L’Encéphale (2010) 36, 285—293
Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com
journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP
CLINIQUE
Boulomanie : entre illusion et addiction
Workaholism: Between illusion and addiction
J. Elowe
Clinique psychiatrique, pôle de psychiatrie et de santé mentale, psychiatrie I, hôpitaux universitaires de Strasbourg,
1, place de l’Hôpital, BP 426, 67091 Strasbourg cedex, France
Rec¸u le 17 juin 2009 ; accepté le 9 octobre 2009
Disponible sur Internet le 10 mars 2010
MOTS CLÉS
Boulomanie ;
Dépendance au
travail ;
Estime de soi ;
Syndrome
d’épuisement
Résumé La boulomanie apparaît depuis plusieurs années comme une addiction à part entière
dans le large spectre des dépendances. À la différence des autres, la dépendance au travail
bénéficie souvent d’une image positive dans le sens où elle donne aux autres l’illusion du bien-
être du sujet concerné, de sa motivation et de son engagement dans une activité donnée. De
nombreux auteurs ont tenté au fil des 30 dernières années de définir ce concept et d’en préci-
ser les mécanismes propres. Tous les points de vue théoriques, du modèle psychanalytique aux
modèles plus contemporains, mettent la question de l’estime de soi au centre de la problé-
matique de la boulomanie. En effet, le narcissisme, articulé à l’évolution sociologique de nos
modes de vie occidentaux, permettrait de mieux cerner l’identité psychique de l’individu et
ainsi de mieux comprendre cette tentative de reconstruction de soi. En caractérisant les traits
de personnalité des individus boulomanes, le médecin est amené à prendre en charge le plus
précocement possible cette nouvelle forme de dépendance, afin de prévenir les nombreuses
complications personnelles, professionnelles, sociales, relationnelles et sanitaires. Devant la
forte prévalence de la dépendance au travail, il nous semble important de rechercher une
symptomatologie évocatrice d’une boulomanie afin d’envisager et de proposer aux patients
boulomanes une prise en charge spécifique et adaptée.
© L’Encéphale, Paris, 2009.
KEYWORDS
Workaholism;
Work addiction;
Self-esteem;
Burn-out syndrome
Summary Workaholism surfaced some years ago as a veritable addiction in the wide sense of
the term, dependence. It differs from other sorts of dependence in that it is very often viewed
in a positive perspective in the sense that it conveys to the person concerned the illusion of
well-being, as well as a motivation and dedication in their professional activity. During the past
30 years, several authors have attempted to define this concept and to determine its characte-
ristics. Robinson believes that workaholics have an approach to life whereby their work feeds
on time, energy and physical activity. This provokes consequences that affect their physical
health and interpersonal relationships. They have a tendency to live in the future rather than
in the present. For Scott, Moore and Micelli, the compulsion for work is not necessarily viewed
Adresse e-mail : [email protected].
0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2009.
doi:10.1016/j.encep.2009.12.002
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as being detrimental to one’s health. Spence and Robbins highlight the notion of the pleasure
experienced at work in their theoretical approach. The prevalence of the dependence on work
is estimated at between 27 and 30% in the general population. It is correlated to the number of
hours of work per week and tends to be higher as annual revenue increases. The sex ratio is 1,
and the parents of children 5 to 18 years of age are the most susceptible to considering them-
selves workaholics. The physical and psychological consequences of professional exhaustion are
characterized primarily by the decrease in self-esteem, symptoms of fatigue, anxiety, depres-
sion, irritability and the manifestation of physical problems including cardiovascular ailments,
as evidenced by hypertension, as well as heart and kidney complications. All the theoretical
point of views, from the psychoanalytical models to the contemporary models, highlight self
esteem as being the centerpiece of the question regarding the problem of workaholism. In fact,
the narcissism articulated from the sociological evolution of our western way of life permits
us to delineate the psychic identity of the individual better, and therefore, to understand this
reconstructive attempt of one’s self better. In characterizing the personality traits of worka-
holic individuals, the doctor/therapist is required to deal with this new form of dependence as
early as possible, in order to anticipate and avert the numerous personal, professional, social,
relational and sanitary complications. Faced with this large prevalence of dependence on work,
it seems important to us to look for a symptomatology that would emanate a signal of workaho-
lism so as to envisage and propose to workaholic patients a specific course of action that would
be adapted to their needs.
