evidence-based medicine Chirurgie Une préparation colique est-elle encore justifiée avant une chirurgie colorectale élective ? Ce qu’il faut retenir La préparation colique, avant toute chirurgie colorectale élective, fait partie depuis plusieurs années des dogmes de la chirurgie. Plusieurs études randomisées et méta-analyses suggèrent que l’absence de préparation colique avant chirurgie colique élective n’augmente pas le taux de complications infectieuses postopératoires, et que la préparation au PEG serait même délétère du fait du risque d’augmentation significative du taux de fistule anastomotique. Il est recommandé de ne pas réaliser de préparation colique par PEG avant une chirurgie colique élective. En l’absence de preuve sur son utilité, toute préparation préopératoire peut être abandonnée à titre systématique d’autant plus que la qualité de vie des patients s’en trouverait améliorée. La chirurgie rectale n’a pas été bien évaluée dans les études publiées et sort donc pour le moment du cadre de ces conclusions. niveau de preuve 1 L a préparation mécanique par des laxatifs oraux, des lavements et/ou un régime sans résidu dans le but d’obtenir un côlon “propre” avant toute exérèse colo-rectale élective est un procédé utilisé de manière quotidienne par la grande majorité des chirurgiens (75 % d’après une enquête récente en France). Ce dogme chirurgical a été longtemps jugé comme le principal facteur de réduction de la morbidité et de la mortalité postopératoire, même s’il n’existait pas dans la littérature de preuve factuelle. Or, la préparation colique n’est pas dénuée d’inconvénients (son coût, hospitalisation préopératoire, caractère astreignant pour le patient, pour l’équipe de soins, et morbidité propre). Les données factuelles de la littérature (neuf études randomisées, et deux méta-analyses) ont remis récemment en question ce dogme en montrant que la préparation colique avant chirurgie colique élective était inutile, voire délétère, en termes de morbidité infectieuse postopératoire. L’analyse des essais randomisés montre que la préparation colique par le PEG est soit inutile, soit néfaste en termes de 48 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XII - nos 1-2 - janvier-février/mars-avril 2009 complications infectieuses postopératoires (fistules anastomotiques et abcès de paroi). Un seul essai contrôlé a évalué une préparation par les phosphates de sodium et a conclu aussi à l’absence d’utilité de ce type de préparation dans la prévention de la morbidité postopératoire. On peut reprocher à ces essais leurs faibles effectifs, qui peuvent faire craindre une erreur statistique de deuxième espèce, d’où la réalisation de méta-analyses. Or, une méta-analyse récente (1) a aussi conclu que le taux de fistules anastomotiques était significativement supérieur après préparation colique (PEG) [5,6 % versus 3,2 % ; p = 0,032]. De même, le risque d’abcès de paroi ou de complications infectieuses extra-abdominales était plus élevé dans le groupe des patients préparés (NS). Mais la majorité des études concernent la chirurgie colique. En effet, il existe peu de données dans la littérature portant sur l’exérèse rectale sans préparation colique. La problématique spécifique à la chirurgie rectale réside dans le risque de morbidité (surtout à type de complications septiques pelviennes : abcès et fistules anastomotiques), qui est plus élevé qu’après chirurgie colique. En outre, la plupart des chirurgiens considèrent comme très discutable dans la chirurgie du rectum de ne pas préparer le côlon, car cela consisterait alors à laisser un côlon “sale” en aval de l’iléostomie latérale dite “de protection” (qui est quasi systématique en chirurgie du bas et moyen rectum) et ils estiment que la non-préparation pourrait donc représenter un facteur de surmorbidité. Deux études sont disponibles : une étude de sous-groupe