Généralités sur les ILS Danièle Gauvillé. GRISLI. 2010

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Généralités sur
les ILS
Danièle Gauvillé.
GRISLI. 2010
1
Objectifs du cours



Introduction aux différentes notions
d’infection nosocomiale, d’infection liée
aux soins
Sensibiliser à l’impact économique et
social des IN
Introduction aux différentes ressources de
prévention des IAS
2
Plan du cours
I - ILS et IN
II - ÉPIDÉMIES
III - CONSÉQUENCES et MESURES
IV - HYGIÈNE HOSPITALIÈRE
V – RISQUE INFECTIEUX
3
I–
LES INFECTIONS LIÉES AUX SOINS
(ILS)
LES INFECTIONS NOSOCOMIALES
(IN)
4
5
1/ Définitions
ILS et IN
6
Infection
Pénétration dans un organisme d’un agent
étranger (bactérie, virus, champignon,
parasite) capable de s’y multiplier et d’y
introduire des lésions pathologiques.
 L’infection peut s’accompagner de
manifestations cliniques.

7
Définition
Infection Liée aux Soins (ILS)
Une infection est dite liée aux soins (ILS)
- si elle survient au cours ou à la suite d’une
prise en charge (diagnostique, thérapeutique ou
préventive) d’un patient
ET
- si elle n’était ni présente, ni en incubation
au début de la prise en charge
8
Définition
Infection liée aux soins
Lorsque l’état infectieux au début de la prise
en charge n’est pas connu précisément, un
délai d’au moins 48h ou un délai supérieur
à la période d’incubation est couramment
accepté pour définir une ILS.
Une expertise par l’hygiéniste est
recommandée pour chaque cas déterminant
le lien entre la prise en charge du patient et
l’infection
9
Infection liée aux soins



Permet d’exclure des infections
considérées à tort comme nosocomiales
Permet d’inclure des infections
nosocomiales apparaissant à distance (ex:
tuberculose nosocomiale, infection sur site
opératoire ou ISO)
Concernent autant le personnel soignant
que le patient
10
Définition
Infection nosocomiale (IN)





Une définition connue du grand public…
Du grec nosokoméone = hôpital
Une infection nosocomiale est une infection
contractée durant l’hospitalisation
= Infection acquise à l’hôpital ou infection
hospitalière
Définition établie pour chaque site
anatomique par le Comité Technique de lutte
contre les infections nosocomiales (CTIN)
11
11
 Le
terme
d’infection
nosocomiale est
conservé pour
toute infection
associée aux
soins, acquise
dans un
établissement de
santé.
12
Un délai d’au moins
48 heures est
habituellement retenu
pour distinguer les
infections
nosocomiales des
infections
communautaires qui
sont acquises hors de
l’établissement.
13
2 / Perception
des infections nosocomiales

Enquête IPSOS 2006
Le risque infectieux est la 1ère cause
d’inquiétude pour le grand public face à
une hospitalisation
(73% des personnes interrogées )
14
Perception des infections
nosocomiales

Risque réel ou risque perçu ?
Enquête ENEIS juin 2004 :
Répartition des évènements indésirables graves
liés aux soins pour 1000 jours d’hospitalisation:
- 57 sont dus aux infections liées aux soins
- 71 sont liés aux produits de santé(médicament)
- 168 sont liés aux actes invasifs (surtout
interventions chirurgicales)
15
Perception des infections
nosocomiales



Enquête de l’INVS et INPES en 2006:
L’IN se situe au 7è rang des maladies les
plus craintes (derrière cancer, maladies
cardio-vasculaires…)
Causes des IN évoquées par les personnes
questionnées : locaux malpropres (26,5%),
absence d’hygiène des mains (25%)…
16
Perception des infections
nosocomiales




60% pensent que les IN sont totalement
évitables
46% estiment qu’il y a eu hausse des IN
depuis 10 ans…en contradiction avec les
données de surveillance (baisse de 4% de la
prévalence de 2001 à 2006)
En 2001 : La prévalence des patients infectés était de
6,9 % et celle des IN de 7,5 %.
En 2006 : La prévalence des patients infectés était de
4,97%
et celle des IN de 5,38%
17
Enquête de prévalence
Nombre total de cas d’infections
nosocomiales un jour donné
18
Perception des infections
nosocomiales
Pourquoi ce décalage??
 Médiatisation de cas d’infections liées aux
soins
– Épidémie de spondylodiscites à Mycobacterium
xenopi sur opération du rachis, due à 1 défaut de
désinfection d’instruments chirurgicaux entre
1988 et 1993 dans une clinique du sport
– Rappel de patients (irradiation accidentelle,
legionellose, endoscope contaminé )
Perte de confiance des usagers vis-à-vis du
système de santé
19
3 / État des lieux
sur les infections nosocomiales







