Chapitre 6: Systématique comparée 6.1. Diversité écologique des genres de champignons consommés au nord du Gabon Le tableau 14 montre la diversité écologique des champignons consommés dans nos deux sites d’étude. Les différents groupes écologiques inventoriés existent dans les deux provinces. Tableau 14. Diversité écologique des champignons consommés au nord du Gabon. Symbionte Saprophyte Symbionte ectomycorhizien associé aux termites Cantharellus, Armillaria, Auricularia, Favolus, Lactarius, Gerronema, Gymnopilus, Lentinus, Laccaria, Russula Termitomyces Marasmius, Nothopanus, Pleurotus, Schizophyllum, Trogia, Volvariella La figure 77 montre l’importance de chaque groupe écologique en nombre de taxons consommés au nord du Gabon. 30 nombre d'espèces 25 20 15 10 5 0 Symbionte ectomycorhizien saprophyte symbionte associé aux termites groupes écologiques Figure 77. Diversité écologique des champignons consommés au nord du Gabon Le nombre de taxons ectomycorhiziens consommés au Gabon est important et presque égal au nombre de taxons saprophytes (figure 77). Cela s’explique par la richesse des sites d’études en Caesalpiniaceae et Euphorbiaceae auxquelles s’associent ces champignons. 1 6.2. Comparaison des champignons consommés au nord du Gabon et dans d’autres pays d’Afrique tropicale Des inventaires faits dans certains pays africains ont rapporté un nombre d’espèces consommées proche du nombre d’espèces inventoriées dans le cadre de cette étude. Les résultats repris dans le tableau 15 montrent que la majorité des espèces consommées au Gabon le sont aussi dans d’autres pays africains notamment en Afrique du sud (Rammeloo & Walleyn 1993), en Angola (Rammeloo & Walleyn 1993), au Bénin (De Kesel et al. 2002), au Burundi (Buyck 1994), au Cameroun (Mossebo et al. 2002, 2009), en Côte d’Ivoire (Heim 1936; Locquin 1954; Ducousso et al. 2002), en Ethiopie (Tuno 2001), au Ghana (Ducousso et al. 2002), au Kenya (Pegler 1977), à Madagascar (Bouriquet 1970; Rammeloo & Walleyn 1993), au Malawi (Williamson 1973; Chipompha 1985; Morris 1987, 1990; Ryvarden et al. 1994; Boa et al. 2000), au Mozambique (Wilson et al. 1989; Uaciquete et al. 1996), au Nigeria (Oso 1975; Rammeloo & Walleyn 1993; Walleyn & Rammeloo 1994), en Ouganda (Katende et al. 1999), en R.D. Congo (Parent & Thoen 1977; Degreef et al. 1997; Malaisse 1997), en République Centrafricaine (Heim 1963 a, b, c, 1964; Roulon-Doko 1998), au Sénégal (Ducousso et al. 2002; Thoen & Ba 2002), en Sierra Leone (Pegler 1977) en Tanzanie (Härkönen et al. 1995), en Zambie (Pegler & Piearce 1980) et au Zimbabwe (Boa et al. 2000; Piearce & Sharp 2000). Ceci témoigne de l’importance et de la fiabilité des connaissances mycologiques des populations du nord du Gabon en général et des Pygmées Baka et Bakoya en particulier. La présence de Cantharellus congolensis dans presque tous les pays d'Afrique tropicale (Tableau 15) s'explique par la grande plasticité de cette espèce qui s'accommode de divers milieux et s'associe à différentes essences forestières. 2 Tableau 15. Liste des taxons consommés par les populations du Nord du Gabon et dans d’autres pays d’Afrique tropicale. (+: taxon consommé dans le pays concerné; case vide: taxon non encore signalé dans le pays concerné). Pays africains où les mêmes taxons sont signalés comme comestibles Taxons comestibles Af Ag Be Bu Ca Rd CI Et Ga Gh Ke Ma Ml Mo Ni Ou + + + + + Rc Se Ta Za Zi inventoriés au nord du Gabon Armillaria mellea (Vahl: Fr.) Kumm. Auricularia cornea Ehrenb. Cantharellus congolensis Beeli C. croceifolius Heinem. C. defibulatus (Heinem.) Eyssart. & Buyck C. densifolius Heinem. + + + + + + + + + + + C. floridulus Heinem. C. goossensiae (Beeli) Heinem. C. isabellinus Heinem. + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + C. luteopunctatus (Beeli) Heinem. + C. microcibarius Heinem. C. platyphyllus Heinem. C. ruber Heinem. + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + 3 + + + C. rufopunctatus var. rufopunctatus (Beeli) Heinem. + + + C. rufopunctatus var. ochraceus Heinen. + + + + + + + + + + + + Taxons comestibles inventoriés au nord du Gabon Pays africains où les mêmes taxons sont signalés comme comestibles Af Ag Be Bu Ca C. subincarnatus Eyssart. & Buyck Favolus tenuiculus Beauv. + Gerronema hungo (Henn.) Degreef & Eyi + Gymnopilus zenkeri (Henn.) Singer + + Lactarius gymnocarpus Heim Et Ga + + + + + + + + + + + + + + + + + + + L. tuber-regium (Fr.) Fr. Marasmius bekolacongoli Beeli + + M. buzungulo Singer + + + Ma Ml Mo Ni + Ou + Rc Se Ta + + + + + + + + Ke + + L. squarrosulus Mont. Gh + + Lentinus brunneofloccosus Pegler Russula pseudocarmesina Buyck CI + Laccaria amethystina Cooke Nothopanus hygrophanus (Mont.) Singer Pleurotus flabellatus (Berk. & Br.) Sacc. Rd + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + 4 Za Zi Taxons comestibles inventoriés au nord du Gabon Pays africains où les mêmes taxons sont signalés comme comestibles Af Schizophyllum commune Fr. Ag Be + + + + + Termitomyces fuliginosus Heim Bu Ca Rd CI Et Ga Gh Ke Ma Ml Mo Ni Ou Rc + + + + + + + + + + + + + + + + + T. globulus Heim & Gooss.