24 | La Lettre du Cardiologue • n° 463 - mars 2013
CONGRÈS
RÉUNION
➤➤
La procédure est-elle techniquement réalisable
chez tous les patients ?
La difficulté principale est de mettre le cathéter
de radiofréquence en bonne position dans l’artère
rénale. Des variations anatomiques ou des artères
rénales très tortueuses peuvent constituer une
contre-indication à l’intervention. C’est pourquoi
le consensus d’experts français recommande la
réalisation d’une imagerie non invasive avant
l’intervention. On peut avoir recours à des tech-
niques complémentaires comme l’emploi d’un
guide d’angioplastie rigide pour faire progresser
le cathéter de radiofréquence.
➤➤
Les résultats de votre série sont-ils semblables
à ceux publiés dans la littérature ?
Oui, c’est même surprenant, car nos résultats
sont superposables à ceux de l’étude SIMPLI-
CITY HTN-2. Les mesures ambulatoires de la PA
et les consultations à 6 mois montrent les mêmes
améliorations.
➤➤
La dénervation rénale pourra-t-elle devenir un
jour un traitement important de l’HTA ?
Il y a en effet toutes les chances que cela se
produise. Notre équipe y croit beaucoup, car nous
observons les mêmes résultats que dans les études
randomisées faites rigoureusement. Il est néan-
moins important de bien sélectionner les patients.
Par ailleurs, l’industrie travaille activement sur des
cathéters plus simples permettant une procédure
plus courte, ce qui va encore augmenter les chances
d’en faire une technique d’avenir.
Session sur les techniques
de recanalisation artérielle
L’analyse angiographique d’une occlusion coronaire
chronique (Chronic Total Occlusion [CTO]) est un
temps essentiel lorsqu’une recanalisation est envi-
sagée, comme l’a rappelé le Dr S. El Hadad (Lagny-
sur-Marne). Le traitement percutané des CTO a
connu de grands progrès au cours des dernières
années, notamment grâce aux performances
accrues des matériaux dédiés, au développement
de nouvelles techniques d’angioplastie, à la sélec-
tion rigoureuse des patients, ainsi qu’à l’élaboration
préalable d’une stratégie. L’indication à la tentative
de recanalisation de la CTO dépendra de l’analyse
détaillée de la coronarographie et de l’évaluation
du rapport risque/bénéfice qui doit être très favo-
rable. Le bénéfice sera d’autant plus important que
le patient est symptomatique et/ou que la zone
ischémique est importante.
Sur la base d’études rétrospectives, la recanalisa-
tion d’une CTO améliore la qualité de vie en rédui-
sant la symptomatologie, améliore la fonction du
ventricule gauche, réduit le recours à la chirurgie,
augmente la tolérance par rapport à un éventuel
syndrome coronarien aigu et améliore la survie
en cas de traitement de CTO de l’artère interven-
triculaire antérieure. L’évaluation angiographique
avant procédure de recanalisation passe par une
relecture attentive et détaillée de la coronarogra-
phie diagnostique afin d’analyser et de comprendre
l’anatomie de la CTO et la circulation collatérale.
L’angioplastie ad hoc n’est jamais recommandée,
car il faut prendre le temps de planifier la stratégie
la plus adaptée. Lors de l’angiographie d’une CTO,
il est important de réaliser l’examen avec le plus
faible grossissement (champ de 25 cm) afin d’avoir
une meilleure définition de l’image. De plus, cela
permet de voir les collatérales sans déplacement de
table. La réalisation d’une injection bilatérale est
souhaitable. Pour cela, il faut d’abord injecter dans
l’artère donneuse, puis injecter l’artère occluse
avec un retard de 2 à 3 secondes. Il faut également
veiller à filmer suffisamment longtemps jusqu’à ce
que le contraste soit complètement éliminé dans
l’artère occluse. L’analyse de l’occlusion comprend
la visualisation du segment proximal de l’occlu-
sion, la recherche d’un moignon clairement visible
et de calcifications, l’analyse de la longueur de
l’occlusion et du diamètre de référence en aval et
en amont de l’occlusion et enfin des tortuosités
de l’artère. De plus, il est important de vérifier
la présence de branches accessoires pour l’éven-
tualité d’un “anchoring-balloon" et la faisabilité
d’une approche rétrograde. Pour cette dernière, il
faut bien évaluer l’état de l’artère donneuse et la
présence de vaisseaux collatéraux adaptés entre
les systèmes coronaires gauche et droit (figure 2).
En cas d’atteinte athéromateuse significative, il
conviendra de traiter l’artère donneuse avant de
traiter la CTO.
Session sur les cardiopathies
structurales
Fermer un FOP après un AVC :
une décision collégiale
Interview du Dr J.M. Juliard (Paris) après sa
présentation sur la fermeture endovasculaire du