© L’Encéphale, Paris, 2009.
Introduction
Les dernières années ont vu fleurir tout un cortège d’entités
diagnostiques dans le domaine des dépendances et la liste
continue de s’allonger. Elles peuvent concerner tous les
domaines de la vie quotidienne. On décrit les addictions
avec drogues, qui supposent une consommation de toxiques
et les addictions sans drogues. Parmi ces dernières, on
retrouve la cyberdépendance, le jeu pathologique, le sport
intensif, la dépendance sexuelle et affective, ou encore
la boulomanie. L’addiction au travail, ou boulomanie, est
un phénomène essentiellement retrouvé dans les sociétés
occidentales qui valorisent une dynamique carriériste en
favorisant un surinvestissement dans le travail profession-
nel. Les gens travaillent de plus en plus, jusqu’à occulter les
autres dimensions de leur vie personnelle. L’activité, pro-
fessionnelle le plus souvent, devient alors le noyau autour
duquel va graviter tout le psychisme de l’individu qui en
souffre. La description de cette nouvelle addiction pré-
sente néanmoins un aspect singulier ; en effet, elle bénéficie
d’une image positive et «propre », dans le sens où elle
donne l’illusion qu’elle n’entraîne pas de destruction de
l’organisme ni de modification du comportement. Du moins,
dans un premier temps !
Le terme de boulomanie, essentiellement utilisé dans les
pays francophones d’Europe, a son équivalent au Canada
où l’on parle d’ergomanie, littéralement «obsession du
travail ». Ce néologisme est lui-même dérivé de l’anglais
workaholism. Il a été utilisé la première fois en 1971 par un
écrivain américain, Wayne Edward Oates, connu pour avoir
beaucoup écrit sur la vie pastorale, dans un livre autobiogra-
phique intitulé Confessions of a workaholic: The facts about
work addiction [27], dans lequel il témoigne de sa dépen-
dance au travail et des répercussions sur la vie personnelle.
Depuis, de nombreux auteurs nord-américains se sont
penchés sur la question et ont tenté de poser les fonde-
ments théoriques de la boulomanie. À ce jour, il n’existe
pas de consensus sur la définition du concept et a fortiori
sur ses causes et ses conséquences. Devant le nombre res-
treint d’études s’y étant intéressées et devant la nécessité
de mieux comprendre ce phénomène nouveau, nous nous
sommes proposés d’exposer les différentes théories élabo-
rées depuis une vingtaine d’années, de décrire le tableau
clinique le plus fréquemment associé à ce type particulier
de dépendance et d’envisager des hypothèses épistémolo-
giques à l’origine de ce phénomène.
Aspects théoriques
Les premiers travaux portant sur la boulomanie datent d’un
peu moins de 20 ans et sont attribués à Robinson et al.
[29—36] de l’université de Caroline du Nord aux États-Unis.
À la suite de plusieurs recherches scientifiques, il est le pre-
mier à avoir proposé un cadre théorique à la boulomanie et
a élaboré une grille d’évaluation, la work addiction risk test
(WART) (Tableau 1), afin d’apprécier le degré de dépendance
au travail. Cette grille n’a pas encore fait l’objet d’une vali-
dation en franc¸ais. Il a essentiellement axé ses travaux sur
les conséquences qu’entraîne la boulomanie dans la vie per-
sonnelle, professionnelle et sociale de l’individu. En effet,
il a souligné le fait que les «boulomanes »laissent le travail
consumer leur temps, leur énergie physique et psychique.
Leurs pensées sont totalement accaparées par les habitudes
excessives de travail qui viennent interférer avec leur santé,
leur satisfaction personnelle et leurs relations sociales et
intimes. Ils présentent également une tendance compul-
sive au travail avec difficulté à contrôler ces habitudes.
Robinson rappelle le rôle indéniable de la société occiden-
tale comme facteur précipitant de la boulomanie. En effet,
les nouvelles technologies la téléphonie mobile, Internet,
les dictaphones rendent le travail toujours plus accessible
Boulomanie : entre illusion et addiction 287
Tableau 1 Work addiction risk test (WART).