600 000 à 800 000 patients par an
4000 décès par an (CClin Paris nord 2001)
Touchent 5 % des patients dans les établissements
de santé (Enquête Nationale de Prévalence 2006)
Soit 1 patient sur 20
La moitié est due aux germes endogènes du
patient
1/3 seulement sont évitables
2/3 sont inévitables : aléa thérapeutique
20
1. Objectifs généraux des
enquêtes de prévalence
L’enquête doit permettre :
1. d’informer les CLIN (Comité de Lutte contre les Infections
Nosocomiales), le Comité National Technique des Infections
Nosocomiales et les pouvoirs publics, les équipes médicales
et paramédicales :
- du taux de prévalence des infections nosocomiales
- des groupes à risque.
2. de connaître les pratiques liées aux infections
nosocomiales afin de dégager des priorités d’actions et de
prévention dans la lutte contre les infections nosocomiales.
3. de déterminer les groupes de malades où le risque
d'infections nosocomiales est élevé.
21
2. Objectifs spécifiques
À l’issue de cette enquête, les services et hôpitaux
participant pourront disposer de données sur :
2.1. les infections nosocomiales
- la prévalence des infections nosocomiales :
* globale,
* par site anatomique,
* par spécialité.
- la répartition des germes, isolés lors des
infections nosocomiales.
2.2. Les actes médico-chirurgicaux
22
État des lieux sur les infections
nosocomiales
La plus vaste enquête de prévalence des IN dans
le monde est réalisée en France en 2006:
2300 ES, 358 000 patients
 Inclusion de 95% des lits d’hospitalisation
français
( 98% des lits de l’hospitalisation publique )
 La 3e ENP des IN réalisée au CHD :
1996-2001-2006

23
Exposition des Patients à un risque invasif
(par type d’établissement)
Type ES
Intervention
Chirurgicale
Cathéter Vasculaire
(VVP + VVC)
Sonde Urinaire
Intubation
Trachéotomie
N
%
N
%
N
%
N
%
ES
Nationaux
76 410
21,3
85 898
24
33 724
9,4
6 509
1,8
ES
Nationaux
CHR
15 006
23,3
22 526
34,9
8 691
13,5
2 153
3,3
ES
Nationaux
CHG/CH
18 947
14,71
33 313
25,8
11 810
9,2
1 947
1,5
CH Public
Réunion
227
17,2
434
32,9
139
10,5
34
2,6
(CHI, CHGM,
GHSR, CHD)
24
Prévalence des Patients Infectés et des Infections
Nosocomiales (par type d’établissement)
Type
d’établissement
Patients
Infectés
Infections Nosocomiales
N
%
N
%
ES Nationaux
358 467
17 820
4,97
19 296
5,38
ES Nationaux CHR
64 516
4 367
6,77
4 828
7,48
ES Nationaux
CHG/CH > 300 lits
95 586
4 745
4,96
5 168
5,41
2 084
84
4
94
4,5
1 321
63
4,8
69
5,2
ES Réunion
CH Public Réunion
(CHI, CHGM,
GHSR, CHD)
25
- La prévalence des patients infectés
varie selon le type d’établissement de
santé (2% dans ES psychiatrique,
6,6% dans CHU et 6,9% dans les
CLCC) et suivant le type de services
(environ 20% en Réa) et les
caractéristiques des patients.
26
4 / Répartition des I.N
Sites d’infection

Il existe des définitions d’IN très précises
pour chaque site d’infection pour la
surveillance épidémiologique :
–
–
–
–
–
Infection du Site Opératoire (ISO)
Infection Urinaire (bactériurie symptomatique)
Bactériémie, fongémie
Infections Liées aux Cathéters (ILC)
Infections Pulmonaires
Ces définitions très précises permettent des
comparaisons internationales et dans le
temps.
27
Répartition des I.N
selon les sites d’infection
Enquête de prévalence nationale 2006
Répartition des IN
Infections urinaires
30%
35%
Infections respiratoires
basses
Infections sur site
opératoires
Bactériémies/septicémies
15%
6%
14%
Autres
28
Répartition selon
le type de micro-organismes
19%
Staphylocoques aureus
dont 52% SARM
Escherichia coli
37%
Pseudomonas
aeruginosa
25%
Reste
10%
29
5 / Facteurs favorisant les I.N.
 Certains
sont liés au malade lui-même
 D’autres
sont liés aux progrès de la
médecine
 D’autres
sont liés au personnel
travaillant à l’hôpital
30
Les facteurs de risque liés
à la personne soignée
Toute personne soignée est, plus ou moins,
susceptible de développer une infection.
 Sont particulièrement sensibles ou
réceptives les personnes soignées
présentant :

31
Un déficit immunitaire :
traitement immunodépresseur,
 chimiothérapie au long cours,
 neutropénie inférieure à 500/mm3,
 aplasie, leucémie, lymphome,
 cancer métastatique, SIDA avéré...

