Avertissement PÉPINIÈRES ORNEMENTALES
No 06 – 25 mai 2004
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EN BREF :
Les livrées d’Amérique et des forêts.
Les cochenilles.
La brûlure bactérienne dans les lilas.
LES LIVRÉES D'AMÉRIQUE ET DES FORÊTS
(Malacosoma americanum et Malacosoma disstria)
État de la situation
Des tentes de livrées d'Amérique ont été observées depuis environ une semaine sur des cerisiers et des
pommetiers à différents endroits dans quelques régions de la province.
La livrée d’Amérique
La livrée d’Amérique n'a qu'une seule génération par année et elle se transforme en papillon de nuit vers le
début de l'été. Les oeufs sont pondus sur les jeunes rameaux des plantes-hôtes vers la mi-juillet. Ils sont
rassemblés en bagues de couleur noire luisante qui peuvent contenir de 150 à 350 oeufs. Les oeufs éclosent
dès le débourrement des feuilles au printemps suivant. Les chenilles se nourrissent du feuillage le jour et
retournent dans la tente avant la tombée du jour pour y passer la nuit. Les dégâts sont quelquefois
spectaculaires mais rarement mortels.
Espèces sensibles
Prunus (cerisier, prunier), Malus (pommier, pommetier), Crataegus et autres essences feuillues.
Éléments de diagnostic
Les dégâts infligés aux arbres sont spectaculaires et peu esthétiques, mais ils mettent rarement la vie de
l'arbre en danger puisque la chenille cesse de s’alimenter en juin.
Défoliation importante ou complète de l'arbre.
Présence de toiles à l'intersection de deux branches.
Chenilles de 5 cm de longueur avec une ligne dorsale blanche et des petits points bleus de chaque côté
du corps.
Présence de cerisiers indigènes ou de plantes-hôtes aux abords de la pépinière. Ils peuvent servir de
nourriture de base aux chenilles avant de se nourrir des plants de pépinière.
PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 06 – 2004, page 2
Stratégie d’intervention
Prévention
Faire un dépistage sur les cerisiers sauvages autour de la pépinière de même que sur les plants de
pépinière.
Entre la fin de l'été et le début du printemps, détruire les masses d'oeufs et les brûler.
Enlever le nid de la branche ou couper la branche sous le nid et le détruire. Procéder de préférence tôt le
matin ou en soirée quand les chenilles sont réunies dans le nid. Les chenilles qui ne sont pas présentes à
ce moment vont remonter dans l'arbre et se refaire un nid.
Si l'infestation est importante et le justifie, traiter avec l'un des produits suivants :
Contrôle biologique
B.t. (Bacillus thuringiensis)
Contrôle chimique
ORTHÈNE (acéphate)
DIAZINON (Diazinon)
MÉTHOXYCHLOR (Methoxychlor)
SEVIN (carbaryl)
AMBUSH (perméthrine)
ATTENTION!
La livrée des forêts occasionne parfois des dégâts semblables à ceux de la livrée d'Amérique. Toutefois les
plantes-hôtes ne sont pas les mêmes. Elle s’attaque surtout au peuplier faux-tremble, au saule et à d'autres
essences d'arbres feuillus. De plus, elle ne forme pas de tente et elle a des taches blanches en forme de
trous de serrure sur le dos.
Les méthodes de contrôle sont les mêmes que pour la livrée d’Amérique.
LES COCHENILLES
Un cas de cochenille a été signalé la semaine dernière sur des pins blancs. Les cochenilles regroupent
plusieurs espèces d'insectes qui prennent l'aspect d'une petite écaille arrondie, ovale ou la forme d'une
coquille d'huître. Leur longueur varie entre 1 et 8 mm. Elles sont expertes dans l'art du camouflage puisque
leur couleur s'apparente généralement à celle de leur plante-hôte. La carapace des cochenilles peut être
dure ou molle et elle est fréquemment recouverte d'une pellicule cireuse. Tout comme les pucerons, les
cochenilles libèrent du miellat qui peut attirer les fourmis ou favoriser le développement de fumagine. Le
dépistage précoce permet d'effectuer des traitements localisés et de prévenir une infestation qui est plus
difficile à réprimer.
Espèces sensibles
Acer, Alnus, Fraxinus, Gleditsia, Pinus, Prunus, Quercus, Syringa, Thuya, Ulmus.
PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 06 – 2004, page 3
Éléments de diagnostic
Réduction de croissance des plantes.
Feuillage plus pâle.
Dépérissement de l'extrémité des pousses.
Présence de petits insectes recouverts ou non d'une carapace rigide.
Stratégie d'intervention
Vérifier les arrivages d'arbres, d'arbustes ou de vivaces.
Isoler les plants atteints.
Un traitement printanier à l'huile de dormance est efficace contre tous les types de cochenilles.
