L’Encéphale (2012) 38, 248—256 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP PSYCHOPATHOLOGIE Validation de la version française du questionnaire des caractéristiques situationnelles dans la mesure de l’inconfort spatio-moteur Validation of the French version of the situational characteristics questionnaire in the measurement of space and motion discomfort L. Vaillancourt a, C. Bélanger a,∗,b, M.-P. Léger-Bélanger c, R.G. Jacob d a Département de psychologie, université du Québec à Montréal, CP 8888, Succ. Centre-ville, H3C 3P8 Montréal, Québec, Canada Institut universitaire Douglas et université McGill, Montréal, Canada c Université de Montréal, Montréal, Canada d Université de Pittsburgh, Pennsylvanie, États-Unis b Reçu le 30 août 2010 ; accepté le 4 avril 2011 Disponible sur Internet le 11 octobre 2011 MOTS CLÉS Questionnaire des caractéristiques situationnelles (QCS) ; Inconfort spatio-moteur (ISM) ; Dysfonction vestibulaire (DV) ; Trouble panique avec ou sans agoraphobie (TP/A) ∗ Résumé L’inconfort spatio-moteur (ISM) est un concept englobant les différents symptômes pouvant survenir dans des situations où les informations visuelles et kinesthésiques ne permettent pas de favoriser une orientation adéquate dans l’espace. Certaines études indiquent qu’il existe des liens stables et prévisibles entre les dysfonctions vestibulaires et les troubles anxieux. Il semble donc utile au plan clinique de développer et de valider des instruments de mesure pouvant évaluer le niveau d’ISM chez des individus avec un trouble panique qui présentent également une dysfonction vestibulaire. La présente recherche porte sur la validation de la version française de l’instrument qui mesure l’ISM, le questionnaire des caractéristiques situationnelles (QCS). Des analyses de la consistance interne indiquent que les échelles ISM-I et ISM-II possèdent une bonne homogénéité. L’échelle agoraphobie démontre en revanche une plus faible consistance interne. Ces résultats sont semblables à ceux de la version originale anglaise. L’échelle ISM-I démontre une faible validité de construit, mais l’échelle ISM-II fournit une mesure adéquate du construit théorique de l’ISM. Les résultats obtenus démontrent donc que les propriétés psychométriques de l’échelle ISM-II de la version française du QCS sont adéquates. Les résultats concordent en général avec ce que la validation de la version originale du questionnaire a révélé. © L’Encéphale, Paris, 2011. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Bélanger). 0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2011. doi:10.1016/j.encep.2011.06.001 Version française du questionnaire des caractéristiques situationnelles KEYWORDS Situational characteristics questionnaire (SitQ); SMD-II scale; Space and motion discomfort (SMD); Vestibular dysfunction (VD); Panic disorder with or without agoraphobia (PD/A) 249 Summary Introduction. — Space and motion discomfort (SMD) refers to various symptoms that occur in environments with unreliable visual and kinesthetic information that do not permit adequate spatial orientation. Some studies have demonstrated that there is a stable and predictable relationship between vestibular dysfunction and anxiety disorders. Further, vestibular dysfunction can predispose or trigger the development of panic disorder with or without agoraphobia (PD/A) or reinforce phobic avoidance. It therefore seems clinically useful to develop and validate instruments for evaluating SMD in various populations. Measuring SMD could facilitate identification of individuals with PD/A who present comorbid vestibular dysfunction. Jacob et al. developed and validated such a questionnaire: the Situational characteristics questionnaire (SitQ). This questionnaire evaluates the presence of symptoms such as dizziness, vertigo, and instability under specific conditions. The SitQ comprises two subscales that measure SMD and one subscale (agoraphobia) that measures agoraphobic avoidance behaviours. The instrument has two sections. The first section is composed of the SMD-I and agoraphobia subscales, containing 19 and seven items, respectively. Each item consists of two contrasting descriptors of a specific situation or environment. The respondent is required to indicate to what extent the two described situations or environments