-Font. + T. mammiformis Heim + + + + + + T. microcarpus (Berk. & Br.) Heim + + + T. robustus (Beeli) Heim + + T. striatus (Beeli) Heim T. striatus f. bibasidiatus Mossebo + + Trogia infundibuliformis Berk. & Broome Volvariella volvacea (Bull.) Singer + + + + + + + + + + + + + + + Ta Za + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + Se + + + + + + + + + + Légende: Af: Afrique du Sud; An: Angola; Be: Bénin; Bu: Burundi; Ca: Cameroun; CI: Côte d’Ivoire; Et.: Ethiopie; Ga: Gabon; Gh: Ghana; Ke: Kenya; Ma: Madagascar; Ml: Malawi; Mo: Mozambique; Ni: Nigéria; Ou: Ouganda; Rc: République centrafricaine; Rd: République démocratique du Congo; Se: Sénégal; Ta: Tanzanie; Za: Zambie; Zi: Zimbabwe 5 Zi + 6.3. Comparaison de la diversité des champignons consommés des genres Cantharellus, Termitomyces et Lentinus en Afrique tropicale Les figures 78, 79 et 80 donnent un aperçu de la diversité des taxons consommés des genres Cantharellus, Termitomyces et Lentinus signalés dans certains pays d'Afrique tropicale (Gabon: présente étude; Bénin: Walleyn & Rammeloo 1994; Antonin & Fraiture 1998; De Kesel et al. 2002; Burundi: Buyck 1994b; Cameroun: Hennings 1907; Mossebo et al. 2002, 2009; R.D. Congo: Degreef et al. 1997; Malaisse 1997; Malawi: Williamson 1973; Chipompha 1985; Morris 1987, 1990; Ryvarden et al. 1994; Boa et al. 2000; République Centrafrique: Heim 1977; RoulonDoko 1998; Tanzanie: Härkönen et al. 1995; Zambie: Pegler & Piearce 1980). D’après les informations bibliographiques dont nous disposons, les genres Cantharellus (figure 78) et Termitomyces (figure 79) sont ceux qui présentent la plus grande diversité en terme de taxons consommés en Afrique tropicale, avec au moins une trentaine de taxons chacun. Après la RD Congo qui regroupe à elle seule 21 taxons du genre Cantharellus, le Gabon, avec 14 taxons identifiés présente une plus grande diversité de chanterelles consommées que les autres pays africains. Le même cas de figure se présente avec les taxons comestibles du genre Lentinus (figure 80). Des taxons de Cantharellus non encore trouvés au Gabon mais signalés en RD Congo dans les forêts à Gilbertiodendron dewevrei pourraient être récoltés au Gabon dans les régions présentant le même type de végétation. On peut donc s'attendre à une augmentation du nombre de taxons si l’on élargit l’inventaire à l'ensemble du pays. En ce qui concerne les taxons du genre Termitomyces (figure 79), le Cameroun et la RD Congo en présentent une grande diversité. Le Gabon avec 7 taxons est l’un des pays qui présentent la plus faible diversité de Termitomyces. Les taxons de Termitomyces signalés au Cameroun pourraient également être récoltés au Gabon si l’on élargit l’inventaire à l’ensemble du pays, eu égard à l’existence de formations végétales semblables au Gabon et au Cameroun. 6 5, 6, 11, 14 , 18, 26 10, 14, , 16 , 19, 24 4, 5, 7, 10, 11, 12, 13, 14 , 16, 17, 18, 22, 23, 24 4, 5, 8, 9, 10, 19, 20, 22, 23, 25, 26 1, 2, 3, 4, 5, 7, 9, 10 , 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 20, 21, 22, 23, 24, 25 2, 5, 15 18, 19 5, 6, 11, 14, 18, 19, 22, 26, 28 C . alboroseus Heinem (1) C. cibarius Fries var. cibarius (2) C. cibarius Fries var. latifolius Heinem. (3) C. defibulatus Heinem. (4) C. congolensis Beeli (5) C. conspicuus Eyssart., Buyck & Verbeken (6) C. croceifolius Heinem. (7) C. cyanescens Buyck (8) C. cyanoxanthus Heim ex Heinem. (9) C. densifolius Heinem. (10) C. floridulus Heinem. (11) C. goossensiae (Beeli) Heinem. (12) C. incarnatus Heinem. (13) C. isabellinus Heinem. (14) C. longisporus Heinem. (15) C. luteopunctatus (Beeli) Heinem. (16) C. microcibarius Heinem. (17) C. platyphyllus Heinem. (18) C. pseudocibarius Hennings (19) C. pseudofriesii Heinem. (20) C. rhodophyllus Heinem. (21) C. ruber Heinem. (22) C. rufopunctatus (Beeli) Heinem. var. ochraceus Heinem. (23) C. rufopunctatus (Beeli) Heinem. var. rufopunctatus (23) C. splendens Buyck (25) C. symoensii Heinem. (26) C. tenuis Heinem. (27) C. tomentosus Eyssart.& Buyck (28) Figure 78. Carte localisant les différentes espèces consommées du genre Cantharellus en Afrique tropicale. (Les chiffres entre parenthèses et reportés sur la carte sont des numéros attribués à chaque espèce concernée). 