TraitementSida 202 — vol. 26 nº3 Page 13 2. Hinrichsen H, Benhamou Y, Wedemeyer H, et al. Shortterm antiviral efficacy of BILN 2061, a hepatitis C virus serine protease inhibitor, in hepatitis C genotype 1 patients. Gastroenterology. 2004 Nov;127(5):1347-55. activité contre le VIH est minime lorsqu’une si faible dose est utilisée. • ABT-267 (ombitasvir) : cette molécule interfère avec la protéine NS5A du VHC, et on la prend une seule fois par jour. • ABT-333 (dasabuvir) : cette molécule interfère avec la protéine NS5B du VHC, et on la prend deux fois par jour. 3. De Nicola S, Aghemo A. Second wave Anti-HCV Protease Inhibitors: Too little too late? Liver International. 2014; in press. L’ABT-450, l’ABT 267 et l’ABT 333 sont des exemples d’AAD (antiviraux à action directe). RÉFÉRENCES : 1. Lamarre D, Anderson PC, Bailey M, et al. An NS3 protease inhibitor with antiviral effects in humans infected with hepatitis C virus. Nature. 2003 Nov 13;426(6963):186-9. 4. Feld JJ. The beginning of the end? Antiviral Research. 2014 Feb 15;105C:32-38. 5. Pawlotsky JM. New Hepatitis C Therapies: The toolbox, strategies, and challenges. Gastroenterology. 2014; in press. 6. Winslow R, Loftus P. Gilead’s $11 Billion gambit: Hefty premium paid for tiny pharmasset reflects potential of hepatitis C market. Wall Street Journal. 22 November 2011. Disponible à l’adresse : http://online.wsj.com/news/ articles/SB10001424052970204443404577051800640024 264 [un abonnement pourrait être requis] 7. Rockoff J. $1,000-a-Day Hepatitis C Drug is a Blockbuster. Wall Street Journal. 1 April 2014. Disponible à l’adresse : http://live.wsj.com/video/1000-a-day-hepatitisc-drug-is-a-blockbuster/28D2AA79-E464-4F00-96E56F536C906D74.html#!28D2AA79-E464-4F00-96E56F536C906D74 [un abonnement pourrait être requis] 8. Deena Beasley. Gilead says has discounted hepatitis C drug for some health plans. Reuters. 29 March 2014. Disponible à l’adresse : http://www.reuters.com/article/2014/03/29/ us-gilead-hepatitis-idUSBREA2S0EZ20140329 9. Ollove M. Commentary: New miracle hepatitis C drug too pricey for prisoners. Portland Press Herald. 30 March 2014. Disponible à l’adresse : http://www.pressherald.com/ opinion/Commentary__New_miracle_hepatitis_C_drug_ too_pricey_for_prisoners.html [un abonnement pourrait être requis] B. Abbvie met au point une combinaison puissante La compagnie pharmaceutique Abbvie (anciennement les Laboratoires Abbott) travaille au développement de nombreux médicaments pour le traitement du virus de l’hépatite C (VHC). Sa première génération de médicaments comprend les agents suivants : • ABT-450 : cette molécule interfère avec les protéines NS3/4A du VHC; on la prend une fois par jour avec une faible dose (100 mg) d’un autre médicament appelé ritonavir (Norvir). Cette faible dose de ritonavir est utilisée pour faire augmenter le taux d’ABT450 dans le sang et le maintenir ainsi. Le ritonavir n’agit pas contre le VHC et son Ces médicaments ont fait l’objet de nombreux essais cliniques. L’un des plus récents dont les résultats ont été publiés portait le nom de PearlIII. Il s’agissait d’une étude de phase III qui mettait les médicaments ci-dessus à l’épreuve avec ou sans ribavirine chez des participants qui n’avaient jamais suivi de traitement et qui n’avaient pas de lésions hépatiques graves (cirrhose). Tous les participants étaient porteurs du génotype 1b du VHC. Les résultats préliminaires de l’essai Pearl-III portent à croire que la combinaison des trois AAD en développement chez Abbvie est extrêmement puissante, donnant lieu à des taux de guérison très élevés de l’ordre de 99 %. De plus, la combinaison semble être aussi efficace avec ou sans ribavirine. Enfin, la combinaison de trois AAD semble plus sûre que les régimes comportant la ribavirine. L’étude Pearl-III est importante