cause discomfort. Each item includes a ‘‘criterion’’ descriptor for the situation (i.e., a descriptor that is presumed to engender SMD) and an alternative (non-criterion) descriptor. The second section comprises the SMD-II scale; this scale is composed of nine criterion situations, for which non-criterion situations are not supplied. The instrument takes approximately 20 minutes to complete. Objective. — The present study focuses on the validation of the French-language version of the SitQ: the questionnaire des caractéristiques situationnelles (QCS). Method. — The sample was composed of French Canadians recruited across Quebec from an anxiety disorders treatment clinic, general psychiatric care clinics, a community organization for individuals with anxiety disorders, advertisements in local newspapers, and ads posted in various public locations. The sample included 141 participants who met the criteria for lifetime PD/A. Participants reported current PD/A (n = 73) or PD/A in remission (n = 68). The control sample was recruited from undergraduate courses in various disciplines. Two hundred and thirty-five (n = 235) students completed the questionnaires. Data from 63 (26.8%) participants were excluded from the analyses due to failure to complete all of the research questionnaires. Results. — Analysis of the global descriptive data and the descriptive data for each dependent variable revealed that the data were independent of sociodemographic variables and respected the assumptions of normal distribution (skewness and kurtosis). Parametric tests were subsequently conducted. Using the combined data from the control and clinical groups, the internal consistency of the scales was analyzed using Cronbach’s alpha. The SMD-I and SMDII scales demonstrated good homogeneity. The results were comparable or superior to those obtained with the English-language version of the questionnaire. The agoraphobia scale demonstrated weaker internal consistency and corresponding weaker homogeneity. This result was consistent with that of the original version of the agoraphobia scale; this scale was eliminated for the subsequent analyses. Construct validity was analyzed via t-tests comparing clinical and control groups. Effect sizes were estimated using percentage of variance explained. The SMD-I scale demonstrated weak construct validity and was also eliminated from subsequent analyses. The SMD-II scale demonstrated good construct validity and provided an adequate measure of the theoretical construct of SMD. This scale permitted discrimination of participants according to the presence or absence of PD/A. It is therefore possible to identify participants with PD/A by their level of SMD. This result is comparable to that of Jacob et al. Conclusion. — The results of the present study are generally consistent with the results of the validation of the original version of the questionnaire. However, the SMD-I and agoraphobia scales in the French-language version of the measure did not achieve a level of significance sufficient to definitively establish validity. © L’Encéphale, Paris, 2011. 250 Introduction L’appareil vestibulaire participe à la régulation du système de l’équilibre. Ce dernier intègre les informations en provenance des systèmes : vestibulaire, proprioceptif et visuel. Lorsque ces systèmes acheminent des informations ascendantes qui sont dissonantes, des sensations de vertige [1], de déséquilibre et/ou de vision instable [4] sont ressenties [20,22,23]. Ce phénomène réfère au concept d’inconfort spatio-moteur (ISM). Selon Jacob et al., l’ISM implique une hypersensibilité aux indices visuels qui sont acheminés au SNC pour le contrôle de l’équilibre [17]. Cette propension à se sentir inconfortable dans ces situations est souvent associée à la présence d’une dysfonction vestibulaire (DV). La DV constitue par ailleurs un facteur de vulnérabilité au développement du trouble panique (TP) [2,16,25,30] et de l’évitement agoraphobique [33]. La sensibilité à l’ISM constitue de plus un facteur de vulnérabilité à la rechute pour les sujets avec TP en rémission [8,11,12,15]. La présence d’étourdissements semble donc liée à la présence comorbide d’un TP/A et d’une DV [15]. L’ISM est aussi reliée aux conduites d’évitement agoraphobique [17]. Les dysfonctions vestibulaires (DV) sont en résumé reconnues comme ayant une forte cooccurrence avec le trouble panique avec ou sans agoraphobie (TP/A) [3,4,10,14,17,22,23,25,26,32]. Jacob et al. ont comparé les niveaux d’ISM chez des sujets présentant différentes problématiques. Les résultats indiquent que les niveaux d’ISM étaient associés au TP et surtout avec l’agoraphobie [20]. Dans une étude plus récente, Jacob et al. ont précisé les liens entre l’ISM, le fonctionnement du système de l’équilibre et les troubles de l’équilibre chez des sujets présentant divers troubles anxieux comparativement à des sujets exempts de problèmes psychiatriques. Leurs conclusions appuient l’hypothèse selon laquelle une DV périphérique peut influencer négativement le cours d’une pathologie anxieuse. Ils avancent aussi que l’ISM permet l’identification des sujets anxieux présentant un dysfonctionnement du contrôle de l’équilibre. Ces résultats constituent un premier pas pour identifier les états déficitaires de l’équilibre avec l’ISM comme marqueur de cette dysfonction [18]. En résumé, certaines études établissent des liens stables et prévisibles entre les DV et les troubles anxieux. La validation d’instruments de mesure des DV pouvant évaluer le niveau d’ISM chez les patients avec un TP/A présente donc un intérêt pour l’évaluation et le traitement des sujets avec un TP/A. Jacob et al. ont développé et validé un tel questionnaire qui mesure l’ISM, soit le Situational Characteristics Questionnaire (QCS) [20]. La version originale en langue anglaise du QCS a été validée à l’aide de deux études par Jacob et al. [20]. La première étude administrait la version originale du QCS à 208 sujets avec : • trouble de l’équilibre ; • troubles psychiatriques ; • sujets normaux. Les sujets complétaient l’instrument à deux reprises avec un intervalle de deux semaines. Leurs résultats indiquent que cette version du QCS est fidèle et stable L. Vaillancourt et al. temporellement. La seconde étude était menée auprès de patients avec des troubles de l’appareil vestibulaire et des sujets avec une perte de l’audition. Ces deux études évaluent la consistance interne du QCS en fonction des trois sous-échelles du QCS : inconfort spatio-moteur-I (ISM-I), inconfort spatio-moteur-II (ISM-II) et agoraphobie. Les deux premières échelles mesurent l’inconfort lié à l’espace et au mouvement. L’échelle agoraphobie mesure l’évitement agoraphobique chez les agoraphobes présentant un inconfort spatio-moteur [20]. Les résultats indiquent que la consistance interne des échelles ISM-I et ISM-II est adéquate. Toutefois, l’échelle agoraphobie présente une consistance interne un peu plus faible. La validité de construit de l’instrument est analysée en contrastant les différents groupes de sujets. La taille des effets obtenus indique que la validité de construit est adéquate et que les trois échelles distinguent les trois groupes. Les auteurs recommandent que l’utilisation de l’échelle ISM-I puisse servir de mesure complémentaire à l’échelle ISM-II pour les sujets chez qui un biais d’acquiescement de la réponse est suspecté. Ils suggèrent que cette échelle puisse être améliorée en sélectionnant les items de l’échelle ISM-I avec la plus grande taille des effets. Par ailleurs, ils concluent que l’échelle ISM-II comporte des qualités psychométriques adéquates : ce test est fidèle et valide et il parvient à distinguer les sujets avec des anomalies du système vestibulaire à partir d’autres groupes de sujets (ex : troubles de l’ouïe sans DV, sujets normaux ; [20]). Ils suggèrent en conséquence que cette échelle peut être utile à la fois avec les patients rencontrés en clinique présentant des troubles de l’équilibre et avec ceux qui sont suivis en psychiatrie. Objectif de la recherche La présente étude vise à valider la version française d’un instrument de mesure du construit de l’inconfort spatio-moteur, le questionnaire des caractéristiques situationnelles, traduction du QCS [16]. La validation est effectuée auprès d’un échantillon de sujets francophones aux prises avec un TP/A. Méthodologie Participants Les sujets recrutés sont des francophones d’origine canadienne française. Les questionnaires sont acheminés quelques semaines avant la rencontre avec l’assistante de recherche. Lors de la rencontre, le consentement est d’abord obtenu puis