsiveness in alcohol-consuming C57BL/6 mice may be related to impaired antigen presentation [20]. More recently, Lau et al. have shown that alcohol impairs cytokine-driven differentiation and function of myeloid and plasmacytoid dendritic cells in vitro [31]. The authors suggest that this might be a potential mechanism by which alcohol consumption is associated with immunosuppression. However, it is unknown if this impairment persists after alcohol withdrawal. These findings may explain the lower risk of acute rejection and the higher risk of infections in liver-transplant patients with alcoholic liver disease [5]. The main limitation of our study is the absence of biomarkers measurements after liver transplantation. Indeed, the higher mitogen-stimulated response observed in vitro before transplantation, may be modified in vivo by immunosuppressive therapy. In vitro data may not reflect in vivo findings. A prospective measurements of T-cell activation and T-cell proliferation markers after liver transplantation are required in order to correlate biomarker expression and clinical events. In addition, the results should be considered with caution because of the lack of matching for age and gender between the control group and the study group. In conclusion, patients waiting for a liver transplant for HCV-related liver disease seem to have a higher immune response, i.e., T-cell activation and T-cell proliferation, than those without HCV infection, and in particular those with alcoholic liver disease. Acknowledgements T.B. is a recipient of a grant from Novartis, C.C. from Roche, and S.G. from the Francophone Society of Transplantation. C. Canivet et al. / Transplant Immunology 19 (2008) 112–119 References [1] Adam R, McMaster P, O'Grady JG, Castaing D, Klempnauer JL, Jamieson N, et al. Evolution of liver transplantation in Europe: report of the European Liver Transplant Registry. Liver Transplant Dec 2003;9(12):1231–43. [2] Neumann UP, Berg T, Bahra M, Puhl G, Guckelberger O, Langrehr JM, et al. Long-term outcome of liver transplants for chronic hepatitis C: a 10-year follow-up. Transplantation Jan 27 2004;77(2):226–31. [3] Fukumoto T, Berg T, Ku Y, Bechstein WO, Knoop M, Lemmens HP, et al. 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Dans cette étude, nous avons montré qu’avec des lymphocytes T stimulés avec un mitogène, (1) l’expression des cytokines intra-lymphocytaires IL-2 et TNF-α est significativement plus élevée chez des patients atteints d’une hépatopathie que chez des volontaires sains, (2) l’expression des marqueurs d’activation des lymphocytes T est plus faible chez des patients ayant une hépatopathie en comparaison avec des volontaires sains, (3) l’expression des marqueurs d’activation et la prolifération des lymphocytes T sont plus élevées chez des patients atteins d’une infection à l’hépatite C que ceux qui n’en ont pas. L’expression élevée des cytokines sécrétées par les lymphocytes T chez des patients atteins d’une hépatopathie a déjà été observée. En effet, la sécrétion du TNF-α est l’un des premiers évènements qui se produit lors d’une lésion hépatique (186). De plus, chez des patients ayant une cirrhose alcoolique, le TNF-α est impliqué dans la progression de la stéatose hépatique vers la cirrhose (187). Il avait déjà été montré que l’expression de l’IL-2 et de l’IFN-γ était plus importante chez des patients ayant une cirrhose alcoolique qu’un groupe contrôle (188). Nous avons observé qu’une hépatopathie diminue l’expression des marqueurs d’activation des lymphocytes T, sauf chez les patients atteints du virus de l’hépatite C qui eux présentent une augmentation de l’expression du CD25 et du CD71. De plus la prolifération des lymphocytes T est plus élevée chez les patients atteints d’une hépatite C en comparaison avec les volontaires sains et les patients atteints d’autres hépatopathies. Ces résultats suggèrent que le virus de l’hépatite C stimule le système immunitaire. Une des protéines d’enveloppe E2 du virus de l’hépatite C interagit avec CD81 (189), qui est associé au CD4 et CD8 sur les lymphocytes T. Cette association assure un signal de co-stimulation avec CD3 (190) et entraîne une forte prolifération des lymphocytes T (191). Sur les lymphocytes B, CD81 est une partie d’un complexe avec le CD19, CD20 et Leu 13 (190). L’interaction du virus de l’hépatite C avec ce complexe peut expliquer le grand nombre de cellules CD19+ circulantes chez les patients atteints du virus de l’hépatite C en comparaison des patients qui ne l’ont pas. En conclusion, les patients en attente de greffe hépatique, pour une hépatopathie liée à une hépatite C, ont une réponse immunitaire plus élevée que ceux n’ayant pas l’hépatite C. Ceci pourrait expliquer la plus forte incidence de rejet aigu observée en transplantation hépatique chez les patients atteints d’une hépatite C. Toutefois, des études en posttransplantation hépatique sont nécessaires. 49 2. Article n°2 : La fonction des lymphocytes T est corrélée avec l’âge chez des volontaires sains, des patients hémodialysés et des patients transplantés rénaux. Malgré les progrès pour prévenir le rejet aigu, les effets toxiques des immunosuppresseurs entraînent une hospitalisation chez 80% des patients (192). Aussi, l’étude pharmacodynamique des marqueurs biologiques de la fonction lymphocytaire peut jouer un rôle dans le suivi thérapeutique pour affiner et individualiser la posologie des immunosuppresseurs. Afin de déterminer seulement l’effet pharmacodynamique des immunosuppresseurs, il est important de connaître les co-facteurs qui peuvent moduler l’expression des différents marqueurs biologiques de la fonction des lymphocytes T. Des études antérieures ont montré que l’âge du donneur d’organe et du receveur a une influence sur la survie du greffon (193). En effet, la transplantation d’un organe venant d’une personne âgée a une durée de vie plus réduite (194). De plus, les hormones sexuelles semblent avoir un impact sur le système immunitaire. Les femmes sont plus résistantes à certaines infections et souffrent d’une plus forte incidence de maladies auto-immunes (195). Le but de cette étude était de déterminer si la prolifération lymphocytaire, l’activation et la sécrétion des cytokines par les lymphocytes T sont modifiées par l’âge ou le sexe dans différentes populations, c’est-à-dire, chez des patients hémodialysés, des patients transplantés rénaux et des volontaires sains. Les résultats de cette étude sont acceptés pour publication : Böhler T., Canivet C., et al. Tlymphocyte functions correlate with age in healthy volunteers, dialysis patients and kidneytransplant patients, Cytokine 2009. 50 ARTICLE IN PRESS Cytokine xxx (2009) xxx–xxx Contents lists available at ScienceDirect Cytokine journal homepage: www.elsevier.com/locate/issn/10434666 Cytokines correlate with age in healthy volunteers, dialysis patients and kidney-transplant patients Torsten Böhler a,c,*, Cindy Canivet a, Phuong Ngan Le Nguyen a, Sylvain Galvani a, Mogens Thomsen a, Dominique Durand b, Robert Salvayre a, Anne Negre-Salvayre a, Lionel Rostaing b, Nassim Kamar a,b a INSERM U. 858 EQ 10, Institut Louis Bugnard, 1 Ave J Poulhès, CHU Rangueil, 3100 Toulouse, France Department of Nephrology, Dialysis and Multi-Organ Transplantation, CHU Rangueil, Toulouse, France c Gambro Dialysatoren GmbH, Hechingen, Germany b a r t i c l e i n f o Article history: Received 25 February 2008 Received in revised form 5 October 2008 Accepted 29 November 2008 Available online xxxx Keywords: Therapeutic drug monitoring Biomarker Age Transplantation Dialysis a b s t r a c t T-cell functions are currently used as biomarkers for the pharmacodynamic monitoring of immunosuppressive drugs or as disease biomarkers of inflammation/sepsis and organ rejection. In order to evaluate co-factors potentially influencing the expression of the immunological biomarkers, we explored T-cell proliferation, T-cell activation (CD25 and CD71 expressions) and intra-lymphocyte cytokine production (interleukin (IL)-2 and tumor necrosis factor (TNF)-a) in healthy volunteers, dialysis patients and stable kidney-transplant patients treated with standard immunosuppressive therapy, i.e. tacrolimus, mycophenolic acid with or without steroids. Age was positively correlated with TNF-a expression in all three patient populations, and with IL-2 expression in healthy volunteers and kidney-transplant patients. Further age was correlated with inhibition of lymphocyte proliferation in healthy volunteers and with the T-cell activation marker CD25 in kidney-transplant patients. In healthy volunteers lymphocyte proliferation was higher in woman as compared to men. Other biomarkers of T-cell function were independent of the gender. In the kidney-transplant patient group a significantly lower expression of all biomarkers of T-cell functions compared to healthy volunteers and dialysis patients. In dialysis patients we found significant increased IL-2 expression compared to healthy volunteers, while the other T-cell functions were not significantly different. Further time on dialysis had no effect on the level of biomarker expression. In conclusion we found decreased T-cell functions in kidney-transplant patients compared to healthy volunteers and dialysis patients, increased IL-2 expression in dialysis patients compared to healthy volunteers and in all three populations we found a correlation of age and intra-T-lymphocyte TNF-a expression. Ó 2008 Elsevier Ltd. All rights reserved. 1. Introduction Despite the improvement to prevent acute allograft rejection, toxic side effects of immunosuppressive drugs lead to re-hospitalization in 80% of patients [1]. Thus pharmacodynamic (PD) biomarkers of T-cell function may play an increased role in PDmonitoring to refine and individualize anti-rejection therapy. Biomarkers of immunological functions are also employed to determine the efficacy of immunosuppressive drugs: in clinical proof of concept (PoC) or proof of efficacy (PoE) studies and for the evaluation of different strategies of immunosuppressive drug combinations [2]. Recently standardized assays were been validated for the PD-monitoring of immunosuppressive drugs on T-cell proliferation, activation and cytokine production [3]. This PD-assay was reliable for its use in clinical studies despite relative high inter-patient variability [3]. However to determine solely the PD * Corresponding author. E-mail address: [email protected] (T. Böhler). effect, it is of importance to know which co-factors may modulate biomarker expression of T-cell function. In this study we investigated the influence of age and gender on biomarkers of T-cell function in healthy volunteers, dialysis patients and stable kidney-allograft recipients. Previous studies have shown that the age of organ donors and recipients has implications on graft survival [4]. Several studies have reported that transplantation of organs from elderly have an inferior outcome [5–7]. Increased immunogenicity may be, in part, responsible of chronic rejection, and consequently of graft loss. However, the reluctance to use organs from elderly subjects has decreased with the increasing demand [4]. Thus age matching programs have been developed to serve the organ demand by dialysis patients [8]. In addition to their effects on sexual differentiation and reproduction, sex hormones appear to influence the immune system. This results in a sexual dimorphism in the immune response in humans: for instance, females produce more vigorous cellular and more vigorous humoral immune reactions are more resistant to 1043-4666/$ - see front matter Ó 2008 Elsevier Ltd. All rights reserved. doi:10.1016/j.cyto.2008.11.014 Please cite this article in press as: Böhler T et al., Cytokines correlate with age in healthy volunteers, dialysis patients ..., Cytokine (2009), doi:10.1016/j.cyto.2008.11.014 ARTICLE IN PRESS 2 T. Böhler et al. / Cytokine xxx (2009) xxx–xxx certain infections, and suffer a higher incidence of autoimmune diseases [9]. The aim of the present study was to determine whether T-cell proliferation, T-cell activation, and intra-lymphocyte cytokine production were modified according to age or gender in different populations, i.e. kidney-transplant patients, dialysis patients, and healthy volunteers. 2. Materials and methods 2.1. Study subjects and clinical study design The study was performed in accordance to the ethical guidelines of Helsinki. In this single-center study we included 27 stable kidney-allograft recipients, 28 patients on hemodialysis and 84 healthy volunteers. Stable kidney-allograft patients had a serum creatinine level ranging from 91 to 220 lmol/L (median 139.5). Immunosuppressive therapy consisted of Tacrolimus (9.3 ± 3.2 ng/mL trough level), Cellcept (1 g/day) ± steroids (n = 18). Peripheral blood for immunological biomarker assessment was drawn from the antecubital vein using a sterile butterfly-21 needle and plastic syringe, and blood was anti-coagulated by Li-heparin. Time points of blood drawing were for healthy volunteers between 9 am and 11 am, for dialysis patients 9 am before dialysis and for kidney-transplant patients at 8.30 am before immunosuppressive drug intake. Collected blood was stored at room temperature for use within 1–3 h. The patients’ characteristics are summarized in Table 1. factor (TNF)-a, T-cell activation markers [transferin receptor (CD71) and a-chain IL-2 receptor (CD25), and T-cell proliferation]. These methods are described in detail elsewhere [3]. Briefly, for the measurement of intracytoplasmic cytokine expression, undiluted whole blood was stimulated by phorbol myristate acetate (PMA) and ionomycin for 30 min. Cytokine secretion was blocked by adding brefeldin. After 4 h of incubation at 37 °C, intracytoplasmic cytokine expression was analyzed by a three-color FACS Calibur flow cytometer (Becton Dickinson) after the blood had been labeled with monoclonal antibodies, i.e. anti-CD3-PerCP, anti-IL-2 PE, and anti-TNF-a FITC antibodies. For T-cell activation, the surface markers (CD25 and CD71), Tcell proliferation, and diluted whole blood (1:10) were stimulated with concavalin A (sigma) for 3 days. Thereafter, antigen surface markers were stained using labeled anti-CD3-PerCP, CD25-FITC, and CD71-PE monoclonal antibodies, and were analyzed by flow cytometry. Lymphocyte proliferation was measured by bivariate flow cytometric analysis using directly labeled FITC monoclonal antibodies against proliferating nuclear cell antigen (PCNA) and propidium iodide labeled for DNA content. Because un-stimulated blood has no or only little biomarker expression, we only investigated stimulated blood of patients and in parallel, as a positive control, stimulated and un-stimulated blood from one healthy volunteer. Three thousand CD3 positive cells of each sample were analyzed with a flow cytometer. 2.3. Statistics 2.2. Lymphocyte function assays Lymphocyte function was studied by measuring the expression of intracytoplasmic interleukin (IL)-2, and tumor necrosis Table 1 Volunteers and patient characteristics. Healthy volunteers n = 84 Age (years) Gender, male/female 43.0 ± 17.1 47/37 Dialysis patients n = 28 Age (years) Gender, male/female Time on dialysis (month) 47.3 ± 12.6 8/20 50.7 ± 26.6 Initial nephropathy Polycystic kidney disease Chronic glomerulopathy Nephroangiosclerosis Reflux nephropathy Alport Interstitial nephritis CA, nephrectomy Undetermined 2 6 5 2 1 2 1 9 Stable kidney-transplant patients n = 27 Age (years) Gender, male/female Time since transplantation (months) Steroids, (yes/no) Serum creatinine level (lmol/L) 50.0 ± 9.7 16/11 3.6 ± 1.7 18/9 139.5 (92–220) Initial nephropathy Polycystic kidney disease Chronic glomerulopathy Nephroangiosclerosis Lupus nephritis Alport Undetermined 3 1 1 1 1 5 Age and gender was not statistically different between the three groups. Data are expressed as mean ± SEM. All three groups were compared for statistic significant differences by Kruskall & Wallis test and comparison between two groups was performed by Mann Whitney test. For differences in gender between the groups we used Fischer exact test. The Spearman test was used to search for a correlation between two quantitative variables. A value of p < 0.05 was considered as statistically significant. 3. Results 3.1. T-cell function in healthy volunteers, dialysis patients and in stable kidney-transplant patients We analyzed biomarkers of T-cell function in 84 healthy volunteers. We observed an intracellular expression of 19.5 ± 11.5% IL-2 and 23.2 ± 13.6% TNF-a in CD3+ T-cells. For activation marker we determined expression of 45.3 ± 12.8% CD25 and 33.1 ± 10.6% CD71 on CD3+ T-cells and for lymphocyte proliferation (PCNA+/ PIhigh) 16.8 ± 4.5% (Fig. 1). We analyzed biomarkers of T-cell function in 28 dialysis patients. Compared to healthy volunteers we found significant increased IL-2 expression in CD3+ T-cells (36.3 ± 19.6% vs 19.5 ± 11.5%, p < 0.0001). All other biomarkers were not significantly different compared with the healthy volunteers group. Further we found no significant correlation between time on dialysis and biomarker expression (Fig. 1). We analyzed biomarkers of T-cell function in 27 kidney-transplant patients receiving standard triple therapy based on tacrolimus, mycophenolic acid with or without steroids. We observed an intracellular expression of 10.1 ± 6.5% IL-2 and 14.7 ± 9.6% TNF-a in CD3+ T-cells. For activation marker we determined an expression of 31.7 ± 12.3% CD25 and 18.1 ± 9.3% CD71 on CD3+ T-cells and for lymphocyte proliferation (PCNA+/PIhigh) a mean ± SEM of 5.5 ± 3.4%. All biomarkers were significantly lower as in comparison to healthy volunteers and also compared to dialysis patients (Fig. 1). Please cite this article in press as: Böhler T et al., Cytokines correlate with age in healthy volunteers, dialysis patients ..., Cytokine (2009), doi:10.1016/j.cyto.2008.11.014 ARTICLE IN PRESS T. Böhler et al. / Cytokine xxx (2009) xxx–xxx 3 In dialysis patients and in transplant patients, we detected no significant differences in T-cell proliferation, activation and intracytoplasmic cytokine expression. (Fig. 4). 4. Discussion Fig. 1. Biomarker of T-cell function are expressed [mean ± SEM] as % of PCNA+/ PIhigh lymphocytes for proliferation, % CD25 or % CD71 on CD3+ lymphocytes for T-cell activation and % IL-2 or % TNF-a in CD3+ T-cells for cytokine expression. Symbols indicate significant p < 0.05, and #p < 0.001 differences as compared to healthy volunteers. 3.2. T-cell function and age 3.2.1. Cytokine expression In healthy volunteers cytokine expression was significantly correlated with age. We determined as correlation coefficient r2 = 0.16 (p = 0.0007) for TNF-a (Fig. 2A) and r2 = 0.14 (p = 0.016) for IL-2 (Fig. 2B). In dialysis patients we detected a significant correlation between TNF-a and age (r2 = 0.2, p = 0.03) (Fig. 2A). Also in kidney-transplant patients, cytokine expression was significantly correlated with age. We determined as correlation coefficient r2 = 0.18 (p = 0.03) for TNF-a (Fig. 2A) and r2 = 0.3 (p = 0.006) for IL-2 (Fig. 2B). We further investigated the correlation between the organ donors’ age and cytokine expression of transplant recipients. We found a significant (p = 0.035) correlation for IL-2 and age (r2 = 0.19) and a trend (p = 0.06) towards a correlation between TNF-a and age (r2 = 0.37). 