L’Encéphale
(2012)
38,
266—273
Disponible
en
ligne
sur
www.sciencedirect.com
journal
homepage:
www.em-consulte.com/produit/ENCEP
THÉRAPEUTIQUE
L’initiation
thérapeutique
dans
les
épisodes
psychotiques
et
maniaques
:
recueil
des
attitudes
franc¸aises
par
Focus
Group
Treatment
initiation
in
psychotic
and
manic
episodes:
French
attitudes
collected
by
Focus
Group
M.
Benoita,,
F.
Bellivierb,
P.-M.
Llorcac,
B.
Milletd,e,
M.
Passamarf,
R.
Schwang,h,
L.
Martyi,
L.
Cailholj,
B.
Giordanaa,
F.
Naudetd,e,k,
L.
Samalinc,
M.
Tadrig,h,
L.
Yon b,
E.
Hacquesl,
V.
Moreau-Malletm
aPôle
neurosciences
cliniques,
clinique
de
psychiatrie
et
de
psychologie
médicale,
CHU
Pasteur,
06002
Nice
cedex
1,
Nice,
France
bPôle
de
psychiatrie,
CHU
Henri-Mondor,
94000
Créteil,
France
cService
de
psychiatrie
B,
CHU
de
Clermont-Ferrand,
université
d’Auvergne,
63000
Clermont-Ferrand,
France
dService
hospitalo-universitaire
de
psychiatrie,
centre
hospitalier
Guillaume-Régnier,
université
de
Rennes-1,
35000
Rennes,
France
eEA-4712
Behavior
and
Basal
Ganglia
unit,
35000
Rennes,
France
fSAUS,
centre
hospitalier
Pierre-Jamet,
81000
Albi,
France
gUnité
de
psychiatrie
ambulatoire
et
de
liaison,
CHU
de
Nancy,
54000
Nancy,
France
hInserm
CIC
9501,
54000
Vandoeuvre-lès-Nancy,
France
i7,
rue
de
l’Église,
63450
St-Amant-Tallende,
France
jCentre
hospitalier
de
Montauban,
82000
Montauban,
France
kCentre
d’investigation
clinique
CIC-P
Inserm
0203,
université
de
Rennes
1,
hôpital
de
Pontchaillou,
centre
hospitalier
universitaire,
35000
Rennes,
France
lOtsuka
Pharmaceutical
France
SAS,
92508
Rueil-Malmaison,
France
mBristol-Myers-Squibb,
92500
Rueil-Malmaison,
France
Rec¸u
le
10
f´
evrier
2012
;
accepté
le
14
mars
2012
Disponible
sur
Internet
le
29
mai
2012
MOTS
CLÉS
Schizophrénie
;
Trouble
bipolaire
;
Premier
traitement
;
Résumé
Un
traitement
bien
adapté
des
premiers
épisodes
de
schizophrénie
ou
de
trouble
bipolaire
influence
considérablement
le
pronostic
et
l’adhésion
thérapeutique.
Pourtant,
les
recommandations
de
bonne
pratique
clinique
existantes
sont
irrégulièrement
appliquées
et
peuvent
ne
pas
aborder
la
diversité
des
situations.
Un
recueil
des
pratiques
profession-
nelles
souhaitées
a
été
réalisé
et
structuré
au
décours
de
réunions
de
réflexion
interactives
Auteur
correspondant.
Adresse
e-mail
:
(M.
Benoit).
0013-7006/$
see
front
matter
©
L’Encéphale,
Paris,
2012.
doi:10.1016/j.encep.2012.03.004
L’initiation
thérapeutique
dans
les
épisodes
psychotiques
et
maniaques
267
Recommandations
de
bonne
pratique
;
Focus
Group
(Focus
Group
[FG]),
et
la
synthèse
de
ces
réunions
a
été
mise
en
parallèle
avec
les
données
des
recommandations
existantes.
Cette
technique
des
FG
dans
le
domaine
de
l’initiation
thé-
rapeutique
lors
d’un
premier
épisode
psychotique
ou
bipolaire
paraît
compléter
utilement
les
recommandations
scientifiques.
Elle
met
en
évidence
de
fac¸on
réflexive
la
diversité
des
adaptations
possibles
dans
des
situations
plus
variées,
et
elle
envisage
le
traitement
dans
une
perspective
plus
globale,
tenant
compte
de
l’expérience
du
thérapeute,
de
l’anamnèse
du
patient,
du
cadre
de
soins,
des
facteurs
environnants.
