324 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 5 - mai 2010
SOINS DE SUPPORT
EN ONCOLOGIE
Journées francophones
de cancérologie, session AFSOS
ICACT 2010 (Porte Maillot, Paris)
F. Scotté1, P. Dielenseger2, C. Robert2, V. Launay-Vacher3, N. Janus3, T. Cudennec4,
C. Boiron1, F. Barruel5, M.L. Allouis1, J.J. Body6
1 Hôpital européen Georges-Pompidou,
Paris.
2 Institut Gustave-Roussy, Villejuif.
3 Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris.
4 CHU Ambroise-Paré, Boulogne.
5 GHI de Montfermeil.
6
Université libre de Bruxelles, Belgique.
L’
Association francophone pour les soins
oncologiques de support (AFSOS) a tenu son
deuxième symposium lors de ces nouvelles
Journées francophones de cancérologie, organisées
au cours de l’ICACT, le 2 février 2010.
Ce symposium a une fois de plus regroupé de
nombreux participants et orateurs, et prouvé l’en-
gagement soutenu en faveur des soins de support.
Cette journée a été l’occasion d’un focus sur les
symptômes tels que les toxicités cutanées, les
nausées et vomissements, ou encore les désordres de
la fonction rénale. Elle a également permis d’aborder
des sujets d’organisation et d’accompagnement tels
que le dispositif de sortie, le lymphœdème, l’image
corporelle ou encore l’oncogériatrie.
Des personnalités internationales sont également
intervenues, telles que J.J. Body (Belgique) sur
les biphosphonates, mais également M. Dicato
(Luxembourg) et M. Aapro (Suisse) dans le cadre du
symposium sur “Érythropoïétines et biosimilaires”,
également intégré à cette journée.
Ce fut un programme riche, dynamique, fait d’espoir
et d’insistance sur certains référentiels de prise
en charge. La plupart des orateurs ayant accepté
de produire un résumé de leur intervention, cet
article regroupe leurs synthèses pour permettre de
prolonger l’enseignement de cette riche journée.
Prévention et traitement
des nausées et vomissements
induits par la chimiothérapie
(P. Dielenseger, institut Gustave-Roussy, Villejuif
et F. Scotté, hôpital européen Georges-Pompidou,
Paris)
Optimiser la prise en charge des patients en cours
de traitement anticancéreux est l’objectif quotidien
que se fixent l’ensemble des soignants. Limiter le plus
possible la survenue de nausées et vomissements
représente l’un des enjeux actuels majeurs dans les
soins de support au cours des traitements par chimio-
thérapie et radiothérapie. Le contrôle de cet effet
indésirable permet de contribuer à une meilleure
qualité de vie. La physiopathologie, les différents
traitements contre les nausées et vomissements
induits par la chimiothérapie (NVIC), la classification
et les recommandations pratiques d’utilisation des
antiémétiques ont été rappelés lors de l’intervention.
Ont également été évoqués un bref souvenir de la
circulation des bassines dans les services d’oncologie
avant l’apparition de molécules actives, la mise à jour
régulière des protocoles de référence dans les grandes
revues internationales, ainsi que l’engagement des
soignants dans le domaine des soins de support.
La prévention des NVIC s’articule autour de trois
classes de médicaments : les corticoïdes, les sétrons
et les inhibiteurs de la neurokinine de type 1 (apré-
pitant). Les antagonistes des récepteurs de la dopa-
mine de type 2 (anti-D2) peuvent avoir un intérêt
chez les patients mal soulagés par le traitement
de référence (NVIC réfractaires) ou présentant une
contre-indication à l’utilisation de l’une des molé-
cules de référence.
Les traitements antiémétiques consistaient, jusque
dans les années 1990, à utiliser la corticothérapie
et les neuroleptiques. La consultation d’annonce
orientée sur l’axe des troubles digestifs tournait
autour d’une alternative pour le patient : vomir ou
dormir. L’optimisation de la prophylaxie antiémé-
tique a, par la suite, connu deux bouleversements,
avec la mise sur le marché des sétrons dans les
années 1990, puis l’apparition de l’aprépitant dans
les années 2000. Administrés p.o. une heure avant
la chimiothérapie, ou en i.v. 30 minutes avant, ils
ont une efficacité sur les NVIC aigus (aprépitant
et sétron) et retardés (aprépitant), et sont recom-
mandés dans les traitements fortement et moyen-
nement émétisants.