Le 26 septembre 2016 Antibiorésistance et pollution de l’environnement : les Etats s’attaquent aux effets annexes des médicaments Antibiorésistance : la prise de conscience internationale Le 22 septembre, lors d’une réunion organisée par S.E Peter Thompson, Président de la 71ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, les Etats ont adopté une déclaration visant à engager « une approche générale et concertée » pour lutter contre les causes de l’antiobiorésistance. L’objectif, à terme, est de coordonner les actions et de dégager les financements nécessaires pour agir sur les aspects relatifs à la santé humaine (normes d’hygiène dans les établissements de santé, vaccination, développement de nouveaux médicaments, définition de tests plus fins), l’agriculture (normes d’hygiène dans l’élevage) et l’environnement (eau potable). La Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé Docteur Margaret Chan a insisté : « les engagements pris aujourd’hui doivent être concrétisés en actions rapides, efficaces et capables de sauver des vies dans les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale. Le temps presse ». La présidente internationale de Médecins Sans Frontières Docteur Joanne Liu abonde : « MSF salue la Déclaration politique (…). Les Etats ont maintenant la responsabilité de transformer ces intentions en actes, et de mettre en place les plans définis à l’échelle nationale et les engagements globaux en la matière ». Parmi les pistes à approfondir, elle cite notamment la définition de diagnostics plus précis ; l’utilisation « appropriée » des médicaments, ainsi que leur accès « à prix abordables ». Pollution de l’environnement : la France affiche ses ambitions pionnières Le 8 septembre, lors du Congrès international sur les risques liés aux résidus de médicaments dans l’environnement organisé par l’Académie nationale de pharmacie et le ministère de l’Environnement, la Ministre de l'Environnement Ségolène Royal a présenté le plan national de lutte contre les micropolluants 2016-2021. Trois axes ont été retenus par le Gouvernement, l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA), les agences de l’eau et les organismes de recherche et développement : - réduire les émissions de micropolluants dans milieux aquatiques - développer les connaissances en matière de risques (relation dose-effet ; mélange avec les autres polluants ; impacts sur la faune et la flore) - préparer les changements de pratiques d’un point de vue technique, économique et sociologique. La Ministre a notamment mentionné la centralisation et le partage des données. La Ministre a également appelé au lancement d’un appel à projets de recherche « antibiorésistance et environnement » dans le cadre du Programme National de Recherche en Environnement Santé Travail de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses). Lisa Fraser Consultante senior en veille réglementaire et politique t : 01 55 62 68 65 | e: [email protected] Le 26 septembre 2016 En réponse, le LEEM a valorisé le Rapport RSE 2015 des industriels du médicament : « Le Leem s’implique activement dans les travaux des différents plans gouvernementaux abordant la problématique des résidus de médicaments dans l’eau. Au niveau européen, il soutient la mise en place du modèle Eco-Pharmaco-Stewardship, visant à traiter les questions environnementales de façon globale tout en maintenant l’accès des patients aux médicaments ». L’antibiorésistance serait responsable du décès de 12 500 personnes chaque année en France. Pour aller plus loin Le discours de la Ministre Ségolène Royal. Le rapport RSE 2015 du LEEM. Lisa Fraser Consultante senior en veille réglementaire et politique t : 01 55 62 68 65 | e: [email protected]