LOMBALGIES COMMUNES CHEZ LE SPORTIF ET
MESOTHERAPIE
La lombalgie chez le sportif n‘est pas toujours bien connue des
médecins généralistes , car souvent prise en charge par des urgentistes
ou des spécialistes (rhumatologues , orthopédistes, ostéopathes ). C’est
une pathologie complexe, riche où se retrouvent des douleurs de toutes
origines , qu’elles soient mécaniques ou non. Elle gagne à être connue
davantage afin de répondre au sportif , toujours pressé de revenir sur le
terrain .
Le mémoire est une réflexion à partir des enseignements suivis
( Mésothérapie, Traumatologie sportive, Ostéopathie ) et d’une pratique
en cours de remise à jour en mésothérapie . N’engageant que son auteur
il est soumis à la correction de ses maîtres .
En démembrant la lombalgie chez le sportif , je souhaite mieux
comprendre sa physiopathologie pour situer la place de la mésothérapie
dans l’arsenal thérapeutique.
Une lombalgie récente chez une jeune danseuse doit faire suspecter
une lyse isthmique , alors que chez un sportif plus âgé , ce peut être un
problème d’ordre discal ou un simple blocage d’articulaire postérieure
de type DIM . Dans le premier cas traiter uniquement par mésothérapie
en attendant « que ça aille mieux « sera une faute médicale car elle
aura gâché les chances de consolidation que seul pourrait permettre le
port rapide d’un corset . Dans le cas d’un problème discal , la
mésothérapie révèle sa pleine efficacité tandis qu’une manipulation lui
est souvent supérieure devant problème articulaire postérieur de type
DIM .
Dire d’une lombalgie qu’elle est d’origine musculaire peut être
une erreur diagnostique car la plupart des lombalgies comportent une
contracture , quelque soit l’étiologie ( discale , osseuse , articulaire
postérieure , musculaire ..... ) , ou une insuffisance diagnostique car
l’étiologie musculaire peut être diverse : courbature, contracture,
claquage , déchirure ou même un vrai syndrome des loges . La
mésothérapie et le reste du traitement exigent un diagnostic précis .
La composition du mélange en mésothérapie dépend aussi
essentiellement du mécanisme de la lombalgie . L’emploi d’un AINS à
bonne dose est indispensable dans le cas d’un lumbalgo aigu ( survenue
brutale après un mouvement en flexion ou en flexion-torsion du tronc ,
et présence d’une attitude antalgique ), en raison de la présence d’une
réaction inflammatoire importante. Cet AINS est secondaire dans le
mélange lorsque cette lombalgie aiguë survient après un faux
mouvement de type rotation , et qu’il n’y a pas d’attitude antalgique : on
est devant un tableau d’entorse discale , où la réaction inflammatoire est
moindre. De même l’emploi d’un décontracturant est essentiel dans les
cas lumbalgo aigu et d’entorse discale , alors qu’il est moindre dans
celui d’une insuffisance discale où la contracture est plus discrète ,
comme elle peut être unilatérale dans le cas d’un problème articulaire
postérieur .
La mise en route d’un traitement par mésothérapie ne peut donc
souffrir d’un diagnostic imprécis , et faire retarder un traitement radical
ou plus rapidement efficace . Sinon la mésothérapie a sa place toute
entière dans tout l’arsenal thérapeutique. Elle contribue efficacement au
soulagement du sportif , à l’observance thérapeutique et à une reprise
sportive plus rapide et mieux surveillée . Ce n’est pas toujours une
technique alternative .
I- MESOTHERAPIE
Le matériel
Le matériel est à usage unique : seringues 5-10 ml et aiguilles de 4,
6 ou 13 x 0,30
Les punctures peuvent être réalisées par techniques manuelles ou
assistées ( injecteurs électromagnétiques ou pneumatiques )
Nous utiliserons le plus souvent des aiguilles 13x0,30mm montées
sur seringues de 5 ml .