7 1, 2, 5, 7, 8, 9, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18 1, 2, 4, 8, 11, 12, 14, 15, 16, 17 1, 6, 8, 9, 10, 12, 15, 16, 17, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26 1, 8, 12, 14, 17, 26, 27 4, 5, 9, 12, 14, 17, 20 1, 2, 3, 4, 5, 8, 9, 12, 14, 15, 16, 17, 20, 27 1, 2, 3, 5, 8, 12, 16, 17, 27 T. aurantiacus (Heim) Heim (1) T. clypeatus Heim (2) T. eurrhizus (Berk.) Heim (3) T. fuliginosus Heim (4) T. globulus Heim & Gooss.-Font.(5) T. grisumbo Mossebo (6) T. lanatus Heim (7) T. letestui (Pat.) Heim (8) T. mammiformis Heim (9) T. mboudaeina Mossebo (10) T. medius Heim & Grassé (11) T. microcarpus (Berk & Br.) Heim(12) T. perforans Heim (13) T. robustus (Beeli) Heim (14) T. schimperi (Pat.) Heim (15) T. singidensis Saarim & Härkönen. (16) T. striatus (Beeli) Heim (17) T. spiniformis Heim (18) T. striatus f. annulatus Mossebo (19) T. striatus f. bibasidiatus Mossebo (20) T. striatus f. brunneus Mossebo (21) T. striatus f. grisumboides Mossebo (22) T. striatus f. pileatus Mossebo (23) T. subclypeatus Mossebo (24) T. subumkowaanii Mossebo (25) T. titanicus Pegler & Piearce (26) T. tylerianus Otieno (27) Figure 79. Carte localisant les différentes espèces consommées du genre Termitomyces en Afrique tropicale. (Les chiffres entre parenthèses et reportés sur la carte sont des numéros attribués à chaque espèce concernée). 8 5, 6, 7 5 4, 6 1, 5, 6 4, 6 1, 2, 4, 5, 6, 7 3, 5 L. brunneofloccosus Pegler (1) L. squarrosulus Mont. (5) L. citrinus (L.) Fr. (2) L. tuber-regium (Fr.) Fr. (6) L. cladopus Lév. (3) L. velutinus Fr. (7) L. sajor-caju (Fr.) Fr. (4) Figure 80. Carte localisant les différentes espèces consommées du genre Lentinus en Afrique tropicale. (Les chiffres entre parenthèses et reportés sur la carte sont des numéros attribués à chaque espèce concernée). 9 Le nombre de taxons comestibles inventoriés dans les trois genres Cantharellus, Termitomyces et Lentinus dans les deux provinces du nord du Gabon confirme la grande diversité déjà constatée en République Centrafricaine chez les Pygmées Gbaya (Roulon-Doko 1998) et Bofi (Malaisse et al. 2004). L'effort de récolte que nous avons produit peut évidemment expliquer cette richesse apparente, à l'instar de l'intense activité de recherche mycologique développée en RD Congo depuis le ème début du 20 siècle (Hennings 1907; Heim 1936; Heinemann 1959). Dans ce pays, la grande étendue du territoire et surtout la diversité de la végétation jouent indéniablement en faveur d'une mycodiversité importante. Les genres Cantharellus, Lentinus et Termitomyces ont des écologies différentes. Les représentants du genre Lentinus sont saprophytes et poussent sur la matière organique en décomposition telle que les troncs d'arbres ou les végétaux morts. Les champignons symbiontes du genre Termitomyces vivent obligatoirement en association avec les termites de la sous-famille des Macrotermitinae et sont récoltés sur ou à proximité de termitières hypogées ou épigées. Enfin, les représentants du genre Cantharellus sont ectomycorhiziens et, dans notre région d'étude, sont liés à des arbres de la famille des légumineuses et plus spécifiquement de la sous-famille des Caesalpinioideae. 6.4. Comparaison de la distribution en forêt dense et en forêt claire des champignons comestibles des genres Cantharellus, Lentinus et Termitomyces inventoriés en Afrique tropicale Les tableaux 16, 17 et 18 présentent la distribution des champignons des genres Cantharellus, Termitomyces et Lentinus en forêt dense et en forêt claire. Le nombre de chanterelles (tableau 16) et de Termitomyces (tableau 17) signalés en forêt claire est de loin plus élevé que le nombre de taxons signalés en forêt dense (12 taxons de chanterelles propres à la forêt claire contre 2 taxons propres à la forêt dense et 15 taxons de Termitomyces propres à la forêt claire contre 5 taxons propres à la forêt dense). Par contre, sur 7 taxons comestibles du genre Lentinus inventoriés en Afrique tropicale, 4 sont propres à la forêt dense et 2 taxons sont communs aux deux formations forestières. 