1. I prefer to do most things myself, rather than ask for help
2. I get impatient when I have to wait for someone else or when something takes too long
3. I seem to be in a hurry and racing against the clock
4. I get irritated when I am interrupted while I am in the middle of something
5. I stay busy and keep many irons in the fire
6. I find myself doing two or three things at one time, such as eating lunch, writing a memo, and talking on the telephone
7. I over commit myself by accepting more work than I can finish
8. I feel guilty when I am not working on something
9. It is more important that I see the concrete results of what I do
10. I am more interested in the final result of my work than in the process
11. Things just never seem to move fast enough or get done fast enough for me
12. I lose my temper when things do not go my way or work out to suit me
13. I ask the same question again, without realizing it, after I already have received the answer
14. I spend a lot of my time mentally planning and thinking about future events while tuning out the here and now
15. I find myself continuing to work after my co-workers have stopped
16. I get angry when people do not meet my standards of perfection
17. I get upset when I am in situations where I cannot be in control
18. I tend to put myself under pressure from self-imposed deadlines
19. It is hard for me to relax when I am not working
20. I spend more time working than socializing with friends or hobbies or leisure activities
21. I dive into projects to get a head start before all of the phases have been finalized
22. I get upset with myself for making even the smallest mistake
23. I put more thought, time, and energy into my work than I do into my relationships with loved ones and friends
24. I forget, ignore, or minimize celebrations, such as birthdays, reunions, anniversaries, or holidays
25. I make important decisions before I have all of the facts and a chance to think them through
et plus présent dans notre quotidien en nous empêchant
d’accéder aux sphères extérieures à lui.
Robinson [36] a proposé une catégorisation des
«boulomanes »basée sur la quantité de travail initié
en proportion avec la quantité de travail complété (Fig. 1).
Il décrit ainsi quatre types de «boulomanes »: le boulomane
infatigable, le boulomane boulimique, le boulomane avec
déficit d’attention et le boulomane savouring :
le boulomane infatigable porte bien son nom. Il est avide
de travail ; il en initie beaucoup et mène à terme tout
ce qu’il a entamé. Il est littéralement imprégné dans
son travail comme peut l’être la teinture dans la laine,
comparaison imaginée par Wayne Oates dans son livre.
Il travaille de manière compulsive et ne connaît aucun
répit, autant le jour que la nuit, autant en semaine qu’en
week-end, sans s’autoriser de repos. Le travail doit être
complété rapidement et n’attend aucun délai ;
le boulomane boulimique initie peu de travail mais
s’applique à en terminer beaucoup. Son angoisse réside
principalement dans l’initiation d’un projet où il estime
ne pas être à la hauteur pour porter une telle responsabi-
lité. Il préfère donc poursuivre un travail déjà commencé
par un autre. On a décrit cette tendance pathologique à
remettre certaines actions au lendemain par crainte de
l’initiation sous le nom de «procrastination ». Par peur
d’une frustration, de l’échec ou de ne pas pouvoir contrô-
ler son environnement, symbolisée ici par la peur d’initier
un projet, le procrastinateur préférera s’adonner à une
multitude d’activités n’ayant aucun rapport direct avec
la tâche redoutée, symbolisée ici par la volonté de mener
à terme du travail déjà entamé. Les boulomanes bouli-
miques sont volontiers perfectionnistes, reflétant ainsi la
peur de l’échec. Le but recherché est probablement de
protéger un noyau narcissique fragile et nous verrons dans
la discussion l’importance de considérer l’estime de soi
du patient dans la prise en charge de la boulomanie, et a
fortiori de la dépendance en général ;
le boulomane avec déficit d’attention, pour sa part,
recherche la stimulation de manière quasi impulsive. La
poursuite d’une activité l’ennuie très vite et il aura ten-
dance à ne jamais mener à terme un projet initié par
lui. On décrit souvent des traits de personnalité sociopa-
thique chez ces patients qui recherchent une satisfaction
immédiate et présentent souvent une difficulté à tenir des
projets à long terme. C’est ainsi que ces patients entre-
prennent de nombreux projets sans les terminer. Il existe
des troubles de l’attention importants dans la réalisation
de leur travail ;
le boulomane savouring, sujet à la délectation, se carac-
térise par sa lenteur, sa méticulosité et son caractère
méthodique. Le perfectionnisme est ici sublimé dans le
sens où le travail initié n’est jamais complété du fait
de l’addition constante de travail supplémentaire. Tout
est minutieusement analysé à tel point qu’il lui est très
difficile de respecter un échéancier.