L’approche
est
fréquemment
sympto-
matique
et
la
recherche
précoce
d’une
alliance
thérapeutique
paraît
primordiale,
au-delà
des
connaissances
des
recommandations
pharmacologiques.
L’approche
par
FG
pourrait
constituer
une
base
de
formation
supplémentaire
dans
le
cadre
du
développement
professionnel
continu.
©
L’Encéphale,
Paris,
2012.
KEYWORDS
First
episode
schizophrenia;
Bipolar
disorder;
Drug
therapy;
Clinical
practice
guideline;
Focus
Group
Summary
An
accurate
treatment
of
first
episodes
in
schizophrenia
and
bipolar
disorders
has
a
significant
impact
on
compliance
and
prognosis.
However,
existing
therapeutic
guidelines
may
be
poorly
respected
and
may
concern
only
typical
clinical
situations.
Medical
attitudes
in
clinical
practice
have
been
collected
and
structured
on
the
basis
of
small
interactive
meetings
(Focus
Group
[FG]),
and
a
synthesis
of
practical
attitudes
has
been
compared
with
updated
guidelines.
The
FG
method
applied
to
treatment
initiation
in
schizophrenia
and
bipolar
disorder
is
seen
as
complementary
to
evidence-based
guidelines.
It
reveals
that,
in
a
reflexive
manner,
clinical
attitudes
are
often
more
diverse
and
frequently
consider
first
treatments
after
global
evaluation,
taking
more
into
account
external
factors
such
as
clinicians’
experience,
patient’s
history
and
willingness,
clinical
setting,
and
environment.
A
symptomatic
approach
is
sometimes
preferred,
and
a
better
alliance
is
always
considered
as
a
main
objective.
The
FG
method
could
be
a
supplementary
support
to
continuous
medical
education.
©
L’Encéphale,
Paris,
2012.
Le
traitement
initial
des
épisodes
psychotiques
et
maniaques
est
une
étape
cruciale
de
la
prise
en
charge
de
la
schizophrénie
et
des
troubles
bipolaires.
La
précocité
du
traitement
médicamenteux,
son
adéquation
aux
objectifs
thérapeutiques,
sa
tolérance
et
donc
son
acceptabilité
par
les
patients
sont
des
facteurs
de
bon
pronostic
à
moyen
et
long
terme
[1].
Cette
prise
en
charge
thérapeutique
se
base
sur
des
recommandations
de
bonnes
pratiques
qui
sont
pour
la
plupart
d’origine
anglo-saxonne.
Le
niveau
d’utilisation
de
ces
recommandations
dans
la
pratique
clinique
reste
faible,
ce
qui
est
lié
à
plusieurs
facteurs
[2—4].
L’initiation
d’un
traitement,
comme
toute
décision
médicale,
peut
se
baser
sur
des
recommandations
de
bonne
pratique,
elles-
mêmes
reposant
sur
l’état
de
la
connaissance
scientifique
à
un
moment
donné.
Mais
les
décisions
thérapeutiques
font
intervenir
bien
d’autres
facteurs
que
les
données
scientifiques.
Il
peut
s’agir
de
considérations
humaines,
environnementales,
économiques,
éthiques
ou
réglemen-
taires,
qui
ne
sont
pas
systématiquement
prises
en
compte
dans
les
recommandations,
et
qui
reflètent
pourtant
la
diversité
de
la
pratique
clinique.
Les
impressions
cliniques,
l’expérience
et
le
jugement
du
clinicien,
ses
habitudes
pra-
tiques
sont
importantes
à
repérer
et
à
mettre
en
parallèle
avec
les
recommandations
scientifiques
qu’elles
peuvent
enrichir.
Plusieurs
recommandations
de
bonnes
pratiques
existent
tant
dans
le
domaine
de
la
schizophrénie
que
dans
le
domaine
des
troubles
bipolaires.
Bien
que
fréquemment
réactualisées,
elles
n’abordent
pas
la
totalité
des
questions
que
se
pose
le
clinicien
et
ne
couvrent
pas
la
pluralité
des
attitudes
de
la
pratique
quotidienne.
L’objectif
de
ce
travail
est
de
décrire
les
pratiques,
les
difficultés
et
les
attentes
en
matière
d’initiation
thérapeutique
en
phase
aiguë
de
schizophrénie
et
de
troubles
bipolaires
type
I,
des
psychiatres
exerc¸ant
en
France.
