Joël Dewarrat: élever l`art, les pieds sur terre

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Vendredi 21 octobre 2011
EXPOSITION FRIBOURG
culture & loisirs
Le Messager
11
Joël Dewarrat: élever l’art, les pieds sur terre
L’artiste peintre Joël
Dewarrat participe à
l’exposition collective
Séjours en Art, vernie
dimanche à la galerie Ilford
à Fribourg. Membre du
collectif d’artistes Ruletka,
le Châtelois y défend une
vision décomplexée
et antiélitiste de l’art.
L
’Art, avec un grand A, a-t-il sa place
sur des T-shirts, des coussins, ou
encore au milieu de carlingues, pour
fêter les dix ans d’une carrosserie automobile? Plus d’un féru du 3e art – la
peinture – crierait à l’anathème: «Multiplication d’une œuvre, unique par définition», se récrimineraient certains,
«marchandisation d’une précieuse inspiration», accuseraient les autres; «autant mettre la muse sur le trottoir», résumeraient les plus chagrins.
Facile à dire? Par une politique des
petits pas, Joël Dewarrat s’attache à
prouver le contraire. Avec son complice, l’artiste bullois Sébastien Vallélian, il forme le collectif Ruletka, clin
d’œil ironique et un brin cynique à l’arbitraire de la chance, version russe. Le
duo a des centaines d’heures de peinture et de discussions à son actif, des
toiles qui dialoguent face-à-face dans
l’atelier partagé, et des performances
live au bar Le Buro à Bulle. Intéressantes artistiquement, les perfos sont également lucratives, et permettent une mise
en spectacle non négligable pour la
popularité du duo. D’autres projets
(T-shirts, coussins, prêts de toiles aux
hôtels ou administrations) permettront
également de donner une assise économique au collectif. «Le but est de pratiquer une peinture «viable», qui fonctionne comme une petite entreprise,
préconise Joël Dewarrat. Dans l’art,
comme ailleurs, il faut que ça roule!»
Indépendant… puis libre
De croquis en esquisses, Joël Dewarrat construit des figures en lignes continues, qui titillent la logique et interrogent le sens
La course aux bourses?
Non merci!
Autant de considérations néoromantiques, qui font aujourd’hui, au
mieux, sourire Joël Dewarrat, dit Jod. A
39 ans, l’artiste peintre châtelois ne fait
plus dans la dentelle d’une peinture
soutenue par des bourses, ou tributaire
de subventions. «Il est important que
ces aides existent, mais il ne faut pas
compter dessus, affirme-t-il. Elles sont
d’ailleurs souvent destinées à soutenir
des artistes répondant à des canons bien
précis. Tant mieux si certains peuvent
en profiter, mais les autres doivent trouver des manières de persévérer de façon
autonome dans la pratique de leur art.»
Ce bon sens, l’artiste au sourire de
Bouddha espiègle le doit peut-être à sa
formation initiale de décorateur-étalagiste, apprise aux Arts appliqués à
Vevey. Un métier qui lui fera voir du
pays – stage de décorateur de plateaux
à la TSR sur un tournage de Navarro, et
décors pour le Théâtre des Osses –
avant qu’il ne s’initie au graphisme, et
crée sa propre boîte de décoration dans
l’événementiel.
Parallèlement, ses toiles sont accrochées au château de Gruyères, en
Italie, au Javits Convention center à
New York, en passant par des galeries à
Genève, Lausanne et Montreux. «Le
côté mondain et élitiste de l’art, je m’en
suis lassé», résume Joël Dewarrat, qui
préfère aujourd’hui développer ses
activités artistiques en leur offrant, si
possible, l’accès au plus grand nombre.
«Le tout est de trouver des supports qui
ne péjorent pas la notion d’art», estimet-il. Des mandats de décoration, mais
sur le mode de l’installation, pourraient
bien jalonner l’avenir du tandem artistique de Ruletka, à l’instar, peut-être, de
la décoration du Lausanne underground film festival (LUFF) l’an prochain.
Katharina Kubicek
■ Vernissage dimanche à la Galerie
Ilford, au NH Hôtel de Fribourg, dès 16 h.
KK
Le couloir, cette «place to be» artistique
La Galerie Ilford, lieu d’exposition historique, se niche dans le NH Hôtel de
Fribourg. Large couloir donnant l’accès à
un centre de congrès, elle se partagera
entre les quatre artistes de Séjours en Art,
pour cette première exposition collective.
Ruletka (Joël Dewarrat et Sébastien
Vallélian) y dévoileront leur travail –
volontiers ironique ou décalé – sur la
déformation. Alors que Jod travaille sur la
ligne continue et ses contresens – comme
cette «Babel» construite de figures
humaines inextricablement enchevêtrées,
Sébastien Vallélian lui fait écho avec ses
compositions plus charnelles, telle cette
Louise Brooks dont le visage multiplié se
déforme, mi-tragique, mi-grottesque.