Exemples : hématologie, médecine
infectieuse
32
Une pathologie aiguë et grave
polytraumatisme, défaillance viscérale
aiguë
 brûlures étendues,
 perturbations physiologiques et
nutritionnelles

Exemples : réanimation, soins intensifs
33
Un foyer infectieux
infection plus ou moins généralisée,
multi-infection
 colonisation à bactéries multirésistantes

Exemples : médecine, chirurgie
34
Une pathologie chronique :
diabète, insuffisance rénale,
 insuffisance hépatique, insuffisance
respiratoire,
 insuffisance cardiaque
Exemples : médecine, chirurgie

35
Un âge extrême
Avant 1 an : les nouveaux-nés, surtout
prématurés, dont le système
immunitaire est immature
Exemple : néonatologie
 Après 65 ans : multi-pathologie
associée, défense amoindrie
Exemple : gériatrie

36
Une perte d’autonomie :
handicap,
 démence.

Exemples : gériatrie, rééducation,
neurologie, psychiatrie
37
Facteurs favorisant les I.N.
liés au malade
- les âges extrêmes de la vie (< 1 an, > 65 ans)
- le terrain :
diabète
immuno-dépression risque x 2
insuffisance respiratoire
insuffisance rénale...
- les infections associées (escarres risque x 4 à 6)
38
Facteurs favorisant les I.N.
liés aux progrès de la médecine

les antibiotiques

résistance des germes aux ATB
(52% des SA responsables d ’IN en 2006 sont multiR)

réalisation d’actes invasifs
sonde urinaire: risque x 4
cathéter: risque x 2 à 6

intervention chirurgicale de moins de 1 mois:
risque x 2

difficultés de stériliser ou désinfecter
certains matériels.
39
Facteurs favorisant les I.N. liés au
personnel travaillant à l’hôpital

mal formé ou
“amnésique”

manque de rigueur et
de discipline

en sous effectif...
40
6 / Les réservoirs de germes à
l’hôpital

Les malades

Le personnel

L’environnement

Les visiteurs
41
les malades
Ils sont
infectés ou
simplement
colonisés.
42
 infectés :
apparition de manifestations cliniques
 colonisés :
présence de bactéries, de virus ou
de champignons dans l’organisme mais pas de
manifestation.
Ex : porteurs sains.
43
le personnel
Il va d’un malade à l’autre.
Il est le principal responsable
de la transmission manuportée.
44
La transmission manuportée est à
l’origine de plus de 70% des IN :
Car la main est :
- un outil de travail
- un milieu de survie.
45
L’environnement
46
Les visiteurs
Ils sont rarement dangereux
sauf pour les grands
immuno-déprimés ou lors
des épidémies saisonnières
(ex : grippe)
47
7 / Les modes de transmission
des infections nosocomiales
L’auto-infection
L’hétéro-infection ou infection croisée
L’exo-infection
La xéno-infection
48
L’auto-infection
Le malade s’infecte à partir de ses
propres germes. Ceci est favorisé par la
position allongée et les antibiotiques.
Ex : entérobactéries, SARM
49
Prévention de l’auto-infection
Antibioprophylaxie chirurgicale
Mais aussi…
 Mise au fauteuil,
 Kiné respiratoire,
 Hygiène des mains du patient, ...

50
L’hétéro-infection ou
transmission croisée
La transmission se fait le plus souvent
par les mains du personnel médical et
paramédical soit directement soit
indirectement par un objet ou un
dispositif médical souvent manipulé.
C’est la grande majorité des IN.
Ex: SARM, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa…
51
Principales voies de transmission
 Aérienne
(gouttelettes)
 Féco-orale
 Cutanéo-muqueuse
 Produits biologiques humains (AES)
 Contact
52
Prévention de la transmission croisée








Politique d ’hygiène des mains +++
Précautions standard
Mesures d’isolement
Respect des règles d’asepsie
Désinfection des objets souvent manipulés
(stéthoscope, téléphone portable, appareil de
radio mobile …)
Désinfection du matériel de nursing ...
Nettoyage et désinfection de l’environnement
Maîtrise du circuit du linge et des déchets ...
53
L’exo-infection
L’infection est liée à une faille
dans le système de traitement
du matériel, de l’eau, de l’air.
Ex. : légionellose, aspergillose,
infections à Mycobactéries ...
54
Prévention de l’exo-infection :
 Maîtrise
des installations de
traitement d’air (conception entretien - contrôles…)
 Maîtrise de la qualité de l’eau
 Entretien et contrôles des laveurs
désinfecteurs
 Maîtrise du circuit des aliments ...
55
La xéno-infection
La xéno-infection est apportée par les
visiteurs ou le personnel. Elle peut être à
l’origine de phénomènes épidémiques
saisonniers. La transmission peut être
directe ou indirecte, manuportée ou
aéroportée.
Ex. : grippe, gastro-entérite (Rotavirus…)
56
Prévention de
la xéno-infection
 Limitation
des visites en période
épidémique
 Hygiène des mains des visiteurs et du
personnel
 Vaccination des professionnels de
santé contre la grippe
 Port du masque, de gants ...
57
II –
ÉPIDÉMIES
58
Définition
Épidémie