Pour
cela,
les
attitudes
thérapeutiques
de
psychiatres
exerc¸ant
en
France
ont
été
recueillies
en
utilisant
la
méthode
dite
de
Focus
Group
(FG)
qui
consiste
à
l’organisation
de
réunions
d’échanges
sur
ce
thème
entre
professionnels.
En
parallèle
de
ces
réunions,
une
synthèse
des
recom-
mandations
professionnelles
a
été
réalisée
afin
de
recenser
les
questions
et
les
réponses
autour
de
la
question
de
l’initiation
thérapeutique.
Méthodologie
Recueil
des
pratiques
par
Focus
Group
La
mise
en
œuvre
des
FG
s’appuie
sur
une
technique
d’entretien
de
groupe,
dite
«
groupe
d’expression
»,
permet-
tant
de
collecter
des
informations
sur
un
sujet
ciblé
[5,6].
La
dynamique
du
groupe
permet
d’explorer
et
de
stimuler
dif-
férents
points
de
vue
par
la
discussion,
chaque
participant
défendant
ses
valeurs,
ses
préférences
et
ses
priorités.
Elle
explore
aussi
bien
les
«
comment
?
»
que
les
«
pourquoi
?
»
et
permet
d’évaluer
des
besoins,
attentes,
satisfactions
ou
de
mieux
comprendre
des
motivations,
comportements,
opinions
sur
un
sujet
donné.
L’objectif
des
FG
n’est
pas
d’aboutir
à
un
consensus
comme
un
comité
d’experts,
ni
de
faire
une
analyse
statistique
des
réponses
à
une
question.
Cette
méthode
qualitative
a
été
appliquée
à
d’autres
patho-
logies
dont
elle
a
contribué
à
améliorer
la
prise
en
charge
en
évaluant
notamment,
de
quelle
fac¸on
les
résultats
de
la
recherche
sont
applicables
dans
la
pratique
clinique
[5,7].
268
M.
Benoit
et
al.
Élaboration
de
la
grille
d’entretien
des
Focus
Group
Les
recommandations
de
prise
en
charge
thérapeutique
parues
et/ou
réactualisées
entre
2005
et
2010
ont
été
recherchées
pour
la
schizophrénie
[8—14],
les
troubles
bipo-
laires
de
type
I
[15—22]
et
l’agitation
[23,24]
(Tableau
1).
Elles
ont
ensuite
fait
l’objet
de
synthèses
par
patholo-
gie,
lesquelles
ont
été
ensuite
discutées
par
un
comité
scientifique1afin
d’élaborer
la
grille
d’animation
des
FG.
Modalités
de
mise
en
place
Six
réunions
selon
la
méthode
du
FG
ont
eu
lieu
dans
six
villes
différentes
en
France
(Clermont-Ferrand,
Montauban,
Nancy,
Nice,
Paris,
Rennes)
entre
avril
et
juin
2010,
réunis-
sant
au
total
39
psychiatres
d’exercices
divers
:
hospitaliers
en
secteur
ouvert
et
fermé,
en
CMP,
en
urgences
géné-
rales
et
psychiatriques,
en
exercice
libéral.
Chaque
réunion
était
«
gérée
»
par
un
binôme
animateur—observateur2,
tous
deux
psychiatres
extérieurs
au
groupe
de
participants
et
for-
més
à
la
méthode
de
FG.
Le
nombre
de
participants
était
volontairement
restreint
dans
chaque
réunion
(quatre
à
huit
participants)
afin
de
permettre
une
libre
expression
de
cha-
cun
et
d’éviter
la
formation
de
sous-groupes.
Chaque
séance
de
FG,
d’une
durée
de
deux
heures
environ,
était
enregis-
trée
(en
audio)
et
retranscrite
pour
une
analyse
précise
des
points
de
convergence
et
de
divergences
des
participants
observateur
repérant
par
ailleurs,
des
éléments
non
verbaux
ou
d’ambiance
par
rapport
aux
points
abordés.
Chaque
FG
s’est
déroulé
selon
une
technique
d’entretien
semi-structuré,
sur
la
base
de
six
questions
ouvertes,
vali-
dées
par
le
comité
scientifique.
