REVUE DE PRESSE Place du ténofovir dans la prévention

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REVUE DE PRESSE
Le comité de rédaction
a lu pour vous
Place du ténofovir dans la prévention
de la transmission du VHB
La transmission possible du VHB au cours de la grossesse est associée au risque de développer une infection chronique (si non traitée) dans 80 à 90 % des cas chez les nouveau-nés
nés de mère Ag Hbe +. L’association de l’immunisation passive et active réduit ce risque
de transmission de 90 à 10 %. Malheureusement, cette immunoprophylaxie est inefficace chez 10 à 30 % des enfants nés d’une mère ayant une charge virale élevée du VHB
(> 6 log copies/ml).
Jusqu’à ce jour, peu de données étaient disponibles sur l’utilisation et l’efficacité du ténofovir
disoproxyl fumarate (TDF) dans ce contexte. Pour tenter de répondre à cette question, les
auteurs, après quelques études pilotes encourageantes, ont réalisé une étude prospective
et randomisée pour déterminer l’efficacité et la tolérance du TDF chez les femmes enceintes
ayant une infection par le VHB réplicante avec une charge virale supérieure à 200 000 UI/ml (1).
Deux cent patientes ont été incluses dans cet essai réalisé en Chine. En fonction de la
randomisation, elles recevaient les soins usuels (immunoprophylaxie) ou les soins usuels
et 300 mg/j de TDF de la 30 ou 32e semaine de grossesse à la 4e semaine post-partum.
L’allaitement n’était pas autorisé chez les femmes recevant le TDF. Tous les enfants ont reçu
comme indiqué précédemment 200 UI d’immunoglobulines anti-VHB et 10 µg du vaccin
dans les 12 heures suivant leur naissance et à 4 semaines.
Le critère principal de jugement était défini par le taux de transmission et d’anomalie fœtale
avec ou sans exposition au TDF. La transmission était définie par un taux d’ADN du VHB
supérieur à 20 UI/ml ou la présence d’Ag Hbs au-delà de 28 semaines. Les critères secondaires
étaient la tolérance du TDF, le pourcentage de patientes ayant une charge virale inférieure
à 200 000 UI/ml ou la perte ou la séroconversion dans le système Hbe ou Hbs à S28.
Les résultats montrent que :
1/ 68 % des patientes du groupe TDF versus 2 % de celles du groupe contrôle ont une
charge virale inférieure à 200 000 UI/ml (p < 0,001) lors de l’accouchement.
2/ À la 28e semaine post-partum, le taux de transmission était significativement diminué
dans le groupe TDF versus le groupe contrôle (5 % versus 18 %, p = 0,007) en ITT, et 0 %
versus 7 % (p = 0,01) en per protocole.
Les données de “sécurité” maternelles et infantiles sont comparables dans les 2 groupes.
Il n’a pas été observé de bénéfice en termes de séroconversion.
J.L. Meynard (Paris)
Commentaire
Cette étude démontre l’intérêt du TDF dans la
réduction du risque de transmission materno­fœtale
du VHB chez les patientes infectées par le VHB
ayant une charge virale supérieure à 200 000 UI/ml.
Référence bibliographique
Pan CQ, Duan Z, Dai E et al. Tenofovir to prevent Hepatitis B transmission in mothers with high viral load. N Engl
J Med 2016;374:2324-34.
J.L. Meynard déclare ne pas avoir de liens d’intérêts
en relation avec cet article.
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176 | La Lettre de l'Infectiologue • Tome XXXI - n° 5 - septembre-octobre 2016
Le comité de rédaction
a lu pour vous
REVUE DE PRESSE
Traitement antirétroviral :
le meilleur outil de prévention ?
Malgré les progrès thérapeutiques importants réalisés dans la prise en charge du VIH,
2 millions de nouvelles infections ont été rapportées dans le monde en 2014. La transmission par voie sexuelle en est le principal mécanisme, posant le problème de sa prévention.
Plusieurs études observationnelles incluant des couples sérodifférents ont montré une
réduction significative du risque de transmission grâce au traitement antirétroviral (ARV).
L’essai HPTN 052 a été mis en place pour évaluer l’effet du traitement ARV sur le risque
de transmission du VIH, chez des personnes infectées, à leur(s) partenaire(s) sexuels. Ainsi,
1 763 couples sérodifférents ont été inclus dans cette étude. Les couples étaient randomisés
dans 1 des 2 groupes : traitement immédiat (groupe 1) ou traitement différé (CD4 < 250/­mm3)
[groupe 2]. L’analyse intermédiaire réalisée en mai 2011, après un suivi médian de 1,7 an,
a montré que le traitement antirétroviral immédiat était associé à une réduction du risque
de transmission de 96 %.
