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2. b) En vous appuyant sur les exemples des mathématiciens et des philosophes, expliquez pourquoi :
"Mais quand bien même ils seraient tous d'accord, leur enseignement ne serait pas encore suffisant"
L'esprit ne peut pas se former au vrai simplement en répétant des vérités qui font l'unanimité. Si l'on prend les vérités
mathématiques ou les raisonnements philosophiques, l'unanimité des opinions ne suffit pas pour que notre esprit
pénètre le vrai. Et ce n'est pas en approuvant des pensées vraies qu'on pénètre la vérité.
Notre esprit peut bien apprendre ces vérités par cœur, ce sera de façon toute extérieure, il se contentera de répéter des
choses qu'il ne comprend pas nécessairement et dont il ne peut rien faire seul.
L'esprit en quête du vrai n'a pas d'autres solutions que pénétrer par lui-même les raisons des mathématiciens et des
philosophes, de suivre avec ses propres moyens les pensées en question pour les comprendre de l'intérieur par la
seule puissance de sa pensée, comme s'il les récréait à son tour.
3. Juger par soi-même, est-ce le seul moyen de découvrir ce qui est vrai ?
Analyse du sujet
Selon Descartes, le vrai dépend de l'esprit et de l'esprit seul. Comme on le voit dans le texte ni la concordance des
opinions de plusieurs, ni l'accord de tous sur des vérités historiques, c'est-à-dire extérieures à l'esprit, ne peuvent suffire
à définir le vrai.
Il semble donc que chacun soit seul juge du vrai. Mais cela peut signifier des choses très différentes qu'il ne faut pas
confondre.
Pistes de réflexion
- Une grave erreur consisterait à interpréter l'idée de Descartes dans un sens relativiste, à la façon du sophiste
Protagoras qui disait : "l'homme est la mesure de toute chose". Protagoras voulait dire par là que l'Homme est capable
de décider par lui-même du vrai et du faux, à charge ensuite pour lui de trouver les moyens de convaincre autrui de son
opinion. En sophiste, il s'intéressait donc moins à la vérité qu'à la meilleure manière de persuader autrui.
- Le vrai dont il est question pour Descartes ne dépend pas de soi seul, il ne s'agit pas seulement d'une opinion
vraisemblable, ou de la façon dont je maquille un intérêt tout personnel en vérité.
Le vrai dont il est question ne dépend pas non plus d'une technique oratoire qui me mettrait en situation d'en convaincre
autrui et d'amener les autres à penser comme moi par de simples subtilités de langage.
- Le vrai dont il est ici question dépend de mon esprit sans être étranger à l'esprit des autres.
Il faut donc que chacun pour soi fasse l'exercice de sa faculté de juger, faculté de juger qui est la capacité de distinguer
le vrai du faux. Descartes pense que la raison ne doit admettre que ce qu'elle comprend. Ce qu'elle comprend,
c'est-à-dire ce qu'elle est capable de suivre ou de dérouler selon une "chaîne de raisons", de conséquence en
conséquence, depuis les prémisses jusqu'à un résultat nécessaire.
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corrigé bac 2013
Examen : Bac toutes series techno
Epreuve : Philosophie
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