Ces
questions
ont
servi
de
trame
à
la
discussion
dans
chaque
FG
afin
de
limi-
ter
l’hétérogénéité
des
thèmes
abordés
tout
en
stimulant
l’expression
des
participants
des
FG.
Les
questions
rete-
nues
préalablement
concernaient
:
les
objectifs
en
terme
d’efficacité
du
traitement
initié
en
phase
aiguë,
la
prise
en
compte
de
la
tolérance
dans
le
choix
thérapeutique,
la
place
de
la
balance
bénéfice/risque,
la
sédation
en
tant
qu’objectif
puis
en
tant
que
contrainte,
la
prise
en
compte
des
préoccupations
du
patient
et
de
ses
proches.
Une
pre-
mière
réunion
de
FG
a
servi
de
pilote
permettant
de
vérifier
que
les
questions
étaient
bien
adaptées
et
de
programmer
l’ensemble
des
FG
prévus.
Méthode
d’analyse
des
résultats
Après
la
synthèse
de
chaque
FG
par
le
binôme
animateur-
observateur,
une
collecte
et
une
retranscription
des
enregistrements
audio
de
l’ensemble
des
FG
a
été
1Comité
scientifique
:
Prs.
F.
Bellivier,
P.M.
Llorca,
B.
Millet,
R.
Schwan,
Drs.
M.
Benoit,
M.
Passamar,
L.
Cailhol,
B.
Giordana,
F.
Naudet,
L.
Samalin,
M.
Tadri,
Dr
L.
Yon.
Les
Drs
F.
Naudet
et
L.
Yon
ont
été
les
animateurs
de
l’ensemble
des
Focus
Group
réalisés.
2Les
Drs
L.
Cailhol,
B.
Giordana,
L.
Samalin,
M.
Tadri
ont
parti-
cipé
aux
Focus
Group
comme
observateurs.
Les
Drs
M.
Tadri
et
L.
Samalin
ont
effectué
l’analyse
des
recommandations,
consensus
et
avis
d’experts
sur
les
troubles
schizophréniques
et
bipolaires.
effectuée.
Une
analyse
qualitative
en
a
été
faite
par
un
intervenant
indépendant
spécialiste
en
anthropolo-
gie
sociale
et
culturelle
(LM),
afin
de
synthétiser
les
réponses
apportées,
de
dégager
les
constats
et
les
conclu-
sions
avancées,
d’appréhender
les
facteurs
en
jeu
dans
cette
méthode.
Les
thématiques
prévalentes
permettant
de
regrouper
les
attitudes
décisionnelles
ont
été
identifiées
et
synthétisées.
Résultats
des
Focus
Group
Synthèse
qualitative
Les
mots
clés
récurrents
se
dégageant
des
FG
sont
:
sédation,
efficacité,
tolérance,
alliance
thérapeutique,
approche
symptomatique/traitement
étiologique
aux
urgences,
anti-
psychotiques
de
seconde
génération
(ASG),
contexte,
famille,
notion
de
temps
(avant
la
mise
en
place
d’un
trai-
tement
étiologique).
Une
première
analyse
des
choix
exprimés
par
les
parti-
cipants
des
FG
révèle
une
pratique
clinique
ordonnée,
et
largement
partagée,
ayant
pour
objectifs
:
d’apaiser,
calmer
le
patient,
quel
que
soit
le
diagnostic
et
le
lieu
de
prise
en
charge
;
d’amorcer
l’alliance
thérapeutique,
vu
son
influence
sur
l’observance
à
long
terme
;
de
sécuriser
le
patient,
son
entourage
;
d’initier/instaurer
un
traitement
spécifique
;
de
ramener
le
patient
à
la
«
normale
».
Les
principaux
éléments
déterminant
ces
choix
concer-
naient
:
l’expérience
du
médecin,
l’intensité
et
le
type
des
symptômes
(angoisse,
délires),
les
référentiels
de
principe,
les
lieux
d’accueil
(hôpital,
ambulatoire),
les
facteurs
per-
sonnels
et
culturels,
les
autres
acteurs
de
la
prise
en
charge.
Cette
analyse
a
permis
d’identifier
quatre
thématiques
autour
de
l’initiation
thérapeutique
qui
ne
trouvent
pas
de
réponse
suffisante
dans
les
recommandations
actuelles
:
les
objectifs
en
termes
d’efficacité,
de
tolérance,
de
sédation
et
les
mesures
non
médicamenteuses.