Le stade rampant est celui pendant lequel la jeune cochenille sort de sous la carapace maternelle et
migre sur la plante. C'est à ce moment que les traitements insecticides sont efficaces.
Cochenille-virgule du pommier (Lepidosaphes ulmi)
Elle a une écaille en forme de coquille d'huître et elle s'attaque surtout au frêne, au lilas, au pommier et
pommetier, cotonéastre et à l’érable. Effectuer un premier traitement maintenant (ou lorsqu'on observe le
stade rampant qui correspond à la fin mai et au début juin) avec un des produits suivants et répéter dix jours
plus tard : MALATHION (Malathion) , DIAZINON (Diazinon), ORTHÈNE (Acéphate).
Cochenille des aiguilles du pin (Chionapsis pinifoliae)
Elle a l'aspect de petites taches blanches de forme allongée sur les aiguilles des pins et des épinettes.
Traiter à l'aide de MALATHION (Malathion), CYGON (Dimethoate), ORTHÈNE (Acéphate) maintenant et
répéter 10 à 14 jours plus tard.
Cochenille floconneuse de l'érable (Pulvinaria innumerabilis)
Elle a l'apparence de grains de maïs à demi éclatés sur les branches des érables et des féviers. Traiter au
MALATHION (Malathion) , SEVIN (carbaryl) ou ORTHÈNE (Acéphate) vers le début juillet et répéter 10 jours
plus tard.
LÉCANIES
Elles ont l'aspect de pustules brunes de forme arrondie. Elles s'attaquent aux thuyas, frênes, pommetiers,
ormes, féviers, érables et chênes. Traiter au MALATHION (Malathion) ou au DIAZINON (Diazinon) vers la fin
juillet.
Lécanie de Fletcher (Parthenolecanium fletcheri)
Cette espèce de lécanie a le corps de forme ovoïde et s'attaque aux thuyas, ifs et genévriers. Traiter vers la
mi-juillet et en septembre à l'aide de MALATHION (Malathion), DIAZINON (Diazinon), CYGON (Dimethoate)
et ORTHÈNE (Acéphate).
PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 06 – 2004, page 4
LA BRÛLURE BACTÉRIENNE DANS LES LILAS FRANÇAIS
(Pseudomonas syringae)
État de la situation
La brûlure bactérienne a été diagnostiquée la semaine dernière sur des plants de lilas « Ivory Silk »
provenant de la Montérégie.
La bactérie affecte les plantes de deux façons : elle cause une brûlure des tissus et un dépérissement
lorsqu’elle s’introduit dans la plante, mais elle a aussi un effet d’amplification des effets du gel sur les tiges
tendres et les feuilles lorsqu’elle est présente dans la plante.
Espèces sensibles
Cvs de Syringa vulgaris et Syringa meyeri, chinensis et reticulata.
Forsythia sp.
Philadelphus sp.
Viburnum sp.
Éléments de diagnostic
Aspect desséché ou noirci des fleurs, des bourgeons et des pousses terminales comme s’ils étaient
brûlés.
Extrémités des organes prenant la forme de crosse typique à la maladie.
Déformations, craquelures, lésions brunâtres sur le feuillage.
Stratégie d’intervention
Méthodes préventives
Surveiller l’apparition des symptômes tôt au printemps avant la floraison des lilas ou des plantes
sensibles.
Éliminer les parties affectées en taillant 60 cm dans le tissu sain. Éliminer les débris de coupe et
désinfecter le sécateur à l’alcool 70 % entre chaque coupe.
Un système d’irrigation qui ne mouille pas le feuillage diminue le problème.
Éviter les applications d’engrais riches en azote.
Contrôle chimique
À titre préventif, faire deux traitements avec un produit à base de cuivre à l’automne, avant l’installation de la
protection hivernale, suivi de deux traitements au printemps, un avant et un après le débourrement.
Si les symptômes sont toujours présents au moment de la floraison et que le printemps est pluvieux,
appliquer un produit à base de cuivre (ex. : sulfate de cuivre ou oxychlorure de cuivre) lorsque la floraison est
à 20 %, 40 % et 100 %.
PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 06 – 2004, page 5
Texte rédigé par :
Mario Comtois, B.Sc.Biol.
LE GROUPE D'EXPERTS EN PROTECTION DES PÉPINIÈRES ORNEMENTALES
MARIE-CLAUDE LIMOGES, agronome, M.Sc.
Directrice en pépinière, avertisseure
Institut québécois du développement de l'horticulture ornementale
3230, rue Sicotte, bureau B-219, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 2M2
Téléphone : (450) 778-6514 - Télécopieur : (450) 778-6537
Courriel : m[email protected]
Édition et mise en page : Rémy Fortin, agronome, Cindy Ouellet et Sara Dufour, RAP
© Reproduction intégrale autorisée en mentionnant toujours la source du document
Réseau d'avertissements phytosanitaires – Avertissement No 06 – pépinières ornementales – 25 mai 2004
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