3.2.2. T-cell activation In healthy volunteers and in dialysis patients we detected no correlation between T-cell activation markers (CD25 and CD71) and age. However in kidney-transplant patients, we found a significant correlation of age and T-cell activation marker CD25, r2 = 0.16 (p = 0.05), (Fig. 3). No correlation was observed between the organ donors’ age and T-cell activation of transplant recipients. 3.2.3. Lymphocyte proliferation We found in healthy volunteers an inverse correlation between lymphocyte proliferation and age; r2 = 0.06 (p = 0.03), (Fig. 2). In dialysis patients and in kidney-transplant patients we detected no correlation between lymphocyte proliferation and age. No correlation was observed between the organ donors’ age and lymphocyte proliferation of transplant recipients. 3.3. T-cell function and gender In healthy volunteers we found significant (p = 0.02) higher proliferation rate in women (20.3 ± 7.6%) as compared to men (16.6 ± 8.5%) but we found no differences between men and women for intracytoplasmic cytokine expression and T-cell activation. We have investigated cytokine synthesis, T-cell activation and proliferation in healthy volunteers, dialysis patients and stable kidney-transplant patients. We found evidence that age exerts an influence on specific T-cell functions. Strikingly in all study cohorts we found a significant correlation of age and the percentage of Tlymphocytes expressing the pro-inflammatory cytokine TNF-a. Further the percentage of T-cells expressing IL-2 correlated with age in healthy volunteers and kidney-transplant patients. The increase of pro-inflammatory cytokine expression with age may have implications on allograft survival. It has been previously shown that kidneys from elderly donors exert increased immunogenicity associated with a higher susceptibility for graft loss due to allograft rejection and to chronic allograft nephropathy [7]. Therefore several studies have identified the donor age as the most powerful predictor of long-term kidney-allograft function [4]. Goyal et al. studied the histopathological changes and detected intimal thickening of arteries, glomerulosclerosis, tubular atrophy and interstitial fibrosis in the aging kidney [10]. It is evident that antigens in damaged renal tissues are more likely to cause an immune response than those in a healthy environment. The pro-inflammatory cytokine TNF-a stimulates the proliferation of smooth muscle cell proliferation, the hallmark of arteriosclerosis, by the matrix metalloproteinase/sphingolipid mitogenic pathway [11]. Further TNF-a is known to increase the expression of human leucocytes antigens (HLA) in endothelial cells [12]. Therefore our finding of an age-related increased synthesis of cytokines by T-cells in transplant patients (and to the organ donors’ age) provides an explanation of the increased immunogenicity observed in kidneys of elderly donors. Additionally we found in stable kidney-allograft patients a correlation of CD25+ (activated) T-cells and age which may favour the proliferation of T-cells in response to IL-2. Many studies have demonstrated that functional changes occur in leucocytes with age which may be partially responsible for cellular and humoral immunodeficiency in the elderly [13]. In line with these previous reports we have shown in the present study that decreased lymphocyte proliferation correlates with age in healthy volunteers. This is in line with a study of Cameron. reporting fewer failures due to rejections in recipients older than 60 years as compared to recipients in the age group between 6 and 18 years [14]. The observation that the immune responses steadily decreases as the age of the recipient increases is also reflected by infections and malignancies, which play an increasing role in the elderly patient [15]. In contrast to healthy volunteers we detected no significant correlation of T-cell proliferation in the dialysis- and kidney-transplant patients. The reason might be that the immune modulating effects of dialysis membranes and immunosuppressive drugs diminished the effects of age on lymphocyte proliferation. Lymphocyte proliferation is known to be stimulated by IL-2 production. Therefore it was unexpected that IL-2 and lymphocyte proliferation did not in all study cohorts correlate identical with age. An explanation may be other cytokines, like IL-15 or IL-10, or cell–cell interaction in this whole blood assay which can modulate lymphocyte proliferation. Further it has to be considered that different stimuli were been used in the proliferation assay (ConA) as compared to the cytokine expression of T-cells (PMA/ Ionomycin). In conclusions age exerts diverse effects on the adaptive immune system which may modulate immunogenicity of organs in the donor as well on the recipient’s capacity to reject organs. Please cite this article in press as: Böhler T et al., Cytokines correlate with age in healthy volunteers, dialysis patients ..., Cytokine (2009), doi:10.1016/j.cyto.2008.11.014 ARTICLE IN PRESS 4 T. Böhler et al. / Cytokine xxx (2009) xxx–xxx Fig. 2. (A) Spearman test: correlation between age (years) and TNF-a + T-cells (%) in healthy volunteers (p = 0.0007, r2 = 0,16), in dialysis patients (p = 0.03, r2 = 0.2) and in stable kidney-transplant patients (p = 0.03, r2 = 0.18). (B) Spearman test: correlation between age (years) and IL-2+ T-cells (%) in healthy volunteers (p = 0.0016, r2 = 0.14) and in stable kidney-transplant patients (p = 0.006, r2 = 0.3). We have also investigated the influence of gender on T-lymphocyte proliferation, activation and cytokine production. In healthy volunteers we found a higher proliferation rate in women as compared to men. These differences, although statistically significant, were quite small in absolute terms. Our observations of increased lymphocyte proliferation is in line with previous reports, which attributed direct immunological effects of sex hormones that impact a clear gender dimorphism on the immune system [16]. In contrast to lymphocyte proliferation no influence of gender in dialysis patients and stable kidney-allograft recipients was detected. We compared the T-lymphocyte function between healthy volunteers, dialysis patients and stable kidney-allograft recipients. We found that dialysis patients had a significant higher expression of IL-2 in T-lymphocytes as compared to healthy volunteers. The increased IL-2 expression is eventually due to the dialysis membrane, which is known to stimulate T-cells. As shown in a previous report by Rostaing et al. different dialysis membranes have different capacity to stimulate IL-2 expression [17]. In contrast to increased IL-2 expression, the IL-2 receptor expression on T-cells might not be affected as demonstrated in a report of Weimer et al. [18]. The induction of the pro-inflammatory cytokine IL-2 during dialysis might be unfavorable in the early course after kidney-transplantation, because high IL-2 expression levels in Tcells may sensitize the host immune system towards the allograft. Please cite this article in press as: Böhler T et al., Cytokines correlate with age in healthy volunteers, dialysis patients ..., Cytokine (2009), doi:10.1016/j.cyto.2008.11.014 ARTICLE IN PRESS T. Böhler et al. / Cytokine xxx (2009) xxx–xxx 5 In conclusion we found decreased T-cell functions in kidneytransplant patients compared to healthy volunteers and dialysis patients, increased IL-2 expression in dialysis patients compared to healthy volunteers and in all three populations we found a correlation of age and intra-T-lymphocyte TNF-a expression. Acknowledgements T.B. is a recipient of a grant from Novartis, C.C. from Roche, and S.G. from the Francophone Society of Transplantation. Appendix A. Supplementary data Supplementary data associated with this article can be found, in the online version, at doi:10.1016/j.cyto.2008.11.014. References Fig. 3. Spearman test: inverse correlation between age (years) and T-cell proliferation (%) in healthy volunteers (p = 0.03, r2 = 0.06). Fig. 4. Spearman test: correlation between age (years) and CD25+ T-cells (%) in stable kidney-transplant patients (p = 0.047, r2 = 0.16). Future PD-monitoring studies are needed to determine whether patients with high pre-transplantation IL-2 expression levels are at higher risk to experience rejection episodes. We also observed that stable kidney-transplant patients with standard immune therapy have significantly lower T-cell proliferation, T-cell activation and IL-2 and TNF-a expression in T-cells as compared to healthy volunteers and dialysis patients. This result was expected, since calcineurin inhibitors are known to inhibit efficiently cytokine production and inosine monophosphate dehydrogenase inhibitors are known to inhibit very efficiently lymphocyte proliferation and both drugs T-cell activation [3]. However in this study, we found no correlation between tacrolimus trough level and any biomarker. [1] Morris RE. The future of immunosuppression: a personal view. Transplant Proc 2004;36:577S–9S. [2] Burkhart C, Heusser C, Morris RE, Raulf F, Weckbecker G, Weitz-Schmidt G, et al. Pharmacodynamics in the development of new immunosuppressive drugs. Ther Drug Monit 2004;26:588–92. Review. [3] Bohler T, Nolting J, Kamar N, Gurragchaa P, Reisener K, Glander P, et al. Validation of immunological biomarkers for the pharmacodynamic monitoring of immunosuppressive drugs in humans. Ther Drug Monit 2007;29:77–86. [4] Gabriele Schratzberger, Gert Mayer. Age and renal transplantation: an interim analysis. 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Nous avons constaté, aussi bien chez les volontaires sains que chez les patients hémodialysés ou transplantés rénaux, une corrélation significative entre l’âge et le pourcentage de lymphocytes T exprimant la cytokine pro inflammatoire TNF-α. De plus, le pourcentage de lymphocytes exprimant l’IL-2 est corrélé avec l’âge chez les volontaires sains et les patients transplantés rénaux. Cette corrélation de l’âge avec le TNF-α peut expliquer l’importance de l’immunogénicité et du plus grand risque de rejet, que peut entraîner un greffon provenant d’un donneur âgé, constatée dans d’autres études (194). De plus, nous avons trouvé, chez les patients transplantés rénaux stable, une corrélation de l’expression du CD25 et de l’âge qui doit favoriser la prolifération des lymphocytes T en réponse à l’IL-2. Des études montrent que des changements fonctionnels se produisent dans les leucocytes avec l’âge qui peuvent être responsable en partie d’une immunodéficience cellulaire et humorale chez les personnes âgées (196). Dans la continuité de ces observations, nous constatons dans cette étude qu’une diminution de la fonction lymphocytaire est corrélée avec l’âge chez les volontaires sains. En revanche, nous n’observons pas de corrélation avec la prolifération des lymphocytes chez les patients transplantés et les hémodialysés. Cela peut être dû à l’immunomodulation induite par la membrane de dialyse et les traitements immunosuppresseurs, qui diminue l’effet de l’âge sur la prolifération des lymphocytes. Nous avons également étudié l’effet du sexe sur les différents marqueurs biologiques. Nous observons un plus fort taux de prolifération chez les femmes que chez les hommes dans le groupe des volontaires sains. Cela est en continuité avec d’autres travaux qui attribuent un effet immunologique aux hormones sexuelles (197). Cette étude met en évidence que les patients hémodialysés ont une plus forte expression de l’IL-2 dans les lymphocytes T en comparaison aux volontaires sains. Cette augmentation de l’IL-2 peut être dû à la membrane de dialyse qui est connue pour stimuler les lymphocytes T. Des études montrent que les membranes de dialyse peuvent induire l’expression d’IL-2 (198). Nous observons également, comme attendu, une inhibition des différents marqueurs biologiques des lymphocytes T chez les patients transplantés rénaux, dû à l’activité des immunosuppresseurs qu’ils reçoivent. En conclusion, nous observons une diminution de la fonction des lymphocytes T chez les patients transplantés rénaux en comparaison aux volontaires sains et aux patients hémodialysés, une augmentation de l’expression de l’IL-2 chez les patients hémodialysés en 51 comparaison aux volontaires sains et dans les trois populations, nous trouvons une corrélation de l’âge avec l’expression du TNF-α dans les lymphocytes T. 52 3. Étude pharmacocinétique et pharmacodynamique du mycophénolate mofétil, du tacrolimus et du sirolimus chez les patients en attente de transplantation hépatique Introduction La majorité des patients transplantés reçoivent un traitement composé de mycophénolate mofétil, d’une anti-calcineurine ou d’un inhibiteur de la mTOR. Tous ces traitements ont une marge thérapeutique étroite et une grande variabilité pharmacocinétique. Ils nécessitent un suivi thérapeutique pharmacocinétique afin de limiter la toxicité et le risque de sur-dosage. Le suivi pharmacodynamique de ces immunosuppresseurs permet de mesurer leur action directe sur le système immunitaire et donc de connaître leurs effets. La connaissance des relations qui existent entre la pharmacodynamique et la pharmacocinétique de ces différentes molécules peut aider à optimiser ces traitements. Le but de cette étude in vivo était de rechercher une corrélation entre la pharmacocinétique du tacrolimus (TRL), du mycophénolate mofétil (MMF) et du sirolimus (SRL), et leurs effets sur la fonction, l’activation et la prolifération lymphocytaire T chez des patients en attente d’une transplantation hépatique. Une analyse descriptive de l’exposition PK et de l’effet observé a été menée et une modélisation de la population PK/PD a été réalisée. Cette étude a été effectuée en collaboration avec l’équipe INSERM U850 de Limoges, qui travaille sur la pharmacologie des immunosuppresseurs, dirigée par le professeur Pierre Marquet. Patients et méthodes : Treize patients (11 hommes et deux femmes) en attente de transplantation hépatique pour une cirrhose alcoolique ou post-hépatite B ou C ont été initialement inclus dans cette étude. Aucun n’était en décompensation oedémato-ascitique lors de l’étude et le taux de prothrombine était supérieur à 60% chez tous. Chaque patient a bénéficié de 3 profils PK/PD à une semaine d’intervalle. Le premier profil a été établi après la prise d’une dose de TRL (0,08 mg/kg per os), le second après la prise de 1 gramme de MMF per os et le dernier après la prise de 4 mg de SRL per os. Les taux sériques des immunosuppresseurs ont été mesurés avant la prise du médicament, puis 20 minutes, 1, 2, 3, 4, 6, 9 et 12 heures plus tard. Pour le sirolimus, 3 mesures 53 additionnelles ont été réalisées 16, 20 et 24 heures après la prise du médicament. L’étude pharmacodynamique a été réalisée aux mêmes temps. Les paramètres pharmacodynamiques ont été mesurés selon la méthode validée et publiée par Böhler et ses collaborateurs (181). Pour l’étude pharmacodynamique, l’inhibition / heure (AUEC, Area Under the Effect Curve) de la sécrétion de cytokines intra-lymphocytaires, de l’activation et de la prolifération lymphocytaire ont été calculées selon la méthode décrite par Gummert et coll. (161). L’aire sous la courbe des concentrations des immunosuppresseurs en fonction du temps (AUC, Aera Under Curve) a été calculée selon la méthode des trapèzes. Un profil pharmacocinétique et pharmacodynamique de ces trois immunosuppresseurs a été modélisé à partir des résultats obtenus. Les paramètres pharmacocinétiques individuels ont été déterminés par estimation Bayesienne (en prenant en compte les 9 concentrations mesurées) sur la base d’un modèle de PK de population précédemment développé en transplantation rénale. Plusieurs modèles structuraux PD ont été testés pour décrire la relation immunosuppresseureffet : • Un modèle linéaire de type y=ax+b • Un modèle polynomial de type y=ax2+bx+c • Un modèle Emax sigmoïde sans compartiment effet • Un modèle Emax sigmoïde avec un compartiment effet Ces modèles ont été testé pour chacun des marqueurs PD. Les relations entre variables d’exposition PK (AUC, Cmax, C12h ou C24h) et les variables d’effet (Aires, Emax, Delta=((E0-Emax)/E0) ont été évaluées grâce à un test nonparamétrique de Spearman. Résultats • Présentation des variables PK/PD Le MPA : Les médianes de la concentration maximale de MPA et de la concentration collectée 12h après administration du médicament observées étaient 26,5 mg/L (étendue : 9,7-53,1) et 0,81 mg/L (0,3-3,8). 54 Les valeurs médianes pour les valeurs de base (E0) obtenues pour les marqueurs pharmacodynamiques sont de 46,1% (6,4-61,1) pour CD25, 33,2% (6,1-45,3) pour CD71, 28,3% (19,2-55,6) pour IL-2, 36,7% (19,8-58,4) pour TNFα et 17,6% (5,9-29,3) pour la prolifération lymphocytaire. La médiane de l’effet maximum observé exprimé en pourcentage de la valeur de base (Emax) est de 62% (34-78) pour CD25, 68% (54-85) pour CD71, 15% pour IL-2 (-4,3-48), 26% pour TNF-α (-15-49) et 94% pour la prolifération (84-98) (Figure 6). Fig 6. Profil PK du MPA, concentration plasmatique en fonction du temps et Profils PD du MPA : IL-2, TNF-α, CD25, CD71, prolifération cellulaire (n=10) L’ASC obtenue est de 55 mg.h/L (21 ; 86) pour le MPA. Les AUEC obtenues sont de 353 %.h (98 ; 492) pour CD25, 253 %.h (64 ;362) pour CD71, 382 %.h (201 ;712) pour IL-2, 446 %.h (198 ;809) pour TNFα et 87%.h (11 ;122) pour la prolifération. Le sirolimus (SRL) : Les médianes de la concentration maximale du SRL et de la concentration collectée 24h après administration du médicament observées étaient 12,3 ng/mL (étendue : 5,1-26,2) et 3,7 ng/mL (3-5,4). 55 Les valeurs médianes pour les valeurs de base (E0) obtenues pour les marqueurs pharmacodynamiques sont de 43,8% (21-61,9) pour CD25, 26,2% (16,5-41) pour CD71, 32% (8,1-54,7) pour IL-2, 34,3% (13,7-53,5) pour TNFα et 15,8% (2,8-30,2) pour la prolifération lymphocytaire. La médiane de l’effet maximum observé exprimé en pourcentage de la valeur de base (Emax) est de 16% (7-62) pour CD25, 28% (2-73) pour CD71, 14% pour IL-2 (0-81), 31% pour TNF-α (4-70) et 40% pour la prolifération (0-61) (Figure 7). Fig. 7. Profil PK du SRL, concentration plasmatique en fonction du temps et Profils PD du SRL : IL-2, TNF-α, CD25, CD71, prolifération cellulaire (n=9) L’ASC obtenue est de 135 ng.h/mL (32,1 ; 196) pour le SRL. Les AUEC obtenues sont de 1065 %.h (276 ; 1498) pour CD25, 628 %.h (191 ;1010) pour CD71, 653 %.h (322 ;995) pour IL-2, 666 %.h (238 ;1151) pour TNFα et 278%.h (53 ;603) pour la prolifération. Le tacrolimus (TRL) : Les médianes observées de la concentration maximale de tacrolimus et de la concentration collectée 12h après administration du médicament sont 37,2 ng/mL (étendue : 10,5-68,1) et 7,9 mg/L (2,5-21,9). 