R ev u e de presse Coordination : Philippe Beuzeboc et Stéphane Oudard (Paris) PÉNIS Cette étude prospective et monocentrique nantaise a évalué l’intérêt du PET scan au FDG avant une opération chez 30 patients traités entre mars 2005 et janvier 2010. Le statut ganglionnaire a été étudié chez 22 sujets cN0 dans le but de détecter des métastases infracliniques, et chez 8 sujets cN+ dans le but de quantifier l’importance de l’envahissement ganglionnaire. La sensibilité et la spécificité du PET pour les 22 patients cN0 ont été respectivement de 75 % et de 87,5 %, avec des valeurs prédictives positive et négative de 37,5 % et de 97,2 %. Pour les 8 patients cN+, la sensibilité et les valeurs prédictives positive et négative étaient de 100 %. Dans 3 cas classés cliniquement cN1, le PET a permis de confirmer l’atteinte métastatique et de modifier le stade en pN2. une chimiothérapie ou non. Le critère de jugement principal était la survie sans métastase osseuse ou le décès quelle que soit la cause. L’analyse a été faite en intention de traitement (ITT). Les résultats montrent que le dénosumab augmente significativement la médiane de survie sans métastase osseuse de 4,2 mois : 29,5 mois (IC95 : 25,4-33,3) versus 25,2 mois (IC95 : 22,2-29,5) ; HR = 0,85 (IC95 : 0,73-0,98 ; p = 0,028). Le dénosumab retarde également le temps jusqu’à la première métastase osseuse : 33,2 mois (IC95 : 29,5-38,0) versus 29,5 mois (IC95 : 22,4-33,1) ; HR = 0,84 (IC95 : 0,71-0,98 ; p = 0,032). La survie globale n’est en revanche pas différente dans les 2 groupes : 43,9 mois sous dénosumab versus 44,8 mois sous placebo (HR = 1,01 ; IC95 : 0,85-1,20 ; p = 0,91). Les taux d’effets indésirables sérieux sont comparables dans les 2 groupes, à l’exception des ostéonécroses de la mâchoire (ONJ) et des hypocalcémies : 33 patients (5 %) ont développé une ONJ et 12 patients (2 %), une hypocalcémie. Commentaire Commentaire Cette étude confirme l’intérêt potentiel du PET-FDG dans les cancers invasifs du pénis pour détecter un envahissement ganglionnaire infraclinique. Malgré ces résultats positifs concernant le critère de jugement principal, l’indication du dénosumab dans la prévention des métastases osseuses du cancer de la prostate résistant à la castration non métastatique n’a pas été retenue, en raison d’un bénéfice insuffisant en regard du risque élevé d’ONJ, lié sans doute à une durée de traitement prolongée. Il faut noter que la médiane de survie globale est de 44 mois. Comme pour l’acide zolédronique, une longue durée d’exposition augmente fortement le risque d’ONJ. L’indication pourrait néanmoins être rediscutée pour les sous-groupes les plus agressifs présentant un temps de doublement du PSA court, car le bénéfice en termes de délai jusqu’à apparition de métastases osseuses peut atteindre 8 mois. Intérêt du PET-FDG dans le bilan d’extension du cancer invasif du pénis P. Beuzeboc, Paris ✓ Souillac I, Rigaud J, Ansquer C et al. Prospective evaluation of 18F-fl uorodeoxyglucose positron emission tomography-computerized tomography to assess inguinal lymph node status in invasive squamous cell carcinoma of the penis. J Urol 2012;187(2):493-7. PROSTATE Le dénosumab retarde l’apparition des métastases osseuses dans le cancer de la prostate résistant à la castration, mais un traitement prolongé expose à un risque élevé d’ostéonécrose de la mâchoire Dans cet essai de phase III mené en double aveugle, 1 432 patients (inclus dans 319 centres de 30 pays) souffrant d’un cancer de la prostate résistant à la castration non métastatique à haut risque de métastases osseuses (PSA ≥ 8 ng/ml, ou temps de doublement du PSA ≤ 10 mois, ou les 2) ont été randomisés (1:1) pour recevoir du dénosumab 120 mg s.c. (n = 716) ou un placebo (n = 716) toutes les 4 semaines. Une stratification était prévue en fonction des critères d’éligibilité PSA et selon que les patients recevaient ou avaient reçu DIAPOSITIVES COMMENTÉES EN LIGNE Rendez-vous sur edimark.fr et retrouvez les diapositives de synthèse des articles résumés P. Beuzeboc, Paris ✓ Smith MR, Saad F, Coleman R et al. Denosumab and bone-metastasisfree survival in men with castration-resistant prostate cancer: results of a phase 3, randomised, placebo-controlled trial. Lancet 2012;379(9810):39-46. Le célécoxib ne potentialise pas l’effet thérapeutique de l’hormonothérapie dans les cancers de la prostate hormonosensibles Ce résultat est l’un des premiers de l’étude anglaise contrôlée et randomisée multibras STAMPEDE. Les patients, nouvellement diagnostiqués ou en récidive rapide, traités par une hormonothérapie pour la première fois, étaient randomisés pour recevoir ou non Correspondances en Onco-Urologie - Vol. III - no 3 - juillet-août-septembre 2012 83 R ev u e du célécoxib 400 mg × 2/j durant 1 an ou jusqu’à progression. Le critère intermédiaire de jugement était la survie sans échec. Entre octobre 2005 et janvier 2011, 584 patients ont été inclus dans le bras témoin hormonothérapie seule et 291 dans le bras combiné. L’analyse intermédiaire programmée n’a pas montré de différence (HR = 0,98 ; IC95 : 0,90-1,06). Les survies sans échec à 2 ans ont été de 51 % dans les 2 bras. Commentaire Après leur échec dans le cancer du sein, les inhibiteurs de COX-2 se révèlent aussi inefficaces dans le cancer de la prostate. La fin d’un concept… P. Beuzeboc, Paris ✓ James ND, Sydes MR, Mason MD et al.; for the STAMPEDE investigators. Celecoxib plus hormone therapy versus hormone therapy alone for hormone-sensitive prostate cancer: first results from the STAMPEDE multiarm, multistage, randomised controlled trial. Lancet Oncol 2012;13(5):549-58. Quelle est la dose optimale de dénosumab à utiliser dans le traitement des métastases osseuses des tumeurs solides ? Rien de neuf, mais une confirmation… Le taux de N-télopeptide urinaire rapporté à la créatininurie (uNTx/Cr) représente un marqueur classique de la résorption osseuse. Le but de cette étude était de caractériser quantitativement la baisse de uNTx/Cr en fonction de l’exposition au dénosumab utilisé suivant différentes modalités de doses et d’intervalles, mais aussi d’un certain nombre de variables individuelles. Les données pharmacocinétiques du dénosumab et la baisse des marqueurs de résorption ont fait l’objet de nombreuses études. La biodisponibilité du dénosumab est de 65 % après son administration souscutanée (1). L’absorption est lente, avec un pic de concentration (Cmax) survenant dans les 4 semaines après l’injection. Les concentrations baissent ensuite en 4 ou 5 mois ; la demi-vie est de 25 à 30 jours. Après des injections mensuelles répétées, on observe un état stable (× 2,7 environ). Les niveaux de uNTx/Cr baissent dès le lendemain de 84 de presse l’injection avec une durée de suppression maximale augmentant généralement avec la dose, persistant pendant plus de 12 semaines après une dose de 3 mg/kg. La réversibilité de ces effets est observée à l’arrêt du dénosumab. Pour répondre à la question de la réponse uNTx/Cr en