d’une méta-analyse de la Cochrane Database (2) a analysé les résultats de 231 patients ayant eu uniquement une exérèse rectale, répartis entre préparation (n = 112) et non-préparation colique (n = 119). Les auteurs concluaient que, pour la chirurgie rectale, le taux de fistules anastomotiques semblait plus élevé dans le groupe préparation que dans le groupe sans préparation (9,8 % versus 7,5 %), sans retrouver de différence significative. Néanmoins, il est difficile de tirer des conclusions définitives concernant la chirurgie du rectum car il ne s’agit que d’une analyse de sous-groupe qui a Chirurgie porté sur des patients provenant de quatre études différentes dans lesquelles il n’avait pas été prévu de stratification des patients en fonction du type de chirurgie (côlon versus rectum). Une étude castémoins (3) a comparé la morbidité après chirurgie rectale pour cancer sans préparation colique (n = 52) versus avec cette préparation (n = 61). Le taux de morbidité globale était significativement plus faible chez les patients non préparés (31 % versus 51 % ; p = 0,03), avec une réduction significative de la durée d’hospitalisation (12 j versus 15 j ; p = 0,03). Le taux de fistules anastomotiques était plus faible dans le groupe sans préparation (12 % versus 23 % ; NS). Enfin, le taux de complications infectieuses extra-abdominales était significativement plus faible chez les patients non préparés (0 % versus 11 % ; p = 0,01). En pratique, les données de la littérature montrent que la préparation colique avant une chirurgie d’exérèse colique élective est inutile, voire délétère en evidence-based medicine termes de complications infectieuses postopératoires. Il est clairement démontré que l’utilisation de PEG préopératoire augmente de manière significative le taux de fistules anastomotiques. En l’absence de preuve sur l’utilité de la préparation colique, celle-ci peut être abandonnée à titre systématique d’autant plus que la qualité de vie des patients en serait améliorée. Il n’est pas possible pour le moment d’élargir ces conclusions à la chirurgie rectale du fait du manque de données dans la littérature. ■ Références bibliographiques 1. Slim K, Vicaut E, Panis Y, Chipponi J. Meta-analysis of randomized clinical trials of colorectal surgery with or without mechanical bowel preparation. Br J Surg 2004;91:1125-30. 2. Guenaga KF, Matos D, Castro AA, Atallah AN, Wille-Jorgensen P. Mechanical bowel preparation for elective colorectal surgery. Cochrane Database Syst Rev 2005;25:CD001544. 3. Bretagnol F, Alves A, Ricci A, Valleur P, Panis Y. Rectal cancer surgery without mechanical bowel preparation. Br J Surg 2007;94:1266-71. Question non résolue »» Même si le risque de morbidité postopératoire est supérieur après chirurgie rectale, il serait facile d’élargir les conclusions de l’inutilité de la préparation colique avant une exérèse rectale. Les premiers résultats semblent aller dans le même sens, mais l’absence d’études randomisées incite pour le moment à la plus grande prudence… Place de la laparoscopie dans la prise en charge chirurgicale élective des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ? L’ abord laparoscopique est techniquement réalisable pour l’ensemble des interventions proposées aux patients porteurs de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), de la plus simple (stomie de dérivation) à la plus compliquée (coloproctectomie totale avec anastomose iléo-anale). Néanmoins, la majorité des études est issue de centres experts, soulignant la nécessité d’avoir à la fois une expérience en chirurgie des MICI et en chirurgie colo-rectale laparoscopique. Les avantages connus de cette chirurgie dite “miniinvasive” s’appliquent bien sûr aux patients opérés de MICI ; ils sont les suivants : ➤➤ moindre douleur postopératoire et réduction de la durée d’hospitalisation avec retour plus rapide à une