56 Les valeurs médianes pour les valeurs de base (E0) obtenues pour les marqueurs pharmacodynamiques sont de 48,3% (24-59,3) pour CD25, 33,4% (10,2-40,1) pour CD71, 30,7% (12,3-52,1) pour IL-2, 41,7% (24,4-50,8) pour TNFα et 14,3% (5,3-22,4) pour la prolifération lymphocytaire. La médiane de l’effet maximum observé exprimé en pourcentage de la valeur de base (Emax) est de 32% (4-65) pour CD25, 37% (8-64) pour CD71, 88% pour IL-2 (61-100), 83% pour TNF-α (28-100) et 29% pour la prolifération (0-100) (Figure 8). Fig. 8. Profil PK du TRL, concentration plasmatique en fonction du temps et Profils PD du TRL : IL-2, TNF-α, CD25, CD71, prolifération cellulaire (n=9) L’ASC obtenue est de 175 ng.h/mL (58,2 ; 350) pour le FK. Les AUEC obtenues sont de 484 %.h (255 ; 723) pour CD25, 374 %.h (64 ;563) pour CD71, 133 %.h (52 ;420) pour IL-2, 217 %.h (122 ;536) pour TNFα et 196%.h (35 ;306) pour la prolifération. 57 • Relations entre variables PK/PD : Le MPA : Pour CD25, Emax est linéairement corrélé avec la concentration maximale de MPA (r2=0,709, p<0,002). En revanche, il n’y a pas de relation significative observée entre les variables PK et les variables PD CD71, IL-2 et TNF-α. (Tableau 4) Tableau 4. Corrélations entre variables PK et PD (R2s : coefficient de Spearman ; Delta=(E0Emax)/E0) Calcul des aires selon l'AUEC (a) R_s p Cmax MPA / Delta CD25 0,709 0,002 Le sirolimus (SRL) : Aucune corrélation significative n’a été observée entre les variables PK du SRL et les aires calculées selon l’AUEC. Le tacrolimus (TRL) : Lorsque les aires sont calculées selon les AUEC, nous observons une corrélation entre les variables PK du TRL (AUC, Cmax, C12h) et les AUEC de l’IL-2 et de TNF-α (Tableau 5). 58 Tableau 5. Corrélations entre variables PK et PD (R2s : coefficient de Spearman au carré ; Delta=(E0-Emax)/E0). Calcul des aires selon l'AUEC (a) Calcul des aires selon l'AUEC (a) AUC TRL / AUEC IL2 AUC TRL / AUEC TNFa AUC TRL / Emax CD71 AUC TRL / Delta TNFa AUC TRL / Delta Prolifération Cmax TRL / AUEC IL2 Cmax TRL / Emax CD71 Cmax TRL / Emax IL2 Cmax TRL / Delta CD25 Cmax TRL / Delta Prolifération C12h TRL / AUEC IL2 C12h TRL / Delta Prolifération • R_s p 0,764 0,372 0,315 0,308 0,556 0,378 0,387 0,327 0,308 0,511 0,591 0,330 <0,001 0,027 0,046 0,049 0,003 0,025 0,023 0,041 0,049 0,006 0,002 0,04 Modélisation pharmacocinétique Le MPA : Le modèle PK utilisé dans NONMEM décrit de façon satisfaisante les profils de concentration de MPA obtenus. Le biais obtenu sur les valeurs d’ASCMPA variait de –1.2% à 7.6%. La corrélation entre les valeurs estimées et les valeurs observées est excellente (Figure Concentrations individuelles estimées de MPA (mg/L) 9). 60 50 40 30 y = 0,9782x + 0,1249 R2 = 0,9855 20 10 0 0 10 20 30 40 50 60 Concentrations individuelles observées de MPA (m g/L) Fig. 9. Concentrations individuelles estimées de MPA (mg/L) en fonction des concentrations observées (mg/L) ; (----) droite y=x. (n=10) 59 Le sirolimus (SRL) : Le modèle PK utilisé dans NONMEM décrit de façon satisfaisante les profils de concentration de SRL obtenus. Le biais obtenu sur les valeurs d’ASCSRL variait de –10,5% à 21,5%. La corrélation entre les valeurs estimées et les valeurs observées est excellente (Figure Concentrations individuelles estimées de SRL (ng/ml) 10). 30 25 20 15 y = 1,0052x - 0,0455 R2 = 0,9632 10 5 0 0 5 10 15 Concentrations individuelles observées de SRL (ng/ml) 20 25 Fig. 10. Concentrations individuelles estimées de SRL (mg/L) en fonction des concentrations observées (mg/L) ; (----) droite y=x. (n=9) Le tacrolimus (TRL) : Le modèle PK utilisé dans NONMEM décrit de façon satisfaisante les profils de concentration de TRL obtenus. Le biais obtenu sur les valeurs d’ASCTRL variait de –11.4% à 8%. La corrélation entre les valeurs estimées et les valeurs observées est excellente (Figure 11). 60 Concentrations individuelles estimées de TRL (ng/ml) 70 60 50 40 30 y = 0,9769x - 0,0452 R2 = 0,9654 20 10 0 0 20 40 60 80 Concentrations individuelles observées de TRL (ng/ml) Fig. 11. Concentrations individuelles estimées de TRL (mg/L) en fonction des concentrations observées (mg/L) ; (----) droite y=x. (n=13) • Modélisation pharmacodynamique Le MPA : Les profils d’expression de CD25 et CD71 ont pu être modélisés de façon satisfaisante avec un modèle PD concentration-effet sigmoïde type Emax sans compartiment d’effet. Ce modèle a conduit à des résultats très corrects pour CD25 et CD71 comme le montrent les coefficients de corrélation entre les valeurs observées et les valeurs estimées (CD25 : R2=0,926 et CD71 : R2=0,912). La variabilité résiduelle (c’est-à-dire l’erreur sur les taux de CD25 et CD71 non expliquée par le modèle) était respectivement de 4,5% et 3,7%. En revanche, l’estimation des valeurs de prolifération cellulaire présente un biais important et une mauvaise précision. Concernant les marqueurs IL-2 et TNF-α, les cinétiques d’effets n’ont pas pu être décrites à l’aide des modèles testés. Les figures 13, 14 et 15 montrent les profils PK de MPA et les cinétiques de CD25, CD71 et de prolifération cellulaire observés et estimés par le modèle. 61 70 60 70 50 60 50 60 40 30 30 20 20 10 40 30 30 20 0 8 10 12 14 0 0 2 4 14 60 70 50 60 50 60 40 40 30 30 20 20 MPA mg/L 50 0 2 4 6 8 10 12 50 40 40 30 30 20 20 10 10 0 10 0 14 0 0 2 4 Te m ps (h) 6 8 10 12 14 Te m ps (h) 60 70 60 70 50 60 50 60 40 40 30 30 20 20 10 MPA mg/L 50 CD25 % MPA mg/L 12 70 0 0 0 2 4 6 8 10 12 50 40 40 30 30 20 20 10 10 0 10 0 14 0 0 2 4 Te m ps (h) 6 8 10 12 14 Te m ps (h) 60 70 60 70 50 60 50 60 40 40 30 30 20 20 10 MPA mg/L 50 CD25 % MPA mg/L 10 60 10 0 0 2 4 6 8 10 12 50 40 40 30 30 20 20 10 10 0 10 0 14 0 0 2 4 Te m ps (h) 6 8 10 12 14 Te m ps (h) 60 70 60 70 50 60 50 60 40 40 30 30 20 20 10 10 0 0 0 2 4 6 8 Te m ps (h) 10 12 14 MPA mg/L 50 CD25 % MPA mg/L 8 Te m ps (h) CD25 % MPA mg/L Te m ps (h) 6 CD25 % 6 CD25 % 4 CD25 % 2 10 0 50 40 40 30 30 20 CD25 % 0 20 10 10 0 50 40 CD25 % 40 MPA mg/L 50 CD25 % MPA mg/L 60 20 10 10 0 0 0 2 4 6 8 10 12 14 Te m ps (h) Fig. 12. Courbes individuelles des valeurs observées et estimées des concentrations de MPA (mg/L) et de l’expression de CD25 (%) en fonction du temps (h). 62 50 40 50 40 30 30 20 20 10 10 0 10 12 0 14 0 0 2 4 14 50 50 40 50 40 40 30 30 20 20 MPA mg/L 60 10 2 4 6 8 10 12 40 30 30 20 20 10 10 0 0 0 14 0 0 2 4 Te m ps (h) 6 8 10 12 14 Te m ps (h) 50 60 50 50 40 50 40 40 30 30 20 20 MPA mg/L 60 CD71 % MPA mg/L 12 50 0 10 10 0 2 4 6 8 10 12 40 30 30 20 20 10 10 0 0 0 14 0 0 2 4 Te m ps (h) 6 8 10 12 14 Te m ps (h) 50 60 50 50 40 50 40 40 30 30 20 20 MPA mg/L 60 CD71 % MPA mg/L 10 60 10 10 10 0 2 4 6 8 10 12 40 30 30 20 20 10 10 0 0 0 14 0 0 2 4 Te m ps (h) 6 8 10 12 14 Te m ps (h) 50 60 50 50 40 50 40 40 30 30 20 20 10 10 0 0 0 2 4 6 8 Te m ps (h) 10 12 14 MPA mg/L 60 CD71 % MPA mg/L 8 Te m ps (h) CD71 % MPA mg/L Te m ps (h) 6 CD71 % 8 10 CD71 % 6 20 20 CD71 % 4 30 30 40 30 30 20 20 CD71 % 2 40 40 10 0 0 50 CD71 % 60 MPA mg/L 50 CD71 % MPA mg/L 60 10 10 0 0 0 2 4 6 8 10 12 14 Te m ps (h) Fig. 13. Courbes individuelles des valeurs observées et estimées des concentrations de MPA (mg/L) et de l’expression de CD71 (%) en fonction du temps (h). 63 60 40 60 30 20 20 10 30 MPA mg/L 40 30 20 20 10 10 10 0 0 0 0 2 4 6 8 10 12 14 0 0 2 4 60 40 14 40 20 20 10 40 30 20 20 10 10 Prolifératrion % 30 30 MPA mg/L 40 Prolifératrion % 10 0 0 0 2 4 6 8 10 12 0 14 0 0 2 4 Te m ps (h) 6 8 10 12 14 Te m ps (h) 60 40 60 30 20 20 10 10 0 30 MPA mg/L 40 2 4 6 8 10 12 30 20 20 10 10 0 0 0 40 Prolifératrion % 50 30 Prolifératrion % 50 40 14 0 0 2 4 6 8 10 12 14 Te m ps (h) Te m ps (h) 60 40 60 50 40 30 20 20 10 10 0 30 MPA mg/L 30 Prolifératrion % 50 40 2 4 6 8 10 12 30 20 20 10 10 0 0 0 40 Prolifératrion % MPA mg/L 12 50 30 MPA mg/L 10 60 50 MPA mg/L 8 Te m ps (h) Te m ps (h) 14 0 0 2 4 6 8 10 12 14 Te m ps (h) Te m ps (h) 60 40 60 40 50 40 30 20 20 10 10 0 0 0 2 4 6 8 Te m ps (h) 10 12 14 30 MPA mg/L 30 Prolifératrion % 50 MPA mg/L 6 40 30 20 20 10 10 0 0 0 2 4 6 8 10 12 Te m ps (h) Fig. 14. Courbes individuelles des valeurs observées et estimées des concentrations de MPA (mg/L) et de l’expression de la prolifération (%) en fonction du temps (h). 64 14 Prolifératrion % MPA mg/L 40 Prolifératrion % 50 30 Prolifération % 50 40 Le sirolimus (SRL) : Les profils d’expression de CD25, CD71 et de la prolifération cellulaire ont pu être modélisés de façon satisfaisante avec un modèle PD concentration-effet sigmoïde type Emax sans compartiment d’effet. Ce modèle a conduit à des résultats très corrects pour CD25, CD71 et la prolifération cellulaire comme le montrent les coefficients de corrélations entre les valeurs estimées et les valeurs observées (CD25 : R2=0,853 ; CD71 : R2=0,845 ; prolifération : R2=0,793). La variabilité résiduelle (c’est-à-dire l’erreur non expliquée par le modèle) était respectivement de 5,4% ; 4% et 3,3% pour CD25, CD71 et la prolifération cellulaire. Concernant les marqueurs IL-2 et TNF-α, les cinétiques d’effets n’ont pas pu être décrites à l’aide des modèles testés. Les figures 16, 17 et 18 montrent les profils PK du SRL et les cinétiques de CD25, CD71 et de la prolifération cellulaire observés et estimés par le modèle. 65 25 80 30 70 25 80 70 60 60 20 40 30 10 SRL ng/ml 50 15 CD25 % 50 15 40 30 10 20 20 5 5 10 0 15 20 0 0 25 5 10 15 20 25 Te m ps (h) Te m ps (h) 30 80 30 70 25 80 70 25 60 60 20 15 40 30 10 SRL ng/ml 50 CD25 % SRL ng/ml 20 50 15 40 30 10 20 5 20 5 10 0 0 0 5 10 15 20 10 0 25 0 0 5 10 Te m ps (h) 15 20 25 Te m ps (h) 30 80 30 70 25 80 70 25 60 60 20 15 40 30 10 SRL ng/ml 50 CD25 % SRL ng/ml 20 50 15 40 30 10 20 5 20 5 10 0 0 0 5 10 15 20 10 0 25 0 0 5 10 Te m ps (h) 15 20 25 Te m ps (h) 30 80 30 70 25 80 70 25 60 60 15 40 30 10 SRL ng/ml 20 50 CD25 % SRL ng/ml 20 50 15 40 30 10 20 5 0 0 5 10 15 20 20 10 5 0 0 25 10 0 0 5 10 Te m ps (h) 25 80 30 20 25 70 25 80 Fig. 15. Courbes individuelles des70 valeurs observées et estimées des60 60 15 40 30 10 CD25 % 50 SRL ng/ml 20 20 SRL ng/ml 15 Te m ps (h) 30 50 concentrations de SRL (ng/mL) et de40 15 30 10 l’expression de CD25 (%) en fonction20 20 5 5 10 0 0 0 5 10 15 Te m ps (h) CD25 % 10 CD25 % 5 20 25 10 du temps (h). 0 0 5 0 10 15 20 25 Te m ps (h) 66 CD25 % 0 10 0 0 CD25 % SRL ng/ml 20 CD25 % 30 25 80 30 70 25 80 70 60 60 20 15 40 30 10 SRL ng/ml 50 CD71 % 50 15 40 30 10 20 20 5 5 10 0 5 10 15 20 0 0 25 5 10 15 20 25 Te m ps (h) Te m ps (h) 30 80 30 70 25 80 70 25 60 60 20 15 40 30 10 SRL ng/ml 50 CD71 % SRL ng/ml 20 50 15 40 30 10 20 5 20 5 10 0 0 0 5 10 15 20 10 0 25 0 0 5 10 Te m ps (h) 15 20 25 Te m ps (h) 30 80 30 70 25 80 70 25 60 60 20 15 40 30 10 SRL ng/ml 50 CD71 % SRL ng/ml 20 50 15 40 30 10 20 5 20 5 10 0 0 10 15 20 25 0 0 5 10 Te m ps (h) 15 20 25 Te m ps (h) 30 25 80 30 70 25 80 70 60 60 15 40 30 10 SRL ng/ml 20 50 CD71 % SRL ng/ml 20 50 15 40 30 10 20 20 5 5 10 0 5 10 15 20 10 0 0 0 0 0 25 5 10 30 20 25 30 80 70 25 15 40 30 10 CD71 % 50 SRL ng/ml 20 80 70 25 20 60 Fig. 16. Courbes individuelles des valeurs 15 40 SRL observées et estimées des concentrations de 60 SRL ng/ml 15 Te m ps (h) Te m ps (h) 10 20 50 30 (ng/mL) et de l’expression de CD71 (%) en 20 5 5 10 0 0 0 5 10 15 Te m ps (h) CD71 % 5 10 0 20 25 0 CD71 % 0 CD71 % 0 10 0 0 CD71 % SRL ng/ml 20 CD71 % 30 10 fonction du temps (h). 0 5 10 0 15 20 25 Te m ps (h) 67 35 30 35 25 30 25 30 20 15 15 10 10 5 15 20 5 0 0 0 25 5 10 20 25 Temps (h) Temps (h) 30 35 30 35 25 30 25 30 20 20 15 15 10 10 25 20 SRL ng/ml 25 Prolifération % 20 15 15 10 10 5 5 5 0 0 0 5 10 15 20 25 0 0 5 10 35 25 30 20 25 20 15 15 SRL ng/ml 30 35 25 30 20 25 15 20 15 10 5 5 5 0 0 0 5 10 15 20 10 10 5 0 25 0 5 10 15 20 25 Temps (h) 35 30 35 25 30 25 25 30 25 20 20 15 15 10 10 5 5 0 SRL ng/ml 30 Prolifération % SRL ng/ml Temps (h) 20 5 10 15 20 20 15 15 10 10 5 5 0 0 0 25 0 0 5 10 Temps (h) 15 20 25 Temps (h) 30 35 Fig.30 17. Courbes individuelles des valeurs35 25 30 25 25 observées et estimées des concentrations de25 20 15 15 10 5 10 5 0 0 0 5 10 Temps (h) 15 20 25 30 SRL ng/ml 20 Prolifération % SRL ng/ml 25 30 10 0 20 Temps (h) Prolifération % SRL ng/ml Temps (h) 15 Prolifération % 0 5 Prolifération % SRL ng/ml 15 Prolifération % 10 10 5 20 SRL (ng/mL) et de l’expression de la20 15 15 10 prolifération (%) en fonction du temps (h). 10 5 5 0 0 0 5 10 15 20 25 Temps (h) 68 Prolifération % 5 15 10 0 0 20 15 5 0 25 20 SRL ng/ml SRL ng/ml Prolifération % 25 20 Prolifération % 30 Le tacrolimus (TRL) : Lors de la modélisation des données PD, les meilleurs résultats ont été obtenues avec le modèle PD concentration-effet sigmoïde type Emax sans compartiment à effet. Cependant ce modèle conduit à des résultats qui restent médiocres pour chaque marqueur PD comme le montrent les coefficients de corrélations entre les valeurs observées et les valeurs estimées (IL-2 : R2=0,796 ; TNF-α : R2=0,797 ; CD25 : R2=0,592 ; CD71 : R2=0,775 ; prolifération : R2=0,576). Ceci est probablement dû au nombre limité de patients. Les figures 18, 19, 20, 21, 22 montrent les profils PK de TRL est les cinétiques d’IL-2, TNF-α, CD25, CD71 et de la 50 TRL es timé 40 IL2 obs erv é 30 IL2 es timé 20 10 0 4 6 8 10 12 14 50 40 30 20 10 0 0 2 4 6 80 70 60 50 40 30 20 10 0 60 40 30 20 TRL ng/ml 50 10 0 0 2 4 6 8 10 12 14 60 50 40 30 20 10 0 0 40 30 20 10 0 6 8 Temps (h) 10 12 14 TRL ng/ml 50 IL2 % TRL ng/ml 60 4 14 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 12 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 10 Temps (h) IL2 % TRL ng/ml Temps (h) 8 IL2 % 2 60 80 70 60 50 40 30 20 10 0 60 50 40 30 20 10 0 0 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) 69 IL2 % 0 80 70 60 50 40 30 20 10 0 IL2 % 60 TRL obs erv é TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 IL2 % TRL ng/ml prolifération cellulaire observés et estimés par le modèle. 40 30 20 TRL ng/ml 50 10 0 6 8 10 12 40 30 20 10 0 14 0 2 4 80 70 60 50 40 30 20 10 0 60 40 30 20 TRL ng/ml 50 10 0 0 2 4 6 8 10 12 14 30 20 TRL ng/ml 40 IL2 % TRL ng/ml 50 10 0 6 8 50 40 30 20 10 0 2 4 10 12 14 30 20 10 0 8 10 12 14 Temps (h) TRL ng/ml 40 IL2 % TRL ng/ml 50 6 10 12 14 60 50 40 30 20 10 0 0 60 4 8 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 6 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 14 60 0 60 4 12 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 10 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 8 Temps (h) IL2 % TRL ng/ml Temps (h) 6 IL2 % 4 50 IL2 % 2 60 80 70 60 50 40 30 20 10 0 60 50 40 30 IL2 % 0 80 70 60 50 40 30 20 10 0 IL2 % 60 IL2 % TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 20 10 0 0 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) Fig. 18. Courbes individuelles des valeurs observées et estimées des concentrations de TRL (ng/mL) et de l’expression d’IL2 (%) en fonction du temps (h). 70 TRL estimé 40 TNFa observé 30 TNFa estimé 20 TRL ng/ml 50 10 0 8 10 12 30 20 10 0 14 0 2 4 6 80 70 60 50 40 30 20 10 0 60 40 30 20 TRL ng/ml 50 10 0 0 2 4 6 8 10 12 50 40 30 20 10 0 0 2 4 6 30 20 TRL ng/ml 40 TNFa % TRL ng/ml 50 10 0 6 8 10 12 14 30 20 10 0 8 10 12 TRL ng/ml 40 TNFa % TRL ng/ml 50 6 50 40 30 20 10 0 2 4 6 14 30 20 10 0 8 Temps (h) 10 12 14 TRL ng/ml 40 TNFa % TRL ng/ml 50 6 12 14 60 50 40 30 20 10 0 0 60 4 10 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 8 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 14 60 0 60 4 12 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 10 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 8 Temps (h) 60 4 14 60 14 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 12 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 10 Temps (h) TNFa % TRL ng/ml Temps (h) 8 TNFa % 6 40 TNFa % 4 50 TNFa % 2 60 80 70 60 50 40 30 20 10 0 60 50 40 30 20 10 0 0 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) 71 TNFa % 0 80 70 60 50 40 30 20 10 0 TNFa % 60 TRL observé TNFa % TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 40 40 30 20 20 TRL ng/ml 50 60 10 0 0 2 4 6 8 10 12 60 50 40 30 20 10 0 0 14 2 4 80 70 60 50 40 30 20 10 0 60 40 30 20 10 0 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) TRL ng/ml 50 TNFa % TRL ng/ml Temps (h) 0 6 8 10 12 14 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 60 50 40 30 20 TNFa % 0 80 70 60 50 40 30 20 10 0 TNFa % 60 TNFa % TRL ng/ml 80 10 0 0 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) Fig. 19. Courbes individuelles des valeurs observées et estimées des concentrations de TRL (ng/mL) et de l’expression de TNFα (%) en fonction du temps (h). 72 60 40 30 20 TRL ng/ml 50 10 0 8 10 12 30 20 10 0 14 0 2 4 6 80 70 60 50 40 30 20 10 0 70 40 30 20 TRL ng/ml 60 50 10 0 0 2 4 6 8 10 12 40 30 20 10 0 2 4 6 10 0 10 12 TRL ng/ml 30 20 CD25% TRL ng/ml 40 8 14 TRL ng/ml 30 20 10 CD25% TRL ng/ml 60 50 40 0 6 8 60 50 40 30 20 10 0 2 4 6 10 12 14 10 0 6 8 10 12 14 TRL ng/ml CD25% TRL ng/ml 50 40 30 20 Temps (h) 12 14 70 60 50 40 30 20 10 0 0 70 60 4 10 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 8 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 14 Temps (h) 70 4 12 70 0 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 10 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 8 Temps (h) 60 50 6 14 50 0 70 4 12 70 60 14 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 10 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 8 Temps (h) CD25% TRL ng/ml Temps (h) CD25% 6 50 40 CD25% 4 60 80 70 60 50 40 30 20 10 0 70 60 50 40 30 20 10 0 0 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) 73 CD25% 2 70 CD25% 0 80 70 60 50 40 30 20 10 0 CD25% 70 CD25% TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 4 6 8 10 12 14 0 2 4 4 6 8 10 12 Temps (h) 14 TRL ng/ml 70 60 50 40 30 20 10 0 CD25% TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 8 10 12 70 60 50 40 30 20 10 0 14 Temps (h) Temps (h) 0 6 70 60 50 40 30 20 10 0 CD25% 0 80 70 60 50 40 30 20 10 0 CD25% 50 40 30 20 10 0 TRL ng/ml 70 60 CD25% TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 80 70 60 50 40 30 20 10 0 0 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) Fig. 20. Courbes individuelles des valeurs observées et estimées des concentrations de TRL (ng/mL) et de l’expression de CD25 (%) en fonction du temps (h). 74 60 CD71 observé 50 CD71 estimé 40 30 20 80 70 60 50 40 30 20 10 0 10 0 8 10 12 0 14 0 2 4 6 70 40 30 20 10 0 4 6 8 10 12 50 40 30 20 10 0 14 0 2 4 6 40 30 20 10 TRL ng/ml 60 50 CD71% TRL ng/ml 70 0 4 6 8 10 12 14 0 8 10 12 TRL ng/ml 30 20 10 CD71% TRL ng/ml 60 50 40 6 50 40 30 20 10 0 2 4 6 14 10 0 8 Temps (h) 10 12 14 TRL ng/ml CD71% TRL ng/ml 50 40 30 20 6 12 14 70 60 50 40 30 20 10 0 0 70 60 4 10 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 8 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 14 70 60 0 70 4 12 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 10 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 8 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 14 70 60 Temps (h) 0 12 80 70 60 50 40 30 20 10 0 TRL ng/ml 60 50 CD71% TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 10 Temps (h) Temps (h) 0 8 CD71% 6 20 10 CD71% 4 40 30 CD71% 2 60 50 80 70 60 50 40 30 20 10 0 70 60 50 40 30 20 10 0 0 2 4 6 8 10 12 Temps (h) 75 14 CD71% 0 70 CD71% 70 TRL estimé TRL ng/ml TRL observé CD71% TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 4 6 8 10 12 14 70 60 50 40 30 20 10 0 0 2 4 30 20 10 0 4 6 8 10 12 14 Temps (h) TRL ng/ml 70 60 50 40 CD71% TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 8 10 12 14 Temps (h) Temps (h) 0 6 80 70 60 50 40 30 20 10 0 70 60 50 40 30 20 10 0 0 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) Fig 21. Courbes individuelles des valeurs observées et estimées des concentrations de TRL (ng/mL) et de l’expression de CD71 (%) en fonction du temps (h). 