fonction des concentrations de dénosumab, ont été analysées avec un système de modélisation pharmacocinétique et pharmacodynamique les données de 2 013 échantillons provenant de 373 patients traités dans 6 études par une ou plusieurs injections sous-cutanées avec des doses s’échelonnant de 30 à 180 mg, administrées toutes les 4 à 12 semaines pour une durée maximale de 3 ans. Premièrement, on observe une relation entre le uNTx/Cr et la concentration sérique de dénosumab. Deuxièmement, à la dose de 120 mg sur 4 semaines, 95 % des patients présentent des taux de uNTx/Cr inférieurs à 50 nmol/l, valeur seuil en dessous de laquelle il a été montré un risque 2 fois plus faible d’avoir un SRE (Skeletal Related Event). En revanche, il y a de plus larges fluctuations des concentrations sériques de dénosumab et des taux de uNTx/Cr en cas d’administration toutes les 12 semaines, avec le risque d’une efficacité moindre et d’un échappement… Enfin, l’âge, le poids, le sexe, l’ethnie et le type de cancer évalués comme des covariables potentielles ne modifient pas les données. Estimations de la mortalité par cancer pour l’année 2012 à partir de la WHO Mortality Database : baisse de 10 % pour le cancer de la prostate en 5 ans Cette estimation concerne les 6 pays européens les plus peuplés (France, Allemagne, Italie, Pologne, Espagne et Grande-Bretagne). Pour les cancers de l’homme, on prédit depuis 2007 une baisse de la mortalité de 20 % pour l’estomac, de 11 % pour les leucémies, de 10 % pour le poumon et la prostate, et de 7 % pour le côlon et le rectum. Les taux sont stables pour le pancréas. Commentaire Ces données confirment la diminution de 2 % par an en ce qui concerne la mortalité par cancer de la prostate, comparable à celle du cancer du sein (9 % dans cette étude). Seul un diagnostic précoce et les progrès de la prise en charge peuvent expliquer cette amélioration. Difficile d’intégrer sur le plan médicoscientifique, dans ce contexte, les arguments de la Haute Autorité de santé contre un diagnostic précoce, sauf si les raisons sont économiques… P. Beuzeboc, Paris ✓ Malvezzi M, Bertuccio P, Levi F, La Vecchia C, Negri E. European cancer mortality predictions for the year 2012. Ann Oncol 2012;23(4):1044-52. Commentaire Le dénosumab a montré de façon constante une baisse des taux de uNTx/Cr dans les métastases osseuses de différentes étiologies, dont les cancers de la prostate, ce qui reflète son efficacité contre la résorption osseuse. S. Doshi et al. ont conclu de leur analyse modélisée que la dose de 120 mg sur 4 semaines représentait le schéma optimal. Heureusement, c’est à cette dose que le dénosumab a été utilisé dans les 4 études de phase III… P. Beuzeboc, Paris ✓ Doshi S, Sutjandra L, Zheng J et al. Denosumab dose selection for patients with bone metastases from solid tumors. Clin Cancer Res 2012;18(9):2648-57. 1. Gibiansky L, Sutjandra L, Doshi S et al. Population pharmacokinetic analysis of denosumab in patients with bone metastases from solid tumours. Clin Pharmacokinet 2012; 51(4):247-60. Quel est l’intervalle de temps idéal entre 2 dosages du PSA pour le dépistage du cancer de la prostate ? L’objectif de cette étude nippone était de définir l’intervalle optimal entre les dosages de PSA pour le dépistage du cancer de la prostate chez des adultes sains. Une étude rétrospective a été conduite sur une population de 7 332 hommes sans cancer de la prostate qui ont eu un bilan annuel, incluant un dosage du PSA, entre 2005 et 2008, dans un centre national de médecine préventive. Les hommes dont la valeur du PSA était supérieure ou égale à 4 ng/ml ont eu des examens complémentaires dans un Correspondances en Onco-Urologie - Vol. III - no 3 - juillet-août-septembre 2012 DIAPOSITIVES COMMENTÉES EN LIGNE Revue de presse seul et même service d’urologie. Les participants ont été classés en fonction de leur âge : inférieur à 50 ans ou supérieur ou égal à 50 ans. L’âge moyen des participants était de 50 ans. La valeur moyenne du PSA initial était de 1,2 ng/ml. Chez les hommes de plus de 50 ans, selon que le PSA initial était inférieur à 1,0 ou compris entre 1,0 et 1,9, entre 2,0 et 2,9 ou entre 3,0 et 3,9 ng/ml, l’incidence cumulée du cancer de la prostate était de 0 %, 0,1 %, 0,3 % et 5,7 %, respectivement. Aucun cancer de la prostate n’a été diagnostiqué chez les hommes de moins de 50 ans, quelle que soit la valeur du PSA initial. Les auteurs ont conclu que si le dosage du PSA est recommandé pour le dépistage du cancer de la prostate, les hommes de plus de 50 ans présentant un PSA initial compris entre 3,0 et 3,9 ng/ml pourraient n’avoir qu’un dosage répété tous les 2 ans. Pour les hommes ayant un PSA initial inférieur à 3,0 ng/ml, un intervalle d’au moins 3 ans entre les dosages serait approprié. Le dosage du PSA pour le dépistage du cancer de la prostate ne serait pas indiqué chez les hommes de moins de 50 ans. Commentaire La principale limitation de cette étude dans l’extrapolation des résultats à nos pratiques tient au fait que tous les participants étaient japonais. L’incidence du cancer de la prostate a été rapportée comme étant plus faible dans les populations asiatiques, et notamment au Japon. Cependant, la principale étude sur le même sujet, menée en Europe à la fin des années 1990, avait montré qu’un intervalle de 4 ans entre 2 dosages de PSA conduisait à manquer 13,3 % des cancers et qu’aucun de ces cancers n’avait de caractéristiques pronostiques péjoratives (1). Cette étude de l’ERSPC (European Randomized study of Screening for Prostate Cancer) n’avait pas pris en considération l’origine ethnique des participants, et il est probable que des hommes d’ethnies à risque, comme les Afro-Caribéens, aient été inclus. Au final, ce que nous pouvons retenir de cette étude nippone, c’est que, avec un intervalle de dépistage inférieur (2 ans pour un PSA compris entre 3,0 et 3,9 ng/ml) et dans une population à moindre risque lié à l’ethnie, la probabilité de ne pas diagnostiquer un cancer de la prostate était de 1 %. Les prescriptions de dosages du PSA total ont considérablement augmenté en France au cours des dernières années. En excluant les dosages réalisés pour le suivi de patients ayant un cancer de la prostate diagnostiqué, leur incidence est passée de 3,93 millions en 2004 à 4,99 millions en 2007. Sachant que le dosage du PSA total coûte 18,54 euros (B60 : 16,02 € + 2,52 € pour le prélèvement) ou 34,92 euros si on lui associe le dosage du PSA libre (B120), le coût total annuel pour la société s’élève donc à plus de 134 millions d’euros (source : étude Observa-Pur). Les preuves apportées par les études comme celles de D. Kobayashi et al. devraient permettre une réduction de ces dépenses sans mettre en danger le pronostic des patients. Y. Neuzillet, Suresnes ✓ Kobayashi D, Takahashi O, Fukui T, Glasziou PP. Optimal prostate-specific antigen screening interval for prostate cancer. Ann Oncol 2012;23(5):1250-3. 