10 La forêt dense est caractérisée par une couche importante de litière et une humidité permanente. De plus le sol de la forêt dense présente généralement une richesse élévée en sels minéraux. Les saisons sèches y sont très peu marquées et les précipitations supérieures à 1000 mm / an. Tous ces critères sont favorables à la croissance des champignons saprophytes comme les Lentins. En revanche, le passage régulier des feux de brousse détruisant considérablement la litière et le lessivage rapide des éléments minéraux en forêt claire sont des facteurs d’appauvrissement du sol. De plus, les précipitations y sont faibles (moins de 1000 mm) et la saison sèche y est très marquée. Enfin, les forêts claires abritent des populations monospécifiques d’hôtes de champignons ectomycorhiziens, notamment du genre Cantharellus, particulièrement bien représentés. Le grand nombre d’espèces du genre Termitomyces enregistré en forêt claire (tableau 17) comparativement à la forêt dense peut s’expliquer par la présence de nombreuses termitières géantes. Il n’est cependant pas exclu que cette différence soit due à l’insuffisance d’inventaires mycologiques réalisés en forêt dense à ce jour. 11 Tableau 16. Distribution des chanterelles en forêt claire et en forêt dense d’Afrique tropicale. (+: espèce déjà récoltée dans la formation forestière concernée suivie du nom de l’auteur l’ayant signalée; - : espèce non encore rencontrée dans la formation forestière concernée.) Forêt claire / Savane arborée Taxons Forêt dense humide C .alboroseus Heinem. + Heinemann (1959) - C. cibarius Fries var. cibarius + Fries (1821) - - C. cibarius Fries var. latifolius + Heinemann (1959) - - C. congolensis Beeli + Buyck (1994 b) + C. conspicuus Eyssart., Buyck & + Eyssartier, Buyck & Verbeken - Heinem. Verbeken Eyi Ndong & Degreef (2007) - (2002) C. croceifolius Heinem. + Heinemann (1959) + C. cyanescens Buyck + Buyck (1994 b) - C. cyanoxanthus Heim ex + Buyck (1994 b) - Eyi Ndong & Degreef (2007) C. defibulatus Eyssart. & Buyck + Eyssartier & Buyck (2001) + Eyi Ndong & Degreef (2007) C. densifolius Heinem. + Heinemann (1959) + Eyi Ndong & Degreef (2007) C. floridulus Heinem. + Heinemann (1959) + Eyi Ndong & Degreef (2007) C. goossensiae (Beeli) Heinem. + Heinemann (1959) + Eyi Ndong & Degreef (2007) C. isabellinus Heinem. + Heinemann (1959) + C. longisporus Heinem. + Heinemann (1959) - Eyi Ndong & Degreef (2007) C. luteopunctatus (Beeli) + Heinemann (1959) + Eyi Ndong & Degreef (2007) C. microcibarius Heinem. + Heinemann (1959) + Eyi Ndong & Degreef (2007) C. platyphyllus Heinem. + De Kesel et al. (2002) + C. pseudocibarius Hennings + Buyck (1994 b) - Heinemann (1959) C. pseudofriesii Heinem. - + Heinemann (1959) C. rhodophyllus Heinem. - + Heinemann (1959) C. ruber Heinem. + Buyck (1994 b) + Eyi Ndong & Degreef (2007) C. rufopunctatus (Beeli) Heinem. + Heinemann (1959) + Eyi Ndong & Degreef (2007) - Heinem. Heinem. var. ochraceus Heinem. C. rufopunctatus (Beeli) Heinem. - Eyi Ndong & Degreef (2007) Heinemann (1959) + De Kesel et al. (2002) + - C. splendens Buyck + Buyck (1994) - - C. subincarnatus Eyssart. & + Eyssartier & Buyck (2001) + var. rufopunctatus Eyi Ndong & Degreef (2007) Buyck C. symoensii Heinem. + Härkönen et al. (2003) - - C. tenuis Heinem. + Heinemann (1959) - - C. tomentosus Eyssart.& Buyck + Buyck et al. (2000) - - Total : 28 26 Taxons propres: 12 16 Taxons propres: 2 12 Tableau 17. Distribution des Termitomyces en forêt claire et en forêt dense d’Afrique tropicale. (+: espèce déjà récoltée dans la formation forestière concernée suivie du nom de l’auteur; - : espèce non encore rencontrée dans la formation forestière concernée) Forêt claire / Savane arborée Taxons T. aurantiacus (Heim) Heim + T. citriophyllus Heim + Heim (1977); Mossebo et al. (2002) Forêt dense humide - - Heim (1977) - Heim (1977) T. clypeatus Heim + Heim (1977) + T. entolomoides Heim + Heim (1977) - - T. eurhizus (Berk.) Heim + Härkönen et al. (2003) - - T. fuliginosus Heim - - + Eyi Ndong & Degreef (2007) T. globulus Heim & Gooss.Font. T. grisumbo Mossebo + Heim (1977) + Eyi Ndong & Degreef (2007) + Mossebo et al (2002) - - T. lanatus Heim + Heim (1977) + Heim (1977) T. letestui (Pat.) Heim + T. mammiformis Heim - - T. mboudaeina Mossebo + Mossebo et al. (2002) - - T. medius Heim & Grassé - - + Heim (1977) T. microcarpus (Berk & Br.) Heim T. orientalis Heim + Mossebo et al. (2002) + Eyi Ndong & Degreef (2007) + Heim (1977) - - T. perforans Heim + Heim (1977) + Heim (1977) T. robustus (Beeli) Heim + Heim (1977) + Eyi Ndong & Degreef (2007) T. schimperi (Pat.) Heim + Heim (1977) + Heim (1977) T. singidensis Saarim & Härk. T. spiniformis Heim + Härkönen et al. (2003) - - + Heim (1977) - - T. striatus (Beeli) Heim + Heim (1958); + Eyi Ndong & Degreef (2007) T. striatus f. annulatus Mossebo T. striatus f. bibasidiatus Mossebo T. striatus f. brunneus Mossebo T. striatus f. grisumboides Mossebo T. striatus f. pileatus Mossebo T. subclypeatus Mossebo + Mossebo et al. (2002) - - + Mossebo et al. (2002) - - - - + Mossebo et al. (2009) + Mossebo et al. (2002) + Eyi Ndong & Degreef (2007) - - + Mossebo et al. (2009) + Mossebo et al. (2002) - - T. subumkowaanii Mossebo + Mossebo et al. (2002) - - T. titanicus Pegler & Piearce T. tylerianus Otieno + Buyck (1994b) - - + Härkönen et al. (2003) - - Total: 30 25 Taxons propres: 15 15 Taxons propres: 5 Heim (1958); Mossebo et al. (2002) 13 + Heim (1958) + Eyi Ndong & Degreef (2007) Tableau 18. Distribution des Lentinus en forêt claire et en forêt dense d’Afrique tropicale. (+: espèce déjà récoltée dans la formation forestière concernée suivie du nom de l’auteur l’ayant signalée; - : espèce non encore rencontrée dans la formation forestière concernée.) Taxons Forêt claire / Savane arborée Forêt dense humide L. brunneofloccosus Pegler L. crinitus (L.) Fr. L. cladopus Lév. L. sajor-caju (Fr.) Fr. L. squarrosulus Mont. L. tuber-regium (Fr.) Fr. + + - Walleyn & Rammeloo Pegler (1972) - + + + + + + L. velutinus Fr. Total: 7 + 3 Pegler (1972) Taxons propres: 0 7 14 + Eyi Ndong & Degreef (2007) Walleyn & Rammeloo (1994) Pegler (1972) Pegler (1972) Eyi Ndong & Degreef (2007) Eyi Ndong & Degreef (2007); De Kesel et al. (2002) Pegler (1972) Taxons propres: 4 CONCLUSION ET PERSPECTIVES 15 Conclusion La collecte des champignons, leur description, leur identification et l'enquête ethnomycologique réalisées au Nord du Gabon ont permis de dresser une liste de trente-neuf taxons de champignons consommés par les Pygmées Bakoya, Baka et leurs cohabitants Bantu. Parmi ces champignons, on dénombre presque autant de saprophytes que d’ectomycorhiziens. Les espèces les plus courantes appartiennent au genre Cantharellus, qui présente la plus grande diversité au Gabon, suivi des genres Termitomyces et Lentinus. Cependant, les espèces les plus appréciées appartiennent au genre Termitomyces. Des spécificités liées à la végétation environnante et à la transmission des savoirs influencent évidemment le nombre d'espèces consommées mais, en général, une espèce comestible répandue dans plusieurs régions est unanimement appréciée. Une avancée taxonomique Au cours de la présente étude, trente-neuf taxons de champignons consommés au nord du Gabon ont été décrits et identifiés de façon détaillée. Des photos techniques prises sur le terrain et des descriptions microscopiques détaillées ont été associées à chaque taxon inventorié. Une clé dichotomique des genres de champignons inventoriés a été élaborée. Des noms vernaculaires en langues Baka, Bungom, Fang, Kota et Kwélé ont été associés à chaque taxon décrit et les références au protologue et/ou à d’autres citations éventuelles ont été fournies. Les couleurs de champignons récoltés ont été indiquées sur base des codes du Methuen Handbook of Colours (Kornerup & Wanscher 1978). Un aperçu de l’écologie et de la distribution de chaque espèce en Afrique tropicale, ainsi qu’une appréciation de leur appétence ont été donnés. Des notes utiles pour la détermination ou des commentaires additionnels ont également été fournis. Enfin, le numéro de la collection de référence, la date et le lieu de récolte ainsi que les Herbiers où le spécimen ou ses doubles ont été déposés sont indiqués. Chaque spécimen est illustré par une photographie technique et par une planche représentant ses structures microscopiques observées par nos soins. Ce travail constitue la première étude taxonomique concernant les champignons comestibles du Gabon. 16 Une inégale répartition de champignons en forêt claire et en forêt dense Une compilation de la bibliographie sur la répartition des champignons en forêt dense et en forêt claire a révélé que la majorité des espèces symbiontes inventoriées en Afrique tropicale sont propres à la forêt claire. Il s’agit notamment des symbiontes ectomycorhiziens (la plupart appartenant au genre Cantharellus) et des symbiontes associés aux termites (uniquement des Termitomyces). La forêt dense regroupe par contre l’essentiel des champignons comestibles saprophytes du genre Lentinus inventoriés en Afrique tropicale. Une originalité méthodologique Les enquêtes ethnomycologiques réalisées en Afrique tropicale ont souvent concerné uniquement les Bantu ou les Pygmées. Une des innovations de la présente étude a été la prise en compte des ethnies Pygmées et Bantu dans l’échantillonnage. Des enquêtes ont ainsi été menées dans les villages uniquement pygmées, dans les villages uniquement Bantu et dans les villages mixtes. Cette approche méthodologique a permis de recueillir des connaissances mycologiques typiquement pygmées et des connaissances mycologiques typiquement bantu, et de dégager les interactions entre Pygmées et Bantu quant à la consommation des champignons et