76 CD71% 0 80 70 60 50 40 30 20 10 0 CD71% 50 40 30 20 10 0 TRL ng/ml 70 60 CD71% TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 80 70 60 50 40 30 20 10 0 50 40 30 20 TRL ng/ml 60 10 0 8 10 12 0 14 0 2 4 6 70 40 30 20 10 0 4 6 8 10 12 14 50 40 30 20 10 0 0 2 4 6 40 30 20 10 TRL ng/ml 60 50 Prolifération % TRL ng/ml 70 0 4 6 8 10 12 14 TRL ng/ml 30 20 10 Prolifération % TRL ng/ml 60 50 40 0 6 8 50 40 30 20 10 0 2 4 10 12 14 10 0 6 8 10 12 14 TRL ng/ml Prolifération % TRL ng/ml 50 40 30 20 Temps (h) 10 12 14 70 60 50 40 30 20 10 0 0 70 60 4 8 2 4 6 8 10 12 14 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 6 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 14 70 60 0 70 4 12 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 10 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Temps (h) 0 8 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 14 70 60 Temps (h) 0 12 80 70 60 50 40 30 20 10 0 TRL ng/ml 60 50 Prolifération % TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 10 Temps (h) Temps (h) 0 8 Prolifération % 6 20 10 Prolifération % 4 40 30 Prolifération % 2 60 50 80 70 60 50 40 30 20 10 0 70 60 50 40 30 20 10 0 0 2 4 6 8 Temps (h) 10 12 77 14 Prolifération % 0 70 Prolifération % 70 Prolifération % TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 4 6 8 10 12 14 70 60 50 40 30 20 10 0 0 2 4 70 60 50 40 30 20 10 0 2 4 6 8 10 12 14 TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Prolifération % TRL ng/ml Temps (h) 0 6 8 10 12 14 Temps (h) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 70 60 50 40 30 20 10 0 0 2 4 Temps (h) 6 8 10 12 14 Temps (h) Fig. 22. Courbes individuelles des valeurs observées et estimées des concentrations de TRL (ng/mL) et de l’expression de la prolifération cellulaire (%) en fonction du temps (h). 78 Prolifération % 0 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Prolifération % 50 40 30 20 10 0 TRL ng/ml 70 60 Prolifération % TRL ng/ml 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Conclusion En conclusion, ces résultats confirment, in vivo, que le FK entraîne une baisse significative de la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires. Cette baisse est corrélée à l’ASC du TRL. Le MMF est un inhibiteur de la prolifération lymphocytaire plus puissant que le TRL ou le SRL. De plus, la concentration maximale du MPA est corrélée linéairement avec le Emax du CD25. En revanche aucune corrélation n’est observée entre l’exposition au SRL et son AUEC. La modélisation pharmacocinétique a permis d’estimer les paramètres PK avec une bonne précision et les concentrations individuelles de MPA, de SRL et de TRL avec un biais acceptable entre les valeurs observées et les valeurs estimées. La corrélation entre les concentrations observées et les valeurs estimées, aussi bien de MPA, de SRL et de TRL, était excellente. Les résultats de modélisation PD obtenus sont encourageants. Le modèle PD a estimé des valeurs d’expression des marqueurs CD25 et CD71 avec un biais médian acceptable et une bonne précision. Cependant l’estimation des valeurs PD pour le SRL et le FK est médiocre avec de mauvaises précisions associées. Ces résultats représentent la première étude de relation PK/PD de ces trois immunosuppresseurs chez des patients en attente de greffe hépatique. Aussi, l’inclusion de nouveaux patients pourrait permettre d’augmenter la précision de cette estimation des paramètres moyens. 79 4. Article n°3 : La néphropathie à virus BK chez des patients transplantés rénaux : effets du léflunomide sur la fonction des lymphocytes T et la pathologie Le BK virus, qui appartient à la famille des polyomaviridae, est connu pour jouer un rôle en transplantation rénale depuis plus de 30 ans (199). Mais, il n’a été reconnu comme une cause significative de lésions du greffon rénal que récemment (200). La néphropathie à virus BK est une maladie destructrice qui atteint environ 8% des patients transplantés rénaux, avec un taux de perte du greffon entre 30 et 65% à un an (201). Aucun traitement pour la néphropathie à virus BK n’a été clairement établi. Il a été montré qu’une diminution de l’immunosuppression améliorait l’état clinique du patient. En revanche, cela augmente le risque de rejet aigu (202). Le léflunomide (ARAVA®, Aventis Corp.) est un immunosuppresseur qui est indiqué dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde depuis 1998. Il inhibe l’acide dihydroorotique déshydrogénase (DHOH), une enzyme mitochondriale nécessaire pour la synthèse de l’orotate dans la voie de novo de nucléotides pyrymidiques, et l’inhibition de certaines tyrosines kinases (203). L’effet immunosuppresseur du léflunomide a été utilisé en transplantation d’organes pour prévenir et réverser le rejet aigu (204). Chez des patients transplantés rénaux, plusieurs études ont déjà montré que le leflunomide pourrait être efficace pour traiter la néphropathie à virus BK (40), (205), (206). Dans cette étude, le léflunomide a remplacé le mycophénolate mofétil (MMF) chez des patients recevant pour la majorité un anticalcineurine et des corticoïdes. En effet, on ne sait pas si l’effet bénéfique du léflunomide observé chez des patients traités pour une néphropathie à virus BK est dû à son plus faible effet immunosuppresseur en comparaison au MMF ou à son activité antivirale. Le but de cette étude est de comparer l’effet du léflunomide et du MMF sur la fonction des lymphocytes T chez des patients transplantés rénaux atteint d’une néphropathie à virus BK Les résultats de cette étude ont été accepté pour publication : Canivet et al., Polyoma BK virus-associated nephropathy in kidney-transplant patients: effects of leflunomide on T-cell functions and disease outcome. Int. Immunopharmacology (sous presse) 80 INTIMP-01819; No of Pages 6 ARTICLE IN PRESS International Immunopharmacology xxx (2009) xxx–xxx Contents lists available at ScienceDirect International Immunopharmacology j o u r n a l h o m e p a g e : w w w. e l s ev i e r. c o m / l o c a t e / i n t i m p Preliminary report Polyoma BK virus-associated nephropathy in kidney-transplant patients: Effects of leflunomide on T-cell functions and disease outcome Cindy Canivet a, Lionel Rostaing b,c, Sylvain Galvani a, Torsten Böhler a, Peggy Gandia d, Catherine Mengelle c, Céline Guilbeau-Frugier e, Mogens Thomsen a, Robert Salvayre a, Anne Negre-Salvayre a, Nassim Kamar a,b,⁎ a INSERM U858/I2MR, 1 avenue J. Poulhès, BP 84225, 31432 Toulouse Cedex, France Department of Nephrology, Dialysis and Multi-Organ Transplantation, CHU Rangueil, 1 avenue J. Poulhès, TSA 50032, 31059 Toulouse Cedex 9, France Department of Virology, CHU Purpan, 330 Ave. de Grande Bretagne, TSA 40031, 31059 Toulouse Cédex 9, France d Laboratory of Pharmacology, CHU Purpan Place Dr Baylac, TSA 50032, 31059 Toulouse Cedex 9, France e Laboratory of Histopathology, CHU Rangueil, 1 avenue J.Poulhès, TSA 50032, 31059 Toulouse Cedex 9, France b c a r t i c l e i n f o Article history: Received 14 March 2009 Received in revised form 26 April 2009 Accepted 7 May 2009 Available online xxxx Keywords: BK virus nephropathy Leflunomide Flow cytometry T-cell function Kidney transplantation a b s t r a c t Background: In kidney-transplant recipients, leflunomide has been shown to be efficient for treating polyomavirus BK virus-associated-nephropathy (PVAN). However, it is unknown whether the beneficial effect of leflunomide is related to it having a lower immunosuppressive effect than mycophenolate mofetil (MMF), or to its anti-viral activity. The aim of this study was to assess i) T-cell functions before and after conversion from MMF to leflunomide in kidney-transplant patients with PVAN, and ii) effects of leflunomide on PVAN outcome. Patients and methods: Twelve patients were enrolled in this study. At PVAN diagnosis, MMF was replaced by leflunomide. Other immunosuppressive drug doses and levels were maintained unchanged. T-cell functions, i.e., intralymphocyte cytokine expression (IL-2 and TNF-α), T-cell activation [i.e., transferrin receptor (CD71) and interleukin (IL)-2 α-chain (CD25) expression], and T-cell proliferation were measured using a flowcytometry whole-blood assay before and at one month after conversion. Results: Despite a slight decrease in tacrolimus trough levels, no significant change in T-cell-function biomarkers was observed after conversion. After a follow-up of 6 (4–30) months, five patients were cleared of the virus, and decreased viral load was observed in four patients. Only one patient suffered a graft loss. No difference in immunological parameters was observed between patients who were cleared or not of BKV. Conclusion: Results of this pilot study suggest that the potential benefits of leflunomide to treat PVAN in kidney-transplant patients is not related to reduced immunosuppression induced by replacing MMF by leflunomide. Virological studies are required to determine the anti-BKV effect of leflunomide. © 2009 Published by Elsevier B.V. 1. Introduction The BK virus (BKV), which belongs to the polyomaviridae family, has been known to play a role in kidney transplantation for more than 30 years [1,2]. However, it has not been clearly recognized as a significant cause of graft injury until recently [3,4]. Polyomavirusassociated nephropathy (PVAN), which is mostly induced by BKV rather than the JC virus, another virus from the polyomaviridae family, is an aggressively destructive disease occurring in up to 8% of kidneyallograft recipients [3,5], with graft-loss rate within one year ranging from 30 to 65% [6,7]. ⁎ Corresponding author. Department of Nephrology, Dialysis and Multi-Organ Transplantation, CHU Rangueil, TSA 50032, 31059 Toulouse Cedex 9, France. Tel.: +33 5 61 32 26 84; fax: +33 5 61 32 28 64. E-mail address: [email protected] (N. Kamar). The management of PVAN is still not clearly established. It has been shown that reducing immunosuppression improves the clinical outcome [8,9]. However, it increases the risk of acute rejection [8]. Leflunomide (Arava®, Aventis Corp.) is an immunosuppressant drug that has been approved for the treatment of rheumatoid arthritis since 1998. It inhibits dihydroorotic acid dehydrogenase (DHOH), a mitochondrial enzyme necessary for orotate synthesis in the de novo pathway to uridine, and the inhibition of selected tyrosine kinases [10,11]. In solid organ-transplant patients, leflunomide has been shown to have a significant immunosuppressive effect, preventing and even reversing acute rejection [12,13]. In contrast, in in vitro culture systems, leflunomide has been shown to inhibit both cytomegalovirus and BKV replication [14–16]. In kidney-transplant (KT) recipients, several studies have previously shown that leflunomide may be efficient for treating PVAN [17–19]. In these studies, leflunomide was given instead of mycophenolate mofetil (MMF) to patients mostly receiving calcineurin inhibitors and steroids. However, 1567-5769/$ – see front matter © 2009 Published by Elsevier B.V. doi:10.1016/j.intimp.2009.05.004 Please cite this article as: Canivet C, et al, Polyoma BK virus-associated nephropathy in kidney-transplant patients: Effects of leflunomide on T-cell functions and disease outcome, Int Immunopharmacol (2009), doi:10.1016/j.intimp.2009.05.004 ARTICLE IN PRESS 2 C. Canivet et al. / International Immunopharmacology xxx (2009) xxx–xxx it is unknown whether the beneficial effect of leflunomide in treating PVAN is related to a lower immunosuppressive effect than MMF, or to its anti-viral activity. The aims of the present study were to assess T-cell functions, i.e., intralymphocyte cytokine expression, T-cell activation [i.e., transferin receptor (CD71) and interleukin (IL)-2 α-chain (CD25) expression], and T-cell proliferation using a flow-cytometry whole-blood assay before and after a switch from MMF to leflunomide, and to assess the effect of leflunomide therapy for treating PVAN in kidney-transplant patients. 2. Patients and methods 2.1. Patients Between January 2006 and May 2008, 12 consecutive KT patients who developed PVAN, which was diagnosed at the Department of Nephrology, Dialysis, and Multi-Organ Transplantation in Toulouse University Hospital, were enrolled in this study. There were 12 patients (six males, six females), ranging in age from 31 to 71 years (median 59.5). The patients' characteristics are summarized in Table 1. The diagnosis of PVAN was based on BKV replication in blood and histological evidence of polyomavirus involvement. Polyomavirus involvement was based on the identification of viral cytopathic changes in the renal tubular epithelium, and included multi-focal or diffuse intranuclear viral inclusions, lytic cell death, and tubular necrosis, which was confirmed by immunohistochemical SV40 LT-Ag staining associated with a tubulo-interstitial inflammatory response [8]. At diagnosis, the median time since transplantation was 6.5 (3–34) months. At transplantation, all but two patients had received an induction therapy with either anti-CD25 monoclonal antibodies (n = 6) or antithymocyte globulins (n = 4). At the time of PVAN diagnosis, all patients were receiving steroids and MMF, 10/12 were receiving tacrolimus, 1/12 was receiving cyclosporin-A, and 1/12 was receiving belatacept (see Table 1). Biopsy-proven acute humoral rejection was diagnosed in two patients at 1 and 3 months prior to the diagnosis of PVAN. Steroid pulses were administered in each case (10 mg/kg/day for 3 consecutive days). The two patients with humoral rejection also received rituximab infusions and plasmapheresis, and one of these 2 patients also received three antithymocyte globulin infusions. In addition, a third patient who received a graft against which he had a donor specific alloantibodies (DSA) received preventive therapy of Table 1 Patients' characteristics. n = 12 Age (years) Gender Male/Female Number of HLA A/B/DR compatibilities Panel-reactive antibodies (%) Number of kidney transplantations 1 2 Initial nephropathy Interstitial nephropathy/malformative uropathy Glomerulonephritis Polycystic kidney disease Nephroangiosclerosis Unknown Induction therapy None Anti-CD25 monoclonal antibodies Antithymocyte globulins Immunosuppressive therapy at PVAN diagnosis Tacrolimus/cyclosporine A/belatacept Mycophenolate mofetil Steroids 59.5 (31–71) 6/6 2 (1–5) 0 (0–100) 8 4 4 3 2 2 1 0 6 4 10/1/1 12 12 Abbreviations: PVAN, polyomavirus-associated nephropathy; HLA, human leukocyte antigen. rituximab and plasmapheresis at 8 months before the diagnosis of PVAN. None of the other patients experienced an acute rejection before PVAN diagnosis. When PVAN was diagnosed, five patients were still receiving valganciclovir CMV prophylaxis, and two other patients had concomitant CMV replication. When the diagnosis of PVAN was made, MMF was replaced by leflunomide (Arava®). The loading dose was 100 mg/day for 5 days, followed by 40 mg/day. Trough levels were measured at 15 and 30 days, and then at 2-month periods after starting leflunomide therapy, in order to maintain levels above 40 mg/L. BKV DNAemia, as well as renal function, liver enzymes, and hematological parameters were assessed at the same time points. In order to assess the effect of leflunomide upon T-cell functions, intralymphocyte cytokine expression [IL2, tumor necrosis factor (TNF-α)], T-cell activation markers (CD25 and CD71), and T-cell proliferation, were measured during MMF therapy and at 1 month after its replacement with leflunomide. At the same time points, we also assessed total lymphocyte count and lymphocyte subset counts, i.e., cells positive for CD3, CD2, CD8, CD4, CD19, and determined the CD4/CD8 ratio. 