1. Van der Cruijsen-Koeter IW, Van des Kwast TH, Schröder FH. Interval carcinomas in the European Randomized Study of Screening for Prostate Cancer (ERSPC)–Rotterdam. J Natl Cancer Inst 2003;95(19):1462-6. Facteurs prédictifs du devenir après une prostatectomie totale suivie d’une hormonothérapie adjuvante chez des patients ayant un cancer de la prostate à haut risque de récidive, pT3 et avec des marges positives Après une prostatectomie totale, les patients traités par hormonothérapie adjuvante pour un cancer de la prostate pT3 avec des marges positives ont un risque élevé de récidive biologique. Les auteurs de cette étude ont identifié les facteurs prédictifs de décès dans ce groupe de patients. Les patients traités par prostatectomie totale suivie d’une hormonosuppression adjuvante pour un cancer pT3a/b pN0-1 et ayant une marge positive ont été sélectionnés pour cette étude ancillaire d’un essai clinique prospectif évaluant la prostatectomie dans le cancer de la prostate à haut risque (défini par un PSA supérieur à 20 ng/ml, par un stade clinique T supérieur ou égal à 3a, ou par un score de Gleason biopsique supérieur ou égal à 8). Aucun des sujets n’avait reçu Correspondances en Onco-Urologie - Vol. III - no 3 - juillet-août-septembre 2012 de traitement hormonal néo-adjuvant ni de radiothérapie. Parmi les 550 patients de l’essai, 173 (31,5 %) répondaient aux critères d’inclusion. La durée médiane du suivi a été de 67 mois. Pour ces patients, la survie spécifique du cancer de la prostate et la survie globale à 8 ans ont été respectivement de 86,3 % et de 77 %. Le stade tumoral et la marge positive au niveau du col vésical ont été les facteurs prédictifs indépendants de la mortalité spécifique et globale, et ils ont été utilisés pour stratifier les patients. Ceux ayant un cancer pT3b avec une marge positive au col vésical avaient la plus forte mortalité (survies spécifique et globale à 5 ans : 60 % et 52,3 %, respectivement), alors que ceux ayant un cancer pT3a (quel que soit le statut des marges et de l’envahissement ganglionnaire) ou un cancer pT3b sans marge positive au niveau du col vésical avaient des survies spécifique et globale à 8 ans de 92 % et 84,9 %, respectivement. Les résultats de cette étude montrent l’hétérogénéité des cancers de la prostate à haut risque, pT3 et ayant des marges positives. La stratification en fonction du stade tumoral et du statut de la marge chirurgicale au niveau du col vésical pourrait permettre, d’après les auteurs, d’identifier les patients les plus à risque de décès et de leur proposer des essais cliniques. Dans la prise en charge thérapeutique des cancers de la prostate à haut risque, l’hormono-radiothérapie est actuellement le traitement combiné de référence. La prostatectomie totale est une option possible, mais elle implique la réalisation d’un curage ganglionnaire étendu et d’une exérèse large de la prostate afin de diminuer les risques de marge chirurgicale positive. En l’état actuel des connaissances, l’efficacité carcinologique de la prostatectomie totale pour les formes localement avancées est difficile à apprécier en raison de l’hétérogénéité des séries et de l’absence de précision sur les traitements adjuvants ou sur ceux de rattrapage qui leur sont associés. Cependant, le rationnel de l’adjonction de l’hormonothérapie à la chirurgie dans les cancers à haut risque est le même que celui qui a permis d’obtenir un gain de survie avec la radiothérapie. 85 R ev u e Avec ce traitement combiné, l’étude de M. Spahn et al. montre qu’en l’absence de marge positive au niveau du col vésical, les taux de survie à long terme des patients sont de l’ordre de 85 % à 90 %. Ces résultats sont tout à fait encourageants si nous les comparons à ceux obtenus avec l’hormonoradiothérapie dans les études de l’EORTC et du RTOG (78 % à 5 ans et 47 % à 10 ans) [1, 2]. L’AFU et le GETUG ont récemment mis en place une étude de phase III, randomisée, ouverte et multicentrique, évaluant le bénéfice d’un traitement hormonal adjuvant pendant 24 mois après une prostatectomie totale chez des patients à haut risque de récidive. Les sujets peuvent être inclus dans les 3 mois suivant la prostatectomie s’ils ont un cancer de la prostate dont le score de Gleason postopératoire est supérieur ou égal à 8 (ou supérieur ou égal à 7 avec un foyer de grade 5), N0 ou Nx, M0, sans marge positive, et si leur PSA postopératoire est inférieur à 0,1 ng/ml. Les résultats de cette étude AFU-GETUG 20 détermineront la survie sans métastase à 10 ans en fonction de l’adjonction ou non d’une hormonothérapie adjuvante. Commentaire L’étude de M. Spahn et al. montre que le schéma thérapeutique “prostatectomie totale sans marge + hormonothérapie adjuvante”, mimant celui de l’hormono-radiothérapie et combinant un traitement local et un traitement systémique, permet d’obtenir des taux de survie très encourageants. Ces résultats confortent l’intérêt majeur d’une chirurgie adaptée aux cancers à haut risque devant minimiser les marges au niveau du col vésical, et ils nous incitent à inclure ces patients dans l’étude GETUG/AFU 20. Y. Neuzillet, Suresnes ✓ Spahn M, Briganti A, Capitanio U et al. Outcome predictors of radical prostatectomy followed by adjuvant androgen deprivation in patients with clinical high risk prostate cancer and pT3 surgical margin positive disease. J Urol 2012;188(1):84-90. 1. Bolla M, Collette L, Blank L et al. Long-term results with immediate androgen suppression and external irradiation in patients with locally advanced prostate cancer (an EORTC study): a phase III randomised trial. Lancet 2002; 360(9327):103-6. 2. Pilepich MV, Winter K, Lawton CA et al. Androgen suppression adjuvant to definitive radiotherapy in prostate carcinoma – long-term results of phase III RTOG 85-31. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2005;61(5):1285-90. 86 de presse La prise en charge du cancer de la prostate n’est pas dictée par PIVOT Pour les hommes ayant un cancer de la prostate détecté par le biais d’un dosage du PSA, l’intérêt de la chirurgie par rapport à l’observation n’est pas clairement défini. Entre novembre 1994 et janvier 2002, 731 patients ayant un cancer de la prostate localisé (âgés en moyenne de 67 ans et ayant un PSA médian de 7,8 ng/ml) ont été randomisés pour être soit traités par prostatectomie totale, soit surveillés. Ils ont été suivis jusqu’en janvier 2010. Les critères d’évaluation primaire et secondaire ont été respectivement la mortalité globale et la mortalité spécifique. Au terme d’un suivi médian de 10 ans, 171 des 364 patients (47,0 %) traités par prostatectomie totale et 183 des 367 patients (49,9 %) surveillés sont décédés (HR = 0,88 ; IC95 : 0,71-1,08 ; p = 0,22 ; réduction du risque absolu de 2,9 points). La mortalité spécifique au cancer de la prostate (ou à son traitement) a été de 5,8 % parmi les hommes traités par prostatectomie totale et de 8,4 % parmi les patients uniquement surveillés (HR = 0,63 ; IC95 : 0,36-11,09 ; réduction du risque absolu de 2,6 points). L’effet du traitement