pour d’autres raisons aussi. Historiquement, plusieurs des problèmes associés au traitement du VHC étaient attribués à l’exposition à l’interféron. Or, l’étude Pearl-III n’incluait pas d’interféron et comparait deux régimes, dont l’un comportait de la ribavirine et l’autre pas. Les taux d’effets secondaires étaient supérieurs parmi les participants recevant la ribavirine durant l’essai Pearl-III. Détails de l’étude Les chercheurs ont réparti au hasard 419 parti­ci­ pants pour recevoir l’un des régimes suivants : • 3 AAD + ribavirine – 210 participants • 3 AAD + ribavirine factice (placebo) – 209 participants Même si les participants ont été exposés aux médicaments pendant 12 semaines seulement, les chercheurs comptent les suivre pendant 60 semaines. Page 14 TraitementSida 202 — vol. 26 nº3 Les doses suivantes ont été utilisées : • ABT-450 – 150 mg • ritonavir – 100 mg • ABT-267 – 25 mg Les trois médicaments ci-dessus étaient combinés dans une seule co-formulation (une seule pilule contenant les trois agents) et étaient pris une fois par jour. La dose d’ABT-333 était de 250 mg deux fois par jour. La dose suivante de ribavirine a été utilisée : • personnes pesant moins de 75 kg – 1 000 mg par jour • personnes pesant 75 kg ou plus – 1 200 mg par jour Le profil moyen des participants au début de l’étude était le suivant : • proportions semblables d’hommes et de femmes • âge – 49 ans • la plupart (70 %) avait des lésions hépatiques minimes • 20 % avaient des lésions hépatiques modérées • 10 % avaient des lésions hépatiques étendues • charge virale en VHC – 2 millions de copies Résultats • Parmi les participants recevant trois AAD + ribavirine, 99,5 % (209 sur 210) n’avaient pas de charge virale détectable à la 12e semaine de la thérapie (RVS12). • Parmi les participants recevant trois AAD + placebo, 99 % (207 sur 209) n’avaient pas de charge virale détectable à la 12e semaine de la thérapie (RVS12) Cette différence entre les deux régimes laisse croire que le régime de trois AAD sans ribavirine n’était pas moins efficace que celui comportant trois AAD et la ribavirine (dans le langage technique, on parle de « non-infériorité »). En comparant les deux combinaisons aux résultats historiques fondés sur la norme de soins actuelle — télaprévir + interféron + ribavirine (supposant que le régime historique donnait lieu à un taux de guérison de 75 %) — les chercheurs ont constaté que les deux régimes, soit les trois AAD plus ribavirine et les trois AAD sans ribavirine, étaient supérieurs au traitement standard sur le plan statistique. Trois participants à la présente étude n’ont pas connu de RVS12 pour les raisons suivantes : • échec thérapeutique chez un participant recevant trois AAD et la ribavirine • arrêt des visites à la clinique de l’étude chez deux participants recevant les trois AAD sans ribavirine; charge virale détectable en VHC à la semaine 4 de l’étude La race, le sexe et la génétique n’ont pas eu d’impact sur la réponse à la thérapie. Effets indésirables Les chercheurs doivent prendre note de tous les effets indésirables qui surviennent durant une étude afin de pouvoir les analyser plus tard et déterminer s’ils étaient causés par les médicaments utilisés. Voici une liste d’effets indésirables signalés : Maux de tête (généralement d’intensité légère) • 24 % des participants de chaque groupe Fatigue • 22 % des participants de chaque groupe Les chercheurs ont constaté les différences suivantes en ce qui concerne les effets indésirables : Démangeaisons de la peau • 3 AAD + ribavirine – 12 % des participants • 3 AAD – 5 % Nausées • 3 AAD + ribavirine – 11 % • 3 AAD – 4 % Faiblesse • 3 AAD + ribavirine – 11 % • 3 AAD – 5 % Difficulté à s’endormir • 3 AAD + ribavirine – 9 % • 3 AAD – 3 % Toux • 3 AAD + ribavirine – 9 % • 3 AAD – 2 % Des