Importance de la dénutrition et du syndrome démentiel Unité Pilote d’Oncogériatrie

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Importance de la dénutrition
et du syndrome démentiel
chez les sujets âgés cancéreux
I. SAULNIER, A. LABROUSSE, M-A. PICAT,
J. MARTIN, N. TUBIANA-MATHIEU, T. DANTOINE
Unité Pilote d’Oncogériatrie
CHU de Limoges
Introduction (1)
•  Le vieillissement de la population s’accompagne
d’un risque plus élevé de cancer, maladie liée à
l’âge par excellence.
•  Incidence du cancer X 10 après 65 ans
•  La décision thérapeutique en gériatrie est
complexe, surtout au très grand âge:
- du fait de la polypathologie
- avec des troubles cognitifs fréquents
Introduction (2)
•  Problèmes nutritionnels fréquents:
chez cancéreux et chez déments
•  Prévalence des troubles cognitifs chez sujets âgés
cancéreux peu connue.
•  Si une évaluation nutritionnelle est indispensable,
chez le sujet cancéreux comme chez le sujet
dément, une évaluation cognitive, même
succincte (de dépistage) pourrait être un élément
majeur de la prise décisionnelle thérapeutique du
sujet âgé présentant un cancer.
Introduction (3)
Ce travail préliminaire vise à évaluer la
prévalence de la démence et de la dénutrition
chez des sujets âgés (≥ 75 ans) atteints de
cancer au sein de l’Unité Pilote
d’Oncogériatrie du CHU de Limoges entre
septembre 2006 et avril 2007.
Consultation binomiale oncologue + gériatre
Matériel et méthode (1)
•  Évaluation cognitive minimale (MMSE + IADL) =>
2 groupes de patients
après avoir éliminé un
syndrome dépressif :
- « déments »
- et « non déments »
selon critères diagnostiques de démence suivants :
MMSE <
• 
• 
• 
• 
19/30 pour niveau 1 (pas CE)
23/30 pour niveau 2 (CE)
27/30 pour niveau 3 (CE + 4ans)
29/30 pour niveau 4 (CE +8 ans)
+ IADL≥ 1/4
•  Chaque groupe a bénéficié d’une évaluation
nutritionnelle (dont Mini-MNA)
Matériel et méthodes (2)
Analyses statistiques :
–  Test du Χ2 : comparaison de répartition sexe,
cancers et statut nutritionnel
–  Test t de Student : comparaison moyennes d’âge,
du MMSE et du Mini-MNA
Résultats (1)
« Non déments »
« Déments »
Total
40
41
Sexe (H/F)
23/17
18/23
NS*
Age moyen
(ans)
79,4±3,2
81,8±4,7
p=0,01**
Âges extrêmes
(ans)
75 à 86
75à 94
MMSE moyen
27,7±1,6
21,2±7,7
p<10-5
MNA moyen
10,9±2,9
8,4±3,6
P<0,0001**
* Test Χ2, **test de Student, NS= non significatif
p
Résultats (2)
« Non déments »
« Déments »
Dénutrition
(si mini-MNA<12/14)
19
34
Pas de Dénutrition
(si mini-MNA≥12/14)
21
7
•  Test de Χ2 : différence significative de répartition de l’état nutritionnel
entre 2 groupes (p<10-6)
•  Quel que soit type de cancer : altération de l’état nutritionnel
Discussion (1)
•  Dans cette étude prospective:
- fréquence majeure des troubles cognitifs chez le sujet
âgé cancéreux: prévalence = 50% sur l’ensemble de la
population étudiée
- contre une prévalence attendue dans une population
d’âge comparable de 35 à 40 % (étude Paquid – Pr.
DARTIGUES).
•  Cependant, l’évaluation réalisée pour cette étude préliminaire
est minimale et ne concerne qu’un dépistage sans
confirmation étiologique de la démence. Il est donc
indispensable de confirmer ces résultats après la réalisation
d’explorations cognitives circonstanciées visant à authentifier
le caractère définitif des troubles et d’étiqueter leur origine.
Discussion (2)
•  La décision que doit prendre l’oncologue est souvent urgente.
•  Cette dernière se base quasi-exclusivement sur les capacités
physiques et fonctionnelles de l’organisme à tolérer la chirurgie et
surtout la chimiothérapie voire la radiothérapie.
•  Or, notre expérience montre que de se poser la question de la
présence d’une démence et de son pronostic n’est jamais spontanée,
surtout à des stades légers à modérés de la maladie.
•  Cette étude ne permet pas de mesurer l’impact de ce dépistage
cognitif sur la décision thérapeutique. Ceci fera l’objet d’un travail
ultérieur.
Discussion (3)
•  Un second élément majeur de l’évaluation du sujet cancéreux
comme celle du sujet âgé concerne l’état nutritionnel.
•  Les données de la littérature concernant la dénutrition sont plus
fournies à la fois sur le cancer mais aussi sur la démence:
- le cancer est à très haut risque de dénutrition
- la dénutrition est aussi un élément pronostique majeur du
traitement du cancer (efficacité inférieure de la chimiothérapie par
des modifications pharmacocinétiques et pharmacodynamiques
du médicament par exemple).
- En ce qui concerne la démence, la dénutrition augmente le
risque de déclin cognitif et est responsable de complications
influant sur la mortalité et la morbidité.
Discussion (4)
•  C’est pourquoi, nous avons aussi réalisé un test de
dépistage de la dénutrition même si ce dernier est
minimal.
•  Ce travail a confirmé :
- que la dénutrition est très fréquente chez le sujet
âgé atteint de cancer: 68% des sujets sont dénutris dans
les deux groupes.
- Cette dénutrition semble encore plus importante
chez les sujets cancéreux déments (50% de Mini-MNA
altéré chez les « non déments » contre 80% chez les
« déments », p=10-6).
Discussion (5)
•  L’altération de l’état cognitif et nutritionnel
place le sujet âgé à très haut risque de morbidité
et potentiellement de mortalité.
•  D’où l’intérêt d’un double dépistage et d’une
prise en charge nutritionnelle du cancer et des
troubles cognitifs sans oublier la thérapeutique
anti-démentielle pour les stades légers des
troubles cognitifs.
•  Des travaux actuels de suivi sont nécessaires
pour confirmer cette hypothèse.
Conclusions (1)
•  Le dépistage systématique de la démence
surtout et de la dénutrition est une étape
indispensable pour décider de la prise en
charge d’un sujet âgé atteint de cancer.
•  Démence et dénutrition sont probablement
deux facteurs pronostiques majeurs de la
maladie cancéreuse.
•  Or, le facteur « démence » est rarement pris en
compte de façon spontanée au stade léger à
modéré de la maladie.
Conclusions (2)
•  Ceci souligne donc l’intérêt de la consultation
binomiale oncologue-gériatre. Ainsi que la place
du gériatre lors des Réunions de Concertation
Pluridisciplinaires dans l’aide à la prise de
décision thérapeutique du sujet âgé cancéreux
atteint de polypathologie.
•  Le suivi gériatrique paraît aussi important pour le
dépistage et l’évolution des troubles cognitifs et
du statut nutritionnel afin d’adapter le traitement
tout au long de la maladie.
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