Objectifs
en
terme
d’efficacité
Ils
dépendent
en
premier
lieu
de
la
nature
des
symptômes
et
de
leur
intensité.
Si
les
praticiens
se
posent
d’emblée
la
question
du
diagnostic
étiologique,
le
fait
qu’il
ne
soit
pas
connu
n’est
pas
un
obstacle
dans
une
démarche
thérapeu-
tique
qui
est,
en
premier
lieu,
symptomatique.
Le
choix
du
traitement
médicamenteux
se
pose
en
terme
d’efficacité
à
court,
à
moyen
et
à
long
terme
quel
que
soit
le
lieu
et
la
modalité
d’exercice.
La
priorité
accordée
aux
cibles
thérapeutiques
et
aux
formes
d’administration
dépend
du
lieu
d’exercice.
Si
les
situations
d’urgence
ou
en
ambulatoire
requièrent
souvent
une
action
rapidement
efficace,
il
est
admis
que
le
trai-
tement
initié
sera
le
plus
souvent
renouvelé
par
l’équipe
assurant
la
suite
des
soins.
En
milieu
hospitalier,
l’accent
est
mis
sur
les
techniques
non
médicamenteuses
et
la
formation
des
équipes.
En
règle
générale,
les
groupes
de
prescripteurs
ont
à
l’esprit
que
la
recherche
d’une
relation
d’alliance
avec
L’initiation
thérapeutique
dans
les
épisodes
psychotiques
et
maniaques
269
Tableau
1
Recommandations
professionnelles
analysées
(2003
à
2011).
Titre
Rédacteur
Année
SCH Schizophrenia
core
interventions
in
the
treatment
and
management
of
schizophrenia
in
adults
in
primary
and
secondary
care
[13]
National
institute
for
health
and
clinical
excellence
(NICE)
2009
Schizophrenia
treatment
algorithms
[14] Texas
department
of
state
health
services
2008
The
2009
schizophrenia
PORT
psychopharmacological
treatment
recommendations
and
summary
statements
[9]
Maryland
psychiatry
research
center
2009
Clinical
practice
guidelines
treatment
of
schizophrenia
[10]
Canadian
psychiatric
association
2005
Recommandations
pour
le
traitement
biologique
de
la
schizophrénie
:
traitement
de
la
phase
aiguë
[30]
World
federation
of
societies
of
biological
psychiatry
2005
Practice
guideline
for
the
treatment
of
patients
with
schizophrenia
second
edition
[8]
American
psychiatric
association
2004
Schizophrénie
débutantes
:
diagnostic
et
modalités
thérapeutiques
[12]
Fédération
franc¸aise
de
psychiatrie
2004
TBP
Recommandation
formalisée
d’expert
(RFE)
:
dépistage
et
prise
en
charge
du
trouble
bipolaire
[19]
Association
franc¸aise
de
psychiatrie
biologique
(AFPB)
2010
World
federation
of
societies
of
biological
psychiatry
(WFSBP)
guidelines
for
biological
treatment
of
bipolar
disorders
(update)
[17,18]
World
federation
of
societies
of
biological
psychiatry
(WFSBP)
2009-10
Clinical
practice
recommendations
for
bipolar
disorder
[20]
National
health
and
medical
research
council
(Australia)
2009
Evidence-based
guidelines
for
treating
bipolar
disorder
[16]
British
association
for
psychopharmacology
(BAP)
2009
Guidelines
for
the
management
of
patients
with
bipolar
disorder
[29]
Canadian
network
for
mood
and
anxiety
treatments
(CANMAT)
2009
The
management
of
bipolar
disorder
in
adults,
children
and
adolescents,
in
primary
and
secondary
care
[21]
National
institute
for
health
and
clinical
excellence
(NICE)
2006
Guideline
watch
for
the
practice
guideline
for
the
treatment
of
patients
with
bipolar
disorder
[15]
American
psychiatric
association
(APA)
2005
Guideline
for
the
management
of
bipolar
disorders
in
Catalonia
[22]
Catalan
agency
for
health
technology
assessment
and
research
(CAHTA)
2011
Agitation
Expert
consensus
guidelines:
treatment
of
behavioral
emergencies
[25]
Expert
consensus
panel
for
behavioral
emergencies
2005
Conférence
de
consensus
:
l’agitation
en
urgence
[23]
ANAES
2003
SCH
:
schizophrénie
;
TBP
:
trouble
bipolaire.
le
patient
ainsi
que
la
demande
exprimée
par
ce
dernier
interviennent
dans
le
choix
du
traitement.
