Pépinières ornementales
Avertissement N° 6 8 juin 2016
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Téléphone : 418 380-2100, poste 3581 ou 3551
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La livrée des forêts (Malacosoma disstria).
Les cicadelles (Empoasca sp., Macrosteles sp., Graphocephala sp.).
Autres observations cette semaine.
LA LIVRÉE DES FORÊTS
(Malacosoma disstria)
Taxonomie
Ordre : Lépidoptère
Famille : Lasiocampidés
Genre : Malacosoma
Espèce : disstria
État de la situation
La semaine dernière, des infestations importantes de ces chenilles ont été aperçues, notamment dans la
région de Québec.
Hôtes préférés
La livrée des forêts a une forte préférence pour les feuillus. Populus tremuloides, Betula spp., Acer
saccharum, Salix spp. et Quercus rubra figurent parmi les arbres les plus souvent affectés. Fait intéressant,
l'érable rouge ne l'attirerait pas du tout.
Description de l’insecte
L’adulte est un papillon de nuit robuste ayant une couleur allant du beige au brun chamois et dont les
ailes antérieures sont marquées d’une ligne oblique plus foncée.
La larve, de couleur noire, devient plus colorée et poilue lorsqu’elle atteint sa grandeur maximale. Une
bande bleue est située de chaque côté de son corps. On peut observer sur son dos une série de taches
blanches en forme de trou de serrure, et de fines lignes orangées. À maturité, elle mesure 5 cm de
longueur.
La livrée des forêts ne vit pas en colonie. Toutefois, lors de leurs déplacements ou par mauvais temps,
les chenilles se regroupent en formation serrée sur le tronc des arbres.
Contrairement à la livrée d'Amérique, la livrée des forêts ne construit pas de tentes. Pour se protéger,
elle tisse, sur des branches, des soies sous lesquelles elles peuvent se loger.
RAP Pépinières ornementales 2016 Avertissement N° 6, page 2
Éléments de diagnostic
Les œufs noirs sont disposés en forme de bagues autour des branches.
Les larves bleu-noir se nourrissent du feuillage.
Les arbres peuvent être partiellement ou entièrement défoliés à la fin du printemps.
La croissance des arbres peut être diminuée lors de fortes infestations.
Larve de la livrée des forêts
Photo : © IQDHO
Biologie
La livrée des forêts n’a qu’une seule génération par année. Les jeunes larves hivernent à l’intérieur des
œufs pondus en groupes de 150 à 350 individus. Ces masses compactes sont en forme de bagues noires
sur les rameaux de la cime des arbres. Dès la mi-mai, on peut observer les premières chenilles, à peu près
à la même riode que le déploiement des feuilles des peupliers faux-trembles. Les larves s’alimentent du
feuillage de l’arbre jusqu’à la mi- juin, où elles atteignent leur maturité. Elles se transforment alors en pupes.
La métamorphose se produit à l’intérieur d’un cocon de soie jaunâtre, souvent entouré d’une feuille. Les
papillons adultes sont visibles vers la fin de juin jusqu’au mois d’août. C’est à ce moment que les œufs sont
pondus en bagues autour des rameaux. Les bandes d’œufs sont recouvertes de spumaline, une substance
luisante gris-noir.
Stratégie d’intervention
Lutte préventive
Appliquer une huile au stade dormant à la fin de l’hiver pour éliminer les œufs avant qu’ils n’éclosent au
printemps.
En hiver ou tôt au printemps, couper et brûler les rameaux qui portent des bagues d’œufs.
Utiliser un jet d’eau à forte pression pour déloger les chenilles et les faire tomber au sol.
Lutte biologique et chimique
Peu après l'apparition des chenilles au printemps, faire une application à l'aide d'un produit à base de
Btk (Bacillus thuringiensis var. kurstaki). Pour être efficace, ce produit doit être appliqué lorsque les
chenilles mangent les feuilles et par temps sombre, car le produit est photodégradable.
RAP Pépinières ornementales 2016 Avertissement N° 6, page 3
LUTTE CONTRE LA LIVRÉE DES FORÊTS
Nom de la matière active
(NOM DU PRODUIT COMMERCIAL)
Groupe
chimique
Délai de
réentrée
IRE
IRS
Biologique ou
à faible impact
Spinosad
(ENTRUST 80 W, CONSERVE 120 SC)
5
12 h1
73
3 à 5
B. thuringiensis kurstaki (BIOPROTEC
CAF, FORAY 48B et FORAY48 BA,
THURICIDE 48LV)
11B2
4 h
ND
5
Conventionnel
Acéphate (ORTHENE 75 SP)
1B
3 j
156
116
Chlorpyrifos (DURSBAN T, PRO
DURSBAN, LORSBAN NT, PYRATE
480 EC, LORSBAN 4 E)
1B
48 h
569
144
Malathion (MALATHION 500)
1B
3 j
144
146
Perméthrine (AMBUSH 500 EC,
POUNCE 384 EC et PERM-UP)
3
12 h
211
159
Carbaryl (SEVIN T&O, CHIPCO SEVIN
T&O, SEVIN 50W)
1A
24 h
209
287
Butoxyde de pipéronyle/pyréthrines
(EVERGREEN EMULSIFIABLE 60-6)
27A/3
24 h
137
313
Perméthrine
(BIO-ENVIRONMENTAL PERMETHRIN)
3
24 h
230
350
Naled (DIBROM)
1A
48 h
298
838
L’IRS et l’IRE sont des indices de risque pour la santé et l’environnement. Plus ces indices sont élevés et plus le
risque est grand.