L’artiste peintre Marie France Krähenbühl
égrènera de son côté ses univers urbains,
autant d’atmosphères du quotidien animées de touches très vives, et Stéphane
Sudan, grand voyageur, dévoilera ses
compositions de techniques mixtes, aux
mille détails rappelant ses contrées de
bourlingue. Après cette première exposition collective, à voir jusqu’au 6 novembre, chaque artiste ou collectif bénéficiera d’une exposition individuelle. KK
EXPOSITION REMAUFENS
Le roman d’Ariane Delafontaine
Carrés et doigts de fée
Prince des montagnes,
le petit cheval qui voulait servir les hommes
Le Collège de Remaufens accueille
l’exposition artisanale du Groupe
d’animation villageoise. A l’honneur
cette année, les patchworks réalisés
par le groupe Patch & Tchach.
L
e groupe de dames Patch & Tchach,
spécialisé dans la confection de
patchworks, présente sa première exposition, dans la salle des sociétés du Collège
de Remaufens, depuis demain jusqu’au
1er novembre. «Cette exposition, on l’attendait avec impatience. On a pris l’habitude de montrer nos travaux aux autres
membres du club lors de nos réunions
mensuelles, mais nous n’avions encore
jamais eu l’occasion de le faire plus
loin», commente la Remaufensoise Denise Tâche, qui organise cette exposition
en collaboration avec le Groupe d’animation villageoise.
Les visiteurs ont ainsi l’occasion de
découvrir une soixante de créations du
groupe de dames, ainsi que le défi, lancé
aux douze exposantes: «le carré dans
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tous ses états». Chacune avait ainsi pour
mission de confectionner un carré de
30 cm sur 30 avec deux couleurs tirées
au sort. «La confection de chaque pièce,
que ce soit une couverture, une décoration ou un carré, requiert un nombre
incalculable d’heures de travail. Nous
avons commencé à préparer cette exposition ce printemps», explique Denise
Tâche.
Ce groupe de patchwork existe depuis 2002 et avait été fondé par Jacqueline Eisenring. «Nous étions nombreuses
à être interpellées par la vitrine où elle
exposait ses créations. Et Patch & Tchach
est né des cours qu’elle donnait. Aujourd’hui, même si Jacqueline a quitté le
groupe l’année dernière, nous sommes
encore une quinzaine de membres»,
explique Denise Tâche.
XF
■ Vernissage demain dès 17 h. Exposition
visible: les dimanches de 14 h à 17 h, mardi
et vendredi de 19 h à 21 h, ainsi que le
29 octobre et le 1er novembre de 14 h à 17 h.
L
uigi qui, étonnamment, se sent plus
détendu que d’habitude, décide de
profiter de cette semaine pour se reposer
et récupérer enfin, après toutes ces
années chargées en émotions, suite à la
maladie de Mina ainsi qu’à son décès
prématuré. Encore un effet du rêve sans
doute!
Cette nuit-là, il fait un autre rêve
marquant, Prince les accompagne, lui et
Lisa sur un chemin entouré d’eau!
Le matin du 24 décembre, Luigi et
Lisa vont faire quelques courses au
magasin du village. Ils achètent quelques
victuailles pour la veillée de Noël et
pour le reste de la semaine. Luigi confie
Lisa quelques minutes à l’épicière, le
temps d’aller lui acheter un cadeau et
quelques boules et guirlandes pour
décorer le sapin de Noël. Pendant ce
temps-là, Maria, la jeune épicière,
écoute Lisa lui raconter l’histoire de son
Prince, le plus beau cheval de la montagne, le plus fort et le plus intelligent, son
cheval «à elle». Maria qui connaît la
situation de Luigi, s’en va chercher un
grand sac de papier qui contient quelques cadeaux emballés dans du joli
papier.
– C’est pour qui tous ces cadeaux?
demande Lisa!
– C’est le Père Noël qui les a déposés
ici pour ton papa et toi, explique Maria.
Lisa du haut de ses quatre ans rétorque:
– Moi mon papa, c’est lui le Père
Noël, je sais, je l’ai bien vu se cacher
pour m’acheter un cadeau. Mais alors
celui-là de Père Noël c’est qui? C’est le
tien?
Maria ne sait plus quoi répondre,
heureusement, Luigi arrive et fait diversion.
– Ben alors, Lisa qu’est-ce que tu lui
racontes de beau aujourd’hui?
– Je lui ai dit que je t’ai vu faire le
Père Noël et ça l’embête bien!
Luigi et Maria se regardent et pouffent de rire. Ça, c’est du Lisa pure souche, dit-il avant de s’en aller tout en souhaitant de joyeuses fêtes à l’épicière. Ils
grimpent dans la jeep et Lisa jette un
regard à l’arrière. Oui! Il y a bien un
paquet dissimulé en partie sous un ciré
et elle se réjouit de savoir ce que c’est…
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De retour à la bergerie, Luigi ranime
le feu et réchauffe la soupe tout en
regardant Lisa trier les boules qu’elle
choisit pour décorer le petit sapin de
Noël. Celui-ci, cultivé d’année en année
dans un grand pot de terre, a l’âge de
Lisa! Mina n’aimait pas couper les
arbres, alors elle avait récupéré un jeune
sapin et l’avait mis en pot, espérant qu’il
reprendrait racines.
(à suivre)
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