l’entrevue clinique semi-structurée Structured Clinical Interview for DSM-IV (SCID-I) [9] est réalisée. Les critères d’inclusion : être âgé de 18 ans à 69 ans, présenter un TP/A actuel ou en rémission. Les sujets sont recrutés au Québec par le biais d’une clinique de traitement des troubles anxieux affiliée à un grand hôpital psychiatrique de Montréal ; de cliniques offrant des soins psychiatriques généraux ; d’une association venant en aide aux personnes souffrant d’un trouble anxieux, et de publicités dans des journaux régionaux ainsi que dans divers lieux publics. L’échantillon comporte 141 sujets répondant à un Version française du questionnaire des caractéristiques situationnelles moment de leur vie aux critères d’un TP/A. Il est composé de sujets dont le TP/A est actuel (n = 73 ; 14 TP et 59 TPA) ou en rémission (n = 68 ; 15 TP et 53 TPA) selon les critères diagnostiques du SCID I. L’échantillon comporte une majorité de femmes (80 %), et les sujets sont âgés en moyenne de 39,6 ans (ET = 11,6). Certains participants (45) sont exclus des analyses, dont 43 personnes pour avoir omis de compléter certains des questionnaires de l’étude ; un sujet parce qu’il présente un diagnostic d’agoraphobie sans TP et un sujet âgé de plus de 69 ans. Un test de différence a permis de déterminer qu’il n’y a pas de différence entre les participants exclus des analyses et le groupe clinique par rapport aux variables sociodémographiques (âge, répartition des sexes, revenus). L’échantillon témoin est recruté parmi des classes de différentes disciplines du premier cycle universitaire de l’université du Québec à Montréal. Deux cent trente-cinq (n = 235) étudiants complètent les questionnaires. Soixantetrois sujets (26,8 %) sont exclus des analyses pour ne pas avoir complété certains questionnaires de la recherche. La répartition des sujets témoins selon le sexe est semblable à celle de l’échantillon clinique puisqu’il comporte majoritairement des femmes (76 %). Toutefois, la moyenne d’âge est significativement inférieure à celle de l’échantillon clinique (t [1, 311] = 13,16, p < 0,05) avec une moyenne de 25,1 ans (ET = 7,8). Il n’y a cependant pas d’effet de l’âge sur la mesure de l’ISM. Instruments de mesure Index de sensibilité à l’anxiété (ISA) L’ISA (adaptation française [21] de l’ « Anxiety Sensitivity Index » [24]) mesure le niveau de sensibilité à l’anxiété, c’est-à-dire la peur de l’anxiété en raison des sensations physiologiques ressenties [29]. L’analyse factorielle de l’instrument traduit a mis en évidence une structure unidimensionnelle [21]. L’ISA est particulièrement associée à la composante d’évitement dans le TP/A. Les propriétés psychométriques de la version française sont excellentes. Il peut être utilisé à la fois pour des échantillons cliniques et non cliniques [24]. Inventaire de mobilité pour l’agoraphobie L’IMA (adaptation française [27] du « Mobility Inventory for Agoraphobia » [7]) est composé de 25 items qui décrivent des lieux ou des situations évités. La personne doit noter à quel point elle évite dans deux types de situations, premièrement seule (IMA-S) et secondement accompagnée (IMA-A). Elle doit préciser le nombre d’attaques de panique qu’elle a eues au cours de la dernière semaine. La version française de l’IMA a été validée auprès de sujets agoraphobes et d’étudiants. La version originale anglaise et la version française démontrent de bonnes qualités psychométriques. L’IMA parvient à discriminer les sujets avec et sans agoraphobie. L’instrument mesure en outre trois dimensions de l’évitement : • l’évitement des endroits publics ; • l’évitement des espaces restreints ; • l’évitement des transports en commun. 