La dépression : des pratiques aux théories 10 Projets de recherche du département universitaire du Professeur Altamura E. Mundo & C. Bressi U.O. Psichiatria Maggiore Policlinico Mangiagalli e Regina Elena Università degli Studi di Milano, Pr. C. Altamura TROUBLES DE L’HUMEUR ET POLYMORPHISMES DES CYTOKINES Ce projet se base sur l’hypothèse d’un lien entre immunité et troubles de l’humeur. Il existe des gènes candidats (MCP-1, IL-6, INF-gamma, IL-10, TNF-alpha) impliqués dans l’immunité pouvant conditionner une susceptibilité à la dépression et à la bipolarité. Sous la direction de la chaire d’immunologie, nous réalisons une étude d’association de type cas contrôle chez des patients présentant des troubles de l’humeur et des sujets sains. DÉPRESSION ET PET-SCAN Cette étude, réalisée sous la direction de la Chaire de Neuroradiologie, a pour objectif d’identifier des anomalies du métabolisme du glucose chez des patients et d’évaluer leur valeur prédictive de réponse ou de résistance aux antidépresseurs. Les objectifs secondaires sont de vérifier les corrélations entre le métabolisme du glucose avant le traitement et la Conflit d’intérêt : aucun. © L’Encéphale, Paris, 2008. Tous droits réservés. durée de la maladie avant traitement. Sont inclus des patients âgés de 18 à 45 ans, sans antécédents de résistance aux antidépresseurs et sans traitement au moment de la passation du premier PET-scan. Un second PET-scan est réalisé à l’issue du traitement standard de 8 semaines par venlafaxine ou escitalopram. Un contrôle des taux plasmatiques de ces molécules est effectué. La réponse et la rémission sont évaluées sur les échelles HAM-D, MADRS, et CGI. TROUBLES PSYCHIATRIQUES ET DURÉE DE LA MALADIE NON TRAITÉE (DUI) Cette étude a pour objectif de corréler la durée de maladie non traitée à l’intensité des troubles psychiatriques suivants : troubles de l’humeur (dépression, trouble bipolaire), troubles anxieux (anxiété généralisé, trouble obsessionnel compulsif et trouble panique) en évaluant différentes variables comme par exemple : le nombre d’épisodes, les comorbidités, la réponse au traitement… ESSAI CONTRÔLÉ RANDOMISÉ COMPARANT THÉRAPIE PSYCHODYNAMIQUE BRÈVE ET THÉRAPIE PSYCHOPHARMACOLOGIQUE Le but de cette étude est de comparer l’efficacité de chacune de ces thérapies (selon les recommandations de l’APA en 2006) dans les dépressions légères à modérées et dans les troubles de l’adaptation, ces troubles étant définis selon les critères DSM-IV TR. Soixante patients de 18 à 60 ans sont recrutés et randomisés en l’une ou l’autre de ces deux thérapies. L’évaluation des symptômes est réalisée en quatre temps : avant traitement, en fin de traitement, à 12 mois et enfin à 24 mois. L’évaluation repose sur les échelles suivantes : SCID I et II, la SCL-90 R, Horowitz Inventory of Interpersonal Problems, CGI, Toronto Alexithymia Scale 20-items, HAM-A, HAM-D. ESSAI CONTRÔLÉ RANDOMISÉ COMPARANT THÉRAPIE PSYCHODYNAMIQUE BRÈVE TBP ET THÉRAPIE COGNITIVE ET COMPORTEMENTALE TCC DANS LE TROUBLE PANIQUE L’objectif de cette étude est de comparer les efficacités de chacune de ces thérapies, toutes deux associées au traitement pharmacologique (selon les recommandations de l’APA en 2006) dans le trouble panique avec ou sans agoraphobie, défini selon les critères DSM-IV TR. Quarante patients âgés de 18 à 50 ans sont recrutés et randomisés dans les groupes TPB ou TCC. L’évaluation comporte : SCID I et II, HAM-A, HAM-D, Panic Attack and Anticipatory Anxiety Scale, Mark Sheehan Social Phobia Scale, Sheehan Clinical Rated Anxiety Scale et SF-36 avant traitement, en fin de traitement, à 12 mois puis à 24 mois. ÉVALUATION SUBJECTIVE DU BIEN ÊTRE ET TRAITEMENT PHARMACOLOGIQUE