Robinson reste l’auteur à avoir le mieux étudié la ques-
tion de l’addiction au travail mais de nombreux autres
scientifiques ont tenté d’élaborer une typologie. Diane
Fassel et al. [11,12] ont beaucoup travaillé au sein de com-
pagnies et ont publié plusieurs ouvrages où ils proposent de
288 J. Elowe
Figure 1 Typologie de la boulomanie selon Robinson (2000) [36].
nouvelles mesures pour accroître l’efficacité organisation-
nelle des entreprises et favoriser le changement dans leur
management. Ils décrivent essentiellement quatre types de
boulomanes :
le travailleur compulsif représente le type principal dans
le sens où il est poussé malgré lui à travailler sans relâche ;
le travailleur «noceur »concentre l’essentiel de son
attention en fin de projet plutôt que de manière
constante ;
le travailleur «garde-robe »ou closet worker a tendance
à travailler à l’abri des regards extérieurs, cachant son
travail à la manière d’un alcoolique qui dissimule sa bou-
teille, lorsqu’il ne se sent pas surveillé ;
le travailleur anorexique qui présente une compulsion
tant dans la recherche de travail que dans son évitement.
Pour Scott et al. [37], la compulsion au travail n’est
pas forcément envisagée de manière négative et délétère.
Ils considèrent qu’une certaine catégorie de boulomanes
s’investit dans le travail lorsque la décision leur revient et
qu’ils ont pleine conscience de cette implication. Ces per-
sonnes sont décrites comme ambitieuses, visent la réussite
et restent productives. Il existe une motivation indéniable
et une haute estime de soi chez ces boulomanes. Ils
relèvent sans cesse des défis et en tirent pleinement béné-
fice et satisfaction. Il semble qu’ils ne rechercheraient
pas de moyen de fuir un mal-être intérieur à la manière
des autres boulomanes. En revanche, même en dehors
du travail, ils focalisent leurs pensées sur leurs projets.
Pour leur part, ces chercheurs décrivent trois types de
boulomanes :
le boulomane compulsif-dépendant travaille plus long-
temps que ce qu’il s’était fixé au départ. Il a pleinement
conscience de ses difficultés à limiter le temps consacré
au travail, malgré les répercussions que cela peut avoir
dans son quotidien ;
le boulomane perfectionniste écarte toute source de loi-
sir au profit de la productivité. Il est celui qui présente
le plus les traits d’une personnalité obsessionnelle avec
une rigidité, une inflexibilité et le goût du détail et du
contrôle ;
le boulomane «réussite »représente le type décrit plus
haut. Il donne l’image positive du bourreau du travail qui
recherche le succès et la réussite. Il est sans cesse en
quête de compétition.
Pour Spence et Robbins [38], la dimension du plaisir
éprouvé au travail est importante à prendre en consi-
dération. Dans leur étude, ils ont démontré à l’aide de
différentes échelles qu’ils ont réunies au sein d’une bat-
terie et remplies par les sujets de l’échantillon (n= 291 ;
hommes = 134, femmes = 157) que les boulomanes étaient
plus enclins au stress professionnel, présentaient davantage
des tendances perfectionnistes et avaient plus de difficultés
à déléguer. Il existait plus de plaintes somatiques que dans le
groupe témoin. Ils insistent également sur le caractère com-
pulsif des boulomanes dans leur approche du travail. Dans
ce contexte, ils déterminent trois types de boulomanes :
le boulomane ;
le travailleur enthousiaste ;
le boulomane enthousiaste.