activité normale, ce qui est important chez des patients souvent jeunes et actifs ; Ce qu’il faut retenir Les bénéfices de la laparoscopie s’appliquent parfaitement à la prise en charge des MICI en termes de résultats opératoires (réduction de la douleur postopératoire et de la durée d’hospitalisation) chez des patients le plus souvent jeunes et susceptibles d’être réopérés pour récidive. Les données de la littérature permettent de recommander l’abord laparoscopique dans la résection iléo-cæcale pour maladie de Crohn iléale non compliquée. La coloproctectomie avec anastomose iléo-anale pour rectocolite ulcéro-hémorragique est faisable par laparoscopie dans des centres experts mais ne peut être recommandée actuellement. La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XII - nos 1-2 - janvier-février/mars-avril 2009 | 49 evidence-based medicine Chirurgie niveau de preuve ➤➤ moindre traumatisme de la paroi abdominale 2 Questions non résolues »» Les études sur l’anastomose iléo-anale laparoscopique, issues des centres experts sont-elles reproductibles ? »» Place de la laparoscopie en cas de MICI compliquée ou récidivée (abcès, fistules) ? Quelques études issues de centres experts semblent en prouver la faisabilité. chez des patients jeunes pour lesquels le souci esthétique est important ; ➤➤ du fait du risque d’interventions itératives (dans la maladie de Crohn, 80 % des patients seront opérés au moins une fois, et 40 % deux fois), la laparoscopie pourrait limiter le traumatisme itératif de la paroi abdominale (risque d’éventration) ; ➤➤ diminution potentielle du risque d’occlusion sur bride postopératoire (risque de 10 % après anastomose iléo-anale) ; ➤➤ réduction de l’immunosuppression postopératoire. Maladie de Crohn (MC) – Plusieurs séries de la littérature (dont deux études randomisées et deux métaanalyses) ont conclu à la faisablité de la laparoscopie dans la résection iléo-cæcale pour MC iléale non compliquée en termes de résultats opératoires et de résultats à long terme. La technique réalisée est le plus souvent une technique “cœlio-assistée” dans laquelle l’anastomose est réalisée en extracorporelle. Une méta-analyse récente (1) portant sur plus de 800 patients comportait pour la laparoscopie un taux de conversion de 11 %. En comparaison de la laparotomie, la morbidité était significativement plus faible chez les patients opérés par laparoscopie (13 versus 20 % ; p = 0,03), avec une diminution des pertes sanguines (p = 0,05), une reprise du transit et de l’alimentation significativement plus précoce et une durée d’hospitalisation significativement plus courte (p = 0,02). Le taux de récidive était à long terme identique. Rectocolite ulcéro-hémorragique (RCH) – Concernant l’anastomose iléo-anale (AIA), plusieurs études cas-témoins et une étude randomisée (comportant la limite principale que la technique décrite n’est pas totalement laparoscopique mais hand assisted) ont démontré, certes, la complexité du geste (avec à l’heure actuelle des durées opératoires plus longues qu’en laparotomie), mais surtout l’absence de surmorbidité de la laparoscopie (2). Une étude de la Mayo Clinic (3) a comparé les résultats à court terme de 100 AIA laparoscopiques appariées avec 200 AIA opérées par laparotomie entre 1998 et 2004 et a montré que l’AIA laparoscopique était équivalente 50 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XII - nos 1-2 - janvier-février/mars-avril 2009 à la voie classique en termes de sécurité et de faisabilité, avec une amélioration significative des suites opératoires immédiates. Le taux de conversion était de 6 %. La durée opératoire médiane était significativement plus longue dans le groupe laparoscopie (333 versus 230 mn). Les patients opérés par laparoscopie avaient un délai médian plus court de reprise du transit par l’iléostomie (2 versus 3 jours), de durée d’hospitalisation (4 