251 Questionnaire sur les sensations physiques (QSP) Le QSP (QSP ; adaptation française [28] du « Body Sensations Questionnaire » [6]) permet d’évaluer le degré de peur associé à certaines réactions physiologiques ressenties dans des contextes où l’individu est anxieux ou apeuré. À la fois la version originale anglaise et la traduction française de l’instrument démontrent de bonnes qualités psychométriques. Cet instrument différencie les sujets avec un TP d’individus normaux ainsi que des sujets aux prises avec d’autres troubles tels que : dépression, anxiété généralisée, trouble obsessif compulsif et phobie sociale. Contrairement à la version originale qui mesure un construit unique, une analyse de la structure factorielle réalisée auprès d’individus francophones a révélé trois facteurs : symptômes somatiques, cardiaques et psychosensoriels [28]. Questionnaire sur les pensées phobiques (QPP) Le QPP (adaptation française par Bouvard et al. [5] du « Agoraphobic Cognitions Questionnaire » [6]) relève la fréquence d’apparition des pensées phobiques lorsque la personne est anxieuse. Ce test comporte deux souséchelles, les inquiétudes sociales et comportementales et les sensations physiques. L’échelle des sensations physiques différencie les sujets avec des AP et les sujets agoraphobes des sujets dépressifs et des sujets avec d’autres troubles anxieux. Les études de validation auprès de populations cliniques et témoins révèlent de bonnes qualités psychométriques, tant pour la version originale anglaise que pour la version française. Questionnaire des caractéristiques situationnelles (QCS) Le QCS (traduction de Situational Characteristics Questionnaire, [16—20]) évalue l’occurrence des symptômes d’étourdissements, de vertiges et/ou d’instabilité dans certaines circonstances. Cet instrument comporte trois sous-échelles : inconfort spatio-moteur-I (ISM-I) ; inconfort spatio-moteur-II (ISM-II) et agoraphobie. Les deux échelles ISM mesurent l’inconfort lié à l’espace et au mouvement. L’échelle agoraphobie relève les conduites d’évitement. L’instrument comprend deux sections. La première section regroupe les sous-échelles ISM-I et agoraphobie qui comprennent respectivement 19 et sept items. Pour ces échelles, les items sont constitués d’énoncés qui décrivent des caractéristiques contrastantes pour une situation précise. Le sujet doit coter, sur une échelle Likert, à quel point chacune de ces situations lui occasionne de l’inconfort. Chacun des items comporte un énoncé qui est « le critère », c’est-à-dire qu’il représente l’élément qui occasionne le plus d’ISM. Le niveau d’ISM pour chacun des items est calculé en soustrayant le score indiqué à l’énoncé qui occasionne le moins d’inconfort au score de l’énoncé critère. Le score final de l’échelle est obtenu en faisant la moyenne de l’ensemble des scores de différences. La même procédure prévaut pour les échelles ISM-I et agoraphobie. Plus le score est élevé, plus le niveau d’ISM est élevé. L’échelle ISM-II de l’instrument comporte quant à elle neuf énoncés « critères », pour lesquels il n’existe pas de situation contrastante. Le score de cette échelle est obtenu en faisant la moyenne à l’ensemble des énoncés. L’instrument peut être complété en une vingtaine de minutes. Le QCS est présenté en Annexe 1. 252 Tableau 1 L. Vaillancourt et al. Moyennes et écart-types (ET) des scores aux mesures cliniques obtenues par les sous-groupes de sujets cliniques. Mesures cliniques ISA IMA-S IMA-A QSP QPP sociales / comportementales QPP physiques TP actuel n = 14 TPA actuel n = 59 TP rémission n = 15 TPA rémission n = 53 M ET M ET M ET M ET 29,86 1,78 1,32 2,22 17,79 13,79 8,39 0,82 0,54 0,64 5,12 4,14 36,76 2,59 1,82 2,76 19,83 18,54 11,55 0,92 0,71 0,75 5,12 4,95 37,07 1,98 1,70 2,56 17,47 16,73 11,94 0,95 0,81 0,60 6,84 5,62 35,47 2,36 1,87 2,73 17,92 18,06 11,01 0,95 0,81 0,78 5,89 5,64 ISA : niveau de sensibilité à l’anxiété ; IMA-S : degré d’évitement agoraphobique lorsque seul ; IMA-A : degré d’évitement agoraphobique lorsque accompagné ; QSP : degré de peur associé à certaines réactions physiologiques qui sont ressenties dans divers contextes ; QPP : fréquence d’émergence de certaines pensées phobiques dans des situations angoissantes. Ce questionnaire est traduit selon les principes de la traduction transculturelle élaborés par Vallerand [31]. Ainsi, la version du questionnaire en langue anglaise originale est d’abord traduite en français, puis soumise à deux experts indépendants, des psychologues spécialisés dans l’évaluation et le traitement des troubles anxieux. Ces derniers se prononcent sur l’exactitude des formulations en lien avec les concepts mesurés. Le questionnaire est ensuite retraduit en anglais par un traducteur indépendant et les deux versions anglaises sont alors comparées. Une correspondance parfaite entre le sens des items est visée. La similitude obtenue entre les deux versions anglaises confirme que la version française