Nombre de cas observés supérieur aux
nombre de cas attendus
OU
Augmentation inhabituelle dans une unité
de temps ou de lieu, de nombre de cas, audessus d’une valeur seuil (ex : un 2e cas
d’infection profonde du site opératoire au
même germe constitue une épidémie)
59
III –
CONSÉQUENCES
Et
MESURES de PRÉVENTION
60
1 / Conséquences des IN
 Conséquences
économiques
 Coût « humain »
 Coût social
61
Conséquences économiques
– Prolongation durée de séjour : 4 jours en
moyenne
» Infection urinaire : 1 jour
» Infections de plaies : 7 jours
» Pneumopathie : 6 jours
» Bactériémies : 7,5 jours
» en chirurgie orthopédique: 2 semaines de plus pour
300% plus cher
–Prise en charge plus complexe (ATB,
surveillance)
– Indemnisations (ONIAM : Office National d'Indemnisation des
Accidents Médicaux )
62
Coût « humain »

Coût humain lourd : 4000 décès imputables aux IN
chaque année, séquelles possibles (amputation…)
 Handicap
 Mortalité
liée aux IN
– Les taux varient de 6 à 15,7 % de décès (CTINILS.
Signalement des décès liés aux IN. 2007)
– Le taux de mortalité varie selon le type d’infection :
<1% pour les infections urinaires
5 à 20% pour les pneumopathies
10 à 40% pour les bactériémies
64
Coût social

Arrêts de travail et Indemnités journalières
(assurance maladie)

Coût du handicap, du décès
Réparation des préjudices
Médiatisation et retentissement sur la notoriété
d’un établissement


65
65
2 / Mesures de prévention
des IN


Création en 2004 d’un tableau de bord pour
chaque établissement pour mesurer leurs actions
et résultats dans la prévention des IN
6 indicateurs:
–
–
ICALIN - Indicateur composite des activités de lutte contre les
infections nosocomiales
ICSHA - Indicateur de volume de Produit hydro-alcoolique
consommé
SARM - Staphylococcus aureus résistant à la méticilline
SURVISO - Indicateur d'une réalisation d'une surveillance des
infections du site opératoire
ICATB - Consommation des antibiotiques
–
Score agrégé
–
–
–
66
67
Une révolution en 2002

Loi de 4 mars 2002 (loi Kouchner):
– mise en place d’une démocratie sanitaire:
reconnaissance et protection du droit des patients,
représentation pleine et entière auprès des instances
de décisions (accès au dossier, consentement éclairé)
– développement de la qualité de soins : mise en place
d’indicateurs de qualité dans les établissements
Une relation patient-soignant basée sur la transparence
pour restaurer la confiance
68
Mesures contre les IN