versus 7 jours) et une diminution de la consommation d’antalgiques intraveineux. La morbidité postopératoire était identique (33 % après laparoscopie versus 37 % après laparotomie), la mortalité était nulle. Une réintervention chirurgicale dans les 3 mois était nécessaire dans 3 % des cas après laparoscopie versus 6,5 % après laparotomie. Enfin, une méta-analyse (4) portant sur dix études et plus de 300 patients, dont la moitié opérés d’une AIA laparoscopique, confirmait le bénéfice de la laparoscopie en termes de résultats opératoires (diminution significative des pertes sanguines, de la durée d’hospitalisation et morbidité identique à la laparotomie). En pratique, la laparoscopie peut être recommandée pour la résection iléo-cæcale pour maladie de Crohn iléale non compliquée car, comparée à la laparotomie, elle permet d’améliorer les résultats opératoires en termes de reprise du transit, de douleur postopératoire et de durée d’hospitalisation, voire de diminuer la morbidité périopératoire avec des résultats à long terme identiques en termes de récidive. Le bénéfice possible de la laparoscopie pour l’anastomose iléo-anale est probable, mais la laparoscopie reste une chirurgie d’experts. ■ Références bibliographiques 1. Tan JJ, Tjandra JJ. Laparoscopic surgery for Crohn’s disease: a meta-analysis. Dis Colon rectum 2007;50:576-85. 2. Maartense S, Dunker MS, Slors JF et al. Hand-assisted laparoscopic versus open restorative proctocolectomy with ileal pouchanal anastomosis. Ann Surg 2004;240:984-92. 3. Larson DW, Cima RR, Dozois EJ et al. Safety, feasability, and short term outcomes of laparoscopic ileal pouch-anal anastomosis. A single institutional case-matched experience. Ann Surg 2006;243:667-72. 4. Tilney HS, Lovegrove RE, Heriot AG, Purkayastha S, Constantinides V, Nicholls RJ, Tekkis PP. Comparison of short-term outcomes of laparoscopic vs open approaches to ileal pouch surgery. Int J Colorectal Dis 2007;22:531-42. Chirurgie evidence-based medicine Faut-il opérer “à froid” une diverticulite sigmoïdienne ? A près une première crise de diverticulite sigmoïdienne prouvée par un examen tomodensitométrique et traitée médicalement, la colectomie sigmoïdienne élective dite “à froid” a pour but de supprimer le risque de récidive car aucun traitement médical ou régime alimentaire n’a fait la preuve d’une quelconque efficacité dans la prévention de nouvelles crises. Par ailleurs, l’essor de la chirurgie colorectale laparoscopique a favorisé l’attitude “agressive” chirurgicale de colectomie dite “prophylactique” sans que celle-ci ne soit forcément justifiée. L’actualisation récente en 2007 des recommandations pour la pratique clinique (RPC) portant sur la diverticulose sigmoïdienne a tenté de faire le point sur une pathologie dont la prise en charge reste soumise à controverses (1). Dans la littérature, le risque de récidive de diverticulite après une première poussée concerne environ un tiers des patients avec un recul moyen de dix ans (2). Plusieurs études rétrospectives et prospectives ont recherché l’existence de critères pronostiques de récidive, permettant de sélectionner des patients à risque et donc candidats à une chirurgie préventive. L’étude rétrospective la plus importante sur la diverticulite a inclus 762 patients admis pour diver- Unique et Multiple Communication - INT0097 - 12/08 1. DENOMINATION : ULTRAPROCT®. fluocortolone, cinchocaïne 2. COMPOSITION : Suppositoire p suppos : Fluocortolone (DCI) triméthylacétate 0,612 mg, Fluocortolone (DCI) caproate 0,630 mg, Cinchocaïne (DCI) chlorhydrate 1 mg. Excipients : glycérides hémisynthétiques solides. Pommade p tube : Fluocortolone (DCI) triméthylacétate 9,18 mg, Fluocortolone (DCI) caproate 9,45 mg, Cinchocaïne (DCI) chlorhydrate 50 mg. Excipients : alcool de cire, huile de ricin, huile de ricin hydrogénée, parfum, monoricinoléate de polyéthylèneglycol. 