Correspondances en Onco-Théranostic - Vol. III - n° 1 - janvier-février-mars 2014
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Le séquençage massif parallèle ou l’exploration du panorama génomique des tumeurs :
une “kataegis1” d’informations !
ou à des anomalies de la maintenance du génome.
Néanmoins, la majorité reste sans explication.
Au total, à l’heure actuelle, il semble que les mutations
des séquences codantes d’environ 200 gènes contri-
buent au développement des cancers (driver genes).
Leur sont probablement associées des anomalies de
l’expression de certains gènes consécutives à des ano-
malies des mécanismes de régulation épigénétique
(“épigènes”), ces mécanismes étant plus délicats à
identifier.
ALT: allongement alternatif des télomères. Processus de mainte-
nance de la longueur des télomères indépendant de la télomérase
(enzyme responsable de l’allongement des télomères).
Amplification : altération génomique correspondant à l’augmen-
tation du nombre de copies d’une courte région du génome (moins
de 1mégabase).
Délétion homozygote : délétion des 2 copies d’un gène, héritées
l’une de la mère, l’autre du père.
Driver gene : gène qui contient une mutation driver gene (cf. infra,
driver gene mutation) ou qui est exprimé d’une façon aberrante,
conférant un avantage en croissance (epi-driver gene).
Driver gene mutation : mutation qui confère, directement ou
indirectement, un avantage sélectif en croissance à la cellule dans
laquelle elle survient.
Epi-driver gene : gène qui est exprimé d’une façon aberrante,
conférant un avantage en croissance.
Épigénétique : changement dans l’expression des gènes ou dans
le phénotype cellulaire, causé par des mécanismes autres que des
changements de séquence de l’ADN.
Exome : ensemble des exons dans le génome humain. L’“exome
sequencing” concerne cet ensemble, qui représente l’ensemble des
séquences codant pour des protéines.
Gatekeeper : gène “garde-fou” qui, quand il est inactivé par mutation,
initie la tumorigenèse. Par exemple : le gène Rb est inactivé par muta-
tion. Cette mutation inactivatrice est à l’origine du développement
du rétinoblastome ; celle de VHL, à l’origine de tumeurs du rein.
Gène suppresseur de tumeur : gène qui, quand il est inactivé
par mutation dans une cellule, lui confère un avantage sélectif en
croissance.
Indel : mutation due à l’insertion ou à la délétion d’un petit nombre
de nucléotides.
Méthylation : addition covalente d’un groupement méthyle à une
protéine ou à une base de l’ADN.
Mutation clonale : mutation présente dans la majorité des cellules
néoplasiques d’une même tumeur.
Mutation faux-sens : substitution d’un seul nucléotide qui aboutit
à la substitution d’un acide aminé.
Mutation germinale : mutation du génome d’un individu héritée de
l’un des 2 parents et présente dans toutes les cellules de l’organisme.
Mutation non-sens : substitution d’un seul nucléotide qui aboutit
à la production d’un codon stop.
Mutation non synonyme : mutation qui altère la séquence codant
pour les acides aminés d’une protéine. Cela inclut les mutations faux-
sens ou non-sens, les sites d’épissage, les séquences des sites d’ini-
tiation de la transcription ou des codons stop, et les mutations indel.
Mutation somatique : mutation qui se produit dans n’importe
quelle cellule du corps après la fécondation, comme celles survenant
au cours du déclenchement de la tumorigenèse.
Mutation sous-clonale : mutation qui n’est présente que dans un
sous-ensemble des cellules de la tumeur.
Oncogène : gène qui, quand il est activé par mutation, confère un
avantage sélectif en croissance à la cellule dans laquelle ce gène
est exprimé.
Passenger mutation : mutation qui n’a pas d’impact sur l’avantage
en croissance de la cellule dans laquelle elle se produit.
Promoteur : région qui régule l’initiation de la transcription (l’expres-
sion) d’un gène.
Réarrangement : mutation qui juxtapose des séquences nucléo-
tidiques normalement séparées (sur 2 chromosomes différents ou
sur le même chromosome).
Substitution d’une seule base : modification d’un seul nucléotide
par rapport à la séquence de référence.
Site d’épissage : courte séquence nucléotidique juxtaposée aux
exons et qui dirige, orchestre, l’épissage des exons.
Translocation : réarrangement spécifique joignant 2 segments de
chromosomes non homologues.
Variants germinaux : variations d’une séquence observées entre
différents individus. Deux individus choisis au hasard présentent
environ 20 000différences génétiques, réparties sur l’ensemble
du génome.
Lexique pour faciliter la compréhension du dossier
et de l’univers du séquençage parallèle massif
(la formulation anglaise, indiquée en italique, a été conservée dans certains cas)
A. Vincent-Salomon
déclare ne pas avoir
deliens d’intérêts
concernant le sujet
decette introduction.
K. Leroy déclare ne pas
avoir de liens d’intérêts.
En conclusion, les objectifs du séquençage parallèle
massif sont bien d’améliorer la connaissance de la bio-
logie des cancers, mais aussi, à terme, d’imaginer de
nouvelles stratégies de prévention, de diagnostic et de
traitement. Il apparaît aussi clairement que certaines
régions du génome sont le siège d’une accumulation
majeure d’altérations génomiques, que décrit bien le
terme de kataegis. Reste à comprendre la signification
biologique de l’ensemble de ces altérations ! C’est l’enjeu
des années à venir, qui s’annoncent passionnantes. ■
1.
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Références