L’ESSENTIEL
DIEUX ET ROIS
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AN/ANU.
Dieu du ciel, il forme, avec Enlil et Enki/Ea,
la triade divine fondatrice de l’univers. Il est, à
l’origine, le chef et le père des dieux, avant d’être
remplacé par son fils Enlil. Sa ville consacrée est
Uruk. Il est souvent représenté sous la forme d’un
taureau.
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ENKI/EA.
Dieu des eaux, frère d’Enlil, il est le troi-
sième élément de la triade suprême. Dans le Atra-
hasis, c’est lui qui crée les hommes, à partir d’argile
et du sang d’un dieu immolé. Sa ville est Eridu.
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ENLIL.
Divinité de l’air et de l’atmosphère, il est le fils
d’An auquel il succède, dès la première moitié du
troisième millénaire, au sommet du panthéon baby-
lonien. Sa ville est Nippur.
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HAMMURABI.
Sixième roi de la première dynastie
babylonienne, Hammurabi est considéré comme
l’un des plus grands souverains de l’Orient ancien.
Par ses conquêtes militaires, il fait de Babylone la
capitale d’un puissant empire. Il fait construire de
nombreux bâtiments, religieux mais aussi civils,
comme des fortifications, des canaux et des digues.
Mais il doit surtout sa postérité au fameux «code»,
qui établit un modèle d’équité.
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INANNA/ISHTAR.
À côté de la triade divine suprême
se trouve la déesse sumérienne de l’amour, Inanna,
qui est, selon les traditions, la fille d’An ou d’Enlil.
Véritable mère des dieux, elle devient Ishtar chez les
Babyloniens.
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MARDUK.
Fils d’Enki/Ea, il lui succède au sommet du
panthéon babylonien, et devient le dieu tutélaire de
Babylone, où un grand sanctuaire lui est consacré.
Dans le Poème de la Création, c’est à sa demande
qu’Ea crée le premier homme.
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NABUCHODONOSOR II.
Roi de Babylone entre 605
et 562 av. J.-C., il fut d’abord un roi guerrier. La prise
de Jérusalem, en 597 av.J.-C., et la déportation à
Babylone des Hébreux l’ont rendu célèbre et ont
donné en partie naissance au mythe (négatif) de
Babylone. Sous son règne, celle-ci connut pourtant
un renouveau religieux et culturel, matérialisé
notamment par une reconstruction fastueuse de
la ville.
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SARGON
(vers 2334-2279 av. J.-C.). On sait peu de
choses du fondateur de la dynastie d’Akkad, si ce
n’est qu’en renversant le royaume sumérien et en
multipliant les guerres de conquête des territoires
avoisinants, il constitua l’un des premiers grands
empires de l’histoire, qui allait servir de modèle tout
au long de l’histoire babylonienne.
C’est en Mésopotamie (littéralement «entre les fleuves»), région
située entre le Tigre et l’Euphrate, berceau de l’écriture et
des mathématiques, qu’est née la civilisation babylonienne,
l’une des plus remarquables de l’Orient ancien, dont les pre-
mières traces remontent au troisième millénaire av. J.-C.
Babylone (bâbil ilani: porte des dieux) devint la capitale de la
Babylonie au XVIIIe siècle av. J.-C, sous le règne de son sixième
roi, Hammurabi. Celui-ci en fit le centre d’un puissant empire, en même
temps qu’un foyer religieux et intellectuel: rédigés à cette époque, le Poème
de la Création et l’Épopée de Gilgamesh comptent parmi les premiers grands
textes mythologiques et/ou littéraires de tous les temps.
C’est également à Hammurabi que l’on doit le fameux «code» qui connut
une immense postérité: une stèle de basalte de plus de deux mètres de
hauteur sur laquelle sont gravés près de 300 articles établissant une
jurisprudence éclairée dans les domaines pénal, civil et administratif.
Envahie, pillée, détruite, reconstruite, à nouveau investie et ruinée par ses
voisins, Hittites, Cassites, Assyriens puis, plus tard, Perses et Parthes,
Babylone connut un destin troublé et cahotique. Au VIIesiècle avant J.-C.,
sous le règne de Nabuchodonosor II, elle retrouva un temps sa splen-
deur passée. La ville fut reconstruite avec faste, autour du palais royal et
du sanctuaire de Marduk, avec sa fameuse ziggurat (source de la mythique
tour de Babel), et redevint le centre d’un vaste empire. Mais la ville tom-
bera de nouveau, et cette fois définitivement, prise d’abord par Cyrus, le
roi des Perses, en 539 av. J.-C., puis par Alexandre le Grand en 330.
Tout au long de cette histoire tumultueuse se constitua peu à peu le mythe
de Babylone. S’appuyant sur le bref passage de la tour de Babel de la
Genèse, les chrétiens firent de la ville l’anti-Jérusalem, la cité du Mal
(identifiée à une prostituée), symbole de l’impiété et de l’orgueil humain.
Si cette image s’infléchit par la suite, Babylone inspira de nombreuses
œuvres, à travers le thème de la tour de Babel, bien sûr, mais aussi des
jardins suspendus ou de la porte d’Ishtar, sans parler des figures, réelles
ou légendaires, de Sémiramis, Sardanapale ou Nabuchodonosor.
RÉSUMÉ
REPÈRES
Vers 3000 av. J.-C.
Civilisation sumérienne. Naissance de l’écriture.
2900-2330.
Création des premières cités-États.
2330-2100.
Premier empire sémitique fondé par Sargon le Grand.
XVIII
e-
XVII
esiècles.
Atrahasis et Épopée de Gilgamesh.
1792-1750.
Règne d’Hammurabi.
Vers 1600.
Invasions des Cassites.
Vers 1300.
Naissance d’un royaume assyrien indépendant.
1100-1000.
Invasions des Sémites araméens.
1000-609.
Domination assyrienne. Règnes de Sargon II, d’Assurbanipal.
Époque néo-assyrienne.
609.
Babylone s’affranchit de la tutelle assyrienne. Époque
néobabylonienne.
604-562.
Règne de Nabuchodonosor II.
539.
Prise de Babylone par Cyrus le Grand. La Mésopotamie intègre
l’Empire perse. Époque perse.
330.
Victoires d’Alexandre le Grand sur les Perses. La Mésopotamie
passe sous domination grecque. Époque séleucide.
129 av. J.-C. –224 ap. J.-C.
Conquête parthe. Déclin et abandon
de Babylone.
TDC N°952
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BABYLONE