2.2. BKV-load measurements Blood samples were collected into potassium EDTA tubes for quantitative real-time PCR, which was performed from DNA extracted from whole blood. DNA was extracted from 200 µl of whole blood with a MagNA™ Pure instrument (Roche Molecular Biochemicals). A MagNA™ Pure LC DNA Isolation Kit I was used according to the manufacturer's instructions [22]. BKV DNA was detected using a LightCycler™ system. The primers were Pep1: 5'-AgT CTT TAg ggT CTT CTA CC-3' and Pep2: 5'-ggT gCC AAC CTA Tgg AAC Ag-3'. The fluorogenic probe BKYAQ1 was 6FAM-5'gCA ACA gCA gAT TCT CAA CAC TCA ACA XT-3'TAMRA. Real-time PCR was carried out using Fast Start™ DNA Master hybridization probes (Roche Molecular Biochemicals). Extracted DNA (5 µl) was added to the PCR mixture containing 2 mM MgCl2, 0.833 µM of each primer, and 0.100 µM of probe. The conditions were initial denaturation for 1 cycle of 2 min at 50 °C, followed by 2 min at 95 °C. This was followed by 45 cycles of 20 s at 95 °C, and 60 s at 58 °C. The reaction, data acquisition, and analyses were all done using a LightCycler™ instrument. The Light Cycler™ software generated a best-fit line that defined the crossing line. The point of intersection between the emitted fluorescence and the crossing line defined the crossing point. The presence of target DNA was determined by plotting the crossing point of each sample. The threshold of detection was 20 copies per reaction, but was set to 500 copies/mL whole blood for the purpose of this study. Contamination of the PCR was checked by including a negative sample and a sample with distilled water in each run. 2.3. Measurement of leflunomide trough levels After oral administration, leflunomide (Arava®) is rapidly and completely converted to its active metabolite A77126 (HMR1726 or Teriflunomide). For that reason, leflunomide plasma concentrations are undetectable. Therefore, therapeutic drug monitoring should focus on the metabolite. A77126 concentrations are determined using validated HPLC with UV detection (23). A77126 was provided by Sanofi-Aventis (Germany). The internal standard was warfarin. The equipment was a Thermo Electron apparatus consisting of a P4000 gradient pump, a SCM1000 degassing system, an AS3000 autosampler with a column heater, and an UV6000 photodiode array detector. Chromatographic separation was performed on a Bischoff C18 column (ULTRASEP ES 100 RP 18–6.0 µm, 125 × 4.0 mm).The mobile phase consisted of phosphate buffer (pH 3.8) and acetonitrile. A linear gradient was used to achieve component elution. Initial conditions were 25% acetonitrile and 75% buffer delivered at a flow rate of Please cite this article as: Canivet C, et al, Polyoma BK virus-associated nephropathy in kidney-transplant patients: Effects of leflunomide on T-cell functions and disease outcome, Int Immunopharmacol (2009), doi:10.1016/j.intimp.2009.05.004 ARTICLE IN PRESS C. Canivet et al. / International Immunopharmacology xxx (2009) xxx–xxx 1 mL/min. Then, the proportion of acetonitrile was increased to 70% in 15 min. UV detection was set at 292 nm. The column temperature was maintained at 30 °C. Calibration standards and quality controls were separately prepared by spiking drug-free human plasma with appropriate dilutions of working standard solutions and were further processed as patient samples. Samples were prepared by adding 0.5 mL sodium acetate buffer (0.1 M, pH 5), 100 µL internal standard stock solution (50 mg/L), and 10 mL ethyl acetate to 0.25 mL plasma. The tubes were capped, shaken for 15 min, and centrifuged at 2500 rpm for 10 min. The organic layer was evaporated under nitrogen stream. Prior to analysis, the residue was dissolved in a solution consisting of acetonitrile and phosphate buffer. The injection volume was 25 µL. Concentrations were calculated from a calibration curve (eight standards). A linear regression with a weighting factor was used to plot the peak area ratio (compound to internal standard) versus the corresponding analyte concentration. The method was validated according to principal guidelines in the matter [19]. The specificity was examined by analyzing six plasma samples from different persons who did not take any medication. Chromatograms displayed no interference of endogenous substances. The peaks were well resolved and the respective retention times were 5.4 (A77126) and 10.1 (internal standard) minutes. Linearity was demonstrated for concentrations ranging from 0.05 to 100 mg/L. The limit of quantification was established at 0.05 mg/L. The intra- and inter-day variability were evaluated by multiple analysis of six quality controls at each concentration (0.15, 7.5, and 75 mg/L) on the same day (repeatability) and of two controls for each concentration on 5 consecutive days (reproducibility). The validation criteria were calculated using commonly accepted statistical procedures. The precision and accuracy of each quality control value did not exceed 15% deviation. Thus, the method fulfilled the principal criteria set in the validation recommendations. The described HPLC method is suitable for the determination of the plasma active leflunomide metabolite with the precision and accuracy for concentrations ranging from 0.05 to 100 mg/L. 2.3.1. Assessment of T-cell functions using a flow-cytometry whole-blood assay Blood samples were collected at 8 a.m.: all patients had fasted overnight, and had not taken immunosuppressants for at least 12 h. T-cell functions were assessed by calculating the percentage of proliferative T-cells and the percentage of T-cells expressing intracytoplasmic IL-2, and TNF-α, as well as transferin receptor (CD71) and IL-2 receptor α-chain (CD25). A validated flow-cytometry whole-blood assay was performed as previously described [20]. Briefly, for the measurement of intracytoplasmic cytokine expression, 96 µl of undiluted whole blood was stimulated with phorbol myristate acetate (PMA) (15 ng/mL) and ionomycin (0.75 µg/mL) for 30 min. Cytokine secretion was blocked by adding brefeldin (1 µg/mL). After 4 h of incubation at 37 °C, intracytoplasmic cytokine expression was analyzed by a three-color FACS Calibur flow cytometer (Becton Dickinson) after the blood had been labeled with monoclonal antibodies: anti-CD3PerCP (0.5 µg/mL), anti-IL-2 PE (2 µl, 100 test/2 ml), and anti-TNF-α FITC (0.5 mg/mL) (Becton Dickinson, Cat. no. 345766 for anti-CD3, 559334 for anti-IL-2, and 554512 for anti-TNF-α). Three thousand CD3 positive cells from each sample were analyzed. For T-cell activation and T-cell proliferation, diluted whole blood (1:10; 200 µL of whole blood) was stimulated with concavalin A (Sigma) for 3 days. Thereafter, antigen surface markers were stained using labeled anti-CD3-PerCP (12.5 µg/mL), CD25-FITC (2 µl, 100 test/ 2 mL), and CD71-PE (2 µl, 100 test/2 mL) monoclonal antibodies (Becton Dickinson, Cat. no. 345766 for anti-CD3, 555431 for anti-CD25, and 554512 for anti-CD71), and were analyzed by flow cytometry. Lymphocyte proliferation was measured by bivariate-flow cytometric analysis using directly labeled FITC monoclonal antibodies against proliferating nuclear cell antigens (PCNA, 2.5 µL, 100 test/2 mL) and 3 propidium iodide (1 mg/mL) to determine the DNA content. For each blood sample, one stimulated and one unstimulated sample were analyzed. In addition, each time the assay was performed, one stimulated and one unstimulated sample from a healthy volunteer served as an external control. Three thousand CD3 positive cells from each sample were analyzed. 2.3.2. Statistical analyses Results are presented as mean ± standard deviation, or median (ranges) where appropriate. Biomarker expression was determined using CellQuest software (Becton Dickinson, Heidelberg, Germany) and expressed as a percentage of the positive total cell count. Comparisons of qualitative variables were done by the chi-squared test; comparisons of quantitative variables were done by the nonparametric Friedman test for serial measurements and the Wilcoxon tests, when appropriate. The Spearman test was used to search for a correlation between two quantitative variables. A p-value b 0.05 was considered statistically significant. 3. Results 3.1. Immunosuppressive drug trough levels and doses during the study (Table 2) At PVAN diagnosis, MMF, which was given at the median dose of 1 (1–2) g/day, was replaced by leflunomide as described above. The median daily dose of leflunomide was 40 (30–100) mg at 1 month, and 40 (20–60) mg/day at last follow-up, i.e., 6 (4–30) months after PVAN diagnosis. The leflunomide trough level was 70 ± 39 mg/l at 1 month, and 80 ± 38 mg/l at last follow-up (not significant). For the ten patients treated by tacrolimus (Tac), Tac trough level was 7.68 ± 1.7 ng/ml at PVAN diagnosis, 6.34 ± 2.3 ng/ml at one month post MMF-leflunomide conversion (p = 0.08), and 5.5 ± 2.3 ng/mL at last follow-up (p = 0.1 compared to baseline, and p = 0.8 compared to the value at 1 month post-PVAN diagnosis). For the patient who was receiving cyclosporine A, C2 levels remained unchanged before and after PVAN diagnosis, i.e., between 400 and 600 ng/mL. Finally, for the last patient, belatacept infusions were continued monthly at the same dose. Five patients received three steroid pulses (10 mg/kg) each because of concurrent diagnosis of cellular acute rejection, and thereafter steroid doses were tapered rapidly to 5 mg/day at day 15. In all other patients, steroid medication remained unchanged at 5 mg/day. 3.2. Effect of leflunomide on T-cell functions and lymphocyte subsets Intra-lymphocyte TNF-α tended to be higher one month after the start of leflunomide therapy (23.4 ± 17.6%) compared to MMF therapy (i.e., MMF therapy was 17.2 ± 14.6%, p = 0.08). Intra-lymphocytes IL-2 expression was similar before and after leflunomide therapy, i.e., 18.3 ± Table 2 Immunosuppressive drugs doses and levels. Leflunomide dose (mg/day) Leflunomide trough level (mg/l) Tacrolimus trough level (ng/ml)a Before the switch from MMF to leflunomide 1 month after the switch from MMF to leflunomide Last follow-up [6 months (4–30)] P-value (before vs. last follow-up) – 40 (30–100) 40 (20–60) ns – 70 ± 39 80 ± 38 ns 7.68 ± 1.7 6.34 ± 2.3 5.5 ± 2.3 ns Abbreviations: MMF, mycophenolate mofetil; ns, not significant. a No significant difference in tacrolimus trough levels between “before the switch”, 1 month after the switch, and last follow-up. Please cite this article as: Canivet C, et al, Polyoma BK virus-associated nephropathy in kidney-transplant patients: Effects of leflunomide on T-cell functions and disease outcome, Int Immunopharmacol (2009), doi:10.1016/j.intimp.2009.05.004 ARTICLE IN PRESS 4 C. Canivet et al. / International Immunopharmacology xxx (2009) xxx–xxx Fig. 1. Outcome of T-cell function biomarkers before and after conversion from mycophenolate mofetil (MMF) to leflunomide. Abbreviation: ns, not significant. 21.7% vs. 20.7 ± 16.6% (p = not significant). T-cell activation markers, i.e., CD25 and CD71, were similar after MMF and leflunomide treatments, respectively, at 32 ± 17.1% vs. 37.1 ± 21.1% for CD25 (p = not significant), and 21.9 ± 14.7% vs. 24.7 ± 15% for CD71 (p = not significant). Finally, T-cell proliferation tended to be higher with leflunomide treatment compared to MMF therapy (8.4 ± 7.7% vs. 12.4 ± 10%, p = 0.2). However, the difference was not statistically significant. (Fig. 1) There was no correlation between leflunomide or tacrolimus trough levels and any of these biomarkers. Similarly, no correlation was found between leflunomide dose and any of the biomarkers (data not shown). C-reactive protein levels were similar before and after conversion, i.e., 5.2 ± 3.5 mg/ L vs. 6.5 ± 3.6 mg/L (p = not significant, normal value b 10 mg/L). The number of total lymphocytes, CD2-positive cells, CD3-positive T-cells, CD4-positive T-cells, CD8-positive T-cells counts, as well as the CD4/CD8 ratio, did not differ significantly between the values before and at one month after the switch from MMF to leflunomide (Fig. 2). 3.3. Outcome of BKV infection Initial BKV DNAemia was 4.5 (3–8.3) log copies/mL. Clearance of BKV DNAemia was observed in five cases (41.6%) within 6 (4–30) months of initiating leflunomide therapy (Fig. 3). BKV clearance occurred at 1 month in two patients and at 3 months for three other patients. For the seven remaining patients, overall BKV DNAemia remained unchanged, 4.5 (3.4–5) log copies/mL at baseline vs. 3.3 (3.1–5.91) log copies/mL at last follow-up (p = 0.24). However, BKV DNAemia decreased in four patients, increased in two other patients, and remained stable in the last patient. The latter patient had been treated for acute humoral rejection prior to PVAN, and his renal function declined rapidly leading to graft loss at 2 months after PVAN Fig. 2. Outcome of lymphocyte subset counts before and after conversion from mycophenolate mofetil (MMF) to leflunomide. Abbreviation: ns, not significant. Fig. 3. Outcome of BKV DNAemia after conversion from mycophenolate mofetil (MMF) to leflunomide. diagnosis. BKV DNAemia, T-cell function biomarkers, total lymphocyte and lymphocyte subset counts at diagnosis and at one month later, as well as leflunomide dose and trough levels at one month postconversion did not differ significantly between patients who were cleared of the virus and those who were not (data not shown). 3.4. Evolution of renal allograft function At the time of PVAN diagnosis, the median serum creatinine level was 162.5 µmol/L (93–199), with a median estimated glomerular filtration rate (eGFR, according to the Cockcroft and Gault equation) of 40.2 mL/mn (25.3–94.6) (Table 3). Allograft function had significantly declined compared to 3 months earlier, when a median creatinine level of 119.5 µmol/l (85–185) (p = 0.003) and a median eGFR of 44 mL/mn (30–103) (p = 0.005) had been determined. At last followup, i.e., 6 months (4–30), median serum creatinine was 197 (80–237) vs. 162.5 (93–199) µmol/l at PVAN diagnosis (p = 0.06), and eGFR was 34.5 (18–112) vs. 40.2 (25.3–94.6) mL/mn, p = 0.2). Creatinine clearance had stabilized in six patients (50%, 34.6 ± 5 mL/min at baseline vs. 34.2 ± 5.1 mL/min at last follow-up), had deteriorated in four patients (33.4%, 44.7 ± 13.8 mL/min at baseline vs. 30.4 ± 12.2 mL/min at last follow-up), and improved in one patient from 94.3 to 112.8 mL/min. Finally, one patient developed end-stage kidney disease because of concomitant acute humoral rejection and PVAN. 3.5. Adverse events 3.5.1. Hematological During leflunomide therapy, platelet counts decreased from 257.000 ± 86.000/mm3 at baseline to 205.000 ± 57.000/mm3 at last follow-up (p = 0.02). However, no bleeding events occurred during the study period. Hemoglobin level did not change significantly during follow-up, i.e., 12.9 g/dL (9.2–15.1) at baseline vs. 12.6 g/dL (10–14.4) at last follow-up (p = not significant). Three patients were receiving erythropoietin therapy for PVAN. Only one additional patient required erythropoietin therapy during follow-up. 3.5.2. Allograft In addition to the two patients who developed acute humoral rejection before PVAN diagnosis, and the patient who was grafted with a DSA, only one patient who was cleared of BKV developed a DSA 29 months after leflunomide treatment was started. This was not associated with increased serum creatinine. A kidney biopsy was performed and no features of acute rejection were found (t0 i0 g0 v0 ah0 ci0 cg0 ct0 cv0 mm0 with negative C4d and SV40 stainings); at this point, leflunomide was discontinued and replaced by MMF. One month later, BKV DNAemia was still negative. No acute rejection occurred during the follow-up. Please cite this article as: Canivet C, et al, Polyoma BK virus-associated nephropathy in kidney-transplant patients: Effects of leflunomide on T-cell functions and disease outcome, Int Immunopharmacol (2009), doi:10.1016/j.intimp.2009.05.004 ARTICLE IN PRESS C. Canivet et al. / International Immunopharmacology xxx (2009) xxx–xxx 5 Table 3 Outcome of renal function. Serum creatinine level (µmol/L) Creatinine Clearance (mL/min) 3 months before PVAN diagnosis PVAN diagnosis Last follow-up [6 months (4–30)] P-value (before PVAN vs. at diagnosis) P-value (PVAN diagnosis vs. last follow-up) 119.5 (85–185) 44 (30–103) 162.5 (93–199) 40.2 (25.3–94.6) 197 (80–237) 34.5 (18–112) 0.003 0.005 0.06 0.2 Abbreviations: PVAN, polyoma-associated nephropathy. 3.5.3. Liver function No significant elevation of liver enzymes was observed during the follow-up. 4. Discussion Polyomavirus BKV-associated nephropathy has emerged within the last few years as an important complication after kidney transplantation [4–7]. The main risk factor for PVAN is overimmunosuppression [21]. To date, there are still no randomized prospective studies evaluating therapeutic strategies in kidneytransplant patients with PVAN. Relying on pilot studies that include a small numbers of patients, reducing immunosuppressive therapy was and is still recommended as a first-line strategy for treating PVAN [8]. However, an important reduction in immunosuppressive therapy may increase the risk of acute rejection. In the absence of a virological response to the reduction in immunosuppressive-drug dose, alternative strategies should be considered. Several studies report encouraging results using leflunomide [17,18,22] or cidofovir [17,23–25]. The use of quinolone antibiotics and intravenous immunoglobulin (IVIg) have been used with anecdotal success [26,27]. Because of its wellknown nephrotoxicity [28], and despite encouraging results using low doses of cidofovir [25], nephrologists are still reluctant to use cidofovir in kidney-transplant patients with PVAN-induced impaired renal function. In contrast, because of its combined immunosuppressive and anti-viral effects, the use of leflunomide seems to be more attractive in this setting. In published studies where leflunomide has replaced MMF in the immunosuppressive regimen, it is unknown whether the beneficial effect of leflunomide is related to a lower immunosuppressive effect as compared to MMF, or to its antiviral effect. Hence, the objective of the present study was to assess T-cell function at one month after replacing MMF with leflunomide. MMF inhibits the de novo pathway of purine synthesis, which is mandatory for the proliferation and function of T and B lymphocytes. Previous experiments had shown, in in vitro [20,29] and in vivo in nonhuman animal models, that MMF [30,31] as well as its active metabolite [29], i.e. mycophenolic acid (MPA), has a high potency to inhibit T-cell proliferation as well as lymphocyte surface-antigen expression. MPA dose-dependent inhibition of CD25 has been demonstrated [29,30,32]. In a rat heart-transplant model, both MPA [32] and MMF [30,31] therapies suppressed T-cell proliferation and T-cell-activation markers (CD25 and CD134). In patients, it has been also recently shown that MPA does not only inhibit IMPDH activity, but also influences T-cell proliferation and activation [33,34]. Leflunomide inhibits lymphocyte proliferation by inhibiting pyrimidine synthesis [10,35]. Using a wholeblood flow-cytometry assay, Birsan et al. showed that FK778, the active metabolite of leflunomide, inhibits lymphocyte proliferation and the expression of various T-cell activation surface antigens (CD25, CD11a, CD95, and CD154) in mitogen-stimulated whole blood from cynomolgus monkeys and humans [36,37]. In contrast, FK 778 did not affect intracellular T cell production of IFN-γ or TNF-α, but inhibited production of IL-2 at high concentrations, i.e. N150 µmol/L [37]. In the present study, we also used a whole-blood flow-cytometry assay that we had previously adapted to humans [20]. We found that, despite a slight decrease in tacrolimus trough level, no significant difference was observed in T-cell activation marker (CD25 and CD71) expression, in T-cell proliferation, and in intra-lymphocyte IL-2 expression before and after the conversion from MMF to leflunomide. In contrast, there was a trend towards an increase in intra-lymphocyte TNF-α expression after the switch. This is probably related to the lower exposure of tacrolimus, which is well known to inhibit cytokine production [38]. The immunosuppressive effect of leflunomide is probably due to depletion of pyrimidine nucleotides. Indeed, it has been previously shown that the addition of uridine to rat blood at the same time as malononitrilamides antagonizes the inhibitory effects of the drugs on lymphocyte proliferation and CD25 expression [39]. The persisting immunosuppression observed in our patients in whom MMF was replaced by leflunomide is in line with previous reports that found FK 778 to be efficient in preventing acute rejection after solid-organ transplantation [12,13]. In the present study, five patients were cleared of the virus, and BKV DNAemia was decreased in four patients. We assessed T-cell function after one month of conversion from MMF to leflunomide, when leflunomide was at a steady state. However, because tacrolimus and leflunomide trough levels, cyclosporin A C2 levels (in one patient), belatacept dose (one patient) and steroid doses remained unchanged as compared to 1 month post-conversion, we can speculate that T-cell function did not change significantly during the follow-up. Consequently, our observation suggests that the putative beneficial effect of leflunomide for treating PVAN seems to be more related to its anti-viral effect rather than to its less important immunosuppressive effect when compared to MMF. The anti-viral activity of leflunomide against BKV is still unknown. A77 1726, the active form of leflunomide, has been previously shown to exert an antiviral effect against human cytomegalovirus (HCMV) and herpes simplex 1 in vitro [15,40]. Waldamn et al. reported that A 77 1726 does not inhibit viral DNA synthesis but, rather, disrupts virion assembly at the level of nucleocapsid tegumentation [15]. More recently, Evers et al. found that the treatment of HCMV-infected cells with FK778 prevented the appearance of HCMV proteins at 12–24 h post-infection, and inhibited viral DNA synthesis [41]. Leflunomide also reduced HCMV DNA levels [41]. The authors suggest that DHODH may be an effective cellular antiviral target [41]. Hence, the mechanism of anti-viral of leflunomide remains controversial. Likewise, cidofovir is believed to exert its anti-CMV effect by inhibiting viral DNA polymerase [42]. The common denominator of leflunomide and cidofovir with respect to their anti-BKV effect is their effect on viral DNA synthesis. Further virological studies are required to discover the anti-viral mechanism of leflunomide. The main limitations of this study are the small number of patients enrolled, the lack of assessment of T-cell function beyond one month after conversion from MMF to leflunomide, and the lack of a control group. In conclusion, the results of this pilot study suggest that the potential beneficial effect of leflunomide for treating PVAN in kidney-transplant patients is not related to reduced immunosuppression induced by the conversion from MMF to leflunomide. Further virological studies are required to determine the anti-BKV effect of leflunomide. 