Parallèlement à ces trois catégories, ils individualisent
trois types de travailleurs non boulomanes : le travailleur
non engagé, le travailleur relax et le travailleur désen-
chanté. Ces six groupes de patients varient selon trois
critères : le plaisir éprouvé au travail, l’investissement et
le caractère compulsif au travail (Tableau 2).
Burke et al. [5—9] se sont beaucoup intéressés aux
travaux de Spence et Robbins et ont tenté d’appliquer
les critères diagnostiques proposés par ces deux auteurs
dans différentes populations. Globalement, les résultats
concluent à une cohérence interne et une fiabilité satisfai-
santes. Une étude récente a mis en évidence une diminution
importante de l’estime de soi chez ces patients [10]. Burke
mentionne en revanche que les outils actuels permettant
d’évaluer la boulomanie ne doivent pas être utilisés de
manière alternative et ne peuvent pas se substituer l’un à
l’autre. En effet, la batterie de Spence et Robbins se focalise
plutôt sur les profils que présentent les patients au travail
alors que la WART fait apparaître des items de répercus-
sion négative de la boulomanie sur la vie du patient et peut
faire évoquer un comportement de type A qui associe lutte
Boulomanie : entre illusion et addiction 289
Tableau 2 Catégories de boulomanes selon Spence et Robbins (1992) [38].
Plaisir au travail Investissement Caractère compulsif
Boulomane ↑↑
Boulomane enthousiate ↑↑
Travailleur enthousiaste ↑↓
Travailleur non enthousiaste ↓↓
Travailleur relax ↓↓
Travailleur désenchanté ↓↑
Figure 2 Typologie de la boulomanie selon Naughton (1987) [26].
contre le temps, sens de la compétition et engagement dans
l’action [23]. Ces deux outils, utilisés essentiellement dans
le cadre de la recherche, sont donc à manier avec prudence.
Naughton [26] considérait quant à lui deux facteurs prin-
cipaux pour cerner le problème de la boulomanie, à savoir
l’engagement au travail et l’obsession-compulsion. À par-
tir de ces deux dimensions, il propose quatre catégories de
patients représentés sur la Fig. 2.
Épidémiologie
Une étude canadienne réalisée en 1998 chez les plus de
15 ans révélait une prévalence de 27 % quant à la dépen-
dance au travail. Ces résultats concordent avec les résultats
d’études qui ont été réalisées aux États-Unis et selon
lesquelles près de 27 % à 30 % des Américains sont des
«accros »au travail [34]. Aziz et Zickar [2], dans une étude
reprenant la typologie de Spence et Robbins, ont évalué
l’investissement, l’énergie fournie au travail et la satisfac-
tion professionnelle d’un échantillon de 174 employés de
différentes entreprises américaines et canadiennes. La pré-
valence de la boulomanie est de 23 % (Tableau 3). Nous
Tableau 3 Prévalence de la boulomanie (Aziz et Zicker
[2]).
Catégorie n(%)
Boulomane enthousiaste 69 (40)
Boulomane 39 (23)
Travailleur enthousiaste 64 (37)
n’avons pas retrouvé dans la littérature de chiffres permet-
tant d’apprécier l’incidence de ce trouble. Contrairement à
une idée rec¸ue, on retrouve un sex-ratio de 1 [34]. Bien que
la dépendance au travail soit plus fréquemment retrouvée
dans le cadre d’emplois rémunérés, elle n’est pas exclu-
sive du travail rétribué [20]. En effet, elle peut se retrouver
dans le cadre d’emplois non rémunérés. Selon cette même
étude canadienne, les parents d’enfants de cinq à 18 ans
sont les plus susceptibles de se considérer comme des bour-
reaux du travail (Tableau 4). Les Canadiens dont le revenu
Tableau 4 Prévalence de la boulomanie selon la situation
du ménage.
Situation dans le ménage Prévalence (%)
Personne seule 23
Avec conjoint seulement 25
Avec conjoint et enfant(s)
Âge de l’enfant le plus jeune
Moins de 5 ans 31
5 à 14 ans 34
14 à 18 ans 32
18 ans et plus 31
Parent unique
Âge de l’enfant le plus jeune
Moins de 5 ans 23
5 à 14 ans 35
14 à 18 ans 36
18 ans et plus 26
Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale (1998).
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