
Exemples :R Abramovich : deuxième fortune de Russie et 16ème mondiale, 19Mds de dollars, le plus jeune parmi les 25
plus grosses richesses du monde, célèbre car proprio de Chelsea et investissements dans le football européen.
16/08/2008 Le milliardaire russe Mikhail Prokhorov achète la villa la plus chère du monde à Villefranches sur Mer sur
la côte d’Azur. Un demi-milliard d’euros. 24ème homme le plus riche du monde. Réseau présumé de prostitution à
Courchevel.
La pauvreté, de masse dans les années 1990 (plus d’1/3 de la population) est tombé à 15-16% de la
population en 2007, grâce à la croissance des années 2000. La misère touche les campagnes (plus de 30%),
les républiques et périphéries non-russes de la Russie (Caucase, Sibérie), les personnes âgées (effondrement
des retraites à cause des dévaluations du rouble, recul de la protection sociale d’État), les ouvriers, les
chômeurs, les fonctionnaires, les minorités non-russes (120 minorités en Russie, à dominante musulmane,
alors que les Russes – 80% de la population – sont majoritairement orthodoxes : montée du nationalisme
russe face aux minorités)…
D) Des pouvoirs qui s’affrontent
@ La Russie est un État fédéral composé de 89 unités = « sujets » autonomes (un président élu, un gouverneur
nommé) et égaux en droits (traité de la Fédération, 1992, signé par tous sauf la Tchétchénie), mais contrôlés depuis
2000 par 7 gouverneurs (7 grandes régions) représentants du Président (Poutine) :
- 21 républiques
- 49 régions (oblast)
- 6 territoires (kraï)
- 2 agglomérations urbaines (Moscou et Saint-Petersbourg)
- 11 régions ou districts autonomes.
Il y a un Parlement (deux Chambres), un Président de la Fédération élu au SU direct pour 4 ans (Vladimir Poutine, ex
du KGB, en 2000-2008, puis Medvedev en 2008, avec comme Premier Ministre… Poutine). Les partis politiques sont
très instables, l’opposition divisée, intimidée (prison, assassinats, peu d’accès aux médias) et muselée. Si le début
des années 1990 avait été marqué par une démocratisation indéniable (pluralisme politique et de la presse, grandes
libertés), mais avec une forte corruption (=> fortune des oligarques) et un affaiblissement du pouvoir central, il y a
eu avec Poutine un très fort retour de l’autoritarisme politique et économique (prise de contrôle par l’État de la TV,
de grands journaux, du pétrole et du gaz, démantèlement ou rachat de groupes privés d’oligarques, souvent
emprisonnés). Les élections de mars 2012 ont été marquées par des manifestations d’opposants à Poutine
d’ampleur assez inédites qui dénoncent les trucages des scrutins et le manque de démocratie. Sans surprise, Poutine
est réélu à la présidence, par plus de 60% des suffrages lors du premier tour du 4 mars 2012.
@ Les trois groupes qui s’affrontent ou coopèrent selon leurs intérêts sont les oligarques (grands patrons de
banques et d’industries), le président et ses alliés des ministères et de l’administration (l’armée a beaucoup perdu
de son pouvoir : complexe militaro-industriel en crise), les mafias.
Poutine et Medvedev l’emportent pour l’instant. Ne pouvant exercer plus de deux mandats présidentiels de suite,
Poutine a fait élire président son « poulain » Medvedev, dont il est devenu le Premier Ministre. L’apprentissage de la
démocratie reste donc très très très lent.
II. Une puissance renaissante mais incomplète
A) Une puissance renaissante
1) L’essor économique
@ La croissance est aujourd’hui de 6 à 7 % par an, avec un PIB de 1000 MM de $ (15e rang mondial), une balance
commerciale excédentaire, une multiplication par 4 des IDE depuis 2000. Doc balance commerciale Russie
Il y a pourtant des freins à la réussite : forte dette de l’État (165MM de $), forte inflation (12% en 2005), économie
illégale très développée (corruption, trafics illicites, détournement fiscal, fuite des capitaux), retard de
l’investissement dans les infrastructures de transports, le logement, les équipements publics et l’industrie, méfiance
vis-à-vis des investissements étrangers (négociations d’entrée dans l’OMC lancées en 1993 et toujours pas
terminées).
@ L’industrie s’est concentrée sur les secteurs de base (énergie, sidérurgie, métallurgie…), l’industrie légère ayant
beaucoup souffert. Les industries de biens de consommation sont aujourd’hui les plus dynamiques, avec l’énergie
(gaz, pétrole : 30% de la richesse nationale). Les services progressent fortement (42% de la main d’œuvre en 1991,
60% en 2005).