aux connaissances mycologiques traditionnelles. Le questionnaire utilisé au cours de ces enquêtes a été conçu sur base des objectifs à atteindre et en tenant compte des renseignements généraux des enquêtés. Contrairement à certaines enquêtes réalisées en Afrique tropicale, un des points forts de la présente étude a été de garantir la reproductibilité des résultats des enquêtes. Pour y arriver, le questionnaire a été soumis à trois reprises aux populations des mêmes villages et lorsque c'était possible, aux mêmes personnes. Seuls les résultats confirmés ont été retenus. L’étude a ainsi permis de dresser un tableau comparatif des connaissances mycologiques des différentes ethnies étudiées et a révélé que les connaissances mycologiques des Bantu vivant à proximité des Pygmées sont influencées par ces derniers. Par ailleurs l’attribution d’une note sur 10 à chaque critère d’évaluation des connaissances mycologiques traditionnelles s’est révélée objective et efficace pour départager les personnes interrogées. 17 De fortes interactions entre Pygmées et Bantu quant à la connaissance et à la consommation des champignons Les Pygmées consomment la totalité des espèces inventoriées. La connaissance et la consommation des champignons par les peuples Bantu sont influencées par les Pygmées. La proximité des Pygmées entraîne non seulement une diminution significative de la biomasse fongique consommée, mais aussi une augmentation du nombre de taxons consommés. En d’autres termes, plus on vit à proximité des Pygmées, mieux on reconnaît les champignons mais moins on a de chance de les récolter et de les manger du fait de la concurrence qui s’exerce. Au sein des ethnies Pygmées, toutes les familles consomment presque le même nombre de taxons tandis que chez les Bantu, le nombre de taxons consommés varie en fonction des ethnies et des familles. Les Fang et les Kota consomment plus de taxons que les Kwélé. Cependant, au sein des ethnies Fang, Kota et Kwélé, les familles vivant à proximité des Pygmées consomment plus de taxons que les familles éloignées de ces derniers. Chez les populations enquêtées, seule Cantharellus congolensis, espèce comestible et appréciée partout en Afrique tropicale est rejetée par la majorité des villageois au sein des ethnies Bantu. Les bolets pourtant pour la plupart comestibles selon la littérature sont également rejetés au nord du Gabon. En ce qui concerne les quantités de champignons consommées, l’étude montre que les Bantu vivant à proximité des Pygmées consomment moins de champignons que leurs congénères vivant à l’écart de ces derniers. L’étude a également révélé qu’il n’y a pas de différence majeure entre les deux provinces quant aux biomasses fongiques consommées, ni au nombre de taxons fongiques consommés. Dans les foyers Baka et Bakoya, les différentes espèces de champignons mélangées au moment de la préparation constituent de vrais éléments de substitution à la viande et au poisson dans les sauces.En période de pluies, du fait de la raréfaction de la viande de brousse, les champignons représentent la principale source de protéines en milieu rural. Chez les Bantu par contre, les champignons (surtout les plus petits) sont généralement utilisés comme condiments. 18 Des connaissances mycologiques traditionnelles variables suivant les ethnies Les connaissances mycologiques traditionnelles des Pygmées sont plus développées que celles de leurs voisins Bantu. L’analyse statistique des données montre que chez les Pygmées, les connaissances mycologiques des hommes et celles des femmes sont identiques, tandis que chez les Bantu, les femmes détiennent de meilleures connaissances mycologiques que les hommes. Toutes les personnes interrogées ont appris à reconnaître les champignons comestibles auprès de leurs parents. Les femmes, accompagnées des enfants, sont les récolteurs traditionnels de champignons et sont capables d’identifier la plupart des espèces comestibles. Chez les hommes Bantu, seuls les hommes chasseurs et pêcheurs ont une connaissance appréciable des champignons comestibles. Ils les cueillent pour leurs femmes ou pour les vendre au village. Les représentants de la population active connaissent plus d’espèces que les jeunes et que les personnes du troisième âge. Leur date d’installation au village influence également leur niveau de connaissance de la mycoflore comestible. Les connaissances mycologiques traditionnelles sont plus développées dans les villages éloignés et isolés. Les populations des villes qui consomment pourtant régulièrement les champignons ne connaissent que les espèces qui se retrouvent sur les étals