France-Examen 2014 Tous droits réservés Reproduction sur support électronique interdite page 5/5
●En dépit de ces limitations, Husserl remarque que la science n'a jamais renoncé à un idéal de connaissance
absolue : « elle veut des vérités valables une fois pour toutes et pour tous, définitives, et partant, des vérifications
nouvelles et ultimes. Si, en fait, comme elle-même doit finir par s'en convaincre, la science ne réussit pas à édifier
un système de vérités “absolues”, si elle doit sans arrêt modifier “les vérités” acquises, elle obéit cependant à l'idée
de vérité absolue, de vérité scientifique, et elle tend par là vers un horizon infini d'approximations qui convergent
toutes vers cette idée. A l'aide de ces approximations, elle croit pouvoir dépasser la connaissance naïve et aussi se
dépasser infiniment elle-même. Elle croit le pouvoir aussi par la fin qu'elle se pose, à savoir l'universalité
systématique de la connaissance. » (La Crise des sciences européennes). La science recherche donc toujours des
vérités définitives mais de façon asymptotique : elle s'en approche toujours plus sans pourtant jamais les atteindre.
●Finalement pour trouver une vérité définitive, il faut peut-être quitter le domaine de la connaissance par preuves
pour se fier à la conviction. Il semblerait que les seules vérités vraiment définitives soient celles de la foi. Cela
peut sembler paradoxal car les vérités de la foi reposent non sur l'objectivité mais sur la subjectivité. Les croyances
ne se fondent en effet ni sur le raisonnement ni sur l'expérience. Il n'y a aucune preuve rationnelle de l'existence de
dieu ni aucune expérience qui pourrait me convaincre de son existence. Il n'empêche que je peux en posséder la
certitude, et bien que cette certitude soit indémontrable et donc impartageable, elle suffit pour faire de cette
croyance une vérité définitive, tout au moins pour moi.
●On en trouve une belle illustration de la croyance dans le Phédon. Ce dialogue de Platon raconte les derniers
moments de Socrate condamné par la cité d'Athènes. Devant ses amis il dit ne pas craindre la mort. L'un d'eux lui
fait part de ses doutes, Socrate est-il si sûr que cela de l'immortalité de son âme ? A quoi le philosophe répond que
c'est « un beau risque à courir ». Ce beau risque à courir est à la fois l'expression d'une certitude définitive
(puisqu'elle n'est pas même ébranlée par l'approche de la mort) et purement subjective, car rien n'indique que
Socrate ait convaincu son interlocuteur sinon par l'exemple qui donne de sa confiance = sa foi). C'est cette valeur
morale de la croyance que signifiait Kant à sa manière lorsqu'il écrivait dans la Critique de la Raison pure : « J'ai
voulu limiter le savoir pour laisser une place à la foi. ».
France-Examen 2012 Tous droits rerv Reproduction sur support ectronique interdite page 5/5
corrigé bac 2014
Examen : Bac Toutes series techno
Epreuve : Philosophie
France-examen.com