effets indésirables graves (EIG) se sont produits chez quatre participants dans chaque groupe. Cependant, un seul EIG — un cas TraitementSida 202 — vol. 26 nº3 Page 15 d’arthrite — semblait lié à l’exposition aux trois AAD. Les chercheurs ont constaté les différences suivantes entre les résultats de laboratoire des participants utilisant les deux régimes : Anémie • 3 AAD + ribavirine – 7 % • 3 AAD – 1 % Taux d’hémoglobine (protéine qui facilite le transport de l’oxygène aux tissus) inférieur à 10 grammes par décilitre • 3 AAD + ribavirine – 9 % • 3 AAD – 0 % Il a fallu réduire la dose de ribavirine pour 19 personnes sur 210 (9 %) à cause de l’anémie et d’autres problèmes, mais cela ne les a pas empêchées de guérir du VHC. Taux de bilirubine (produit de déchet dont un taux élevé peut causer une décoloration de la peau et du blanc des yeux) plus de trois fois la limite supérieure à la normale : • 3 AAD+ ribavirine – 6 % • 3 AAD – 1 % Taux d’ALT (alanine aminotransférase, une enzyme du foie) plus de cinq fois la limite supérieure à la normale : • 3 AAD + ribavirine – 1 % • 3 AAD – 0 % Taux d’AST (aspartate aminotransférase, une enzyme du foie) plus de cinq fois la limite supérieure à la normale : • 3 AAD + ribavirine – 0 % • 3 AAD – 0 % Les résultats de l’étude Pearl-III sont convaincants et démontrent que le régime associant les trois AAD d’Abbvie est très puissant et généralement sans danger. De plus, il semble que certains patients atteints de lésions hépatiques légères n’aient pas besoin de ribavirine lorsqu’ils prennent les trois AAD évalués dans le cadre de cette étude. Nous rendrons compte d’autres études sur ces médicaments dans un prochain numéro de TraitementSida. Abbvie travaille actuellement à sa deuxième génération de traitements anti-VHC. La compagnie espère créer un régime simplifié consistant en une seule pilule quotidienne, peut-être sans la potentialisation par ritonavir. Il s’écoulera cependant plusieurs années avant que nous sachions si un tel régime peut réussir chez un grand nombre de personnes. RÉFÉRENCE : Ferenci P, Nyberg A, Enayati P, et al. Pearl III: SVR ≥ 99% after 12 weeks of ABT-450/r/267 + ABT-333 ± ribavirin in treatment-naïve HCV genotype 1b infection. In: Program and abstracts of the 21st Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections, 3-6 March 2014, Boston, U.S. Abstract 29LB. C.Siméprévir – interactions médicamenteuses potentielles En décembre 2013, Santé Canada a approuvé la commercialisation et l’utilisation d’un nouveau médicament anti-VHC portant le nom de siméprévir. Vendu sous le nom de marque Galexos, le siméprévir est fabriqué par la compagnie pharmaceutique Janssen. Le siméprévir appartient à une classe de médicaments appelés inhibiteurs de la protéase du VHC. On est censé l’utiliser en combinaison avec le peg-interféron et la ribavirine. Cependant, comme la combinaison de siméprévir et de sofosbuvir s’est avérée puissante, très efficace et sans danger lors d’au moins un essai clinique, certains médecins voudront peut-être la prescrire à leurs patients disposant d’assurances qui la couvriront. En attendant que le siméprévir soit ajouté aux listes de médicaments assurés des provinces et territoires, il n’est cependant pas certain que les gouvernements accepteront de payer cette combinaison. Le siméprévir se vend en capsules de 150 mg et se prend une fois par jour. Aucune restriction n’y est attachée en ce qui concerne la nourriture ou l’eau. Le siméprévir était relativement bien toléré lors des essais cliniques, et la plupart des effets secondaires étaient d’intensité légère à modérée. Les plus courants étaient les suivants : • éruptions cutanées • démangeaisons de la peau • taux plus élevé que la normale du produit de déchet bilirubine dans le sang • sensibilité aux rayons de soleil