sur la mortalité globale et spécifique au cancer n’a pas été différent selon l’âge, l’ethnie, les comorbidités, le performance status ou les caractéristiques histologiques de la tumeur. La prostatectomie totale a été associée à une réduction de la mortalité globale chez les patients ayant un PSA supérieur à 10 ng/ml (p = 0,04) et possiblement chez ceux ayant une tumeur de risque intermédiaire ou de haut risque (p = 0,07). Le taux de complications liées à la prostatectomie totale a été de 21,4 % et comprenait un décès. Les auteurs concluent que, parmi les patients ayant un cancer de la prostate localisé détecté par le dosage du PSA, la prostatectomie totale ne réduit pas significativement le risque de mortalité globale et spécifique à plus de 10 ans. Les différences absolues ont été inférieures à 3 points. Commentaire À première vue, l’étude PIVOT apporterait donc un argument supplémentaire en défaveur du dépistage du cancer de la prostate. La contro- verse concernant l’intérêt du dépistage par le dosage du PSA, principalement alimentée par les publications d’Andriol et al. et Schröder et al., a conduit, en mai dernier, à l’émission d’une recommandation de l’U.S. Preventive Services Task Force aux États-Unis disant que “le cancer de la prostate est une problématique de santé qui affecte des milliers d’hommes et leurs familles”, mais que “avant de réaliser un dosage du PSA, chaque homme doit être informé qu’il n’y a qu’un très faible bénéfice potentiel et des conséquences significatives liées au traitement.” L’U.S. Preventive Services Task Force “encourage les cliniciens à prendre en considération ces éléments formels et à ne pas pratiquer de dépistage au moyen du PSA sans que les individus dépistés aient été informés de ses bénéfices/risques et aient pris une décision éclairée.” Dans le cas de l’étude PIVOT, il est néanmoins important de ne pas manquer de circonspection dans l’analyse des résultats pour ne pas en pervertir le message. Premièrement, la puissance statistique de cette étude n’est pas suffisante : 1 200 patients auraient dû être inclus et randomisés afin de pouvoir mettre en évidence une réduction relative de 25 % de la mortalité avec une puissance de 90 % et un risque α de 5 %. Or, les auteurs n’ont pu inclure que 731 patients. Deuxièmement, le choix de la mortalité globale comme critère de jugement primaire n’est pas adéquat dans une pathologie où 85 % des décès ne lui sont pas attribuables. L’étude aurait plutôt dû être conçue pour mettre en évidence une différence de mortalité spécifique. Troisièmement, dans le bras observation, 20 % des patients ont finalement reçu un traitement pour leur cancer de la prostate. Inversement, 23 % des patients du bras prostatectomie radicale n’ont finalement pas reçu ce traitement. En tenant compte de toutes ces limitations, il apparaît une tendance à une réduction de la mortalité spécifique chez les patients ayant un cancer de la prostate de haut risque. Par ailleurs, la conclusion de l’étude PIVOT est en contradiction avec celle de l’étude SPCG-4 publiée 1 an plus tôt dans le même journal. Dans cette étude comparant également la prostatectomie totale à la surveillance, avec un effectif de patients et un suivi comparables, Bill-Axelson et al. rapportaient une diminution de la mortalité spécifique liée au cancer chez les patients traités (14,6 % versus 20,7 % [p = 0,01] ; HR = 0,62 ; Correspondances en Onco-Urologie - Vol. III - no 3 - juillet-août-septembre 2012 DIAPOSITIVES COMMENTÉES EN LIGNE Revue de presse IC95 : 0,44-0,87 ; réduction du risque absolu de 6,1 points). Le bénéfice de survie spécifique en faveur de la prostatectomie était observé dans tous les groupes pronostiques, avec cependant une restriction aux patients âgés de moins de 65 ans. La différence principale entre ces 2 études reposait dans l’usage du PSA. Dans la cohorte scandinave du SPCG-4, plus ancienne, 41,7 % des cancers ont été diagnostiqués par le biais de symptômes et uniquement 5,2 % lors d’un dépistage. En revanche, dans l’étude PIVOT, les cancers ont tous été dépistés par un dosage du PSA. Ce que montre donc l’étude PIVOT, c’est que le dépistage du cancer de la prostate par le dosage du PSA permet le diagnostic de cancers non létaux et que, par conséquent, des critères de sélection doivent être utilisés pour désigner les patients qui bénéficieront du traitement en termes de réduction de la mortalité spécifique. Pour les spécialistes du cancer de la prostate, cet article est finalement bien pauvre en informations. Outre le fait qu’il est inadapté pour démontrer un tel bénéfice, le schéma de l’étude PIVOT ne permet pas non plus de définir ces critères. En revanche, publiée dans un journal généraliste prestigieux, la diffusion simpliste de sa conclusion pourrait avoir des conséquences déplorables pour l’information des patients. Y. Neuzillet, Suresnes ✓ Wilt TJ, Brawer MK, Jones KM et al.; Prostate Cancer Intervention versus Observation Trial (PIVOT) Study Group. Radical prostatectomy versus observation for localized prostate cancer. N Engl J Med 2012;367(3):203-13. Critères prédictifs de mortalité spécifique dans les essais HT-RT De nombreux schémas d’association d’hormonothérapies ont fait l’objet d’études randomisées, et plusieurs ont notamment démontré un bénéfice en survie globale par rapport à la radiothérapie seule dans les cancers de la prostate localisés. Le schéma de l’EORTC (European Organisation for Research and Treatment of Cancer) [Bolla et al.], associant 3 ans d’hormonothérapie à la radiothérapie, s’est imposé dans les cancers localement avancés. Cependant, l’essai américain du Dana-Farber Cancer Institute (D’Amico et al.) propose un schéma différent associant 6 mois d’hormonothérapie à l’irradiation, avec également un bénéfice en survie globale. Afin d’améliorer la sélection des patients candidats à ces associations d’hormonothérapie et d’irradiation dans les stades localisés, A.V. D’Amico et al. ont analysé une population de 734 patients, provenant de 2 études randomisées positives − l’une australienne, l’autre américaine − associant 6 mois d’hormonothérapie à la radiothérapie prostatique, entre 1996 et 2001. Bien qu’il y ait un léger avantage au schéma comportant 3 ans d’hormono thérapie associée, ce traitement engendre une majoration des toxicités : il serait donc utile de pouvoir détecter précocement les patients candidats à une hormonothérapie plutôt courte ou allongée, associée à la radiothérapie. Deux paramètres ont été plus spécifiquement mis en avant : le nadir du PSA ainsi que le PSA supérieur à 0,5 ng/ml à la fin des 6 mois d’hormonothérapie. Les patients traités par 6 mois d’hormonothérapie et de radiothérapie avaient une amélioration significative de ces 2 paramètres par rapport à ceux traités par radiothérapie seule (p < 0,0001). Ces 2 paramètres, à la fin des 6 mois d’hormonothérapie, étaient corrélés à la mortalité spécifique par cancer de la prostate dans les 2 essais, américain (nadir du PSA : p = 