Un
recours
rapide
à
un
traitement
spécifique
est
fait
si
la
nature
des
symptômes
est
très
évocatrice
d’un
trouble
pré-
cis,
si
l’anamnèse
est
également
en
faveur
de
ce
trouble,
et
si
la
sévérité
des
symptômes
est
compatible
avec
cette
prescription.
La
recherche
d’une
autre
étiologie
psychia-
trique
ou
somatique
est
la
règle.
Une
monothérapie
par
antipsychotiques
de
seconde
génération
(ASG)
est
préférée,
ces
médicaments
étant
considérés
comme
ayant
un
large
spectre
d’action
symptomatique,
avec
des
profils
différents
entre
les
médicaments
de
cette
classe.
On
note
néanmoins
une
disparité
des
réponses
quant
à
la
place
des
antipsy-
chotiques
de
première
génération
(neuroleptiques)
et
de
l’administration
intramusculaire.
Il
est
admis
que
la
recherche
d’objectifs
symptoma-
tiques
peut
faire
prescrire
isolément
ou
en
association
aux
antipsychotiques
des
benzodiazépines,
dont
l’indication,
le
type
et
la
durée
de
délivrance
ne
font
pas
consensus.
Dans
une
optique
de
traitement
étiologique,
le
lithium
et
les
270
M.
Benoit
et
al.
thymorégulateurs
anticonvulsivants
(dont
le
divalproate,
la
carbamazépine,
la
lamotrigine)
sont
fréquemment
prescrits
en
cas
de
suspicion
de
trouble
bipolaire,
généralement
asso-
ciés
aux
antipsychotiques.
Au
total,
les
objectifs
d’efficacité
que
se
fixe
le
clinicien
reposent
sur
quatre
types
de
facteurs
:
le
degré
d’urgence,
avec
l’évaluation
de
l’agitation
et
son
diagnostic
différentiel
;
le
tableau
clinique
symptomatique,
puis
le
diagnostic
du
trouble
spécifique
;
la
demande
du
patient
;
le
degré
d’alliance
thérapeutique.
Objectifs
en
terme
de
tolérance
C’est
une
priorité
constante
et
une
préoccupation
de
l’ensemble
des
praticiens
quel
que
soit
leur
mode
d’exercice,
quel
que
soit
le
diagnostic
et
particulièrement
en
cas
de
premier
contact.
Il
s’agit
d’un
déterminant
majeur
de
l’alliance
thérapeutique
avec
le
patient,
dès
l’initiation
du
traitement.
Il
est
évoqué
que
la
tolérance
objective,
mais
aussi
subjective
du
traitement,
les
représentations
que
l’entourage
peut
s’en
faire
ont
une
influence
significative
sur
l’observance
à
court,
moyen
et
long
terme.
L’objectif
de
tolérance
du
traitement
initié
paraît
déter-
miné
par
des
facteurs
partiellement
interdépendants
:
le
terrain
individuel,
avec
la
recherche
la
plus
complète
possible
des
antécédents
somatiques,
des
comorbidités,
des
co-prescriptions,
de
la
prise
de
substances
toxiques
et/ou
illicites.
Sa
connaissance
repose
sur
un
examen
cli-
nique
minutieux,
un
interrogatoire
du
patient
et
de
son
entourage,
la
récupération
de
dossiers
informatisés
ou
d’informations
émanant
de
professionnels
connaissant
ce
patient
;
la
prise
en
compte
des
antécédents
de
mauvaise
ou
de
bonne
tolérance
à
des
traitements
antérieurs.
La
recherche
d’effets
indésirables
avec
des
traitements
antérieurs
est
à
prendre
en
compte
:
sédation
excessive,
réaction
paradoxale,
mauvaise
tolérance
neurologique
ou
cognitive.
Le
souvenir
négatif
du
patient
par
rapport
à
un
traitement,
qu’il
soit
ou
non
rattaché
à
des
effets
indésirables
objectivés,
est
à
considérer
dans
un
objectif
d’alliance
actuelle
et
future
;
le
lieu
de
prise
en
charge,
sachant
qu’il
peut
s’avérer
être
un
facteur
de
mauvaise
tolérance.