3. FORMES et PRÉSENTATIONS : Suppositoire : Boîte de 10, sous plaquettes thermosoudées. Pommade : Tube de 10 g. 4. DONNEES CLINIQUES : 4.1 Indications : Manifestations douloureuses et prurigineuses anales, en particulier dans la crise hémorroïdaire. 4.2 Posologie et mode d’administration : Suppositoire : 1 suppositoire par jour (en cas de crise aiguë, 2 à 3 le premier jour). Pommade : 2 applications par jour (en cas de crise aiguë, 3 ou 4 applications le premier jour). 4.3 Contre-indications : Allergie aux anesthésiques locaux. 4.4 Mises en garde et précautions d’emploi : - L’administration de ce produit ne dispense pas du traitement spécifique de la maladie anale. - Le traitement doit être de courte durée. Si les symptômes ne cèdent pas rapidement, il doit être interrompu et un examen proctologique est indispensable. - Dues à la présence de fluocortolone : ce traitement n’est pas indiqué dans les maladies anales d’origine bactérienne, mycosique, virale ou parasitaire en l’absence de traitement anti-infectieux spécifique. - L’attention des sportifs est attirée sur le fait que cette spécialité contient un principe actif pouvant induire une réaction positive des tests pratiqués lors des contrôles antidopage. 5. PHARMACODYNAMIE : Topique en proctologie. La fluocortolone est un corticoïde anti-inflammatoire et anti-allergique. La présence de deux esters permet d’obtenir une activité à la fois rapide et prolongée. Cette activité est complétée par la présence d’un anesthésique local, le chlorhydrate de cinchocaïne. 6. CONDITIONS DE CONSERvATION : Suppositoire : A l’abri de la lumière. 7. PRESENTATION ET NUMERO D’IDENTIFICATION : 311 014.3 (1998) suppositoire. 311 013.7 (1991) pommade. 8. CONDITIONS DE DELIvRANCE : Liste I. Non remb Séc soc. 9. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE : BAYER SANTÉ - 13 rue Jean Jaurès - 92807 PUTEAUX Cedex. PhARMACOvIgILANCE : Tél : 03 20 20 88 59. EXPLOITANT : INTENDIS S.A.S. Qualité de visite médicale : Tél : 01 49 06 45 90 ou par e-mail : [email protected]. « Le fichier utilisé pour vous communiquer le présent document est déclaré auprès de la CNIL, en application des dispositions des articles 34 et suivants de la loi «Informatique et libertés» du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification auprès du pharmacien responsable de notre laboratoire » Intendis SAS - 13 rue Jean Jaurès, 92807 Puteaux Cedex Téléphone : 01 49 06 45 90 - Fax : 01 49 06 45 86 www.intendis.fr Ce qu’il faut retenir Le risque de récidive est estimé à 30 % dans les 10 ans suivant une première crise de diverticulite aiguë. Ce risque est plus élevé chez le sujet jeune (âge < 50 ans) et en cas de signes de gravité scannographique (abcès, air extradigestif ou fuite de produit de contraste). Une colectomie sigmoïdienne “à froid” peut être proposée chez les patients à haut risque afin de supprimer la probabilité de récidive. Une colectomie sigmoïdienne prophylactique est indiquée, quels que soient le nombre de poussées et l’âge, chez les patients présentant des signes de gravité scannographiques. En cas de première crise non compliquée, il n’existe pas de consensus concernant les patients âgés de moins de 50 ans pour lesquels le risque de récidive est aussi plus élevé. Néanmoins, la chirurgie préventive peut être proposée dès la première crise. Enfin, pour les patients de plus de 50 ans avec poussée non compliquée au scanner, la place de la chirurgie prophylactique, même après deux ou trois poussées, n’est pas clairement démontrée du fait du risque très faible (< 5 %) de complications ultérieures. ) s ( e s Cri ïdaire(s) o hémorr ion, , inflammat Thrombose douleur, prur it Ultraproct ® Fluocortolone Cinchocaïne c’est Ultra ! Le choix entre suppositoire et pommade evidence-based medicine niveau de preuve 2 Questions non résolues »» Faut-il avoir les deux facteurs de risque de récidive