0,0016 ; PSA à 6 mois : p = 0,017) et australien (nadir du PSA : p < 0,0001 ; PSA à 6 mois : p = 0,0012). Les auteurs concluent qu’après radiothérapie et 6 mois d’hormonothérapie, les patients avec un PSA à 6 mois supérieur à 0,5 ng/ml sont candidats à une hormonothérapie longue tandis que les patients dont le nadir du PSA excède 0,5 ng/ml doivent être inclus dans des études randomisées évaluant les nouvelles molécules bénéfiques dans les cancers prostatiques réfractaires à la castration hormonale. Commentaire La synergie entre hormonothérapie et radiothérapie améliore le pronostic des cancers de la prostate avancés. La durée de l’hormonothérapie reste débattue, entre 6 mois et 3 ans, Correspondances en Onco-Urologie - Vol. III - no 3 - juillet-août-septembre 2012 et certains paramètres, comme le nadir du PSA ou le PSA à 6 mois supérieur à 0,5 ng/ml, nous aident à catégoriser les patients, et à adapter les traitements. A. Tolédano, Neuilly-sur-Seine ✓ D’Amico AV, Chen MH, de Castro M et al. Surrogate endpoints for prostate cancer-specific mortality after radiotherapy and androgen suppression therapy in men with localised or locally advanced prostate cancer: an analysis of two randomised trials. Lancet Oncol 2012;13(2): 189-95. Radiothérapie hypofractionnée versus étalement conventionnel La durée d’un traitement conventionnel de radiothérapie prostatique s’étale sur 7 à 8 semaines, à raison de 4 à 5 séances de 1,8 à 2,2 Gy par semaine. À cette radio thérapie conventionnelle, normofractionnée (c’est-à-dire délivrant des doses par séance entre 1,8 et 2,2 Gy), il existe de nombreuses modalités alternatives rapportées dans la littérature. Celles délivrant une dose par fraction supérieure à 2,2 Gy, appelées hypofractionnées, présentent des avantages évidents en termes pratiques avec un raccourcissement du temps global de l’irradiation, mais leur efficacité et leur tolérance sont encore mal connues. L’hypofractionnement pourrait améliorer l’efficacité en augmentant l’efficacité anti tumorale de chaque séance d’irradiation, et écourter la durée de l’irradiation avec moins de séances, avec peut-être une efficacité équivalente, voire supérieure. Cet essai de phase III multicentrique britannique a été réalisé entre 2002 et 2006 : 11 institutions ont randomisé 153 patients atteints d’un cancer de la prostate localisé de stade I/II entre une radiothérapie conventionnelle normofractionnée et une radiothérapie hypofractionnée par technique de modulation d’intensité (RCMI). Les patients recevaient de 3 à 6 mois d’hormonothérapie néo-adjuvante. Le schéma d’irradiation standard délivrait 74 Gy en 37 séances de 2 Gy, et les schémas expérimentaux délivraient 60 Gy en 20 séances de 3 Gy, ou 57 Gy en 19 séances de 3 Gy. 87 R ev u e L’objectif principal était d’évaluer le taux de complications de grade supérieur ou égal à 2 selon le grade du RTOG (Radiation Therapy Oncology Group). Les résultats de l’analyse intermédiaire planifiée à 2 ans sont rapportés dans cet article. La randomisation n’était pas faite en aveugle. Avec 50,5 mois de recul médian (IQR : 43,561,3), 6 (4,3 % ; IC95 : 1,6-9,2) des 138 patients du bras 74 Gy présentaient une toxicité digestive de grade 2 ou plus (selon le RTOG) à 2 ans, versus 5 (3,6 % ; IC95 : 1,2-8,3) des 137 patients du groupe 60 Gy, et 2 (1,4 % ; IC95 : 0,2-5,0) des 143 patients du groupe 57 Gy. Concernant la toxicité vésicale, respectivement 3 (2,2 % ; IC95 : 0,5-6,2), 3 (2,2 % ; IC95 : 0,5-6,3) et aucun (IC97,5 : 0,0-2,6) patients avaient des toxicités de grade II ou plus à 2 ans. Les auteurs concluent que la radiothérapie hypofractionnée est aussi bien tolérée que la radiothérapie normofractionnée à 2 ans. Commentaire La radiothérapie hypofractionnée prend en compte la radiosensibilité du tissu prostatique et permettrait un bénéfice carcinologique. Son innocuité à terme reste à démontrer ; elle dépend directement de la technicité et de la précision mises dans la réalisation des traitements. A. Tolédano, Neuilly-sur-Seine ✓ Dearnaley D, Syndikus I, Sumo G et al. Conventional versus hypofractionated high-dose intensity-modulated radiotherapy for prostate cancer: preliminary safety results from the CHHiP randomised controlled trial. Lancet Oncol 2012;13(1):43-54. VESSIE Évérolimus dans les cancers de la vessie avancés après chimiothérapie à base de platine Cette étude de phase II multicentrique belge a évalué, selon un plan de Fleming, la tolérance et l’efficacité de 10 mg/j d’évérolimus chez 37 patients atteints d’un cancer de la vessie localement avancé ou métastatique après échec d’une chimiothérapie à base de platine. Dans cette situation, seule 88 de presse la vinflunine a permis une amélioration de la survie sans progression. Il a été relevé 2 réponses partielles et 8 stabilisations (le taux de contrôle de la maladie était de 27 % à 8 semaines). La durée moyenne du traitement a été de 60 jours. Le traitement a été dans l’ensemble bien toléré. La thrombopénie a été l’effet indésirable de grade 3-4 le plus fréquent (13 %). Il faut noter une imputabilité discutée pour 2 décès (un infarctus du myocarde et une hémorragie cérébrale). Concernant le rationnel biologique, l’angiogenèse impliquée dans les carcinomes à cellules transitionnelles (TCC) dépend principalement de la voie PI3K/ Akt/mTOR et du VEGF. Une inactivation de PTEN est retrouvée dans environ 30 % des TCC (1). Elle associée à une agressivité tumorale et à un mauvais pronostic. Des mutations activatrices de PI3K sont présentes dans 15 à 27 % des cas (2, 3). Dans cette étude, le statut de PTEN a été analysé en immuno-histochimie. La perte de fonction de PTEN pourrait être associée à une résistance au traitement (8 pertes de PTEN sur 14 tumeurs résistantes au traitement, 0 chez les patients “contrôlés” par le traitement). Une mutation de PI3K a été détectée chez 3 sujets (15 %). Commentaire Si l’objectif principal de l’étude a été atteint avec 10 patients présentant un contrôle de la maladie, il faut pondérer ce résultat en raison de médianes de survie sans progression et de survie globale faibles (60 et 101 jours respectivement), même si quelques patients ont présenté une stabilisation prolongée. P. Beuzeboc et O. Mir, Paris ✓ Seront E, Rottey S, Sautois B et al. Phase II study of everolimus in patients with locally advanced or metastatic transitional cell carcinoma of the urothelial tract: clinical activity, molecular response, and biomarkers. Ann Oncol 2012 (Epub ahead of print). 1. Saal LH, Johansson P, Holm K et al. Poor prognosis in carcinoma is associated with a gene expression signature of aberrant PTEN tumor suppressor pathway activity. Proc Natl Acad Sci USA 2007;104(18):7564-9. 2. Knowles MA, Platt FM, Ross RL et al. Phosphatidylinositol 3-kinase (PI3K) pathway activation in bladder cancer. Cancer Metastasis Rev 2009;28(3-4):305-16. 