LES AES (Accidents d’exposition au sang ou à un liquide Cécile Rodsphon biologique) Formatrice EIS 1ère année Promotion 2011-2014 IFSI Camille Claudel OBJECTIFS Connaître les facteurs de risque d’un AES et les moyens de prévention Connaître et comprendre les démarches à entreprendre lors d’un AES Définitions et vocabulaire Législation Les facteurs de risque et les moyens de prévention Conduite à tenir et démarches administratives Définition de l’AES: Toute exposition accidentelle à du sang ou à des liquides biologiques lors d’une effraction cutanée (piqûre ou coupure) ou d’une projection sur une muqueuse (œil, bouche) ou une peau lésée (eczéma, plaie) Vocabulaire Patient source = patient d’où provient le sang ou le liquide biologique avec lequel l’accident s’est produit Sujet exposé = victime de l’accident VIH:virus de l’Immunodéficience Humaine VHB: virus de l’hépatite B VHC: virus de l’hépatite C Statut sérologique: présence ou non d’anticorps contre un virus donné, témoignant d’une infection préalable. Médecin référent: habilité à évaluer le risque de transmission des virus VIH,VHB et VHC pour le sujet exposé et à prescrire les traitements adaptés Législation *Circulaire 98-249 du 20 04 98 ⇒ Précautions standard *Circulaire du 01 09 98 relative à la collecte des objets piquants, tranchants, souillés *« Les 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales » CTIN 1999 *Circulaire 2003-165 du 02 04 2003 relative aux recommandations de mise en œuvre d’un traitement antirétroviral après exposition au risque de transmission du VIH *Circulaire 99-680 du 08 12 99 relative aux recommandations à mettre en œuvre devant un risque de transmission du VHB et du VHC par le sang et les liquides biologiques Pathogènes transmissibles par le sang *Virus: VHB,VHC,VIH, CMV, fièvres hémorragiques (Ebola), *Bactéries: staphylocoque, streptocoque, *Parasites: plasmodium falciparum (paludisme par piqûre moustique femelle) *Champignons Quels risques? SIDA(Immunodéficience acquise) Pas de vaccin Hépatite B: vaccination obligatoire pr les personnels de santé depuis 1990 90% asymptomatiques 10-20% => chronicité avec risque de cirrhose puis survenue de carcinome hépato-cellulaire Hépatite C : virus connu depuis 1989 Plus de la moitié évoluent vers la chronicité puis 20% développent une cirrhose puis un carcinome hépatocellulaire (sur 20 30 ans) Pas de vaccin Facteurs de risque de transmission Au niveau de l’accident Profondeur de la piqûre Aiguille creuse Diamètre de l’aiguille Délai entre le geste et l’AES Au niveau de la source Stade clinique du patient source (SIDA) Charge virale Traitement/résistance Au niveau du soignant Non port de gants Qui est concerné? Les soignants par effraction cutanée par contact muqueux Les personnes soignées par matériel mal lavé et/ou mal stérilisé bien que l’U.U soit de plus en plus utilisé Par les gants non changés entre 2 patients Par le biais de solutions médicamenteuses multi-doses (héparine, anesthésiques) Les moyens de prévention(1) LES PRECAUTIONS STANDARD(1) Pour le personnel: Matériels de sécurité Collecte de objets piquants et tranchants dans des boites réservés à cet usage, au plus près du soin Bonne utilisation de ces collecteurs (correctement assemblées,date d’ouverture, remplies au 2/3, élimination) Port de gant à usage unique non stériles (réduit le volume de l’inoculum en cas de piqûre, protège l’agent quand lésion cutanée Masque et lunettes de protection si risque de projection de liquides biologiques Les moyens de prévention(2) LES PRECAUTIONS STANDARD Pour les patients Matériel propre, désinfecté, stérilisé (désinfection et stérilisation ne sont efficaces que sur du matériel propre) Hygiène des mains entre chaque patient Changement de gants entre chaque patient L’environnement Hygiène des surfaces (utilisation d’un détergent-désinfectant) La procédure La prise en charge d’un AES est une urgence: la détermination du risque biologique inhérent au patient source et la consultation médicale du personnel exposé doivent avoir lieu le plus tôt possible, au mieux dans les 4 heures qui suivent l’exposition. Le risque peut conduire à la prescription d’un traitement antirétroviral prophylactique si exposition au VIH et/ou à une sérovaccination dans le cadre de la prévention de la transmission du VHB Conduite à tenir en cas d’AES Cesser immédiatement l’activité en cours En cas de piqûre ou de blessure ou de contact direct d’un liquide biologique sur une peau lésée: Nettoyer à l’eau et au savon puis rincer Ne pas faire saigner en pressant la peau(augmente le risque de pénétration de l’agent infectieux) mais laisser saigner passivement sous l’eau du robinet Désinfecter au Dakin pendant au moins 10mn Conduite à tenir en cas d’AES(2) En cas de projection sur les muqueuses ou sur les yeux Rincer abondamment au sérum physiologique ou à l’eau du robinet [retirer lentilles de contact si besoin] Prévenir l’IDE, la collègue et le cadre du service pour assurer la continuité du service Conduite à tenir en cas d’AES(3) Préciser les circonstances de l’accident: Type de lésion Nature du produit biologique Type de matériel Gestes réalisés Préciser l’identité du patient source: Patient repérable Patient non repérable => Données importantes car permettent au médecin référent d’évaluer le risque encouru par la personne accidentée Évaluation du risque biologique 1- Évaluation du patient source Rechercher le statut sérologique récent (<15 jours) du patient source vis-à-vis des agents viraux (VIH,VHB,VHC) *Si VIH positif, consulter immédiatement l’hématologue ou sénior des urgences en dehors des heures ouvrables *Si statut sérologique récent inconnu, faire prescrire les sérologies par médecin en charge du patient, hématologue ou médecin des urgences. Évaluation du risque biologique 2- La prescription des sérologies Nécessite l’accord du patient source et il est indispensable * d’effectuer son information préalable * d’obtenir son consentement * de lui remettre les résultats des tests Doit être réalisée par un médecin qui doit assurer la prise en charge du résultat Prise en charge du personnel exposé Dans tous les cas, l’agent doit prendre un avis médical : le médecin évalue les risques inhérents à l’accident et au patient source Traitement préventif: *traitement antirétroviral prophylactique (délai recommandé=moins de 4 heures) ( kit délivré aux urgences=3 jours de traitement) *et/ou sérovaccination VHB Rédaction d’un certificat médical initial Suivi du sujet exposé Consulter la médecine du travail dans les 7 jours (au plus près de la date de l’accident) qui suivent l’accident pour: Déterminer statut virologique initial Assurer un suivi sérologique afin de préserver les droits éventuels Enregistrer et analyser les circonstances de l’AES Déclaration de l’accident Déclarer l’accident sur le registre des accidents de travail, disponible dans chaque service, auprès du cadre dans les 24 heures qui suivent, en veillant à remplir l’ensemble des items, afin de préserver ses droits.