Plan stratégique national de prévention des
IAS établi depuis janvier 2009
Structures ressources dont l’EOH est l’un
des maillons indispensables à cette
prévention
69
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE (1)
Circulaire du 18/10/1973 sur la prévention des IN
Création des C.L.I.
Décret du 6 mai 1988 : relatif à l ’organisation de la
surveillance et de la prévention des IN : création des
CLIN
Circulaire du 13/10/1988: relative à l’organisation
de la surveillance et de la prévention des IN
Arrêté du 03/08/1992 , modifié le 19/10/1995: relatif
à l ’organisation de la LIN (création des CTIN, CCLIN)
70
LE CADRE RÉGLEMENTAIRE (2)
Circulaire du 19/04/1996 : relative à la lutte contre les IN
dans les établissements de santé publics et PSPH
Décret du 6/12/1999 : relatif à l ’organisation de la LIN dans
les établissements de santé
2000: circulaire imposant la mise en place d’EOH
2001: signalement des IN devient obligatoire
Circulaire du 29/12/2002 : relative à l ’organisation de la LIN
dans tous les établissements de santé
Circulaire du 22/01/04 : relative au signalement des I.N.
Et à l’information du patient.
71
ORGANISATION DE LA
LUTTE CONTRE LES
INFECTIONS
NOSOCOMIALES EN
FRANCE
72
En France, la lutte
contre les
infections
nosocomiales
s’organise de
façon pyramidale
73
CTINILS
Groupe de
pilotage
InVS
5 CCLIN
R.A.I.S.I.N.
1 CLIN et 1 EOHH
/ ÉTABLISSEMENT
CTINILS = ancien CTIN
74
ORGANISATION DE LA LUTTE CONTRE LES
INFECTIONS NOSOCOMIALES EN FRANCE
Institution
Création et
Règlementation
Rôle
- CTIN (Comité
Technique
National des IN)
- CTNILS
(infections liées
aux soins)
- Créé en 1992, Arrêté du
03/08/1992, modifié le
19/10/1995 : relatif à
l’organisation de la LIN
(création des CTIN, CCLIN)
- Arrêté du 23/09/04
il a pour mission de mettre en place une
politique nationale de prévention du risque
infectieux et de coordonner l’action des 5
CCLIN.
LES CCLIN
(Centres de
Coordination de
lutte contre les
Infections
Nosocomiales)
créés en 1992, en même
temps que le CTIN (Paris
Nord, Ouest, Est, Sud Est,
Sud Ouest)
- Coordonner les actions de lutte contre les
IN.
- Organiser le recueil et mettre au point les
enquêtes.
- Tenir à jour un fichier documentaire et
bibliographique (papier et informatique :
nosobase).
- Assurer une assistance technique
- Animer un réseau de responsables locaux
de CLIN
75
Les 5 CCLIN
C-CLIN Paris Nord
C-CLIN Ouest
Paris (
B. Lejeune
Rennes , Pr
Hôtel Dieu
: 02 99 87 35 30

http://
www .
cclinouest

http://
Dr P.
Astagneau
)
: 01 40 46 42 00
www . ccr .
jussieu . fr / cclin /
. com
C-CLIN Est
Strasbourg (

Pr
M.
Bientz )
: 03 88 11 54 32
C-CLIN Sud-Est
Lyon (
C-CLIN Sud-Ouest

Bordeaux (Dr JC. Labadie)

http://
http://
: 05 56 79 60 58
www . cclin -
sudouest
Pr
J. Fabry)
: 04 78 86 19 71
www . cclin -
sudest . univ
-Lyon1.
fr
. com
76
CCLIN



5 centres de coordination de la lutte contre les
infections nosocomiales (CCLIN) servent d’appui
technique aux établissements hospitaliers,
Correspondant à 5 inter régions: le CHR dépend
du CCLIN Sud Est
Chargés de mettre en place la politique définie au
niveau national et d’animer la coopération interhospitalière (réseau de surveillance, formation,
documentation, études...).
77
CTINILS
Groupe de
pilotage
InVS
5 CCLIN
R.A.I.S.I.N.
1 CLIN et 1 EOHH
/ ÉTABLISSEMENT
CTINILS = ancien CTIN
78
ORGANISATION DE LA LUTTE CONTRE LES
INFECTIONS NOSOCOMIALES EN FRANCE
Institution
L’InVS : Institut
de Veille
Sanitaire
Création et
Règlementation
Créé par la loi de juillet 1998
chargé de surveiller l’état de
santé de la population et
d’alerter les pouvoirs publics
si menace pour la santé
publique.
RAISIN : Réseau Créé en 2001 : il résulte de la
d’Alerte,
collaboration CTIN, InVS,
d’Investigations
CCLIN
et de Surveillance
des IN
Rôle
Établissement public dont le rôle principal
est de surveiller l’état de santé de la
population
Ses missions se déclinent sur plusieurs
thèmes:
 maladies infectieuses (dont les IN)
 effets de l’environnement sur la santé
 risques professionnels
 maladies chroniques et traumatismes
harmoniser les programmes de surveillance
des IN
 mieux répondre à l’alerte notamment dans
le cadre du signalement des IN.

79
CTINILS
Groupe de
pilotage
InVS
5 CCLIN
R.A.I.S.I.N.
1 CLIN et 1 EOHH
/ ÉTABLISSEMENT
CTINILS = ancien CTIN
80
ORGANISATION DE LA LUTTE CONTRE LES
INFECTIONS NOSOCOMIALES EN FRANCE
Institution
Création et
Réglementation
Les CLIN
(Comités de
lutte contre les
Infections
Nosocomiales)
Décret du 6 mai 1988 :
relatif à la surveillance et à
la prévention des IN :
création des CLIN
Rôle
Le CLIN est une instance de proposition et de programmation.
C’est une instance consultative.
Le CLIN propose à la CME le programme d’action visant à
prévenir les IN et à réduire leur fréquence
L‘EOHH
(Équipe
Opérationnelle
d’hygiène
hospitalière)
1 ETP médecin hygiéniste
pour 800 lits
1 ETP IDE hygiéniste pour
400 lits
+/- techniciennes/ secrétaire
Mise en œuvre du programme d’action du CLIN
▪ Organisation de la LIN et Mesures de prévention
▪ Surveillance des IN et BMR
▪ Alerte en cas d’épidémies et d’évènements inhabituels
▪ Conseil des services
▪ Formation et information des professionnels et des patients
Les
correspondants
en hygiène
hospitalière
Circulaire n° 17 du
19/04/1995 relative à la lutte
contre les IN
Circulaire n° 645 du
29/12/2000
relative à l’organisation de
la lutte contre les IN dans
les établissements de santé
Facilitent la mise en oeuvre des actions de prévention et de
surveillance des IN et le signalement d'événements inhabituels ou
sévères
 Aident à l'élaboration et à la mise en place de recommandations
techniques de bonnes pratiques d'hygiène et diffusent les
informations
 Participent à l'évaluation des pratiques et des moyens (faisabilité
des recommandations préconisées, essai de nouveaux dispositifs
81
médicaux...).
CLIN