3. Platt FM, Hurst CD, Taylor CF et al. Spectrum of phosphatidylinositol 3-kinase pathway gene alterations in bladder cancer. Clin Cancer Res 2009;15(19):6008-17. Étude de phase III comparant une radiothérapie avec ou sans chimiothérapie dans le cancer de la vessie invasif Trois cent soixante patients souffrant d’un cancer de la vessie envahissant le muscle ont été randomisés dans cette étude de phase III (1) entre radiothérapie seule et radiothérapie avec chimiothérapie synchrone par fluoro-uracile (5-FU) [500 mg/m2/j durant les séances 1 à 5 et 16 à 20 de la radiothérapie] et mitomycine C (12 mg/m 2 à J1). Les patients étaient également randomisés entre une radiothérapie de la totalité du volume vésical et une radiothérapie de volume plus limité. Le critère de jugement principal était la survie sans maladie locorégionale ; les critères secondaires étaient la survie globale et la toxicité. À 2 ans, le taux de contrôle local est de 67 % (IC95 : 59-74) pour l’association et de 54 % (IC95 : 46-62) pour la radiothérapie. Avec un suivi médian de 69,9 mois, le hazard-ratio (HR) était de 0,68 (IC 95 : 0,48-0,96 ; p = 0,03) en faveur de la combinaison. La survie globale à 5 ans est de 48 % (IC95 : 40-55) dans le groupe combiné et de 35 % (IC95 : 28-43) dans le groupe radiothérapie (HR : 0,82 ; IC95 : 0,63-1,09 ; p = 0,16). Les effets indésirables de grade 3-4 ont été plus fréquents avec l’association durant le traitement (36 % versus 27,5 % ; p = 0,07), mais pas pendant le suivi. Commentaire Chez les Anglais, la radiothérapie est une alternative classique à la cystectomie. Dans d’autres tumeurs, une association concomitante de chimio-radiothérapie se traduit par un meilleur contrôle local et une augmentation de la survie globale comparativement à la radiothérapie seule. Dans les cancers de la vessie, seule l’étude canadienne randomisée de C.M. Coppin et al. (2) avait montré un bénéfice en termes de contrôle local (et non en survie) en associant du cisplatine à la radiothérapie par rapport à une radiothérapie seule. Mais le faible effectif (n = 99) relativisait ce résultat… Les données de cette étude académique anglaise sont les premières à démontrer l’intérêt d’une association avec une chimiothérapie à base de 5-FU sans cisplatine. Il faut Correspondances en Onco-Urologie - Vol. III - no 3 - juillet-août-septembre 2012 DIAPOSITIVES COMMENTÉES EN LIGNE Revue de presse relever que 118 des patients (32,8 %) avaient reçu une chimiothérapie néo-adjuvante et que 239 (66,4 %) n’avaient plus de masse résiduelle après la résection. Les résultats en fonction du volume irradié, qui faisait l’objet de la deuxième randomisation, n’ont pas été rapportés. P. Beuzeboc, Paris 1. James ND, Hussain SA, Hall E et al.; BC2001 Investigators. Radiotherapy with or without chemotherapy in muscleinvasive bladder cancer. N Engl J Med 2012;366(16):1477-88. 2. Coppin CM, Gospodarowicz MK, James K et al. Improved local control of invasive bladder cancer by concurrent cisplatin and preoperative or definitive radiation. The National Cancer Institute of Canada Clinical Trials Group. J Clin Oncol 1996;14(11):2901-7. Cystectomies de rattrapage après radio-chimiothérapie Cette étude rétrospective conduite au Massachusetts General Hospital (États-Unis) est la plus grande série portant sur les complications de la cystectomie de rattrapage après échec d’un traitement conservateur par radiochimiothérapie dans les cancers infiltrants de la vessie (T2-T4aNXM0). Entre 1986 et 2007, sur 348 patients ayant reçu un traitement conservateur par radiochimiothérapie, 91 (29 %) ont eu une cystectomie de rattrapage ; 99 % des patients ont eu une entérocystoplastie. Les complications postopératoires ont été stratifiées selon la date de la cystectomie : cystectomie précoce pour non-réponse lors de la cystoscopie d’évaluation à 40 Gy (50 patients sur 91) ou retardée pour récidive locale (41 patients), chez ceux qui avaient préalablement reçu 64 Gy. Le taux de récidive pelvienne est de 11 %. Des complications de tous grades sont survenues pour 69 % des patients, dont 16 % de complications majeures dans les 90 jours suivant la chirurgie. Le taux de mortalité est de 2,2 % (2 patients sur 91). Les complications de type cardiovasculaire (embolie pulmonaire, infarctus, thrombose veineuse profonde) sont survenues plus fréquemment dans le groupe des cystectomies précoces que dans celui des cystectomies retardées (37 versus 15 % ; p = 0,02) ; en revanche, les complications tissulaires du site opératoire étaient plus fréquentes en cas de cystectomie retardée (35 versus 12 % ; p = 0,05), en raison de la dose d’irradiation plus élevée. La survie sans maladie à 10 ans est de 48 %. Commentaire La réponse tumorale à la cystoscopie d’évaluation à 40 Gy reflète davantage un facteur pronostique favorable que l’efficacité du traitement conservateur. Cela explique que la survie sans progression à 10 ans des patients ayant subi une cystectomie précoce soit plus faible que celle des patients ayant subi une cystectomie tardive (38 versus 61 % ; p = 0,05), et montre que les premiers ont une maladie naturelle plus agressive. Les taux de complications rapportés par cette étude sont légèrement supérieurs à ceux rapportés dans d’autres séries de cystectomie de rattrapage (44 à 66 %). Si les complications de grade 3-5 sont plus fréquentes que chez des patients non irradiés, le taux de mortalité est identique (2 %), ce qui démontre la faisabilité de cette attitude thérapeutique. M. Deberne, Paris ✓ Eswara JR, Efstathiou JA, Heney NM et al. Complications and long-term results of salvage cystectomy after failed bladder sparing therapy for muscle invasive bladder cancer. J Urol 2012;187(2):463-8. Cystectomie + chimiothérapie adjuvante versus cystectomie seule F. Cognetti et al. ont publié les résultats d’une étude multicentrique italienne randomisée comparant cystectomie + chimiothérapie adjuvante (CA) à la cystectomie seule. L’objectif principal était la comparaison de la survie globale entre les 2 bras. La population totale comprenait 194 patients, traités de septembre 2001 à juillet 2009 : 92 patients dans le bras surveillance, 102 dans le bras CA. Au sein du bras CA, seuls 89 patients étaient éligibles pour une deuxième randomisation 1:1, entre 2 types de chimiothérapie utilisant une association gemcitabine + cisplatine (GC) [4 cycles tous les 28 jours]. La seule différence résidait dans l’administration du cisplatine, à J2 (n = 43) ou à J15 (n = 46) de chaque cycle. L’étude a été arrêtée prématurément en juillet 2009 du fait d’un taux d’inclusion insuffisant. Les résultats publiés avec un recul médian de 35 mois retrouvent une survie globale à 5 ans de 48,5 % : 53,7 % versus 43,4 % (p = 0,24) respectivement Correspondances en Onco-Urologie - Vol. III - no 3 - juillet-août-septembre 2012 pour les bras surveillance et CA. De même, les différences en survie sans rechute ne sont pas significatives (HR = 1,08 ; IC95 : 0,7-1,59 ; p = 0,70) et ne sont pas retrouvées dans les sous-groupes définis par la présence ou l’absence d’une atteinte ganglionnaire. Il n’est pas rapporté de différence significative