Les produits
- AINS : de préférence le Piroxicam ( ZOFORA , FELDENE) , en
raison de sa grande miscibilité aux autres molécules , sinon
Ketoprofène ( TOPFENA , PROFENID ) ou Tenoxicam
( TILCOTIL )
- Calcitonines : de préférence celle de saumon 100 UI
( CALCITONINE PHAMY II ) qui est la plus employée , par
rapport à la calcitonine humaine , pour 3 raisons ( 25 fois plus
puissante donc plus antalgique , moins d’effets secondaires , et
moins chère )
- Myorelaxant : Thiocolchicoside ( MIOREL , COLTRAMYL )
- Lidocaine 1% ( MESOCAINE ) , Procaine 2% ( PROCAINE
BIOSTABILEX)
- Drainant : Etamsylate ( DICYNONE )
- Vasodilatateurs : Buflomédil ( FONZYLANE ), Pentoxifylline
(TORENTAL) Ifenprodil ( VADILEX )
- Complexe vitaminique : Hydrosol polyvitaminé
(HYDROSOL POLYVITAMINE BON )
- Arnica 4 DH
Techniques d’injection et profondeurs
- 1 mm : mésothérapie épidermique ( ME )
- 1 à 2 mm : nappage au niveau du derme superficiel ( IDS )
- 4 mm : point par point au niveau du derme profond ( IDP )
1/10 ml par point
- 4 à 10 mm ou plus: mésothérapie ponctuelle systématisée ou
MPS (DHD ) 2-5/10 ml/ point
Points d’injection
Ce sont ceux retrouvés à l’examen clinique en pression digitale du
rachis, des crêtes iliaques , des trochanters , des muscles annexes
ou à distance , et par le palpé-roulé de certaines régions du derme ,
notamment des régions lombosacrées , des hanches , de l’aine ,
et/ou ceux décrits par dr Didier MREJEN , à savoir :
Les 4 points rachidiens en MPS décrits par le dr MREJEN :
- 0 : point médian en regard du ligament interépineux
- 1,5 cm de la ligne médiane , correspondant à l’articulaire
postérieure
- 5 et 8 cm correspondant à des tendino-myalgies
Le point plexique sacré ( L4-L5-S1 ) ,en regard du 1er trou sacré
Rythme des séances
Le traitement de base repose sur 3 séances à une semaine
d’intervalle , ou 3-4 jours pour les formes aiguës . En cas d’échec
on propose une autre thérapeutique et/ou deux ou trois autres
séances , en fonction de l’étiologie .
Traitements associés
Repos relatif , Médicaments per os, Orthèses ( ceinture ou corset ),
Physiothérapie , Thérapie manuelle ( kinésithérapie , ostéopathie )
II- ETIOLOGIES DISCALES
- le lumbalgo aigu
- l’entorse discale
- l’insuffisance discale
II-A Le Lumbalgo aigu
Définition
De par son attitude antalgique en latéro et anteflexion
caractéristique , le lumbalgo est plus proche de la sciatique aiguë
que de la lombalgie , fût-elle hyperalgique . C’est une sciatique
sans irradiation sciatique . L’attitude antalgique se caractérise par
l’impossibilité de redressement du tronc . Il existe des équivalents
mineurs où à l’examen dynamique du rachis le sujet ne peut pas se
pencher dans l’une des quatre directions fondamentales .
L’attitude antalgique est certainement due à la contracture
asymétrique des muscles psoas-iliaques
Lésion responsable
Il s’agit sans doute d’une déchirure partielle de l’anulus , ce qui
explique la douleur aiguë et son caractère post-traumatique . La
présence de l’attitude antalgique , identique à la sciatique, fait
évoquer en plus la présence d’un écartement sous pressions des
berges de la fissure par un fragment de nucléus qui aurait migré et
s’y serait incarcéré . Dans cette hypothèse il faudrait , pour faire un
lumbalgo une fissure radiale qui débute à la partie interne de
l’anulus ( pour que le nucléus puisse s’y engager ) mais qui
n’atteigne pas la zone périphérique ( puisqu’il n’y a pas en principe
de protrusion ni de hernie ) . Cependant l’expérience de scanners
au cours de lumbalgos a montré qu’il y avait parfois une hernie ,
mais que celle-ci est alors en situation médiane . Dans le cas
contraire , il s’agirait d’une sciatique.
Caractéristiques cliniques
Le lumbalgo est typiquement secondaire à un effort de
soulèvement avec ou sans torsion, par exemple chez un
haltérophile ou un culturiste. Le sujet peut entendre un bruit de
craquement ( qui n’a rien à voir avec le craquement d’une
manipulation vertébrale mais qui est un bruit de déchirure ) . Outre
l’attitude antalgique , on note le terrain ( homme jeune en général),
l'impulsivité à la toux et le soulagement par le décubitus ( souvent
en chien de fusil , position qui décomprime le mieux le disque )
Les changements de positions sont très pénibles .
L’examen segmentaire est souvent normal ;
Les réflexes achiléens sont parfois diminués ou abolis , témoignant
de la présence d’une hernie discale , malgré l’absence de sciatique
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