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Please cite this article as: Canivet C, et al, Polyoma BK virus-associated nephropathy in kidney-transplant patients: Effects of leflunomide on T-cell functions and disease outcome, Int Immunopharmacol (2009), doi:10.1016/j.intimp.2009.05.004 La néphropathie à virus BK est apparue depuis ces dernières années comme une importante complication après transplantation rénale (201). Le risque principal d’une néphropathie à virus BK est une sur-immunosuppression (207). Si on se réfère aux études pilotes, une diminution de l’immunosuppression est recommandée (202). Mais cette stratégie augmente le risque de rejet aigu. Des études ont également montré des résultats encourageant avec le léflunomide ou le cidofovir comme antiviraux contre le virus BK (40). Le léflunomide, grâce à ses effets combinés d’immunosuppresseur et d’antiviral, pourrait être un bon compromis. Dans les études publiées où le léflunomide remplace le MMF dans le traitement immunosuppresseur, on ne sait pas si l’effet bénéfique du léflunomide est lié à un effet immunosuppresseur plus faible que le MMF ou à un effet antiviral. C’est pourquoi, l’objectif de cette étude était de mesurer la fonction des lymphocytes T un mois après le remplacement du MMF par le léflunomide. Il a déjà été montré la capacité du MMF et de son métabolite actif, le MPA, à inhiber la prolifération des lymphocytes T ainsi que l’expression de leurs marqueurs d’activation (161). Des observations similaires ont été constatées avec le métabolite actif du léflunomide, le FK778 (208). Dans cette étude, nous avons observé que, malgré une faible diminution du taux résiduel du tacrolimus, il n’y a pas de différence significative dans les lymphocytes T de l’expression des marqueurs d’activation (CD25 et CD71), de la prolifération et de l’expression intra-lymphocytaire de l’IL-2 avant et après la conversion du MMF pour le léflunomide. En revanche, il y a une tendance à l’augmentation de l’expression intralymphocytaire du TNF-α après la conversion. Cela est très certainement dû à la plus faible exposition du tacrolimus observée. En effet, le tacrolimus est bien connu pour inhiber la production des cytokines. L’effet immunosuppresseur du léflunomide est probablement dû à la déplétion en nucléotides de la pyrimidine. Dans cette étude, 5 patients sur 12 ont négativé leur virémie, et la virémie du BK virus a été diminuée chez 4 patients. La fonction des lymphocytes T a été mesurée un mois après la conversion du MMF par le léflunomide, quand le léflunomide était stable. Parce que les taux résiduels du léflunomide, du tacrolimus, le taux du C2 de la ciclosporine, et la dose du belatacept et des corticoïdes sont restés inchangés au cours de l’étude, nous pouvons spéculer que la fonction des lymphocytes T est restée inchangée au cours du suivi. Nos observations suggèrent que l’effet bénéfique du léflunomide pour traiter la néphropathie à virus BK semble être plutôt lié à son effet antiviral qu’à un effet immunosuppresseur moins important comparé au MMF. L’activité antivirale du léflunomide contre le virus BK reste encore inconnue. 81 5. Article n°4 : Etude pharmacodynamique du changement d’un traitement à base de mycophénolate mofétil en mycophénolate sodique chez des patients transplantés rénaux stables. L’acide mycophénolique (MPA) est un puissant immunosuppresseur qui agit de façon sélective sur l’inhibition de la prolifération des lymphocytes T et B en inhibant la synthèse d’ADN (209), (210). Le MPA est commercialisé sous forme d’ester, le mycophénolate mofétil (MMF), qui est relativement bien toléré chez la plupart des patients. Ses effets secondaires les plus décrits sont la leucopénie et les problèmes gastro-intestinaux qui sont associés chez certains patients à des diarrhées sévères et à une nécessité de réduction de la dose, et ainsi peut compromettre la fonction rénale à long terme en favorisant les épisodes de rejet aigu (211), (212). Afin de réduire les effets gastro-intestinaux du MMF, une nouvelle formulation du MPA a été développée. La nouvelle formulation est une forme sodique, le mycophénolate sodique (MPS), qui libère le MPA au niveau de l’intestin. Le MPS est bien toléré chez les patients transplantés rénaux avec un faible taux de réduction de la dose ou d’interruptions du traitement (213). Des études pharmacocinétiques chez les patients transplantés rénaux ont montré une équivalence de dose entre les deux molécules, 1g de MMF est équivalent à 720mg de MPS (214). En revanche, il a été montré une grande variabilité interindividuelle du tmax du MPA pour le MPS (151). Le but de cette étude est de comparer les effets pharmacodynamiques de ces deux formulations de MPA après une conversion du MMF au MPS chez des patients transplantés rénaux stables. Les résultats de cette étude ont été publiés : Böhler T., Canivet C., et al. Pharmacodynamic monitoring of the conversion from mycophenolate mofetil to enteric-coated mycophenolate sodium in stable kidney-allograft recipients, International Immunopharmacology 2008 8 : 769-773 82 International Immunopharmacology (2008) 8, 769–773 w w w. e l s e v i e r. c o m / l o c a t e / i n t i m p PRELIMINARY REPORT Pharmacodynamic monitoring of the conversion from mycophenolate mofetil to enteric-coated mycophenolate sodium in stable kidney-allograft recipients Torsten Böhler a,⁎, Cindy Canivet a , Sylvain Galvani a , Nicole Therville a , Robert Salvayre a , Anne Negre-Salvayre a , Dominique Durand b , Mogens Thomsen a , Lionel Rostaing b , Nassim Kamar a,b a INSERM U858, Equipe 10, IFR 31, Institut Louis Bugnard, Bâtiment L3, CHU Rangueil, France Department of Nephrology and Multiorgan Transplantation, CHU Rangueil, Toulouse, France, 1 Avenue J Poulhès, 31059 Toulouse Cedex 9, France b Received 4 December 2007; received in revised form 28 January 2008; accepted 28 January 2008 KEYWORDS Therapeutic drug monitoring; Pharmacodynamics; Mycophenolic acid; Mycophenolate mofetil; Enteric-coated mycophenolate sodium; Kidney transplantation Abstract Background: The formulations of mycophenolic acid, i.e., mycophenolate mofetil (MMF) and enteric-coated mycophenolate sodium (EC-MPS), seem to have different pharmacokinetic profiles. The aim of this study was to compare the effects MMF and EC-MPS on T-cell proliferation, T-cell activation, T-cell function, and lymphocyte subsets. Clinical study and methods: Ten stable kidney-transplant patients on standard maintenance therapy of tacrolimus and MMF (1 g/d), with or without steroids, were converted from MMF to EC-MPS at equivalent dose (720 mg/d). Tacrolimus and steroid doses remained unchanged before, and at 1, 2, 3, and 6 months (M) after conversion. Intra T-lymphocyte cytokines IL-2 and TNF-α, lymphocyteactivation surface markers (CD25 and CD71), T-cell proliferation (PCNA+ PIhigh), total lymphocyte count, as well as lymphocytes subsets (CD2, CD3, CD4, CD8, CD19, NK cells) were measured by flow cytometry before conversion and at M1, M2, M3, and M6. Results: We found no significant differences of MMF versus EC-MPS on lymphocyte function. T-cell proliferation and T-cell activation (CD25 and CD71 expression), but not cytokine expression (TNF-α and IL-2), showed a trend to increase after conversion from MMF to EC-MPS. Total lymphocyte, CD2, CD3, CD4, CD8, and NK cells counts were not significantly modified. Conclusion: This study revealed a trend to a lower immunosuppression with EC-MPS as compared to MMF in stable renal transplant patients. © 2008 Elsevier B.V. All rights reserved. ⁎ Corresponding author. INSERM U858, Equipe 10, Institut Louis Bugnard, CHU Rangueil, 1 Avenue J Poulhès, 31059 Toulouse Cedex 9, France. E-mail address: [email protected] (T. Böhler). 1567-5769/$ - see front matter © 2008 Elsevier B.V. All rights reserved. doi:10.1016/j.intimp.2008.01.023 770 1. Introduction The discovery of the immunosuppressive potency of mycophenolic acid (MPA) [1] has led to more specific immunosuppressive regimens to prevent allograft rejection [2]. Mycophenolate mofetil (MMF, Cellcept ® Hoffmann-la Roche, Basel Switzerland), the 2-morpholinoethyl ester pro-drug of MPA, is an improved prophylaxis for decreased rejection and results in a better safety profile of the purine synthesis inhibitor azathioprin (Aza) [3]. MPA, the active metabolite of MMF, is a non-competitive, reversible inhibitor of inosine mono-phosphate de-hydrogenase (IMPDH) [4], a key enzyme in the de-novo-synthesis pathway of nucleotide guanine triphosphate (GTP) [4]. Hence, MPA prevents lymphocyte proliferation via inhibition of DNA synthesis. It has been shown that MPA exerts its immunosuppressive effects by the selective inhibition of T- and B-cell proliferation [5], which are specifically sensitive to MPA as they lack the salvage pathway for DNA synthesis [4]. MMF is rapidly and completely hydrolyzed to MPA, and MPA maximum concentration (Cmax) is achieved within 1 hour [6]. Mycophenolic acid is subsequently glucuronidated in the liver to mycophenolic acid glucuronide (MPAG), is then excreted in the bile and then reabsorbed from the gastrointestinal tract. This entero-hepatic cycle creates a secondary peak after 6–12 hours in the plasma concentration–time profile [7]. It is well documented that combinatory treatment with cyclosporin A (CsA), but not tacrolimus, decreases exposure to MPA, which requires dose adjustments. This phenomenon is explained by CsA-mediated inhibition of the biliary excretion of MPAG by the Mrp-2 transporter [8,9]. MMF is well tolerated in most patients. Described side effects are leucopenia and gastrointestinal (GI) problems, which are associated in some patients with severe diarrhea that then requires a dose reduction [10], and thus may compromise renal function [11]. During the first year post-transplantation, using a questionnaire based evaluation, we had previously reported and found that GI disorders occur in 33.3% of patients receiving MMF. Of these, 4.7% required dose reduction and 2.8% a MMF discontinuation [12]. Pharmacokinetic (PK) drug monitoring of MPA is recommended to achieve optimized therapy in individual patients [13]. In an attempt to reduce the GI-side effects of the drug MMF, a new formulation of MPA, was synthesized. The new formulation, enteric-coated mycophenolate sodium (EC-MPS), retards metabolic and absorption profile of MPA compared to MMF. Therefore, after EC-MPS (Myfortic®, Novartis Pharma, Basel, Switzerland) intake, the active metabolite MPA is liberated in the small intestine and so prevents GI side effects. It has been shown that EC-MPS is well tolerated in kidneytransplant patients with low rates of dose reductions or interruptions. Gastrointestinal adverse events have been responsible for dose reduction or interruption in only 5% of patients [14]. PK studies in kidney-allograft patients have revealed that a 720-mg EC-MPS/day dose is equivalent to 1 g MMF/day [15]. Further, it has been found that inter-patient variability of MPA tmax was dramatically increased for EC-MPS [16]. Initial pharmacodynamic (PD) studies of IMPDH activity suggest no significant differences between MMF and EC-MPS in stable kidney-allograft patients [16]. T. Böhler et al. Recently, we have validated PD biomarkers of T-cell function for PD monitoring of immunosuppressive drugs [17]. The aim in this present study was to compare the PD effects of the two formulations of MPA after conversion of stable kidney-transplant patients from MMF to EC-MPS. 2. Study design and methods 2.1. Clinical study design In this single-arm, open-label single-center study we included 10 kidney-transplant patients with stable renal function as indicated by a serum creatinine level of 145 ± 25 μmol/L, which did not change significantly throughout the study period. Time after transplantation at the beginning of the study was 41.9 ± 17.1 month. The patients' characteristics are summarized in Table 1. All patients received a standard triple therapy that consisted of tacrolimus (target trough level: 8–12 ng/mL) and MMF (500 mg b.i.d), with or without steroids. MMF was given at a lower dose than with cyclosporine A, e.g. 1 g b.i.d, because of the higher MPA AUC observed in patients treated with tacrolimus as compared to cyclosporine A [8,9,18]. After the first study visit (baseline) MMF (500 mg b.i.d) was completely withdrawn and replaced with an equivalent concentration of EC-MPS (360 mg b.i.d). Tacrolimus trough level, C-reactive protein and pharmacodynamic monitoring were evaluated before, and at 1, 2, 3, and 6 months after conversion from MMF to EC-MPS. Anti-HLA antibodies were assessed before and at the end of the study. None of the patients presented with acute rejection during this study period, and no specific anti-HLA antibody was detected. 2.2. Lymphocyte function assays PD effects on lymphocyte function were assessed by percentage expressions of T-cell proliferation, intracytoplasmic IL-2, and TNF-α expression, as well as transferin receptor (CD71) and IL-2 receptor (CD25) expression. These methods are described in detail elsewhere [16]. Briefly, for the measurement of intracytoplasmic cytokine expression, undiluted whole blood was stimulated by phorbol myristate acetate (PMA) and ionomycin for 30 minutes. Cytokine secretion was blocked by adding brefeldin. After 4 hours of incubation at 37 °C, intracytoplasmic cytokine expression was analyzed by a three-color FACS Calibur flow cytometer (Becton Dickinson) after the blood had been labeled with monoclonal antibodies, i.e., anti-CD3-PerCP, anti-IL-2 PE, and anti-TNF-α FITC antibodies. For T-cell activation and T-cell proliferation, diluted whole blood (1:10) were stimulated with concavalin A (sigma) for 3 days. Thereafter, antigen surface markers were stained using labeled anti-CD3-PerCP, CD25-FITC, and CD71-PE monoclonal antibodies, Table 1 Patient demographics and transplant characteristics N Age (years) Sex Weight (kg) Time since transplant (month) MMF dose at baseline (g/d) EC-MPS dose (mg/d) Corticosteroids Yes No Serum Creatinine at baseline (μg/dL) 10 52 ± 7.2 Only males 77 ± 15.5 41.9 ± 17.1 1 720 8 2 145 ± 25 Pharmacodynamics of MMF and EC-MPS 771 and were analyzed by flow cytometry. Lymphocyte proliferation was measured by bivariate flow cytometric analysis using directly labeled FITC monoclonal antibodies against proliferating nuclear cell antigen (PCNA) and propidium iodide labeled for DNA content. For each blood sample, one stimulated sample and one unstimulated sample were analyzed. Three thousand CD3 positive cells of each sample were analyzed with a flow cytometer. The data are expressed as the mean ± standard error of the mean (SEM). 2.3. Determination of lymphocyte subsets Lymphocyte subsets were determined by routine clinical laboratory standard flow cytometry and cell-counter techniques. 2.4. Statistical analyses Variables were expressed as mean ± standard error of the mean, and were compared by non-parametric Friedman and Wilcoxon tests, A p-value below 0.05 was considered to be statistically significant. Figure 2 T-cell activation (mean ± SEM) was determined in concavalin A-stimulated whole-blood cultures as a percentage of CD25+ or CD71+ T-cells (CD3+). 3.3. T-lymphocyte activation 3. Results 3.1. Concomitant immunosuppressive therapy Tacrolimus doses were maintained unchanged during the study period, and tacrolimus trough levels remained stable throughout the monitoring period of 6 months, i.e., 8.8 ± 3.0 ng/mL at baseline, 8.5 ± 2.5 ng/mL at 1 month, 8.7 ± 2.5 ng/mL at 2 months, 8.9 ± 2.0 ng/mL at 3 months, and 6.7 ± 1.5 ng/mL at 6 months after conversion (p = ns). In addition to tacrolimus and MMF, eight patients were receiving steroids at the daily dose of 5 mg (n = 7) or 2.5 mg (n = 1). Prednisone doses were not changed during the study period. 3.2. T-cell proliferation We determined pharmacodynamic parameters before and at 1, 2, 3, and 6 months after conversion from MMF (1 g/d) to EC-MPS (720 mg/d). We found a trend towards increased T-lymphocyte (PCNA+/PIhigh) proliferation after conversion from MMF to EC-MPS. Proliferation of T-lymphocytes increased but did not reach a statistical significance (4.0 ± 1.6%) from the baseline (6.9± 5.0%) after 1 month. It then increased to 10.5 ± 9.7% after 2 months and remained at this level until month 6 after conversion (Fig. 1). Figure 1 T-cell proliferation (mean ± SEM) was determined in concavalin A-stimulated whole-blood cultures as a percentage of PCNA+/PIhigh lymphocytes. We investigated the effect of MMF and EC-MPS on T-cell activation by the expression of CD25 and CD71 on CD3+ T-cells. We found that after conversion from MMF to EC-MPS expression levels of CD71 were not significantly increased: 13.1 ± 7.3% at baseline to 22.7 ± 2.9% after 1 month, 26.2 ± 11.2% after 2 months, 25.8 ± 7.1% after 3 months, and 28.8 ± 7.4% after 6 months. Similarly, CD25 expression did not increase significantly: 24.9 ± 7.9% at baseline, 35.0 ± 7.5% after 1 month, 36.2 ± 15.1% after 2 months, 39 ± 11.1% after 3 months, and 36.4 ± 14.6% after 6 months (Fig. 2). In summary, T-cell activation showed a trend to increase after conversion from MMF to EC-MPS. 3.4. Cytokine expression in T-lymphocytes We determined the effect of the conversion from MMF to EC-MPS on IL-2 and TNF-α expression in CD3+ T-cells. IL-2 expression exerted no significant changes during the observation period: IL-2 expression was 9.7 ± 4.9% at baseline, 16.4± 11.6% after 1 month, 12.4± 4.1% after 2 months, 20.7± 9.9% after 3 months, and 14.6 ± 11.9% after 6 months. Similarly, TNF-α expression did not change significantly: TNF-α expression was 13.7 ± 8.1% at baseline, 15.09.5% after 1 month, 17.3± 7.5% after 2 months, 27.0± 15.3% after 3 months, and 14.2± 9.9% after 6 months (Fig. 3). No trend Figure 3 IL-2 and TNF-α expression (mean ± SEM) in T-cells were determined in MPA/Ionomycin-stimulated whole-blood cultures as a percentage of IL-2+ and TNF-α + T-cells (CD3+). 