entre les 2 modalités de traitement par GC (p = 0,88). Le taux de mortalité est corrélé au stade (T et N), indépendamment du traitement. Commentaire Même si l’essai est négatif et difficile à interpréter (arrêt prématuré pour taux d’inclusion insuffisant, hétérogénéité de la population, petit effectif, 2 randomisations successives), il est intéressant de voir que le régime avec injection à J15 de cisplatine est plutôt moins toxique sur la thrombopénie que le protocole classique et que l’observance d’un traitement adjuvant reste faible (48 % des patients n’ont pas reçu le nombre prévu de cures, et plus de la moitié ont eu une réduction de dose). La question de la chimiothérapie adjuvante dans le cancer de la vessie reste donc ouverte, et il faudra encore se contenter des méta-analyses (1, 2) de faible puissance pour décider au cas par cas de l’indication d’un tel traitement (la mortalité est réduite d’environ 25 %, avec un bénéfice individuel de 9,4 % à 3 ans, ce qui revient à traiter 9 patients pour en faire bénéficier un seul !). Une étude évaluant des triplets (paclitaxel + cisplatine + gemcitabine) en adjuvant est en cours (3) : après un suivi médian de 29,8 mois, les premiers résultats sont positifs. Ces espoirs sont à nuancer avec les résultats négatifs récemment publiés en première ligne métastatique (4). G. Roubaud, Bordeaux ✓ Cognetti F, Ruggeri EM, Felici A et al.; on behalf of the Study Group. Adjuvant chemotherapy with cisplatin and gemcitabine versus chemotherapy at relapse in patients with muscle-invasive bladder cancer submitted to radical cystectomy: an Italian, multicenter, randomized phase III trial. Ann Oncol 2012;23(3):695-700. 1. Adjuvant Bladder Cancer (ABC ) Meta- analysis Collaboration. Adjuvant chemotherapy in invasive bladder cancer: a systematic review and meta-analysis of individual patient data. Eur Urol 2005;48(2):189-99. 2. Bria E, Ruggeri EM, Pollera CF et al. Adjuvant chemotherapy for bladder cancer: the chance for meta-analyses comparison. Eur Urol 2007;51(2):576-7. 3. Paz-Ares L, Solsona E, Esteban E et al. Randomized phase III trial comparing adjuvant paclitaxel/gemcitabine/cisplatin (PGC) to observation in patients with resected invasive bladder cancer: results of the SOGUG (Spanish Oncology GenitoUrinary Group) 99/01 study. J Clin Oncol 2010;28(Suppl.):7s., abstr. LBA4518. 89 R ev u e 4. Bellmunt J, von der Maase H, Mead GM et al. Randomized phase III study comparing paclitaxel/cisplatin/gemcitabine and gemcitabine/cisplatin in patients with locally advanced or metastatic urothelial cancer without prior systemic therapy: EORTC Intergroup Study 30987. J Clin Oncol 2012;30(10):1107-13. TUMEURS UROTHÉLIALES Résultats de l’essai de phase III de l’EORTC Les résultats définitifs de l’essai de l’EORTC 30987 de phase III viennent d’être publiés. Cette étude posait la question de la place des “triplets” dans la chimiothérapie de première ligne des tumeurs urothéliales avancées, sur la base des résultats encourageants d’une étude de phase I/II (réponse objective : 27,3 % ; médiane de survie globale : 15,6 mois) [1]. De 2001 à 2004, l’essai a randomisé 626 patients ; 312 sujets ont été traités par un triplet (paclitaxel + gemcitabine + cisplatine [PCG]), et 314 ont reçu une chimiothérapie standard par gemcitabine + cisplatine (GC). L’objectif principal était une amélioration significative de la survie globale. L’essai est malheureusement négatif, comme on s’y attendait depuis la première communication des données (2) : 15,8 mois pour le bras PCG versus 12,7 mois pour le bras GC (HR = 0,85 ; IC95 : 0,72-1,02 ; p = 0,075), pour un suivi médian de 4,6 ans. Toutefois, dans le sous-groupe des patients ayant un site primitif vésical (80 %), le bénéfice en survie est significatif (HR = 0,80 ; IC95 : 0,66-0,97 ; p = 0,025). Concernant les objectifs secondaires, cette étude ne montre pas non plus de bénéfice en termes de survie sans progression (HR = 0,87 ; IC95 : 0,74-1,03 ; p = 0,11), mais retrouve un taux de réponse objective significativement supérieur dans le bras PCG : 55,5 % versus 43,6 % (p = 0,0031). Les taux de neutropénies fébriles étaient de 13,2 % versus 4,3 %, et les taux de toxicités aiguës sévères de 20,2 % versus 14,8 %, respectivement pour les bras PGC et GC. Commentaire Voilà encore une étude négative qui se rapproche des résultats déjà publiés d’un essai comparant le HD-MVAC au MVAC (3), dans lequel le bénéfice 90 de presse en survie globale n’était pas atteint, mais où l’on retrouvait un taux de réponse objective supérieur dans le bras HD-MVAC, différence devenant significative pour le taux de réponse complète (21 % versus 9 % ; p = 0,009). Pour les formes métastatiques, le protocole PCG pourrait être une option de première ligne envisageable chez des patients ayant un site primitif vésical, ou bien en rattrapage d’une chimiothérapie de type MVAC de première ligne chez des patients en bon état général. Mais il serait aussi intéressant d’exploiter ce bénéfice en termes de réponse objective dans le cadre de la chimiothérapie néo-adjuvante, en comparant le PCG au HD-MVAC (4) sur l’efficacité (taux de pT0, survie globale) et la toxicité. G. Roubaud, Bordeaux ✓ Bellmunt J, von der Maase H, Mead GM et al. Randomized phase III study comparing paclitaxel/cisplatin/gemcitabine and gemcitabine/cisplatin in patients with locally advanced or metastatic urothelial cancer without prior systemic therapy: EORTC Intergroup Study 30987. J Clin Oncol 2012;30(10):1107-13. 1. Bellmunt J, Guillem V, Paz-Ares L et al. Phase I-II study of paclitaxel, cisplatin, and gemcitabine in advanced transitional-cell carcinoma of the urothelium. Spanish Oncology Genitourinary Group. J Clin Oncol 2000;18(18):3247-55. 2. Bellmunt J, von der Maase H, Mead GM et al. Randomized phase III study comparing paclitaxel/ cisplatin/gemcitabine (PCG) and gemcitabine/cisplatin (GC) in patients with locally advanced (LA) or metastatic (M) urothelial cancer without prior systemic therapy; EORTC30987/Intergroup Study. J Clin Oncol 2007;25:242s (Suppl.): abstr. LBA5030. 3. Sternberg CN, de Mulder P, Schornagel JH et al. Seven year update of an EORTC phase III trial of high-dose intensity M-VAC chemotherapy and G-CSF versus classic M-VAC in advanced urothelial tract tumours. Eur J Cancer 2006;42(1):50-4. 