Prévention des troubles de la déglutition chez les personnes âgées en EHPAD :
création d'un protocole d'évaluation du risque de décompensation de la dysphagie
Mémoire présenté par Aurélie KADNER
Sous la direction de Virginie Woisard, médecin phoniatre
Faculté de médecine de Toulouse-Rangueil, septembre 2015
Problématique
Les personnes âgées constituent une population à risque de troubles de la déglutition et
de leurs complications : environ 30% des personnes de plus de 75 ans sont concernées par la
dysphagie. Cela s’explique d’abord par le vieillissement physiologique, qui affecte les
organes de la déglutition et perturbe les temps de la déglutition, et également par des causes
pathologiques, en majorité neurodégénératives. La prévalence de ces troubles est plus
importante en EHPAD, où la population est plus dépendante physiquement et la fréquence de
ces pathologies élevée : alors qu’elle concerne 8 à 15% des sujets vivant à domicile, elle
s’élève de 30 à 40% pour les personnes hébergées en institution gériatrique (Puisieux et al.,
2009).
Notre projet s'inscrit dans une démarche de prévention secondaire telle que décrite par
l’HAS. L’idée de départ est venue de notre constatation de l’absence d’un protocole
standardisé pour prévenir le risque de décompensation en EHPAD. Notre objectif est de créer
un modèle de prévention applicable au niveau de la structure de l’EHPAD, avec la
collaboration des soignants.
Il a pour premier but d’établir un profil de risque de décompensation du trouble de la
déglutition pour chaque résident. Ce profil sera déterminé en croisant les informations sur la
fragilité en rapport avec les troubles de la déglutition avec la sévérité du trouble attestée par
un test. Un second objectif est d'apprécier, de la manière la plus adaptée au contexte
observationnel, l'effet de l'action du dépistage, en analysant la valeur prédictive des