du QCS a été traduite de façon adéquate. Validité de construit La validité de construit est analysée à l’aide du contraste entre les groupes clinique et témoin. Pour ce faire, des tests t sont effectués. La taille des effets est aussi estimée à l’aide du pourcentage de la variance expliqué, R2 . L’échelle ISM-I démontre une faible validité de construit (ISM-I : t [1, 304] = 0,41, n. s.). Elle explique 0,06 % de la variance retrouvée entre les groupes clinique et témoin. Ainsi, cette version de l’échelle ISM-I n’apparaît pas valide, et elle est donc aussi éliminée des analyses ultérieures. Par ailleurs, l’échelle ISM-II démontre une bonne validité de construit (ISM-II : t [1, 304] = 11,20, p < 0,05), elle explique 32 % de la variance entre les groupes clinique et témoin. Ce résultat est similaire à ce que Jacob et al. ont retrouvé dans leur première étude, soit : (F[1173] = 81 698, p < 00001, R2 = 0,32). Résultats Corrélations avec les autres instruments de l’étude L’analyse des données descriptives de chacune des variables dépendantes de l’étude révèle qu’elles sont indépendantes des variables sociodémographiques et qu’elles respectent les postulats de la normalité de la distribution (symétrie et aplatissement). Cela rend possible l’utilisation subséquente de tests paramétriques. Les moyennes et écart-types des scores aux mesures cliniques obtenues par les sous-groupes de sujets cliniques sont présentées dans le Tableau 1. Consistance interne Des analyses de la consistance interne des échelles, comprenant l’ensemble des sujets cliniques et témoins regroupés, sont effectuées à l’aide d’alpha de Chronbach. Les échelles ISM-I et ISM-II possèdent une bonne homogénéité, avec des scores de consistance interne de ␣ = 0,76 pour l’échelle ISM-I et 0,88 pour l’échelle ISM-II. Ces résultats sont semblables à la version anglaise du questionnaire. Par ailleurs, l’échelle agoraphobie démontre une plus faible consistance interne et donc une faible homogénéité (␣ = 0,54). Ces résultats sont consistants avec ceux de la version originale de l’échelle agoraphobie qui présentait aussi une consistance interne plus faible. Cette échelle est donc éliminée pour la suite des analyses. Des corrélations de Pearson sont effectuées entre l’échelle ISM-II du QCS et les autres instruments de mesure à l’étude. Ainsi, l’ISM-II démontre une corrélation de : 0,40 avec l’échelle IMA — accompagné (p < 0001) ; 0,45 avec l’échelle IMA — seul (p < 0001) ; 0,32 avec le QSP (p < 0001) ; 0,35 avec l’échelle des inquiétudes physiques du QPP (p < 0001) ; 0,17 avec l’échelle des inquiétudes sociales et comportementales du QPP (p < 0,05) et 0,32 avec l’ISA (p < 0001). L’ISM-II est donc associée avec des mesures de l’agoraphobie (IMA), de la peur de l’anxiété en raison des sensations physiques (QSP, ISA), ainsi qu’avec la fréquence de certaines pensées phobiques (QPP). Il semble donc que le construit d’ISM se rapproche de celui du TP/A. Discussion L’objectif de cette recherche était de valider la traduction française d’un questionnaire qui mesure l’inconfort spatio-moteur (ISM), soit le questionnaire des caractéristiques situationnelles (QCS). Les résultats sont consistants avec la version originale par Jacob et al. [20]. L’échelle ISM-II permet de discriminer les sujets selon qu’ils présentent ou non un TP/A. De plus, la validité de construit de l’échelle est bonne et elle offre une mesure adéquate de l’ISM. Malgré cela, il est suggéré que la validité de Version française du questionnaire des caractéristiques situationnelles cette échelle soit consolidée afin de vérifier la relation entre les scores de l’ISM et les mesures spécifiques de la fonction vestibulaire [15]. Les résultats de l’étude récente de Jacob et al. [18], qui révèlent une association plus importante de l’ISM avec les dysfonctions centrales (SNC) du contrôle de l’équilibre, soutiennent une telle proposition. Les propriétés psychométriques des échelles ISM-I et agoraphobie sont cependant moins convaincantes que dans la version originale. L’échelle agoraphobie du QCS en français démontre en effet des qualités psychométriques plus faibles par rapport à ce que Jacob et al. avaient trouvé dans une autre étude de validation effectuée en 1993 auprès de patients agoraphobes [20]. Il convient ici de noter que selon Jacob et