DE LA DÉPRESSION : AMÉLIORATION DE L’OBSERVANCE PHARMACOLOGIQUE Cette étude a pour objectif d’élaborer un outil d’auto-évaluation subjective du bien être chez des patients présentant une dépression et bénéficiant d’un traitement antidépresseur, et d’évaluer l’impact des classes d’antidépresseurs sur la perception subjective du bien être. Cet outil sera construit selon une analyse par item, basée sur des données provenant de 200 patients présentant une dépression, selon les critères DSM- Projets de recherche du département universitaire du Professeur Altamura IV TR. La consistance interne et la validité de construct seront analysées. Par randomisation, les sujets seront assignés dans deux groupes : l’un sera traité par antidépresseurs tricycliques et l’autre par antidépresseurs de troisième génération (selon les recommandations de l’APA en 2006). Le fonctionnement mental et physique, le contrôle et la régulation émotionnels, l’intégration sociale et l’insight seront évalués pour les dimensions psychométriques et la validité concourante de l’échelle. Les scores de l’évaluation subjective des deux groupes seront corrélés à l’évolution clinique et à l’observance pharmacothérapeutique. PSYCHOÉDUCATION ET DÉPRESSION Cette étude a pour but d’évaluer l’efficacité clinique de la psychoéducation sur la prévention des rechutes et des récidives chez les patients présentant une dépression (selon les critères DSM IV TR). Soixante sujets de 18 à 65 ans déprimés et leurs conjoints seront recrutés dans les centres médico-psychologiques. Par randomisation, les sujets seront répartis en deux groupes, trente bénéficieront d’une psychoéducation (selon le modèle de Fallon) et les trente autres bénéficieront d’une prise en charge psychiatrique standard. ALEXITHYMIE ET DÉPRESSION Le but de cette étude est de déterminer des corrélations entre alexithymie et dépression (DSM IV TR), et spécifiquement d’évaluer la stabilité de construct de cette dimension. Soixante patients de 18 à 65 ans présentant une dépression ou une dysthymie selon les critères DSM-IV TR seront recrutés dans les centres médico-psychologiques. Les variables cliniques seront les résultats aux échelles suivantes : SCID-I et II, MADRS, GAF et Toronto Alexithymia Scale 20-items, collectés avant traitement et après 6, 12, 18 et 24 mois. ALEXITHYMIE ET SCHIZOPHRÉNIE : UNE ÉTUDE PROSPECTIVE LONGITUDINALE MULTICENTRIQUE Cette étude a pour objectif de déterminer les corrélations entre alexithymie et schizophrénie et d’évaluer la stabilité de construct de l’alexithymie. Quarante patients de 18 à 65 ans présentant une schizophrénie selon les critères DSM-IV TR seront recrutés dans les centres médico-psychologiques. Les variables cliniques seront les résultats aux échelles suivantes : SCID-I et II, PANSS, GAF et Toronto Alexithymia Scale 20-items, collectés avant traitement et après 6, 12, 18 et 24 mois. ASPECTS NEUROBIOLOGIQUES DE L’ALEXITHYMIE : PET-SCAN CHEZ DES SUJETS SAINS Le but de cette étude est de déterminer différents aspects neuropsychologiques, neuropsychosociaux, neuroanatomiques et neurofonctionnels chez le sujet sain. Cent sujets devront être recrutés. Ils passeront la SCID-NP (afin d’éliminer un trouble psychiatrique) et la TAS-20. Dix sujets seront choisis parmi l’échantillon : les cinq ayant les scores les plus faible à la TAS- 20 et les cinq ayant les scores les plus élevés, passeront un PET-scan. Les images seront acquises dans deux conditions : au repos et pendant la passation de l’IOWA Gambling Test. Les données seront analysées par le logiciel SPM (Statistical Parametric mapping). S 11 La dépression : des pratiques aux théories 10 L’Encéphale (2008) Hors-série 3, S10-S11