PLAN DETAILLE :
LA RUSSIE, UN ESPACE EN RECOMPOSITION
Introduction :
Accroche : La présence remarquée de milliardaires russes sur les places de la Côte d’Azur ou dans les stations de ski cotées des
Alpes a cessé de surprendre et chacun sait qu’après des années de difficile transition après la chute de l’URSS en 1991, la Russie
qui en est issue fait partie des BRIC, pays émergent.
Analyse du sujet : Elle combine en effet des marques de puissance en renouveau mais aussi des traces de mal développement et
de fortes dissymétries et cette restructuration impacte nécessairement son territoire.
Problématique : Quelles sont les conséquences de ces bouleversements de l’Histoire sur la réorganisation de l’espace russe et
quels atouts choisit-elle de valoriser pour s’intégrer à l’économie mondiale ? (l’énoncé indique une réflexion sur le territoire et
non pas sur la puissance, donc on ne traitera pas des aspects géopolitiques, ni du fonctionnement de l’Etat, ni sur l’économie en
tant que tels mais on se concentrera sur les dynamiques spatiales).
Annonce du plan : Il conviendra de saisir les fortes disparités qui déséquilibrent le territoire russe (1) que l’on expliquera par la
présence de fortes contraintes (2), mais enfin de mettre en lumière quelles sont les stratégies à l’œuvre pour relancer le
développement du pays et le hisser à nouveau au rang de puissance (3)
I. Un nouvel espace en cours de constitution marqué par de fortes dissymétries
EUROPE ASIE
Régions peuplées, actives Régions délaissées
Les deux pôles de la Russie
Autres pôles industriels Conflits du Causase.
A. Les régions moteurs : les centres
1. Moscou et l’lhypercentre russe : décrire la capitale politique, économique, démographique (environ 10 millions
d’habitants). Première région productive, concentration des IDE, bourse, ville en chantier, CBD « Manhattan
russe », nouveau développement urbain, quartiers résidentiels de luxe surveillés, implantation de centres
commerciaux à la périphérie (Auchan, Ikéa) modernisation du réseau de transport, métro.
2. Saint-Petersbourg : 2èmepôle d’importance : 2ème centre économique, 18% des IDE, ville touristique, situation
idéale, en contact avec l’UE (3/4 des exportations vers l’UE)
3. Les autres régions industrielles : de l’Oural, de la Volga, héritées de l’ère soviétique, peuplées mais qui connaissent
des difficultés : mono industrie (armement, automobile, chimie, métallurgie) en crise. La reconversion n’est pas
achevée et les problèmes environnementaux sont importants.
B. Les régions périphériques, répulsives
1. Des espaces marqués par un faible veloppement social : taux pauvreté et mortalité élevés, IDH et PIB/h faibles,
alcoolisme, forte proportion de femmes seules, sauf pour les régions minières.
2. Des marges dépendantes du centre : les régions agricoles du Sud-Ouest aux sols fertiles (tchernoziom) qui sont épuisés
par les pratiques intensives de l’époque soviétique. Fort exode rural. Les régions du Nord Ouest sont moins peuplées et
exploitées pour leurs matières premières (minerais, bois) et en voie d’épuisement.
Saint Petersbourg
Moscou Sibérie
Vladivostok
v
3. La Sibérie : espace peuplé de minorités ethniques : Yakoutes et populations asiatiques. Victime d’un exode massif en
direction de l’Ouest, en raison de conditions de vie difficiles en raison du climat et des problèmes socio-économiques
(coût de la vie, baisse de la production, salaires faibles, éloignement)…
Transition : Les migrations régionales aggravent le déséquilibre est/ouest et le territoire est de plus en plus polarisé sur la Russie
« utile », côté européen. L’enjeu de maîtrise du territoire est donc essentiel mais les contraintes y sont fortes.