4. Blick C, Hall P, Pwint T et al. Accelerated methotrexate, vinblastine, doxorubicin, and cisplatin (MVAC) as neoadjuvant chemotherapy for patients with muscle-invasive transitional cell carcinoma of the bladder. Cancer 2012;118(16):3920-7. Protocole MVAC accéléré en deuxième ligne Cette étude récente, rétrospective, a cherché à évaluer l’efficacité d’un protocole MVAC accéléré (aMVAC) chez des patients préalablement traités par une association gemcitabine + sels de platine (en périopératoire ou en première ligne métastatique). Les données sont issues d’une population de 45 patients traités entre 2002 et 2009. Seuls 38 sujets étaient évaluables. Le taux de réponse objective (RO) est de 60,5 %, significativement supérieur dans le sousgroupe de patients préalablement traités en adjuvant. Le délai entre les 2 lignes de chimiothérapie ainsi que le type de sel de platine utilisé n’influent pas sur le taux de RO. Aucune association n’a été retrouvée entre la survenue d’une réponse en première ligne et celle observée avec l’aMVAC, sur les 21 patients évaluables pour les 2 protocoles. Les médianes de temps jusqu’à progression (TTP), de survie sans progression (SSP) et de survie globale (SG) sont respectivement de 5,8 mois, 4,5 mois et 14,2 mois pour un suivi médian de 9 mois. Le taux de RO (p = 0,026) et les médianes de TTP (p = 0,003) et de SSP (p = 0,015) sont significativement supérieurs chez les patients préalablement traités en adjuvant. Les toxicités de grade 3-4 concernent 68,9 % des patients, et l’on dénombre 4 (8,8 %) décès toxiques. Commentaire Dans la littérature, l’aMVAC en première ligne métastatique n’a pas montré de bénéfice en termes de survie mais permet un taux de réponse complète significativement plus élevé que le MVAC (1). Il est aussi largement utilisé en néo-adjuvant (2). Mais, à notre connaissance, cette étude est la première rapportant des données d’efficacité en deuxième ligne, avec un taux de RO de 76 % chez les patients progressant dans les 6 mois après une première ligne à base de cisplatine. Les résultats sont en grande partie comparables avec ceux obtenus avec la vinflunine en phase III (3), lorsque l’on s’intéresse au sous-groupe ayant reçu une chimiothérapie de première ligne métastatique. Cependant, l’étude comporte des limites inhérentes à toute étude rétrospective : l’hétérogénéité des données (différents sels de platine, chimiothérapie de première ligne soit en adjuvant, soit en métastatique) et la difficile comparaison avec les données issues d’études prospectives. En pratique, il ressort de ce travail que l’aMVAC pourrait être un protocole de choix chez un patient bien sélectionné (état général, réserve médullaire) rechutant dans les 6 mois suivant un traitement adjuvant à base de cisplatine. G. Roubaud, Bordeaux ✓ Edeline J, Loriot Y, Culine S et al. Accelerated MVAC chemotherapy in patients with advanced bladder cancer previously treated with a platinum-gemcitabine regimen. Eur J Cancer 2012;48(8):1141-6. Correspondances en Onco-Urologie - Vol. III - no 3 - juillet-août-septembre 2012 DIAPOSITIVES COMMENTÉES EN LIGNE Revue de presse 1. Sternberg CN, de Mulder P, Schornagel JH et al. Seven year update of an EORTC phase III trial of high-dose intensity M-VAC chemotherapy and G-CSF versus classic M-VAC in advanced urothelial tract tumours. Eur J Cancer 2006;42(1):50-4. 2. Blick C, Hall P, Pwint T et al. Accelerated methotrexate, vinblastine, doxorubicin, and cisplatin (MVAC) as neoadjuvant chemotherapy for patients with muscle-invasive transitional cell carcinoma of the bladder. Cancer 2012;118(16):3920-7. 3. Bellmunt J, Théodore C, Demkov T et al. Phase III trial of vinflunine plus best supportive care compared with best supportive care alone after a platinum-containing regimen in patients with advanced transitional cell carcinoma of the urothelial tract. J Clin Oncol 2009;27(27):4454-61. REIN Sorafénib et antiangiopoïétine : une association qui ne marche pas… Cette étude de phase II randomisée a évalué la tolérance et l’efficacité de la combinaison du sorafénib avec l’AMG 386, une protéine recombinante de fusion peptideFc (peptibody) qui neutralise l’interaction des angiopoïétines 1 et 2 (ANG-1 et ANG-2) avec le récepteur Tie2 chez des patients atteints d’un cancer du rein métastatique et non prétraités (en première ligne). Les patients ont été randomisés en 3 groupes (1 :1 :1), recevant du sorafénib (400 mg × 2/j) combiné à de l’AMG 386 soit à la dose de 3 mg/kg (n = 50), soit à la dose de 10 mg/kg (n = 51) ou à un placebo (n = 50). La survie sans progression − qui était le critère de jugement principal − a été respectivement dans les 3 groupes de 9, 8,5 et 9 mois ; les taux de réponse ont été de 38 %, 37 % et 25 %. L’association de l’AMG 386 n’a pas majoré la toxicité du sorafénib. Ainsi, 15 % des patients ont présenté une toxicité de grade 4. Commentaire Les combinaisons de traitements ciblant l’angiogenèse se sont soldées par des échecs ou des problèmes de tolérance. L’axe ANG-1/ANG-2/Tie2 apparaissait comme potentiellement intéressant à bloquer en association avec un inhibiteur de tyrosine kinase anti-VEGFR, car les concentrations d’ANG-2 sont significativement plus élevées dans le cancer du rein au stade métastatique avec une augmentation de leur taux lors de la progression tumorale. Le double blocage avait montré des résultats prometteurs lors d’études précliniques dans des modèles de xénogreffes. Les résultats de cette étude sont loin de répondre aux attentes… P. Beuzeboc, Paris ✓ Rini B, Szczylik C, Tannir NM et al. AMG 386 in combination with sorafenib in patients with metastatic clear cell carcinoma of the kidney. A randomized, double-blind, placebocontrolled, phase 2 study. Cancer 2012 (Epub ahead of print). TUMEURS GERMINALES Intensifier ou pas dans les tumeurs germinales ? Les tumeurs germinales (TG) sont guéries par la chimiothérapie comportant du cisplatine et une chirurgie secondaire. Les malades ayant une réponse initiale incomplète à la chimiothérapie initiale et ceux en rechute ont un pronostic grave. Parmi les différentes approches thérapeutiques, la chimiothérapie à haute dose avec support de cellules souches hématopoïétiques a été étudiée. M. Simonelli et al. ont publié une très belle mise au point sur la stratégie de l’intensification dans les TG. En première ligne, dans le cadre des TG de mauvais pronostic selon la classification de l’IGCCCG, 3 grandes études de phase III n’ont pas permis de montrer un bénéfice en survie globale pour l’intensification par rapport au traitement standard par 4 cycles de BEP. En rechute, rappelons que la seule étude randomisée menée par les Européens dans les années 1990 a été négative elle aussi. Cependant, de nouvelles données suggèrent un regain d’intérêt pour l’intensification, avec en particulier les données rétrospectives de l’équipe de l’Indiana, l’expérience du MSKCC, et l’analyse poolée des TG en rechute réalisée par Beyer et Lorch en 2011. Commentaire Il est ainsi nécessaire aujourd’hui d’avoir des données solides. Une étude randomisée de phase III (TIGER) est en préparation, comparant intensification et chimiothérapie standard. Nous espérons que les centres français participeront activement à cette étude, qui devrait être proposée à tout patient en échec du traitement de première ligne. C. Massard, Paris ✓ Simonelli M, Rosti G, Banna GL et al. Intensified chemotherapy with stem-cell rescue in germ-cell tumors. Ann Oncol 2012;23(4):815-22. Nous vous souhaitons à tous une belle rentrée pleine de promesses ! Claudie Damour-Terrasson et toute l’équipe Correspondances en Onco-Urologie - Vol. III - no 3 - juillet-août-septembre 2012 91