al., cette échelle n’est pas conçue pour être utilisée seule mais bien pour permettre d’identifier les patients agoraphobes ayant un niveau d’inconfort spatiomoteur faible, et que les items « foule » reflètent autant l’inconfort spatio-moteur comme tel que les items propres au SMD-I. Certaines études préliminaires effectuées sur la version originale suite à la publication des résultats par Jacob et al. en 1993 [20] suggèrent à cet égard que la validité de l’échelle ISM-I pourrait être améliorée en y intégrant les items « foule » de l’échelle agoraphobie-I. L’échelle agoraphobie pourrait pour l’instant être complémentaire à un instrument déjà validé, utilisé de façon classique auprès des sujets aux prises avec un TP/A, par exemple l’inventaire de mobilité pour l’agoraphobie (IMA ; [7,27]). La traduction française de l’échelle ISM-I mérite aussi de faire l’objet d’études de validation additionnelles. Jacob et al. [20] proposent à cet égard que celle-ci puisse être modifiée en regroupant seulement les items pour lesquels les scores des effets sont les plus élevés. Cette lacune dans la validité de l’échelle ISM-I en français pourrait être en partie imputable au fait que des scores élevés ont été obtenus par les sujets du groupe témoin de notre étude. En effet, l’inclusion des items avec une moins bonne taille des effets pourrait avoir biaisé les résultats car ces sujets normaux peuvent avoir été portés à rapporter de l’inconfort à certains items du questionnaire sans que celui-ci ne soit spécifiquement associé à l’ISM. Par exemple, une personne pourrait être plus incommodée par la situation « être debout dans un autobus » plutôt que « être assis dans un autobus » simplement en raison du confort supérieur offert par cette seconde position, et non en raison d’un inconfort spatio-moteur. De telles réponses pourraient être à la source des scores relativement élevés des sujets normaux obtenus dans la présente recherche. Ce manque de discrimination pourrait donc être 253 imputable à un manque d’aiguillage des répondants à qui il était demandé de noter à quel point les situations énumérées les dérangeaient. Il est aussi possible que certains sujets témoins aient pu souffrir d’autres types d’inconforts ou de problèmes physiques qui ne soient pas associés à un trouble de l’équilibre [32]. Ces problèmes potentiels n’ont pas fait l’objet d’un contrôle dans la présente étude. En résumé, les résultats obtenus dans cette étude concordent en général avec ce que la validation de la version originale du questionnaire a révélé. Cependant, dans leur forme actuelle, les échelles ISM-I et agoraphobie en français n’atteignent pas un niveau de signification suffisant afin d’en établir définitivement la validité. L’hypothèse selon laquelle certains artefacts de mesure ont pu voiler les résultats en gommant les différences entre nos groupes témoin et expérimental devra faire l’objet de validations futures. Certaines équipes de recherche utilisent des versions du QCS traduites et validées dans d’autres langues [13,23]. Ainsi, des chercheurs allemands ont récemment présenté des résultats en se basant sur la version allemande validée de l’échelle ISM-I du QCS [13]. Ces chercheurs ont ainsi pu démontrer une relation entre l’inconfort spatiomoteur et la peur des hauteurs chez des sujets souffrant d’acrophobie. Lorsque confrontés à des environnements virtuels en mouvement, ces derniers étaient non seulement plus anxieux, mais ils démontraient également plus de mouvements oscillatoires du corps. L’hypothèse qu’une dysfonction au niveau du système de l’équilibre puisse soustendre l’acrophobie est proposée par les auteurs. Il serait en conséquence important de continuer ce type d’études portant sur l’ISM en lien avec la sensibilité aux manifestations physiques et somatiques de l’anxiété et avec le TP/A. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Remerciements Les auteurs remercient l’entreprise Genizon Biosciences pour leur support financier au niveau du recrutement des sujets de la recherche et de la mise en place de la base de données. Cette recherche a été approuvée par le comité d’éthique de l’université du Québec à Montréal et par le comité d’éthique de l’institut universitaire en santé mentale, Montréal, Canada. 