II Un territoire marqué par des contraintes fortes
A. Maîtriser les distances
1. Un espace immense : 17 millions de km2, dont la conquête s’est faite à partir du 17ème siècle sur l’Asie. D’énormes
difficultés techniques pour mettre en valeur cet espace et un coût financier certain (11 fuseaux horaires)
2. Une nature difficile : hiver rude et long, pergélisol sur une majeure partie du territoire puis Merzlota et Raspoutitsa au
moment du dégel. Embâcle sur l’eau et banquise qui bloque la quasi-totalité du littoral. Peu de ports libres de glaces
B. Un maillage incomplet des transports et un réseau urbain inégal
1. Un réseau de transport déséquilibré : partie européenne bien desservie pour le réseau terrestre mais la partie
asiatique l’est beaucoup moins. Transsibérien et BAM sont les deux axes majeurs. Développement du réseau aérien.
Difficultés de connexion des régions entre elles, problèmes de ravitaillement.
2. Un réseau urbain disparate : concentration des populations et des villes dans la partie européenne. Isolats en Sibérie.
Le réseau urbain est fortement polarisé sur Moscou puis Saint-Pétersbourg et qui suit le chemin de l’expansion
territoriale et celui de l’exploitation des ressources.
C. L’action de l’Etat dans la réorganisation du territoire
1. Une nouvelle organisation administrative : effort de prise en compte des spécificités des peuples et des espaces mais
en même temps volonté de renforcer le contrôle du pouvoir central (7 gouverneurs pour 89 régions aux statuts variés).
Cette centralisation traditionnelle depuis le tsar jusqu’à l’URSS se poursuit et génère des conflits (Tchétchénie part ex)
2. Une volonté de maintenir les liens avec les Etats satellites dans le cadre de la CEI qui confère une importance majeure
aux espaces frontaliers. Des tensions face aux volontés d’indépendance de certains Etats voisins : ex la Géorgie et
l’influence de l’UE et de l’OTAN.
Transition : la Russie est donc à la fois une immense réserve de ressources mais dans un milieu bio-climatique difficile qui
nécessite de valoriser les atouts qui permettent la restructuration.
III. Les espoirs de relance du développement russe par la mise en valeur des atouts
A. Une immense réserve de richesses :
1. Des matières premières en nombre : des richesses qui permettent l’autosuffisance et des exportations
d’hydrocarbures, de charbon, d’or, de fer, de bois. Ces ressources sont en cours d’épuisement dans la partie
européenne du territoire mais les réserves sibériennes sont importantes bien que couteuses à exploiter.
2. Une population bien formée, une main-d’œuvre qualifiée et nombreuse. Des équipements qui se modernisent et
un niveau technique hérité de l’URSS qui s’adapte progressivement aux nouvelles technologies. (citez des
entreprises et des secteurs clés : GM-AvtoVAZ (automobile), Gazprom (hydrocarbures, gaz naturel), Derways
(automobile).
B. La Russie s’ouvre sur le monde
1. En réorganisant les contacts commerciaux avec le monde : le passage au libéralisme à ouvert le territoire aux
investissements et au commerce.
2. Les multiples discussions avec l’UE ont contribà établir certains partenariats entre les deux puissances sur le
continent.
3. Le rôle des interfaces : bien qu’assez réduites, les fenêtres littorales se Saint-Pétersbourg à l’Ouest ainsi que
l’exclave de Kaliningrad et de Vladivostok à l’est permettent des échanges avec l’UE et avec l’Asie orientale. En
outre les nouvelles régions frontalières établissent des échanges avec les anciens territoires soviétiques.
CONCLUSION : La Russie est née de l’implosion de l’empire soviétique et a connu depuis une importante recomposition de son
territoire. Les contraintes de cet espace sont souvent extrêmes mais les logiques d’organisation privilégient désormais la mise en
valeur économique des espaces attractifs au détriment de la volonté de cohésion spatiale. Ainsi les régions asiatiques sont un
espace en marge, des réserves de ressources difficiles à exploiter et n’exercent pas pleinement leur rôle de pont entre l’Europe
et l’Asie qui permettrait une meilleure intégration à la mondialisation.
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