• 32 © NATHAN 2010 – Géographie 2de
dominante, rejette les modèles alimentaires ruraux
associés à la pauvreté et à la faim et consomme de
plus en plus de protéines, de sucres et de graisses.
Elle est aussi tentée par les modèles de consom-
mation du Nord : les nourritures grasses et sucrées
des fast-foods prolifèrent dans les villes du Sud.
Le processus est encouragé par le fait que l’image
des « gros », dans les pays pauvres, ou qui l’étaient
il y a peu, est valorisée, comme elle l’était dans
les pays du Nord jusqu’à l’entre-deux-guerres.
Doc. 3 – Nourrir 3 milliards d’hommes
grâce à la riziculture intensive
Le riz reste la céréale alimentaire principale pour
3 milliards de personnes, principalement en Asie
des moussons, mais aussi pour diverses régions
côtières d’Afrique. L’aménagement ancestral des
collines et des montagnes façonnées en terrasses
superposées – la riziculture nécessite des sols
très plats et l’irrigation se fait par gravité –, a
longtemps nourri des populations nombreuses.
Depuis la Révolution verte, l’introduction de
variétés hybrides à cycles végétatifs courts et
aux rendements plus élevés a permis de faire une
deuxième, voire une troisième récolte annuelle.
L’Indonésie, sous infl uence américaine, a bénéfi cié
de ces nouvelles techniques agricoles dès la fi n
des années 1960. L’Indonésie est aujourd’hui le
3e producteur mondial de riz derrière la Chine et
l’Inde, mais elle doit importer cette céréale pour
assurer sa sécurité alimentaire, car sa population,
qui atteint 245 millions d’habitants, est en forte
croissance.
ÉTUDE DE CAS 1
Chine : nourrir 20 % de l’humanité
A. Une sécurité alimentaire
presque assurée
❯ MANUEL PP. 48-49
Doc. 1 – Un doublement de la population
en 50 ans
Doc. 3 – La croissance démographique
maîtrisée
Le graphique et le texte permettent de préciser la
situation démographique de la Chine. La population
a été multipliée par plus de 2,4 en soixante ans, ce
qui est relativement faible par rapport à ce qu’on
observe dans les pays du Sud, où elle a été multi-
pliée par 3,5 dans le même temps, mais qui repré-
sente une masse humaine énorme : 790 millions
d’habitants supplémentaires, soit presque autant
que les gains démographiques réunis de l’Amérique
latine et de l’Afrique subsaharienne sur la même
période. Si le taux de natalité a beaucoup baissé,
on ne sera pas surpris dans ces conditions que le
nombre annuel de naissances n’ait pas diminué dans
les mêmes proportions. Il y avait près de 24 millions
de naissances en 1950, plus de 28 millions dans
les années 1960, encore 20 millions en 2000 et
presque 19 millions en 2009. La période de hausse
de la natalité dans les années 1960 correspond à
l’abandon des politiques de contrôle des naissances
pendant la Révolution culturelle, mais le taux de
natalité est presque divisé par 2 dans la décennie
qui suit (politique de l’enfant unique), ce qui ne
s’est observé dans aucun autre pays. Quant à la
mortalité, elle a connu une forte hausse à la fi n
des années 1950 en raison de l’échec du Grand
Bond en avant et des famines qui l’ont accompa-
gné. Elle a atteint son niveau plancher depuis 1980
et on constate une légère tendance à la hausse, liée
au vieillissement de la population et qui devrait se
confi rmer. L’inertie démographique joue en Chine,
mais la diminution du nombre de femmes en âge de
procréer et la faible fécondité, 1,6 enfant par femme
(soit un niveau inférieur à ce qu’indique le texte
écrit en 2005), vont réduire à terme le nombre des
naissances alors que celui des décès augmentera
mécaniquement du fait du vieillissement. La fi n de
la transition est donc bien engagée.
Doc. 2 – Le recul de la faim depuis 40 ans
La population a augmenté de plus de 60 % depuis
1970 alors que le nombre de sous-nourris a diminué
de près de 70 %, ce qui signifi e que la part de la
population souffrant de la faim a été divisée par 5.
Le niveau de 9 % indique une situation plutôt bonne
dans l’ensemble des pays du Sud (plus de 15 %)
et bien meilleure que celle de l’Inde, l’autre géant
démographique, qui se situe à 21 %. On constate
que le recul de la faim a été surtout important entre
1980 et 1990 (- 110 millions de personnes), période
qui correspond à l’ouverture du pays, à la mise en
place de l’économie de marché et à la libéralisation
de l’agriculture. Les évolutions sont plus lentes
depuis car la sous-nutrition concerne surtout les
périphéries rurales en retard de développement où
les progrès sont plus lents à se faire sentir.