C’est
notamment
le
cas
en
service
d’urgences,
et
dans
tous
les
cas
les
patients
ont
ressenti
une
contrainte
de
la
part
de
l’entourage
et
des
professionnels
;
certains
patients
réputés
vulnérables
à
certaines
prescrip-
tions
:
personnes
âgées
traitées
par
anxiolytiques,
neurolep-
tiques
ou
antipsychotiques,
troubles
de
la
personnalité
de
type
«
état
limite
»
trai-
tés
par
benzodiazépines
ou
neuroleptiques,
patients
bipolaires
traités
par
neuroleptiques.
Pour
cet
objectif
de
tolérance,
lorsque
le
diagnostic
est
connu
ou
fortement
évoqué,
la
préférence
de
prescrip-
tion
se
porte
sur
les
ASG,
dont
le
rapport
bénéfice/risque
paraît
favorable,
avec
des
tolérances
différentes
selon
les
produits.
Les
thymorégulateurs,
les
anxiolytiques
benzo-
diazépiniques
ou
antihistaminiques
sont
aussi
utilisés.
Les
neuroleptiques
de
première
génération
ne
sont
pas
choisis
en
première
intention,
mais
il
est
possible
d’y
recourir
en
traitement
adjuvant
pour
contrôler
un
niveau
symptoma-
tique
élevé.
Dans
les
cas
le
diagnostic
est
inconnu
(tableau
clinique
insuffisamment
évocateur,
patient
dont
l’anamnèse
est
mal
connue),
un
traitement
symptomatique
d’attente
est
sou-
vent
proposé,
de
type
benzodiazépine,
ou
neuroleptique
sédatif.
Objectifs
en
terme
de
sédation
Elle
a
de
multiples
facettes,
et
peut
être
perc¸ue
comme
bénéfique
et
donc
recherchée
sous
la
forme
d’un
apaise-
ment,
ou
au
contraire
comme
un
effet
indésirable
si
elle
est
excessive
ou
non
souhaitée.
La
sédation
se
place
donc
entre
un
objectif
d’efficacité
et
un
symptôme
de
mauvaise
tolé-
rance.
Les
groupes
interrogés
connaissent
les
risques
d’une
sédation
excessive,
source
de
complications
physiques,
nui-
sant
à
l’évaluation
clinique,
et
ayant
un
impact
négatif
sur
l’attitude
des
patients
vis-à-vis
de
leur
traitement
et
de
leur
prise
en
charge.
En
pratique
clinique,
la
sédation
est
recherchée
dans
la
prise
en
charge
de
l’agitation,
situation
clinique
fréquente
dans
le
contexte
de
l’initiation
thérapeutique,
et
qui
peut
représenter
une
urgence.
Dans
le
cas
de
la
sédation
recherchée
face
à
un
état
d’agitation,
l’attitude
médicamenteuse
dépend
de
plusieurs
facteurs
qu’il
est
important
de
cerner
:
l’efficacité
relative
des
techniques
relationnelles
;
l’intensité
symptomatique,
l’existence
du
risque
auto
ou
hétéro-agressif
;
le
degré
de
connaissance
du
diagnostic
;
la
nécessité
d’examens
complémentaires
;
les
conditions
d’environnement
(lieux,
professionnels,
entourage.
.
.).
Les
objectifs
prioritaires
de
la
sédation,
qui
doit
être
maîtrisée,
sont
:
traiter
l’agitation
;
sécuriser
le
patient
et
l’équipe
soignante
;
restaurer
un
contact
;
permettre
le
bilan
diagnostique
et
étiologique
;
établir
une
relation
thérapeutique
de
confiance,
gage
d’alliance.
Il
n’émerge
pas
de
consensus
sur
les
médicaments,
mais
il
est
reconnu
par
les
participants
des
FG
que
les
différentes
classes
thérapeutiques
(neuroleptiques
conventionnels,
ASG,
anxiolytiques)
n’induisent
pas
les
mêmes
types
de
sédation.
Dans
la
pratique
courante,
les
médicaments
les
plus
utilisés
à
visée
sédative
sont
des
neuroleptiques
conventionnels
et
des
benzodiazépines.
Certains
praticiens
reconnaissent
par
expérience
l’efficacité
sédative
des
ASG.
Le
choix
de
la
voie
intramusculaire
est
motivé
par
la
recherche
de
rapidité
de
sédation,
mais
parfois
envisagé
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