Organise et de coordonne la surveillance, la
prévention et la formation continue en
matière de lutte contre les infections
nosocomiales.
Composé de médecins, pharmaciens,
infirmières et directeurs d’établissement.
Assisté, dans la plupart des établissements
de santé, de personnels d’hygiène
hospitalière
82
Le service d’Hygiène hospitalière


Une équipe composée de médecins ou
pharmaciens hygiènistes et de
paramédicaux hygiènistes
Rôle transversal multiple:
» Investigation lors d’épidémie
» Expertise d’une infection nosocomiale
» Surveillance au long cours : BMR, AES, infection
sur cathéter, ISO
» Formation du personnel soignant
» Rédaction de protocoles
83

Le service d’hygiène hospitalière : un
interlocuteur privilégié entre le personnel
soignant et l’administration
84
85
IV –
HYGIÈNE HOSPITALIÈRE
86
87
1 / Définitions
Vient du grec « Hugieinon » = santé

Hygiène : Ensemble des pratiques et des
principes qui tendent à préserver et/ou
améliorer la santé

Hygiène Hospitalière : discipline transversale
dont l’objectif est la mise en place des
mesures de prévention et d’évaluation des
infections nosocomiales.
88
2 / Historique de l’Hygiène
(1/2)

1847 : Semmelweiss (hygiène au cours de
l’accouchement)

1869 : Lister (hygiène au bloc opératoire)

1880 : Pasteur (découverte du staphylocoque –
démonstration de l’absence de génération spontanée)

1928 : Fleming (découverte de la pénicilline)
89
Philip Semmelweiss. 1818 -1865




Avant Pasteur, un médecin hongrois avait deviné l’existence des
germes et des microbes responsables de maladies parfois mortelles
En 1844, il entre comme assistant dans le service d’obstétrique de
l’hôpital général de Vienne. Il y remarque le nombre important de
décès de femmes en couches, frappées par ce que l’on appelle les
fièvres puerpérales.
Les médecins responsables
Philip Semmelweis devine en 1846 les vrais mécanismes de la
contagion. C’est l’observation des taux de mortalité qui le met sur la
piste : les femmes meurent moins en accouchant à leur domicile, à la
maternité des sages-femmes de Vienne ou même dans la rue qu’à
l’hôpital. Un comble ! Il arrive à la conclusion que les fièvres
puerpérales sont véhiculées par les médecins eux-mêmes lorsqu’ils
passent des salles de dissection et d’autopsie aux salles
d’accouchement sans se laver les mains ni changer de blouses.
il instaure alors, le lavage et le brossage des mains des médecins
dans du chlorure de chaux entre les salles d’autopsie et les salles
d’accouchement : la mortalité des femmes chute de moitié. Puis il
demande aux médecins de se laver les mains entre chaque patiente
et de nettoyer soigneusement les instruments utilisés : la mortalité
90
tombe à 0,20 %.
Lord Joseph Lister. 1827-1912


Chirurgien britannique, créateur de l'antisepsie dans la
chirurgie opératoire.
il découvre en 1865 la théorie des germes formulée par Pasteur
sur la putréfaction. Lister en conclut que l'apparition de pus
dans une plaie n'est pas un facteur de cicatrisation, comme on
le croyait alors, mais une preuve de la mortification des tissus
(gangrène). Croyant que les infections étaient dues à des
particules présentes dans l'air ambiant, Lister vaporisa du
phénol. En traitant ses instruments, les blessures et les blouses
au phénol, Lister parvient en 1869 à réduire le taux de mortalité
opératoire de 50 à 15 pour 100. Sa méthode, qu'il appelle
antiseptique, est d'abord accueillie avec scepticisme, mais, dans
les années 1880, elle est acceptée par tous.
91
Louis Pasteur. 1822 - 1895





