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(technique de Brun Buisson largement utilisée en France, seuil de positivité ≥103 ufc/ml) de l'extrémité
endo-vasculaire (4 à 5 cm) du cathéter (8). Seule la culture quantitative explore la face endo-luminale
du cathéter, expliquant sa meilleure sensibilité.
L’ablation systématique du cathéter devant tout épisode infectieux conduisant à l’ablation injustifiée
de celui-ci dans au moins 3 cas sur 4, d’autres méthodes microbiologiques ont été proposées faisant le
diagnostic d’ILC en maintenant le cathéter en place. Ces méthodes sont réservées aux situations où
l’infection est bien tolérée et le risque de greffe bactérienne à distance faible (absence de
valvulopathie, de prothèses…).
La technique des hémocultures quantitatives est peu validée en réanimation, techniquement délicate et
coûteuse. Elle consiste à comparer les résultats d'hémocultures prélevées sur une veine périphérique et
par l'intermédiaire du cathéter. Le différentiel de colonies entre les 2 prélèvements, jugé refléter une
ILC est variable suivant les études, de 2 à 10 fois plus de colonies dans l’hémoculture prélevée sur le
cathéter ; il est parfois utilisé un compte absolu (par ex, ≥103 ufc/mL dans une hémoculture prélevée
sur le cathéter suspect) pour définir l'ILC. Il n'est pas certain que toutes les catégories d'infection
soient identifiées par cette technique, ni que les infections soient reconnues à un stade précoce. En
pratique, elle parait surtout utile au diagnostic des ILC dans des situations privilégiées où l'on souhaite
préserver à tout prix le cathéter (alimentation parentérale complexe, situations d'hématologie ou de
cancérologie chez les malades thrombopéniques avec cathéter implanté). En réanimation, cette
technique a été supplantée par le délai différentiel de positivité des hémocultures (9). Cette technique
paraît séduisante pour limiter le nombre de cathéters inutilement ôtés, mais nécessite que le laboratoire
puisse déterminer avec précision le moment de positivité des hémocultures, ce qui devient aisé avec la
généralisation des automates. Elle consiste à comparer le moment de positivité d’une paire
d’hémocultures qualitatives prélevée sur une veine périphérique et via le cathéter suspect. En
réanimation oncologique, un délai de positivité de l’hémoculture « périphérique » par rapport à celle
« centrale » supérieur ou égal à 120 min a une sensibilité de 94% et une spécificité de 91% pour
prédire l’ILC bactériémique (9). Des résultats divergents ont été rapportés, justifiant la réalisation
d’autres travaux pour mieux définir la place de cette technique en réanimation polyvalente.
La culture du point d'entrée du cathéter est simple à réaliser et pourrait être incluse dans un
programme de surveillance des ILC et dans une stratégie globale de gestion du risque infectieux.
L'écouvillonnage du point d'entrée du cathéter lors des pansements a en effet une bonne valeur
prédictive négative, supérieure à 90%. En revanche, sa valeur prédictive positive est médiocre (le taux
de faux positifs est élevé), proche de 50%. Une amélioration de la valeur prédictive positive est
observée lorsque cette culture est réalisée uniquement devant une forte suspicion d’ILC. Elle peut être
couplée à la culture du pavillon du cathéter notamment lors des cathétérismes de longue durée
(alimentation parentérale prolongée), pour lesquels la voie de colonisation endoluminale est
prédominante.