
La Lettre du Cancérologue • Vol. XXVI - n° 3 - mars 2017 | 101
RÉTROSPECTIVE
PERSPECTIVES
Palbociclib
+ létrozole
(n = 444)
Placebo
+ létrozole
(n = 222)
100
444
222
395
171
360
148
328
131
295
116
263
98
194 (44)
24,8 (22,1-NR)
137 (62)
14,5 (12,5-17,1)
HR : 0,58 ; IC95 : 0,46-0,72 ; p < 0,001
238
81
154
54
69
22
29
12
10
4
2
2
80
60
40
20
0
0 963 181512 30272421 33
Mois
Patientes à risque (n)
Survie sans progression (%)
Nombre d’événements (%)
SSP médiane (IC95)
Figure 3. PALOMA-2, survie sans progression : évaluation par les investigateurs (popu-
lation en intention de traiter).
significative de la survie sans progression et devient
un standard de la première ligne de traitement.
L’étude MONALEESA-2 évaluait l’adjonction du
ribociclib (LEE011) au létrozole en première ligne
métastatique de cancer du sein RH+, HER2– (14). Un
ensemble de 668 patientes a été randomisé entre
létrozole + ribociclib (600 mg/j 3 semaines sur 4)
et létrozole + placebo. Les patientes n’avaient reçu
aucun traitement antérieur pour la maladie méta-
statique et 59 % avaient une atteinte viscérale. Avec
un suivi médian de 15,3 mois, la première analyse
intermédiaire planifiée montre un bénéfice signifi-
catif en survie sans progression, le HR est de 0,56
(IC
95
: 0,43-0,72). La médiane était de 14,7 mois dans
le bras contrôle et n’était pas atteinte dans le bras
expérimental (p = 0,00000329). Le taux de réponse
objective passait de 28 à 41 % (p = 0,000155).
Le bénéfice a été observé dans tous les sous-groupes.
Le profil de tolérance est similaire à celui d’autres
agents de cette classe, c’est-à-dire une neutropénie
de grade 3-4 dans 60 % des cas, mais seulement
1,5 % de neutropénie fébrile. Ces résultats sont donc
très comparables à ceux du palbociclib dans l’essai
PALOMA-2 (survie sans progression : 24,8 mois,
contre 14,5 mois dans le bras contrôle avec létrozole ;
HR = 0,58). Ces 2 grandes études valident l’intérêt de
cette nouvelle classe de molécules. Cependant, des
questions restent en suspens : validation de biomar-
queurs de résistance et/ou de sensibilité, choix du
partenaire d’hormonothérapie. L’objectif de FALCON,
étude de phase III avec contrôle placebo, était de
confirmer la supériorité en survie sans progression du
fulvestrant sur l’anastrozole chez des patientes méno-
pausées atteintes d’un cancer du sein métastatique
ou localement avancé, exprimant les récepteurs
hormonaux, et n’ayant jamais reçu d’hormonothé-
rapie. Les patientes pouvaient avoir reçu 1 ligne de
chimiothérapie en situation métastatique. En tout,
406 patientes ont été incluses dans l’étude, la majo-
rité était au stade métastatique (87 %), dont plus de
la moitié avec maladie viscérale. Il existe une diffé-
rence significative en survie sans progression en faveur
du fulvestrant : 16,6 versus 13,8 mois (HR = 0,797 ;
IC
95
: 0,637-0,999 ; p = 0,0486). L’effet paraît encore
plus important dans la population sans métastase
viscérale, sous réserve que ce ne soit pas un facteur de
stratification initial. Avec un suivi médian de 25 mois,
il n’existe pas de différence en survie globale. Cette
étude confirme l’activité du fulvestrant en situation
métastatique par rapport à un inhibiteur de l’aro-
matase. À l’heure actuelle, les patientes reçoivent
une hormonothérapie par inhibiteur de l’aromatase
pendant une durée minimale de 5 ans (15).
HER2+
MARIANNE est une étude de phase III en première
ligne du cancer du sein métastatique. Dans cet
essai, il devait y avoir un intervalle de plus de
6 mois depuis la fin du traitement adjuvant ;
1 095 patientes ont été incluses. Trois bras étaient
comparés : le bras standard avec l’association tras-
tuzumab + taxane, et 2 bras expérimentaux avec
T-DM1 + pertuzumab et T-DM1 + placebo (16).
Les 2 bras expérimentaux sont non inférieurs, mais
ne sont pas supérieurs au bras contrôle. Pour le
traitement par T-DM1 seul : HR = 0,91 ; IC95 : 0,73-
1,13 ; p = 0,3. Pour le traitement associant T-DM1 +
pertuzumab : HR = 0,87 ; IC95 : 0,69-1,08 ; p = 0,1.
En termes de survie globale, il n’y a aucune diffé-
rence entre les 3 bras.
L’essai PHEREXA visait à étudier l’efficacité de
l’ajout du pertuzumab à une association trastu-
zumab + capécitabine après progression sous trastu-
zumab + paclitaxel (17). Au total, 224 patientes
ont été randomisées dans le bras trastuzumab +
capécitabine et 228 l’ont été dans le bras trastu-
zumab + pertuzumab + capécitabine. La majorité
des patientes (75 %) a été incluse en deuxième
ligne de traitement métastatique (et 25 % ont été
incluses en première ligne après un échappement
à un traitement adjuvant par trastuzumab). Avec
une médiane de suivi de plus de 25 mois, l’amélio-
ration de la survie sans progression (9 mois dans le
bras contrôle et 11 mois dans le bras expérimental)
n’est pas statistiquement significative (HR = 0,82 ;
IC
95
: 0,65-1,02 ; p = 0,07). Il semble exister tout
de même une amélioration de la survie globale