1859 à 1865 : démonstration que cette vieille théorie, selon laquelle « la vie
pourrait apparaître à partir de rien, et les microbes être générés
spontanément » était fausse.
Au cours de ses travaux sur les fermentations, Pasteur découvre un fait
jusqu'alors insoupçonné : la possibilité de certains organismes de vivre en
l'absence d'oxygène libre (c'est-à-dire en l'absence d'air), en empruntant
l'oxygène nécessaire à des corps composés. Il appelle ces organismes
anaérobies.
En 1878, Louis Pasteur travaillant avec Émile Roux et Chamberland
sur les germes des maladies, observa au microscope dans le pus
de furoncle et d'ostéomyélite des formations en « amas de grains »
qu'il appelle staphylocoque.
Les découvertes de Pasteur sur la bactériologie ont permis de faire
des progrès considérables en hygiène et en prévention. Afin que
les chirurgiens et les accoucheurs cessent de semer la mort autour
d'eux, Pasteur leur apprendra à se laver les mains, à flamber les
instruments et à stériliser les objets. Ainsi fut établie la nécessité de
stériliser les instruments chirurgicaux et l'équipe de Pasteur conçut
le premier autoclave (Chamberland).
92
Vaccin antirabique. 1885
Sir Alexander FLEMING
1881-1955
Médecin et bactériologiste écossais

Fleming a laissé sa marque dans le domaine de la
bactériologie par ses travaux de recherche et surtout sa
découverte de la pénicilline qui modifie profondément
la pratique médicale et chirurgicale en matière
d'infections et marque les débuts de l'ère des
antibiotiques. La pénicilline est utilisée pour la
première fois en 1941 pour traiter un patient
atteint de septicémie à staphylocoque. La
découverte des antibiotiques à partir des années
40 allait donner de grands espoirs et changer le
93
pronostic des infections.
Historique de L’Hygiène
(2/2)

Après la guerre 39/45 : invasion des
antibiotiques

« Oubli » des règles d’hygiène de base
puisque « tout » se soigne…
Dans les années 60
Les antibiotiques ne combattent pas
toutes les infections :
Apparition de résistance

94
Mieux vaut prévenir que
guérir
95
3 / La résistance aux
antibiotiques
La Pression de sélection = mutation de la
bactérie qui va développer des stratégies de
lutte contre l’ATB utilisé :
 Devenir imperméable à l’ATB
 Produire des enzymes qui vont modifier ou
détruire l’ATB
96
La résistance aux antibiotiques
Création de BMR :
BACTÉRIES
MULTI
RÉSISTANTES
97
Lutte contre les BMR
Suivi des BMR et information des
services
 Suivi des consommations d’antibiotiques
 Élaboration de recommandations sur le
bon usage des ATB
 Évaluation des pratiques ...

98
4 / Hygiène hospitalière :
une science



Pas aussi nouvelle que ça…
Évoluant avec la technologie et les progrès
thérapeutiques
But essentiel : prévention des infections
liées aux soins chez le patient et le
personnel pour une qualité de soins
optimale
99
Monsieur le médecin hygiéniste Hastings : Je ne savais pas que vous
aviez à ce point besoin de faire le ménage », [entre 1910 et 1914]
(Canada)
100
101
IDE hygiéniste lavant les enfants à l’école (Canada)
Le métier a évolué depuis!!
102
V–
LE RISQUE INFECTIEUX
103
104
Le risque infectieux



La chaîne épidémiologique est constituée d’un
trinôme : le réservoir, l’agent et la porte d’entrée.
Le risque infectieux peut se définir ainsi : « causes
potentielles liées à une contamination
microbiologique qui peuvent entraîner des
conséquences infectieuses ».
À l’hôpital, le risque infectieux est omniprésent,
cependant il ne survient pas de façon
mathématique. Ce risque est variable. En effet,
plusieurs éléments doivent être réunis pour sa
survenue : l’agent infectieux, l’hôte, et
105
éventuellement l’environnement.