1 Le délai de réentrée varie selon la culture. Vérifier sur l’étiquette.
2 Frêne, aubépine, prunier à fleurs, peuplier (sauf le peuplier deltoïde), saule, bouleau, cerisier ornemental, érable
(sauf l’érable à sucre), chêne. Ne pas appliquer sur l’orme d’Amérique, le pommetier décoratif, le gainier rouge ou le
weigelia, car il y a un risque de phytotoxicité.
3 Bouleau, cornouiller, orme, érable, chêne.
4 Cornouiller, orme, chêne, viorne.
ND : non déterminé
LES CICADELLES
(Empoasca sp., Macrosteles sp., Graphocephala sp.)
Taxonomie
Ordre : Hemiptera
Famille : Cicadellidae
Genre : plusieurs
RAP Pépinières ornementales 2016 Avertissement N° 6, page 4
État de la situation
Des cicadelles ont été observées sur des vivaces et des arbres dans certaines régions du Québec. La
cicadelle la plus courante est probablement la cicadelle de la pomme de terre (Empoasca fabae), mais
plusieurs autres espèces sont présentes au Québec. Elle est particulièrement nuisible lorsqu’il y a des
risques de transmission de virus ou de phytoplasmes. Selon les premiers dépistages, les populations
peuvent être élevées à certains sites.
Espèces sensibles
Acer, Aesculus, Betula, Caragana, Gleditsia, Malus, Populus, Rosa, Salix, Aster, Coreopsis, Centaurea,
Cosmos, Dahlia, Gaillardia, Gypsophila, Nepetha, Papaver, Pisum, Salvia, Tagetes, Tropaeolum, Solanum,
Zinnia, etc.
Description de l’insecte
Les cicadelles mesurent de 3 à 10 mm de longueur.
Elles se tiennent sous les feuilles.
Elles ont les ailes en forme de tente.
Elles se déplacent de côté.
La cicadelle est un insecte piqueur-suceur qui s'attaque aux vaisseaux conducteurs des jeunes pousses.
Cicadelles
Photos : © IQDHO
Éléments de diagnostic
Les feuilles tendres sont particulièrement affectées.
Apparition de minuscules points blancs à la face supérieure des feuilles.
Dans certains cas, les dégâts ressemblent à ceux caus par les pucerons (feuillage et tiges rabougris et
distordus).
Le jeune feuillage devient cour, distordu ou rabougri.
Les feuilles affectées jaunissent et peuvent tomber prématurément lorsque le nombre d’insectes est élevé.
Il y a brunissement ou blure de la marge des feuilles.
La croissance des plantes peut être ralentie.
RAP Pépinières ornementales 2016 Avertissement N° 6, page 5
Dommages de cicadelle
Photos : © IQDHO
Stratégie d'intervention
Les œufs passent l'hiver sous l'écorce des branches. La taille peut les éliminer si elle est faite tôt au
printemps.
Lutte biologique
Asperger le dessous des feuilles avec un jet d’eau puissant.
Utiliser des pièges collants jaunes pour capturer et dépister ces insectes.
Méthode à l’essai
Installer un mulch réfléchissant comme le papier d’aluminium ou la paille d’avoine. La forte intensité
lumineuse empêcherait les cicadelles de se poser.
Lutte chimique
Traiter au besoin avec l’un des produits suivants :
Lutte contre les cicadelles
Nom de la matière active
(NOM DU PRODUIT COMMERCIAL)
Groupe
chimique
Délai de
réentrée
IRE*
IRS*
Biologique ou
à risque réduit
Acétamipride (TRISTAR 70 WSP INSECTICIDE)
4A
(néonicotinoïde)
12 h
20
14
Pyréthrines naturelles (END-ALL II)
NA
4 h
100
51
Conventionnel
Diazinon (DIAZINON 50 EC)
1B
24 h
460
65
Cyantraniliprole/thiaméthoxame (MAINSPRING)
28/4A
(néonicotinoïde)
12 h
389
77
Thiaméthoxame (ACTARA 25 WG, FLAGSHIP)
4A
(néonicotinoïde)
12 h
216
84
Malathion (MALATHION 85 E)
1B
3 j
144
95
Chlorpyrifos (PYRATE 480 EC, LORSBAN 4 E,
DURSBAN T)1
1B
24 h
674
88-182
Malathion (MALATHION 500, FYFANON 50 % EC,
PRO MALATHION 50 EC)
1B
24 h
144
113-146
1 / 7 100%
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