des marchands. En dehors des Pygmées qui s’organisent pour aller à la recherche des champignons, les femmes Bantu ne font jamais de sorties en forêt uniquement pour récolter les champignons puisque la période de récolte des champignons coïncide généralement avec les travaux des champs. La cueillette des champignons ne constitue donc pas une vraie activité commerciale au Gabon malgré l’abondance de champignons comestibles sauvages en saison des pluies. La vente des champignons le long des routes se pratique occasionnellement durant les périodes de fructifications abondantes. Bien que les connaissances mycologiques traditionnelles des populations enquêtées soient fiables, des confusions de noms sont souvent enregistrées entre espèces présentant des similitudes morphologiques ou de couleur. Cette observation doit inciter à la méfiance celui qui souhaite faire usage des noms vernaculaires. 19 Une consommation homogène de champignons dans certains pays d’ Afrique tropicale Une étude comparative du nombre de taxons et des quantités moyennes de champignons consommées au cours d’une année au nord du Gabon et dans d’autres pays d’Afrique tropicale a révélé que les champignons consommés au Gabon le sont aussi dans d’autres pays d’Afrique tropicale bien que les quantités moyennes annuelles de champignons consommées par les populations enquêtées soient plus élevées que celles consommées notamment au Zimbabwe, en R D Congo et au Mozambique. Par ailleurs, Les connaissances ethnomycologiques des populations enquêtées sont similaires à celles d’autres peuples de l’Afrique subsaharienne. Vu la diversité et la quantité de champignons consommés par les Baka, les Bakoya et leurs cohabitants, on peut affirmer que les populations du nord du Gabon sont véritablement mycophiles et que le maintien de leurs traditions passe par une conservation de l’écosystème forestier dans lequel ils puisent cette ressource alimentaire. Les limites de l’ethnomycologie Dans le cadre de l’inventaire des champignons comestibles en Afrique tropicale, l’ethnomycologie semble présenter des limites. S’il est vrai que la consommation d’un champignon par les populations est une garantie de sa comestibilité, le rejet d’une espèce sans analyse toxicologique n’implique pas qu’elle contient des toxines. Certains champignons comestibles sont rejetés par les populations du nord du Gabon du fait de leur couleur inhabituelle, ou en raison des indigestions qu’ils peuvent causer lorsqu’ils sont consommés en grande quantité. Il semble dès lors peu évident d’inventorier les champignons toxiques ou de distinguer les champignons comestibles des champignons toxiques par une simple enquête ethnomycologique. De ce fait, les champignons toxiques demeurent encore mal connus au Gabon comme dans toute l’Afrique subsaharienne. 20 Perspectives Rédaction d’un Guide des champignons comestibles des forêts denses d’Afrique centrale Les trente neuf taxons inventoriés au cours de la présente étude et une quarantaine d’espèces signalées comestibles dans d’autres pays de la sous région feront l’objet de la publication d’un ouvrage intitulé «Les champignons comestibles des forêts denses humides d’Afrique centrale. Taxonomie et Identification». Ce livre, premier du genre en Afrique centrale et rédigé en collaboration avec A. De Kesel et J. Degreef (Jardin botanique national de Belgique), devrait paraître en 2010 dans la série Abc Taxa. Etendre les enquêtes ethnomycologiques chez les autres groupes de Pygmées et Bantu du pays Selon l’Unesco (2003), il existe trois grands groupes de Pygmées au Gabon (figure 5). Il s’agit des Bakoya dans l’Ogooué-Ivindo, département de la Zadié, ils forment le groupe le plus important du pays. Le deuxième groupe est celui des Bongo (ou Babongo) répartis dans les provinces du Haut-Ogooué et de l’Ogooué-Lolo. Les Baka sont le troisième groupe localisé à Minvoul, à l’est du département du Ntem, dans la province du Woleu-Ntem au nord du pays. Selon Clist (1995), d’autres groupes pygmées encore mal connus seraient localisés dans la province de la Nyanga, à l’extrême sud du pays, il s’agirait vraisemblablement des Bazima. Seuls les Bakoya et les Baka ont fait l’objet de la présente étude. Nous envisageons de mener également des enquêtes auprès des Pygmées Bongo et Bazima en vue de dresser un tableau comparatif des connaissances mycologiques des différents groupes de Pygmées du pays. Par ailleurs, on dénombre 62 groupes sociolinguistiques Bantu disséminés dans l’ensemble du territoire Gabonais (Idiata 2002). La présente étude s’est déroulée uniquement dans le nord du Gabon auprès des Fang, Kota et