Après cette date, l’ensemble des patients inclus dans l’étude a eu accès au traitement
antirétroviral, et ce sont les résultats définitifs de l’étude après un suivi de 5 ans qui sont
rapportés dans l’article du New England Journal of Medicine (1).
Parmi les partenaires, 78 infections par le VIH ont été observées durant l’essai (incidence
annuelle 0,9 % ; IC97 : 0,7-1,1). Le lien avec le virus du patient source a pu être déterminé
pour 72 de ces cas. Pour 46 patients (3 du groupe 1,43 du groupe 2), le lien avec le virus
du partenaire a pu être établi alors que pour 26, le lien n’a pas pu être démontré. Le traitement ARV précoce permet une réduction du risque de 93 %.
Aucune infection liée au virus d’un partenaire n’a été observée lorsque l’infection par le VIH
était contrôlée sur le plan virologique chez les patients inclus.
J.L. Meynard (Paris)
Pratiquer
Pratiquer l’éducation thérapeutique
eutique
mbre de patients atteints ne
ein essor, et est aujourd’hui
urs médico-sociaux.
tenu et accompagné dans
de ses comportements de
e.
la pratique de l’éducation
ransversale d’éducation du
Montpellier. Il constitue un
érapeutique.
Xavier de La Tribonnière
y est également présentée,
lace centrale du patient en
cteur social, y est soulignée.
, cet ouvrage est un outil
e en place une éducation
responsable de l’Unité
CHU de Montpellier.
9 782294 752025
EA © BSIP
978-2-294-75202-5
Les résultats finaux de cette étude montrent l’impact majeur du traitement antirétroviral comme
arme de prévention. Cet essai a été à l’origine
des nouvelles recommandations de l’OMS sur le
dépistage du VIH et un accès aux ARV quel que
soit le taux de CD4. Il reste à évaluer l’impact de
ces stratégies sur la diminution de l’incidence de
l’infection.
Référence bibliographique
Cohen MS, Chen YQ, McCauley M et al. Antiretroviral
therapy for the prevention of HIV-1 transmission. N Engl
J Med 2016;375(9):830-9.
J.L. Meynard déclare ne pas avoir de liens d’intérêts
en relation avec cet article.
PRATIQUER l’éducation thérapeutique
l’éducation
thérapeutique
L’ÉQUIPE ET LES PATIENTS
L’équipe et les patients
Sous la direction de
Xavier de La Tribonnière
Préfaces de Brigitte Sandrin, Paule Lebel et Vincent Dumez
Postface de Rémi Gagnayre
24/03/16 11:21
Éditions Elsevier Masson,
37 €, 344 pages.
Commentaire
Sous la direction de Xavier de la Tribonnière
Dans le contexte de la maladie chronique où le nombre de patients atteints ne cesse de croître,
l’éducation thérapeutique est en plein essor, et est aujourd’hui au cœur de la pratique
professionnelle dans les secteurs médico-sociaux. Pour être autonome, le patient a besoin d’être
soutenu et accompagné dans l’apprentissage de sa pathologie, de ses traitements,
de ses comportements de santé, et de pouvoir exprimer son vécu de la maladie.
Ce livre guidera les soignants dans la mise en œuvre et la pratique de l’éducation thérapeutique.
Il est issu de l’expérience et de la réflexion de l’unité transversale d’éducation du patient (UTEP)
et de professionnels de santé du CHU de Montpellier. Il constitue un guide et offre un panorama complet
de l’éducation thérapeutique. Une réflexion de fond issue de différentes disciplines y est également
présentée, permettant de renforcer le sens du soin éducatif. La place centrale du patient en tant
que personne à part entière, acteur de sa santé et acteur social, y est soulignée. Grâce à ses nombreux
exemples et fiches pratiques, cet ouvrage est un outil indispensable aux équipes soignantes
afin de mettre en place une éducation thérapeutique et de s’inscrire dans cette culture.
Xavier de La Tribonnière est docteur en médecine, responsable de l’Unité transversale
de l’éducation du patient (UTEP) du CHU de Montpellier.
La Lettre de l'Infectiologue • Tome XXXI - n° 5 - septembre-octobre 2016 | 177
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