772 Table 2 Baseline Month 1 Month 2 Month 3 Month 6 T. Böhler et al. Lymphocyte subpopulations Lymphocytes (/mm3) CD2 (/mm3) CD3 (/mm3) CD4 (/mm3) CD8 (/mm3) CD19 (/mm3) NK (/mm3) 1616.7 ± 399,6 1721.4 ± 403.6 1794.2 ± 464.9 1695.3 ± 316.6 1703.0 ± 436.7 1430.0 ± 429.3 1514.0 ± 419.4 1572.4 ± 436.0 1496.5 ± 340.5 1567.4 ± 426.1 1291.5 ± 493.2 1309.3 ± 427.4 1449.4 ± 460.4 1387.5 ± 391.7 1372.8 ± 476.7 720.8 ± 205.9 803.2 ± 254.2 860.2 ± 275.8 803.5 ± 192.4 796.9 ± 218.1 651.7 ± 331.7 655.5 ± 292.3 659.7 ± 290.1 636.9 ± 277.9 728.3 ± 314.8 124.9 ± 35.3 140.7 ± 65.8 165.3 ± 62.3 148.5 ± 52.8 151.1 ± 54.4 126.2 ± 102.3 116.7 ± 91.3 118.4 ± 104.4 107.8 ± 67.8 96.7 ± 87.6 towards an increase or decrease of cytokine expression was observed. 3.5. Lymphocyte subpopulations We investigated the effect of the switch from MMF to EC-MPS on lymphocyte subpopulations. We found no significant changes in total lymphocyte counts, CD2+ T-/NK-cell counts, CD3+ T-cell counts, CD4+ T-helper cell counts, CD8+ cytotoxic T-cell counts, and CD19+ B-cell counts (Table 2). 4. Discussion This is the first report to investigate the pharmacodynamic (PD) effects of lymphocyte function during the conversion from MMF to bioequivalent doses of EC-MPS in stable kidneytransplant patients. Maintenance therapy with tacrolimus and steroids were not changed. We found that after the switch to EC-MPS, a 2.6-fold trend towards lower inhibition (ns) of T-cell proliferation. Further, the expression of the T-cell activation marker CD71 was 1.7-fold (ns) less suppressed after 1 month on EC-MPS therapy compared to MMF therapy. Similarly T-cell activation marker CD25 expression was increased up to 1.6-fold (ns) after the switch to EC-MPS treatment. In contrast, cytokine expression remained nearly unchanged, apart from a non-significant increase after 3 months, which returned to baseline values after 6 months. Patients enrolled in this study were more than one year posttransplant when the risk of acute rejection was low. Nevertheless, none of the patients presented with an acute rejection. In addition, anti-HLA antibodies were assessed before and 6 months after the study. No donor specific antiHLA antibody was detected. Similarly, no significant infection episode occurred within the study period. At each visit, C-reactive protein was assessed and its level was always within the normal range, i.e. b 5 mg/L). MPA is known for its specific and strong inhibitory effects on T-cell proliferation and T-cell activation, whereas T-celldependent cytokine expression is not affected. Taking this “immunosuppressive signature” of MPA into account, we suggest that our observed trend in the modulation of T-cell function after a switch from MMF to EC-MPS may be due to changes in MPA pharmacokinetics. It can be excluded that the trend towards an increase of T-lymphocyte proliferation and activation was due to PK interactions of EC-MPS on tacrolimus drug exposure because we found no change in tacrolimus trough levels. Because leukopenia is a known side-effect of MPA we were interested to compare the effect of MMF and EC-MPS on lymphocyte subpopulation counts. We found no differences in lymphocyte subpopulation counts after the switch from MMF to EC-MPS. It has been previously shown that the MPA area under the concentration curve (AUC) was similar in MMF- and EC-MPStreated patients and that MPA tmax of EC-MPS exerts very high inter-patient variability as compared to MMF [16]. The high inter-patient PK variability of MPA tmax may also contribute to the high standard deviation of PD biomarkers observed under EC-MPS but not MMF therapy (Fig. 1). Infections were not observed and C-reactive protein levels were not increased excluding an influence on PD biomarker expression. Interestingly maximal MPA levels (Cmax) were lower and pre-dose MPA (C0) was higher after conversion to EC-MPS [16]. This phenomenon is due to the retarded absorption properties of EC-MPS. As a consequence, PK monitoring using a one timepoint surrogate marker (for example MPA trough levels) cannot reliably estimate MPA drug exposure. We have performed PD monitoring of lymphocyte functions at pre-dose and during a follow-up of 6 months after conversion. In respect to the very high inter-patient variability of tmax for MPA after EC-MPS treatment, one could speculate that the trend towards lower inhibition of lymphocyte proliferation and activation by EC-MPS could be caused by differences in PK. In line with our observation, Budde et al. [16] did not find significant differences in PD effects between MMF and EC-MPS using IMPDH activity as the PD biomarker (under the time– inhibition-effect curve and pre-dose values). Only the minimal IMPDH activity was increased at 14 days (5.79 ± 3.99) and at 3 months (5.11 ± 3.41) after conversion to EC-MPS therapy when compared to MMF (4.49 ± 2.17). Similarly Czock et al. [19] found in patients with progressive IgA nephritis not significantly higher IMPDH activity with EC-MPS as compared to MMF. It has been also previously demonstrated that inhibition of IMPDH activity by a single dose MMF exerts a significant correlation with the PD biomarkers of T-cell proliferation and activation [20]. In a rat-transplant model, Barten et al. [21] have demonstrated that inhibition of lymphocyte function, calculated as an “under the time–inhibition-effect curve” (AUE0–24 h), correlated highly with mycophenolate mofetil (MMF) dose, MPA level, and with histological severities of graft rejection. However, no data are available to determine if the minimal PD effect reached within a dosing interval is critical for drug efficacy. The main limitations of this study are the small number of patients included (n = 10) and the absence of pharmacokinetic monitoring of MPA. In conclusion, our pilot study revealed a trend to a lower immunosuppression with EC-MPS as compared to MMF. Further studies including a higher number of patients are required to prove PD equivalency of MMF and EC-MPS in stable renal-allograft patients. Pharmacodynamics of MMF and EC-MPS Acknowledgments T.B. is a recipient of a grant from Novartis, C.C. from Roche, and S.G. from the Francophone Society of Transplantation. 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[20] Kamar N, Glander P, Nolting J, Bohler T, Hambach P, Liefeldt L, et al. Effect of mycophenolate mofetil monotherapy on T-cell functions and inosine monophosphate dehydrogenase activity in patients undergoing a kidney transplantation. Transplant Proc 2006;38:2292—4. [21] Barten MJ, van Gelder T, Gummert JF, Boeke K, Shorthouse R, Billingham ME, et al. Pharmacodynamics of mycophenolate mofetil after heart transplantation: new mechanisms of action and correlations with histologic severity of graft rejection. Am J Transplant 2002;2:719—32. Dans cette étude, nous avons trouvé, après le changement du MMF par le MPS, une tendance à une diminution de la prolifération des lymphocytes T. De plus, l’expression des marqueurs d’activation des lymphocytes T est moins diminuée après 1 mois de traitement sous MPS en comparaison au MMF. En revanche, l’expression des cytokines reste inchangée. Le traitement avec le tacrolimus et les corticostéroïdes n’a pas été modifié. Les patients inclus dans cette étude sont tous à au moins un an de la greffe et le risque de rejet aigu est faible. Au cours de l’étude, aucun signe de rejet n’a été constaté, la présence d’anticorps anti-HLA spécifiques du donneur n’a pas été détecté et aucun épisode d’infection n’a été constaté. En tenant compte du fort effet inhibiteur du MPA sur l’activation et la prolifération des lymphocytes T, nous suggérons que la tendance, que l’on observe sur la modulation des lymphocytes T après le changement du MMF au MPS, puisse être due au changement de la pharmacocinétique du MPA. De plus, cette différence ne peut être attribuée à l’interaction de la pharmacocinétique du MPS sur l’exposition du tacrolimus car son taux résiduel est resté inchangé tout au long de l’étude. Nous avons comparé l’effet du MMF et du MPS sur le comptage des sous-populations lymphocytaires. Nous n’avons observé aucune différence entre les deux. D’autres études ont utilisé un autre marqueur pharmacodynamique, l’activité de l’inosine monophosphate déshydrogénase, l’enzyme cible du MPA, pour comparer le MMF et le MPS. Ils n’ont pas observé de différences entre les deux molécules sur l’activité de l’IMPDH (151, 215). Les limitations de cette étude sont le faible nombre de patients inclus et l’absence de suivie pharmacocinétique du MPA. En conclusion, notre étude-pilote montre une tendance à une plus faible immunosuppression sous MPS que sous MMF. D’autres études avec un plus grand nombre de patients sont nécessaires pour prouver cette équivalence pharmacodynamique entre le MPS et MMF chez des patients transplantés rénaux stables. 83 6. Comparaison de la prolifération, l’activation et la fonction des lymphocytes T chez des patients transplantés rénaux de novo recevant du belatacept ou de la ciclosporine A (étude de phase III) Belatacept® (LEA29Y) bloque la costimulation en se liant aux ligands de costimulation (CD80 et CD86) des cellules présentatrices d’antigènes. Il bloque le signal 2 d’activation des lymphocytes T. C’est une protéine de fusion qui combine une portion extracellulaire du CTLA4 avec la région constante (fragment Fc) d’une IgG 1 humaine (CTLA4Ig) (41). Il est administré au long cours (injection IV mensuelle) et est utilisé en substitut des anticalcineurines. Une première étude de phase II a montré, chez des patients transplantés rénaux, que le Belatacept est aussi sûr que la ciclosporine en terme d’incidence de rejet aigu et apporte un bénéfice significatif sur la fonction rénale (42). Deux nouvelles études de phase III en double-aveugle sont en cours, une pour les reins standards et une pour les reins marginaux. Dans chaque étude, il y a trois bras, un bras où les patients reçoivent de la ciclosporine, du MMF et des corticoïdes, un autre bras où les patients reçoivent une forte dose de belatacept IV, du MMF et des corticoïdes et enfin un bras où les patients reçoivent une dose plus faible de belatacept, du MMF et des corticoïdes. Les patients ont eu un suivi pharmacodynamique 3 mois, 6 mois et 12 mois après la greffe. Le double-aveugle n’a pas encore été levé, aussi l’analyse des résultats PD consiste à comparer les patients recevant de la ciclosporine à ceux recevant du belatacept quelque soit la dose. Les premiers résultats montrent une tendance à une plus forte immunosuppression chez les patients recevant du belatacept avec une plus forte inhibition de l’expression du CD25, CD71 et de la prolifération des lymphocytes T. En revanche, le groupe recevant de la ciclosporine semble inhiber plus fortement la sécrétion intra-lymphocytaire des cytokines : l’IL-2 et le TNF-α (Figure 23). 84 Fig. 23. Comparaison de l’expression de l’IL-2, du TNF-α, du CD25, du CD71 et de la prolifération des lymphocytes T entre des patients recevant de la ciclosporine () et des patients recevant du belatacept () 3 mois, 6 mois et 12 mois après la greffe. Le belatacept semble avoir un plus fort effet immunosuppresseur que la ciclosporine sur l’activation et la prolifération des lymphocytes T. 85 7. Étude pharmacodynamique entre un groupe de patients transplantés rénaux stables recevant un traitement standard de MPS et de tacrolimus et un groupe recevant une double dose de MPS et une dose de tacrolimus réduite. Introduction La néphrotoxicité induite par les anti-calcineurines est un des facteurs responsables de la néphropathie chronique d’allogreffe. Une des stratégies thérapeutiques utilisées pour réduire cette néphrotoxicité est de réduire de façon significative les taux résiduels de tacrolimus tout en augmentant les doses d’acide mycophénolique (MPA) pour assurer une immunosuppression efficace. Le but de cette étude pharmacodynamique était de comparer l’effet sur la prolifération, l’activation et la fonction lymphocytaire T, ainsi que sur les sous-populations lymphocytaires de deux régimes immunosuppresseurs : un régime standard associant du tacrolimus et du MPA à doses standards (groupe I) et un régime associant du tacrolimus à doses réduites et du MPA à fortes doses (groupe II). Patients et Méthodes Vingt-neuf transplantés rénaux ont été inclus dans cette étude. Tous recevaient un traitement standard comprenant du tacrolimus (taux résiduel entre 8 et 12 ng/ml) et du MPA [mycophénolate mofétil (MMF), 1g/j ou du mycophénolate sodique (MPS), 720 mg/j] avec ou sans corticoïdes. 40 (16-87) mois après la transplantation, treize d’entre eux ont gardé le même régime immunosuppresseur où seul le MMF a été substitué par du MPS à dose équivalente (720 mg/j) (groupe I). Pour les 16 autres patients, les doses de tacrolimus ont été diminuées pour obtenir des taux résiduels compris entre 2,5 et 5 ng/ml et le MPA a été délivré sous forme de MPS à la dose de 1440 mg/j (groupe II). Les doses de corticoïdes n’ont pas été modifiées. Les études lymphocytaires ont été effectuées lors de l’inclusion, 1 mois (M1), 2 mois (M2), 3 mois (M3) et 6 mois (M6) plus tard. La mesure de la prolifération lymphocytaire (PCNA+/ADN+), l’expression de molécules d’activation à la surface des lymphocytes T comme la chaîne α du récepteur de l’interleukine (IL)-2 (CD25) et le récepteur de la transferrine (CD71) et la mesure de l’IL-2 et du tumor necrosis factor (TNF)- α intra86 lymphocytaires ont été déterminées par cytométrie en flux à partir de sang total. Le taux de lymphocytes totaux et les sous-populations lymphocytaires CD2, CD3, CD4, CD8, CD19 et les cellules NK ont également été mesurés. Résultats Lors de l’inclusion, l’âge, la durée depuis la transplantation, le taux résiduel de tacrolimus, la dose de MPA, et la corticothérapie étaient similaires dans les deux groupes (Tableau 6). Tableau 6. Caractéristiques des patients Groupe I (n=13) Groupe II (n=16) Age (années) 52,2±10,7 48,6±11,6 11 /2 7/9 Temps depuis la transplantation (mois) 45,5±17,7 42,9±19,7 Taux résiduel de tacrolimus (ng/ml) 9,37±3,1 9,41±3,5 1000 1000 0,06±0,02 0,05±0,02 Sexe (M/F) Dose de MMF (mg/jour) Dose de corticoïdes (mg/kg/jour) Après la modification thérapeutique, les taux résiduels de tacrolimus étaient significativement plus élevés dans le groupe I que dans le groupe II, 8,35 ± 0,85 vs. 4,5 ± 1,6 ng /ml à M1 (p = 0,0008), 8,87 ± 2,5 vs. 4,37 ± 1,7 ng/ml à M2 (p = 0,0003) et 9,26 ± 2,2 vs. 4,3 ± 2,21 ng/ml à M3 (p = 0,0002). Les doses de MPS et de corticoïdes sont restées inchangées durant le suivi. Dans l’ensemble, les taux de lymphocytes totaux, de lymphocytes CD2, CD3, CD4, CD8, de cellules NK, d’IL-2 et de TNF-α intra-lymphocytaires, de CD25, de CD71 et de prolifération lymphocytaire sont restés inchangés durant les 6 mois dans les groupes I et II (figure 10). Le taux de CD19 et le rapport CD4/CD8 tendaient à augmenter dans le groupe I, alors qu’ils sont restés inchangés dans le groupe II. Deux mois après le début de l’étude (M2), les taux de lymphocytes totaux (2120 ± 240 /mm3 vs 1488 ± 136/mm3), de lymphocytes T CD2 (1880 ± 231 /mm3 vs 1274 ± 123 /mm3), CD3 (1752 ± 240 /mm3 vs 1169 ± 129/mm3), CD8 (790 ± 101 /mm3 vs 519 ± 76/mm3) étaient significativement plus élevés dans le groupe I que dans le groupe II. En revanche, il n’existait pas de différence significative entre les deux groupes à M1 et M3. 87 fig. 24 . Présentation des biomarqueurs pharmacodynamique entres le groupe I () recevant une dose normale de MPS et de FK et le groupe II () recevant une double dose de MPS et dose réduite de FK Conclusion L’utilisation de faibles doses de tacrolimus sous couverture de fortes doses de MPA n’entraîne pas de modifications significatives de la prolifération, de l’activation et de la fonction lymphocytaire T, ainsi que des sous-populations lymphocytaires par rapport à un régime immunosuppresseur associant le tacrolimus et le MPA, tous deux utilisés à des doses standard. 88 8. Article n°5 : Étude de la fonction lymphocytaire chez des patients transplantés rénaux stables recevant du mycophénolate mofétil et des corticostéroïdes avec ou sans tacrolimus. Le dysfonctionnement chronique de l’allogreffe rénale est une des causes majeures de perte tardive du greffon. Différents facteurs peuvent êtres responsables de cette dysfonction chronique. Parmi eux, il y a le rejet vasculaire chronique, la néphrotoxicité des anticalcineurines, et la glomérulopathie d’allogreffe (216). Afin de limiter la toxicité des anti-calcineurines, différentes stratégies sont utilisées chez les patients transplantés rénaux stables. Le remplacement des anti-calcineurines par un inhibiteur de la mTOR semble donner de bons résultats (217). Mais étant donné les effets secondaires des inhibiteurs de la mTOR, et leur faible tolérance chez certains patients, une autre alternative pourrait être l’usage de l’acide mycophénolique avec de faibles doses de corticostéroïdes, sans anti-calcineurines ou inhibiteurs de la m-TOR (218). Le risque majeur de cette stratégie est le risque d’augmentation du rejet aigu. Le but de cette étude est d’analyser la fonction, l’activation et la prolifération des lymphocytes T chez des patients recevant du MMF avec des corticoïdes et de les comparer avec les résultats observés chez d’autres patients recevant une thérapie conventionnelle qui inclut du tacrolimus, du MMF et des corticoïdes. Les résultats de cette étude ont été publiés: Canivet C., et al., T-cell function in maintenance renal-transplant patients receiving mycophenolate mofetil and steroids with or without tacrolimus, Transplantation Proceedings, 2008. 