Kwélé. Les prochaines enquêtes devront couvrir toutes les ethnies du pays, ce qui permettrait de publier un dictionnaire regroupant les noms vernaculaires des champignons comestibles du Gabon dans les différentes langues du pays. 21 Réaliser les inventaires dans différentes formations forestières du Gabon Le territoire gabonais est couvert à 85% d’une immense forêt dense. On y rencontre cependant par endroit des plaines, des savanes et des zones de haute altitude. On distingue plusieurs types de savanes au Gabon notamment au Sud, dans les plateaux Batéké et au Nord-Est, aux environs de la Lopé (Schnell 1976). L’origine de ces savanes est souvent attribuée à une perturbation climatique ou à la destruction des forêts sous l’effet des activités anthropiques. Selon White, certaines de ces savanes, à l’exemple de celles du centre du Gabon, sont généralement colonisées par des essences telles que l’Okoumé (Aucoumea klaineana), l’Azobé (Lophira alata) et l’ozouga (Sacoglottis gabonensis). D’autre part, Doucet (2003) a subdivisé les forêts centro-gabonaises en 12 types d’unités végétales. Nous avons l’ambition d’étudier la diversité fongique de toutes ces formations végétales et d’établir une carte de répartition des champignons dans ces différentes formations. On pourrait ainsi évaluer l’impact des activités anthropiques sur la distribution des champignons dans ces différents écosystèmes. Former les jeunes mycologues (Ingénieur, Master et Doctorat) La diversité des groupes sociolinguistiques et des formations végétales au Gabon nous amène à formuler des thèmes de recherches destinés aux étudiants futurs ingénieurs et biologistes du Gabon. Ces thèmes seront construits autour des idées suivantes: - Etude comparative de la diversité mycofloristique des savanes arborées et des savanes herbacées du Gabon - Etude de l’effet de l’altitude sur la distribution des champignons au Gabon - Inventaire des champignons médicinaux et hallucinogènes du Gabon - Conception et réalisation d’une carte de distribution des champignons selon les formations végétales étudiées - Comparaison des connaissances mycologiques traditionnelles des différents groupes ethniques du Gabon - Réalisation d’un dictionnaire de noms vernaculaires des champignons du Gabon. 22 Ouvrir une filière de champignons comestibles au Gabon La présente étude a montré l’importance des champignons pour les populations rurales du Gabon notamment pendant les périodes de soudure alimentaire. La production naturelle de champignons est optimale pendant la petite et la grande saison des pluies. Entre ces deux saisons, les champignons comestibles deviennent rares. Après la formation de jeunes cadres en mycologie, des méthodes de conservation des champignons sauvages seront conçues et vulgarisées de manière à garantir un approvisionnement permanent des ménages en champignons comestibles. La conservation des champignons sauvages sera renforcée par la domestication de certaines espèces choisies sur base de leur adaptabilité aux substrats locaux, de leur valeur nutritive et de leur appétence. Les techniques de mise en culture élaborées et améliorées seront enseignées aux villageois regroupés en coopératives. Ces coopératives recevront régulièrement un appui technique de la part des experts formés. Formuler des aliments à base de champignons comestibles riches en éléments minéraux et en acides aminés essentiels Une étude de la valeur nutritive des champignons consommés au Gabon sera faite en mettant un accent particulier sur la recherche des champignons les plus riches en éléments minéraux et en acides aminés essentiels. Ceci permetra de contribuer à résoudre les problèmes de carences en éléments minéraux chez les enfants et les femmes enceintes, par la fabrication, en accord avec les services de nutrition des hôpitaux locaux, de farines alimentaires à base de champignons. Les champignons ainsi identifiés seront domestiqués en priorité afin de disposer de la ressource en quantité suffisante tout au long de l’année. 23 24 Bibliographie ABATE D., 1999. Agaricus campestris in upland Ethiopia. Mycologist 13: 28. ABBOTT P., 1999. Non-timber forest products harvesting: lessons for seasonallysensitive management in miombo. In M.R. Ngulube, L. Mwabumba & P. Chirwa (eds). Community-based management of miombo woodlands in Malawi: 70-89. Proceedings of a national workshop, Sun and Sand Holiday Resort, Mangochi, Malawi, 27 to 29 September 1999. Zomba, Malawi, Forestry Research Institute of Malawi. ADEWUSI S. R. A., ALOFE F. V., ODEYEMI O., AFOLABI O.A. & OKE O.L., 1993. 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