Ce risque se concrétise à travers un
processus qui se déroule en trois temps
successifs :
106
Premier temps : la
contamination
Elle se traduit par la présence d'un microorganisme en faible quantité et sans
manifestation clinique décelable. Le microorganisme responsable peut être une
bactérie, un virus, un champignon, un
parasite ou un Agent Transmissible Non
Conventionnel (type prion). Il entre en contact
avec l’hôte, en l’occurrence, la personne
soignée, l’environnement pouvant favoriser la
dissémination de l’agent infectieux.
107
Deuxième temps : la
colonisation
Elle se définit par la présence d'un type
de micro-organismes, en grand nombre
et sans manifestation clinique
décelable. Il s’agit d’un phénomène de
multiplication de l'agent infectieux en
cause qui survient en phase
préliminaire de l’infection. Les
hygiénistes parlent alors de colonisation
ou de portage.
108
Troisième temps : l’infection
Elle est mise en évidence par la présence d'un type
de micro-organismes, en grand nombre, associée à
des manifestations cliniques et/ou biologiques. Mais
elle peut être parfois asymptomatique. Le
processus peut s’arrêter à l'étape de contamination
ou de colonisation et alors, aucune infection ne se
développera.
L'infection est dite « communautaire » si elle est
présente ou en incubation à l'arrivée de la personne
soignée dans l'établissement de soins (sous
réserve que cette personne ne soit pas mutée d’un
autre établissement de santé) à la différence de
l’infection dite « nosocomiale », liée aux soins. 109
Rôle du laboratoire
Reconnaissance rapide des patients
porteurs de virus à l’hôpital
 Confirmation du caractère nosocomial
d’une épidémie
 Prise en charge virologique des patients
victimes d’ INV

110
111
Principaux virus en cause
Virus respiratoires (VRS, Grippe)
 Virus entériques
 (Rotavirus,Entérovirus)
 Virus à transmission sanguine
 (Hépatites B et C, VIH)

112
Principaux Germes
113
Les germes responsables
et leur transmission
E. coli : réservoir humain et animal (tube
digestif)
 Staphylocoque doré : réservoir humain
(nez, pharynx, peau) et environnement
 Pseudomonas aeruginosa : réservoir
humain (tube digestif) et environnement
(sol, eaux, végétaux)
La transmission se fait par simple contact

114
Que faire pour lutter contre la
transmission de ces germes ?
Implication nécessaire
de tous les acteurs
115
Comment ?
En s’appropriant des principes et des
pratiques qui vont permettre de
prendre en charge les patients sans
leur être involontairement nuisible
116
1. Les acteurs
 Patients
: « éducation/information »,
vaccination, dépistage des personnes
à risque
 Personnel : Mesures d’hygiène de
base, Précautions standard
 Visiteurs : information
117
2. Les mesures
> L’hygiène de base
> L’hygiène hospitalière
118
L’hygiène de base

119
 L’hygiène hospitalière
 Protocoles
 Mesures
de prévention du
Risque Infectieux
120
Mesures de
Prévention du risque infectieux
121
Mesures de
Prévention du risque infectieux





Hygiène des mains
Entretien des locaux
Désinfection et
stérilisation des
dispositifs médicaux
Circuits du linge et des
déchets
Restauration

Organisation du travail
– "Assurer un soin
individualisé.
– "Regrouper des soins pour
un même patient.
– "Réaliser un soin aseptique
dans un environnement
propre.
– "Regrouper les tâches
contaminantes.
– "Travailler avec rigueur et
calme.
– "Assurer la traçabilité des
actes accomplis.
122
Mesures de
Prévention du risque infectieux
=
Précautions
=
Précautions standard
+
Précautions complémentaires
123
Les dix commandements selon le CDC
1. Tu considéreras tout geste diagnostique ou thérapeutique,
tout prélèvement biologique comme susceptible de comporter
un risque infectieux transmissible
2. Tu te laveras systématiquement les mains après le retrait
des gants, entre deux patients, entre deux activités, selon des
procédures écrites adaptées, et affichées dans chaque lieu
de soin
3. Tu éviteras de pratiquer des soins avec des mains
comportant des lésions cutanées, qui doivent être isolées
par des pansements efficaces et par le port systématique de
gants à usage unique lors des soins
4. Tu utiliseras des gants à usage unique changés entre
chaque patient ou activité, pour tous les soins comportant une
exposition à des produits biologiques d ’origine humaine et
pour toutes les manipulations de matériels susceptibles d
’être contaminés
5. Tu porteras une sur-blouse, un masque ou des lunettes
124
chaque fois qu ’il existe un risque de projection ou de
Les dix commandements selon le CDC
6. Tu éviteras impérativement les manipulations de matériels
piquants ou tranchants à usage unique que tu élimineras
dans des récipients adaptés imperforables et incinérables
(sans jamais recapuchonner les aiguilles ni les désadapter la
main)
7. Tu manipuleras avec précaution les matériels réutilisables
souillés par des produits biologiques et tu vérifieras qu’ils ont
subi une stérilisation ou une désinfection appropriée
8. Tu nettoieras d’abord et désinfecteras ensuite avec des
produits appropriés les surfaces souillées par de déchets
biologiques sous forme de projections ou d ’aérosols
9. Tu transporteras les prélèvements biologiques, le linge et les
instruments souillés dans des emballages étanches et fermés
10. Tu diffuseras des procédures écrites adéquates et tu
prévoieras des produits antiseptiques adaptés en cas
125
d’accidents d ’exposition au sang et à des liquides
Merci
de
votre attention!
126
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