89 T-Cell Function in Maintenance Renal Transplant Patients Receiving Mycophenolate Mofetil and Steroids With or Without Tacrolimus C. Canivet, T. Böhler, S. Galvani, N. Therville, R. Salvayre, D. Durand, M. Thomsen, L. Rostaing, and N. Kamar ABSTRACT Nephrotoxicity-sparing protocols, using mycophenolate mofetil (MMF) and steroids without calcineurin inhibitors (CNIs) or mammalian target rapamycin (mTOR), could be used to treat maintenance renal transplant patients. However, the risk for acute rejection seems to be high. The aim of this pharmacodynamic study was to analyze T-cell function, T-cell activation, and T-cell proliferation among patients receiving MMF and steroids (n ⫽ 15) compared with patients receiving immunosuppression with CNI-based therapy including tacrolimus, MMF, and steroids. Our data suggested that among stable maintenance patients, dual therapy with MMF and steroids might provide a similar reduction in T-cell proliferation and T-cell activation as that observed among patients on standard immunosuppressive therapy. As expected, intralymphocytic interleukin-2 (IL-2) and tumor necrosis factor-alpha (TNF-␣) expressions were higher in patients not receiving CNIs. C HRONIC RENAL ALLOGRAFT dysfunction is one of the major causes of late renal allograft loss. Many factors have been incriminated to be responsible for chronic allograft dysfunction. Among these are chronic vascular rejection, calcineurin inhibitor (CNI)-related nephrotoxicity, and transplant glomerulopathy.1 In order to limit CNI toxicity, many strategies have been used in maintenance renal transplant patients. Recently, in a randomized prospective study, Stallone et al2 showed that a switch from CNIs to sirolimus was more effective than a 40% reduction in CNI dosage to slow the progression of renal allograft injuries among patients with chronic allograft nephropathy. Hence, conversion from CNIs to mammalian target rapamycin (mTOR) seems to be a good strategy to prevent chronic allograft dysfunction. However, because of mTOR side effects and its poor tolerance by many patients, an alternative strategy may be the combined use of mycophenolic acid and low-dose steroids, without CNIs or mTOR inhibitors.3 The main risk of this strategy may be an increased risk for acute rejection. The aim of this study was to analyze T-cell function, T-cell activation, and T-cell proliferation among a group of patients receiving mycophenolate mofetil (MMF) and steroids compared with those receiving tacrolimus, MMF, and steroids. PATIENTS AND METHODS Between May 1, 2006 and June 30, 2006, we included all renal transplant patients attending our outpatient or inpatient clinics and receiving MMF and low-dose steroids without CNIs or mTOR inhibitors in this study. Hence, 15 renal transplant patients (5 men and 10 women), ranging in age from 43 to 73 years, were included in this study (group I). Blood samples were obtained the morning before any immunosuppressive drug intake, ie, 12 hours after the last immunosuppressive drug intake. The results obtained in these patients were compared with another group of 15 patients receiving conventional immunosuppressive therapy including tacrolimus, MMF, and steroids (group II). The pharmacodynamic (PD) effects of the 2 immunosuppressive drug strategies on lymphocyte functions were assessed by the percentage expressions of T-cell proliferation, intracytoplasmic interleukin-2 (IL-2), and tumor necrosis factor-alpha (TNF-␣), as well as transferrin receptor (CD71) and IL-2 chain (CD25) expression. PD effects were determined by fluorescence-activated cell sorting (FACS) as previously described.4 Briefly, for the measurement of intracytoplasmic cytokine expression, undiluted whole blood was stimulated by phorbol myristate acetate (PMA) and ionomycin for 30 minutes. Cytokine secretion was blocked by adding brefeldin. After 4 hours of incubation at 37°C, intracytoplasmic cytokine expression was analyzed by a 3-color FACS Calibur flow cytometer (Becton Dickinson) after the blood had been labeled with monoclonal antibodies, ie, anti-CD3-PerCP, anti-IL-2 PE, and anti-TNF-␣ fluorescein isothiocyanate (FITC) From the Department of Nephrology and Multiorgan Transplantation, Toulouse, France. Address reprint requests to Nassim Kamar, MD, PhD, CHU Rangueil, 1 Avenue J. Poulhes, TSA 50032, Toulouse 31059, France. E-mail: [email protected] 0041-1345/08/$–see front matter doi:10.1016/j.transproceed.2008.06.062 © 2008 by Elsevier Inc. All rights reserved. 360 Park Avenue South, New York, NY 10010-1710 3422 Transplantation Proceedings, 40, 3422–3423 (2008) T-CELL FUNCTION IN RENAL TRANSPLANT PATIENTS 3423 DISCUSSION kidney transplant patients. However, 11% of patients included in their study showed acute rejection.5 Grinyo et al6 performed a prospective study in de novo, low immunological risk renal transplant recipients of suboptimal kidneys, using an immunosuppressive protocol that combined induction therapy using rabbit antithymocyte globulins with a bitherapy of MMF and steroids. Twenty-four percent of patients had an acute rejection, and a CNI was added to the treatment of more than 50% of patients. The authors concluded that an immunosuppressive regimen with MMF and steroids, without CNIs, can only be used in a few patients.6 In the current study, we analyzed T-cell function, T-cell activation, and T-cell proliferation among a group of patients receiving combined therapy of MMF and steroids compared with those receiving standard immunosuppression with tacrolimus, MMF, and steroids. Even though the time since transplantation and the patient characteristics were different between the groups, our data suggested that among stable maintenance patients, a dual therapy of MMF and steroids might provide a similar reduction in T-cell proliferation and T-cell activation as that observed among patients on standard immunosuppressive therapy. In contrast, as expected, intralymphocytic IL-2 and TNF-␣ expressions were higher in patients not receiving CNIs. Such immunosuppressive regimens, without CNIs, may be safe and efficient in patients who are at low immunological risk. This study has some limitations: it is retrospective and it concerns selected low immunological risk patients. Prospective studies are required to confirm these data, and to assess the safety of a combination of MMF and steroids, without CNIs or mTOR inhibitors, in maintenance patients. Land and coworkers5 have previously reported that MMF monotherapy may be safe and efficient in maintenance REFERENCES antibodies. For assessment of T-cell activation, surface markers (CD25 and CD71), and T-cell proliferation, diluted whole blood (1:10) was stimulated with concanavalin A (Sigma) for 3 days. Thereafter, antigen surface markers stained using labeled antiCD3-PerCP, CD25-FITC, and CD71-PE monoclonal antibodies were analyzed by flow cytometry. Lymphocyte proliferation was measured by bivariate flow cytometric analysis using directly labeled FITC monoclonal antibodies against proliferating cell nuclear antigens (PCNA) and propidium iodide labeled for DNA content. For each blood sample, we analyzed one stimulated and one unstimulated sample. Three thousand CD3-positive cells in each sample were analyzed on the flow cytometer. The data are expressed as mean values ⫾ standard errors of the mean (SEM). Variables were compared by the nonparametric Mann-Whitney U test. P ⬍ .05 was considered significant. RESULTS Patient characteristics are summarized in Table 1. Patients from the control group were younger and their time since transplantation was shorter than those from the study group. MMF and steroid doses were significantly higher in the group of patients without tacrolimus. Intralymphocytic IL-2 expression tended to be higher among group I compared with group II, ie, 22% ⫾ 4% vs 13.3% ⫾ 3% (P ⫽ .06). Intralymphocytic TNF-␣ also tended to be higher in group I, ie, 25.5% ⫾ 5.3% vs 16.7% ⫾ 3% (P ⫽ .15). T-cell activation markers, ie, CD25 and CD71, were similar in both groups: 30% ⫾ 4.5% in group I vs 30% ⫾ 4% in group II for CD25; and 19.9% ⫾ 3% in group I vs 13.8% ⫾ 2.5% in group II for CD71. Finally, T-cell proliferation was similar in both groups: 3.57% ⫾ 0.8% vs 3.5% ⫾ 0.5%. Table 1. Patient Characteristics Group I (MMF ⫹ Group II (FK 506 ⫹ Steroids; MMF ⫹ Steroids; n ⫽ 15) n ⫽ 15) Age (y) Gender (M/F) Time since transplantation (mo) Serum creatinine level (mol/L) Tacrolimus dose (mg/kg/d) Tacrolimus trough level (ng/mL) MMF dose (mg/d) Steroid dose (mg/kg/d) No. of previous acute rejections P 60 ⫾ 2 5/10 108 ⫾ 28 50 ⫾ 2.6 11/4 38.5 ⫾ 4 .006 .06 .07 128 ⫾ 17 146 ⫾ 6 .02 — — 0.06 ⫾ 0.007 9.36 ⫾ 0.75 — — 1766 ⫾ 126 0.14 ⫾ 0.04 0 1000 0.06 ⫾ 0.007 1 ⬍.001 .002 NS 1. Chapman JR, O’Connell PJ, Nankivell BJ: Chronic renal allograft dysfunction. J Am Soc Nephrol 16:3015, 2005 2. Stallone G, Infante B, Schena A, et al: Rapamycin for treatment of chronic allograft nephropathy in renal transplant patients. J Am Soc Nephrol 16:3755, 2005 3. Land W, Vincenti F: Toxicity-sparing protocols using mycophenolate mofetil in renal transplantation. Transplantation 80: S221, 2005 4. Böhler T, Nolting J, Kamar N, et al: Validation of immunological biomarkers for the pharmacodynamic monitoring of immunosuppressive drugs in humans. Ther Drug Monit 29:77, 2007 5. Land W, Schneeberger H, Weiss M, et al: Mycophenolate mofetil monotherapy: an optimal, safe, and efficacious immunosuppressive maintenance regimen in kidney transplant patients. Transplant Proc 33:29S, 2001 6. Grinyo JM, Gil-Vernet S, Cruzado JM, et al: Calcineurin inhibitor-free immunosuppression based on antithymocyte globulin and mycophenolate mofetil in cadaveric kidney transplantation: results after 5 years. Transpl Int 16:820, 2003 Il a été montré que le MMF en monothérapie est sûr et suffisant en traitement de maintien chez des patients transplantés rénaux stables. Mais, 11% des patients inclus dans cette étude présentent des signes de rejet aigu (219). Une autre étude prospective, chez des patients transplantés rénaux de novo ayant un faible risque immunologique, utilise un protocole qui combine un traitement d’induction à base d’ATG de lapin et une bithérapie de MMF et de corticoïdes. 24% des patients ont fait un rejet aigu, et des inhibiteurs de la calcineurine ont été introduits au traitement chez plus de 50% des patients (220). Dans cette étude, nous avons analysé la fonction, l’activation et la prolifération des lymphocytes T dans un groupe de patients recevant du MMF et des corticoïdes et comparé ces résultats avec ceux observé dans un groupe de patients recevant un traitement standard à base de tacrolimus, MMF et croticoïdes. Même si le temps post-transplantation et les caractéristiques des patients sont différents, nos résultats suggèrent que, chez des patients transplantés stables, un traitement en bithérapie de MMF et corticoïdes peut entraîner une réduction de la prolifération et de l’activation des lymphocytes T comme observé chez des patients recevant un traitement standard. En revanche, comme attendu, l’expression des cytokines intra-lymphocytaires IL-2 et TNF-α est plus élevée chez les patients ne recevant pas d’anti-calcineurines. Un tel traitement immunosuppresseur, sans anti-calcineurines, peut être sans risques chez des patients ayant un faible risque immunologique. Les limites de cette étude sont qu’elle est rétrospective, et ne concerne que des patients ayant un risque immunologique faible. Des études prospectives sont nécessaires pour confirmer ces résultats. 90 Conclusion générale 91 L’utilisation des traitements immunosuppresseurs a permis à la transplantation d’organes de devenir un recours thérapeutique chez des patients souffrant d’insuffisance rénale ou hépatique. Malheureusement, l’utilisation de ces différents traitements n’a pas encore trouvé de protocole stable en termes de posologie et d’association des différentes drogues. La balance entre le risque de rejet et les effets secondaires de ces traitements reste un réel problème. Aussi de nombreuses méthodes sont utilisées pour pallier ce problème. Une des méthodes les plus employées est le suivi thérapeutique pharmacocinétique des immunosuppresseurs. Pour chaque traitement couramment administré, il existe une corrélation entre la pharmacocinétique et la dose du médicament. Mais cette méthode ne permet pas de connaître l’effet de l’association de ces traitements sur le système immunitaire ou sur les cibles qui leur sont propres. Le suivi thérapeutique pharmacodynamique apporte donc de nouvelles réponses sur le mécanisme d’action des immunosuppresseurs et leurs effets sur l’organisme. La méthode utilisée au cours de ce travail de thèse est le dosage, à partir du sang total de patients, de la prolifération des lymphocytes T, de leur activation et de la sécrétion des cytokines intracytoplasmiques validée par Böhler et coll. (181). Cette technique nous a permis de déterminer le statut immunitaire chez des patients en attente de greffe hépatique et montrer que les patients atteints d’une hépatite C ont une activation de la prolifération lymphocytaire par un agent mitogène plus importante que les patients atteints d’une autre hépatopathie. Nous avons également montré que la fonction des lymphocytes T est corrélée avec l’âge du sujet étudié. Ces résultats montrent que la détermination du statut immunitaire avant une greffe pourrait être un facteur prédictif pour un rejet post-greffe, et faire varier la dose ou l’association des différents traitements. Des études post-transplantation sont nécessaires pour mettre en évidence une corrélation entre les résultats pré-greffe et l’incidence de rejet. Nous avons utilisé cette méthode afin de tester l’activité immunosuppressive de différents traitements. Nous avons montré le mécanisme d’inhibition des trois traitements les plus utilisés en transplantation à l’heure actuelle, le tacrolimus, le mycophénolate mofétil et le sirolimus et étudié leur courbe d’inhibition en fonction du temps et la corrélation entre leur pharmacodynamie et pharmacocinétique. Cette méthode nous a également permis d’étudier l’effet du léflunomide sur la fonction lymphocytaire chez des patients transplantés rénaux ayant une néphropathie à virus BK. De la même façon, nous avons pu comparer deux formulations de l’acide mycophénolique en termes d’immunosuppression chez des patients 92 transplantés rénaux stables et constater une tendance vers un plus faible effet immunosuppresseur de la forme sodique. Enfin nous avons pu étudier les effets immunosuppresseurs d’une nouvelle molécule actuellement en étude clinique de phase III, le belatacept, qui possède un effet immunosuppresseur plus important que la ciclosporine. L’étude de ces différents marqueurs biologiques de l’activation, de la fonction et de la prolifération des lymphocytes T peut servir au cours du développement de nouvelles molécules à déterminer leur efficacité et leur mécanisme d’action au niveau du système immunitaire. L’essai de nouvelles stratégies thérapeutiques pour éviter l’effet toxique de certaines molécules en diminuant les doses représente toujours un risque pour la survie du greffon. Aussi l’application de la mesure des différents marqueurs biologiques pour contrôler l’état de l’immunosuppression peut être bénéfique. Nous avons utilisé cette méthode dans différentes études dont le but était de diminuer les doses d’anti-calcineurines afin de diminuer leur effet néphrotoxique, chez des patients transplantés stables. Cette méthode peut donc permettre de vérifier la stabilité et le maintien de l’immunosuppression. Le suivi pharmacodynamique apporte de nouveaux renseignements sur l’efficacité et le mécanisme d’action des différents traitements utilisés en association ou individuellement. Mais cette technique nécessite beaucoup de temps, d’argent, et est donc difficilement applicable en routine clinique d’autant que les temps d’incubation vont jusqu’à 3 jours. De plus, il n’existe pas à ce jour de méthodes de conservation des échantillons sanguins et ces derniers doivent êtres analysés dans un délai de 24h après le prélèvement. Le suivi pharmacodynamique pourrait être un complément d’information pour l’optimisation des nouveaux traitements immunosuppresseurs. 93 Bibliographie 94 1. Hariharan S, Johnson CP, Bresnahan BA, Taranto SE, McIntosh MJ, Stablein D. Improved graft survival after renal transplantation in the United States, 1988 to 1996. N Engl J Med. 2000 Mar 2;342(9):605-12. 2. Hong JC, Kahan BD. Immunosuppressive agents in organ transplantation: past, present, and future. Semin Nephrol. 2000 Mar;20(2):108-25. 3. Williams GM, Hume DM, Hudson RP, Jr., Morris PJ, Kano K, Milgrom F. "Hyperacute" renal-homograft rejection in man. N Engl J Med. 1968 Sep 19;279(12):611-8. 4. Liu Z, Sun YK, Xi YP, Maffei A, Reed E, Harris P, et al. Contribution of direct and indirect recognition pathways to T cell alloreactivity. J Exp Med. 1993 Jun 1;177(6):1643-50. 5. Vella JP, Spadafora-Ferreira M, Murphy B, Alexander SI, Harmon W, Carpenter CB, et al. 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Le suivi thérapeutique des immunosuppresseurs a été mis en place pour essayer de mieux contrôler les effets secondaires sans augmenter le risque de rejet. Il existe le suivi thérapeutique pharmacocinétique et le suivi thérapeutique pharmacodynamique. Au cours de ces travaux, nous avons étudié en cytométrie de flux, la prolifération, l’expression des marqueurs d’activation CD25 et CD71 et la sécrétion des cytokines intracytoplasmique IL-2 et TNF-α des lymphocytes T, chez des patients en attente de greffe et des patients greffés rénaux et hépatiques. Nous avons montré que les patients en attente de greffe hépatique, du fait d’une hépatite C, ont une prolifération et une activation des lymphocytes T plus importante que les patients en attente de greffe pour une autre pathologie hépatique. De plus ceux atteints d’une hépatopathie ont une sécrétion de cytokines plus importante que les personnes saines. Ces observations pourraient expliquer le risque plus élevé de rejet aigu après transplantation hépatique chez les patients infectés par le virus de l’hépatite C. Par la suite, nous avons comparé le statut immunitaire de patients en attente de greffe rénale (sous dialyse), avec celui de patients transplantés rénaux et celui de volontaires sains en fonction de leur âge. Dans chaque groupe de patients, nous avons constaté une corrélation entre l’âge du receveur et la sécrétion de TNF-α. Nous avons également utilisé l’approche de l’étude pharmacodynamique pour comparer différents immunosuppresseurs. Nous avons comparé l’effet immunosuppresseur du léflunomide avec celui du mycophénolate mofétil (MMF) chez des patients transplantés rénaux présentant une néphropathie à virus BK. Le léflunomide s’est avéré être aussi immunosuppresseur que le MMF, ce qui suggère que son effet bénéfique dans le traitement de la néphropathie à virus BK est dû, au moins en partie, à son activité antivirale. Puis nous avons comparé l’effet des deux formulations de l’acide mycophénolique : le MMF et le mycophénolate sodique (MPS). Le MPS tend à avoir une activité immunosuppressive légèrement moins importante que le MMF ; ceci peut-être le reflet des différences pharmacocinétiques entre les 2 formulations. Enfin, nous avons comparé les facultés immunosuppressives du belatacept à la ciclosporine A. L’étude pharmacodynamique des immunosuppresseurs a permis de comparer l’efficacité de différentes stratégies immunosuppressives visant à diminuer le taux d’anticalcineurines administré chez des patients transplantés afin d’éviter leur effet néphrotoxique et diminuer le risque de perte de greffon. Nous avons observé que la diminution voir l’arrêt des anti-calcineurines chez des patients transplantés stables n’entraînait pas d’augmentation de l’activation, la prolifération et la sécrétion des cytokines des lymphocytes T. Ce travail a montré l’intérêt d’un suivi pharmacodynamique des immunosuppresseurs au cours du développement d’une nouvelle molécule mais également pour analyser l’utilité et l’efficacité d’une nouvelle stratégie immunosuppressive. De plus elle permet de montrer la variabilité inter-individuelle du statut immunitaire des patients en attente de greffe et permet d’appréhender le traitement post-greffe.