Le Figaro.fr - Santé LA CHIRURGIE RESTE LE TRAITEMENT DE REFERENCE Par Pauline Léna - le 29/02/2012 Si la chirurgie est la base du traitement du cancer colorectal, elle est souvent associée à d'autres approches. «Le traitement du cancer colorectal n'est plus une opposition entre oncologues et chirurgiens, souligne le Pr Pascal Hammel, gastro-entérologue spécialisé en cancérologie de l'appareil digestif à l'hôpital Beaujon de Clichy. L'équipe de prise en charge est pluridisciplinaire, depuis le diagnostic jusqu'à la surveillance, en coordination avec le Pr Yves Panis, chef du service de chirurgie colorectale.» La chirurgie reste la base du traitement du cancer colorectal mais elle est souvent associée à d'autres approches qui permettent de contribuer à la guérison ou de prolonger la vie. Si le cancer ne s'est pas trop étendu et si le patient peut le supporter, une intervention chirurgicale est réalisée pour enlever la partie du côlon concernée, certains tissus environnants et les ganglions qui l'alimentent. Lorsque le cancer a provoqué une occlusion ou qu'il est situé très bas dans le tube digestif, il est possible que le chirurgien opte pour une colostomie transitoire. Les excréments sont alors évacués par une poche qui doit être changée régulièrement. Au bout de deux à trois mois, l'intestin peut être définitivement réparé. Les colostomies permanentes sont de plus en plus rares car la chirurgie permet le plus souvent de conserver l'anus. REDUIRE LES COMPLICATIONS La majorité des interventions se font désormais par cœlioscopie, avec des incisions minimales qui permettent de réduire les complications et les suites opératoires. Les progrès de la chirurgie permettent également d'intervenir sur les métastases, notamment dans le foie. D'autres traitements, utilisés avant ou après la chirurgie, permettent également d'améliorer les résultats des interventions. Ainsi, la radiothérapie appliquée sur les cancers rectaux peut permettre de faire rétrécir les tumeurs pour limiter l'ampleur de l'intervention chirurgicale. La chimiothérapie peut également être utilisée avant la chirurgie mais elle est le plus souvent ajoutée après celle-ci, pour éviter les récidives et améliorer la survie face à des cancers déjà avancés. «Ces thérapies adjuvantes, introduites dans les années 1990, permettent de guérir un patient sur six en plus au stade III», précise le Pr Philippe Rougier, oncologue digestif à l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris. La chimiothérapie est le plus souvent une combinaison de plusieurs molécules, choisies selon le profil du cancer et du patient. «La prise en charge, à l'avenir, s'appuiera de plus en plus sur la théranostique, qui consiste à mieux cibler les patients pouvant bénéficier au mieux de chaque traitement existant en associant un test diagnostic et une thérapie», indique le Pr Olivier Bouché, oncologue digestif à l'hôpital Robert-Debré de Reims. Certains de ces traitements ont des effets secondaires gênants qui doivent être pris en compte au moment du choix des traitements, notamment pour les patients âgés ou pour ceux, de plus en plus nombreux, qui doivent les prendre au long cours. «Les progrès sont assez importants pour que, dans certains cas, on puisse transformer une maladie rapidement mortelle en maladie chronique», s'enthousiasme le Pr Hammel. Pour en savoir plus: http://www.fondationarcad.org/sites/default/files/GUIDE_COLORECTAL_2012.pdf. Excellent guide, très complet. http://www.fondationarcad.org/nos-actions/sensibilisation-prevention-et-depistage/colon-gonflable-géantle-colon-tour. Le «Colon Tour». «Guérir et mieux soigner - Un médecin à l'école de sa maladie», chronique d'un cancer par Pascal Hammel, chez Fayard. http://www.fsf.asso.fr/, Fédération des stomisés de France