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L’Encéphale (2007) Supplément 2, S45
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de Kraepelin. Celle-ci a été corrigée en particulier par les
travaux de Manfred Bleuler sur l’évolution au long cours des
schizophrénies, montrant que celle-ci peut être favorable.
Nous envisageons désormais différentes formes d’évolu-
tion de la schizophrénie, parmi lesquelles des formes
d’évolution épisodique, et d’autres plus chroniques : il
pourrait être plus adapté de parler de troubles psychoti-
ques aigus, subaigus, intermittents ou au long cours.
L’ensemble de ces troubles schizophréniques associe de
façon variable des symptômes cognitifs, des symptômes
émotionnels et affectifs, des symptômes délirants, et un
trouble plus ou moins envahissant de la personnalité, ce qui
traduit l’hétérogénéité de ces troubles, et la nécessité de
stratégies thérapeutiques individualisées pour chacun des
patients qui en souffrent.
Sur le plan médicamenteux, l’individualisation du traite-
ment comporte la réévaluation de l’indication du traite-
ment, de la molécule choisie, de sa posologie, de la tolérance
et de l’observance, de la qualité de vie du patient. Enfi n, il
faut faire en sorte que le patient participe au traitement,
grâce à une information la plus claire, loyale, et adaptée
possible, en évitant d’identifi er le patient à sa maladie.
L’utilisation du terme de schizophrénie garde une image
très péjorative en Europe, et rend plus diffi cile la déstig-
matisation, qui serait peut-être plus aisée avec l’emploi de
termes tels que troubles psychotiques. La déstigmatisation
est essentielle : elle permet en effet à la fois une meilleure
alliance thérapeutique avec le patient, et une déculpabili-
sation de la famille du patient.
Introduction
D. Sechter
CHU Saint-Jacques, Service de Psychiatrie, 25030 Besançon cedex
L’actualité dans la prise en charge au long cours des schizo-
phrénies renvoie à une perspective historique des traitements
de ces maladies, dans une dimension évolutive et dynami-
que. Ceci est souligné par le prochain 50e anniversaire de
l’attribution du Prix Lasker à J Delay et P Deniker pour la
découverte des propriétés thérapeutiques de la chlorproma-
zine et la défi nition des neuroleptiques. Les données actuel-
les sur l’évolution des hypothèses dopaminergiques, et le
développement d’antipsychotiques de seconde génération,
s’inscrivent parfaitement dans cette perspective.
L’effi cacité et l’effi cience des traitements en pratique
quotidienne, leurs effets indésirables extrapyramidaux et
neuro-endocriniens, mais aussi cardio-vasculaires et méta-
boliques, sont des facteurs essentiels pour l’acceptabilité
des traitements et pour l’observance thérapeutique. Ils
infl uent également sur la qualité de vie, ou sur les capaci-
tés de participation du patient, et donc de son entourage.
Les approches cliniques, diagnostiques, psychopathologi-
ques sont à la base de l’élaboration de la stratégie thérapeu-
tique la plus adaptée pour le patient, prenant en compte les
aspects biologiques, mais aussi relationnels (psychologiques
et psychothérapiques), la psycho-éducation, et les éléments
de sociothérapie et de réhabilitation psycho-sociale.
L’étape clinique reste essentielle pour reconnaître un
trouble de type schizophrénique, en défi nir la forme, pro-
ductive ou défi citaire, et en décrire la forme évolutive.
L’assertion d’Henri Ey sur la schizophrénie, avançant que
« le diagnostic est en fi n d’évolution » renvoyait à une vision
péjorative de cette maladie, héritée de la démence précoce
* Auteur correspondant.
L’auteur n’a pas signalé de confl its d’intérêts.
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