254 L. Vaillancourt et al. Annexe 1. Questionnaire des caractéristiques situationnelles (QCS). Ci-dessous sont listées certaines situations qui peuvent susciter de l’inconfort ou de l’anxiété Nous sommes intéressés à connaître à quel point ces situations vous dérangent Encerclez une réponse par situation en utilisant l’échelle suivante : 3 = Si vous êtes très dérangé par la situation 2 = Si vous êtes modérément dérangé par la situation 1 = Si vous êtes légèrement dérangé par la situation 0 = Si vous n’êtes pas dérangé par la situation Pour un numéro donné, si vous cotez un niveau d’inconfort équivalent, mais que l’une des situations est encore plus dérangeante que les autres, veuillez la souligner Être passager(ère) lorsque la voiture est en mouvement 1 2 3 4 5 6 7 8 En autobus 9 10 11 12 En montant une côte En descendant une côte Sur une route cahoteuse Sur une route à surface égale Sur une route en ligne droite Sur une route sinueuse Sur une route large Sur une route étroite Sur une route à voies d’accès limitées (autoroutes avec ou sans péages) Sur une route ordinaire Siège avant Siège arrière Changement de vitesse (freinage ou accélération) Vitesse constante En lisant En regardant par la fenêtre 3 3 3 3 3 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 3 3 3 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 0 0 Debout Assis Siège à côté de l’allée centrale Siège à côté de la fenêtre Immobile En mouvement Bondé de monde Peu de monde 3 3 3 3 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 3 3 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 0 3 2 1 0 3 2 1 0 3 3 2 2 1 1 0 0 3 3 2 2 1 1 0 0 Supermarchés 13 Bondés de gens Peu de gens 14 Près de la sortie Loin de la sortie 15 Regarder le bout de l’allée en marchant dans cette direction Regarder les items sur les étagères en marchant vers le bout de l’allée Terrains larges ou places ouvertes 16 Ouverts, c’est-à-dire non entourés par des arbres, clôtures, haie Fermés, c’est-à-dire entourés soit par des arbres, clôtures, haie 17 Être à la limite d’un terrain, d’une place Être dans le milieu d’un terrain, d’une place Tunnels 18 En ligne droite Avec courbe(s) Version française du questionnaire des caractéristiques situationnelles 255 Annexe 1 (Suite) 19 Cinémas 20 21 22 Ascenseurs 23 24 25 26 Regarder le bout du tunnel Regarder les lumières sur les parois du tunnel 3 3 2 2 1 1 0 0 Assis au milieu de la rangée Assis près de l’allée Assis dans les premières rangées (à proximité de l’écran) Assis dans les dernières rangées (à l’arrière de la salle) Avec un écran large Avec un écran étroit 3 2 1 0 3 3 3 3 2 2 2 2 1 1 1 1 0 0 0 0 Immobile En mouvement Bondés de gens Vides Parois opaques (standard) Parois transparentes (verre) Qui amorcent le mouvement Qui bougent à vitesse constante Qui s’immobilisent 3 3 3 3 3 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 3 3 3 3 3 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Échelle ISM- II Êtes-vous dérangé par les activités suivantes ? 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Exercices aérobiques Vous retourner dans un lit Fermer les yeux dans la douche Regarder de hauts édifices Vous pencher loin vers l’arrière, assis dans une chaise Lire le journal près de votre visage Aller dans les montagnes russes (manèges) Danser Est-ce que votre inconfort augmente à mesure que la journée avance ? (c’est-à-dire plus tard dans la journée) Références [1] Asmundson GJG, Larsen DK, Stein MB. Panic disorder and vestibular disturbance: an overview of empirical findings and clinical implications. J Psychosom Res 1998;44:107—20. [2] Association américaine de psychiatrie. Manuel statistique et diagnostique des troubles mentaux (4e édition). Washington, DC: American Psychiatric Association; 1994. [3] Balaban CD, Thayer JF. Neurological bases for balance-anxiety links. J Anxiety Disord 2001;15:53—79. [4] Beidel CD, Horak FB. Behavior therapy for vestibular rehabilitation. J Anxiety Disord 2001;15:121—30. [5] Bouvard M, Cottraux J, Talbot F, et al. Validation of the French translation of the ACQ. Psychother Psychosom 1998;67(4—5):249—53. [6] Chambless DL, Caputo GC, Bright P, et al. Assessment of ‘‘fear of fear’’ in agoraphobics: the body sensations questionnaire and the agoraphobic cognitions questionnaire. J Consult Clin Psychol 1984;152:1090—7. 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