présents chez un même patient (âge < 50 ans et signes de gravité scannogra­ phiques) ou un seul est-il suffisant pour proposer une chirurgie prophylactique après la première crise ? »» Le bénéfice de la chirurgie prophylactique n’est pas clairement démontré et il n’existe pas, actuellement, de consensus pour la proposer à des patients âgés de plus de 50 ans après une première crise de diverticulite non compliquée, même après deux ou trois poussées. Chirurgie ticulite aiguë, suivis pendant 5 ans et séparés selon l’âge supérieur ou inférieur à 50 ans (3). Le risque de récidive était plus important chez les patients ayant moins de 50 ans (20 % versus 5 %). En revanche, il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes quant au taux de chirurgie en urgence (24 % versus 22 %). De même, après la première poussée, le risque de complications graves (perforation) n’était pas statistiquement différent entre les deux groupes. Les auteurs concluaient que l’âge jeune (< 50 ans) était un facteur de risque de récidive de poussée mais pas un facteur de gravité de la diverticulite. Dans une étude prospective de plus de 110 patients admis pour une première crise de diverticulite aiguë, le risque de récidive, la morbidité et la mortalité ont été évalués en fonction de l’âge et des critères de gravité scannographiques (4). Le suivi moyen était de 9,5 ans. Les résultats montrent que 80 patients (71 %) n’ont présenté qu’une seule poussée traitée médicalement, sans aucune morbidité ni mortalité au cours du suivi. Trentehuit patients (29 %) ont présenté une deuxième poussée ou un échec du traitement médical. En analyse univariée, l’âge (p = 0,007) et les critères de gravité scannographiques (p = 0,003) étaient des facteurs de mauvaise évolution (risque d’échec du traitement médical). En analyse multivariée, l’âge disparaissait (p = 0,07). Les auteurs concluaient que le risque d’échec du traitement médical était corrélé aux critères de gravité scannographiques, mais qu’il l’était peu à l’âge. Dans cette même étude, quatre groupes de patients étaient définis en fonction de la gravité de leur poussée et de leur âge et le risque de récidive à 5 ans variait de 19 % (sujet de plus de 50 ans, poussée modérée) à 36 % (sujet de moins de 50 ans, poussée modérée), et de 44 % (sujet de plus de 50 ans, poussée sévère) à finalement 54 % (sujet de moins de 50 ans, poussée sévère). 52 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XII - nos 1-2 - janvier-février/mars-avril 2009 Au total, les données de la littérature montrent que la gravité de la poussée (jugée sur le scanner) est un facteur prédictif indépendant de récidive après une première poussée de diverticulite sigmoïdienne. L’âge jeune (moins de 50 ans) augmente lui aussi ce risque de récidive, mais joue probablement moins que la gravité de la poussée (facteur de risque indépendant). En conclusion, la chirurgie prophylactique élective est clairement recommandée quel que soit l’âge du patient après une première crise de diverticulite compliquée. De plus, il est licite de proposer cette chirurgie chez les patients âgés de moins de 50 ans ayant eu une première crise non compliquée ainsi qu’aux patients immunodéprimés, ceux ayant une corticothérapie au long cours (risque de récidive plus élevé). Enfin, le bénéfice réel de la chirurgie prophylactique n’est pas démontré chez les patients âgés de plus de 50 ans avec première crise non compliquée, même après deux ou trois crises. En effet, chez ces patients, le risque de présenter une poussée ultérieure grave est très faible. Enfin, plusieurs études, dont une multicentrique française, concluent au réel bénéfice en termes de morbidité postopératoire et de durée d’hospitalisation de la sigmoïdectomie laparoscopique comparativement à la chirurgie ouverte. ■ Références bibliographiques 1. 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