34 | La Lettre du Rhumatologue • N° 431 - avril 2017
VIE PROFESSIONNELLE
Consultations complexes et très complexes
en rhumatologie : une reconnaissance
de l’expertise du rhumatologue
Les consultations complexes, dans le cadre du par-
cours de soins de patients présentant une pathologie
complexe ou instable, bénéficient d’une majoration
de 16 € de l’acte de base dans certaines circons-
tances particulières, soit un total de 46 €.
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Patient atteint de polyarthrite rhumatoïde évolutive,
en cas d’épisode aigu ou de complication : cette consul-
tation, dénommée PPR (prise en charge polyarthrite
rhumatoïde) et dont la cotation est réservée aux méde-
cins de secteur 1 et OPTAM, sera facturable une fois par
an ou en cas d’aggravation ou d’épisode aigu. Elle impose
le respect du parcours de soins, avec réalisation d’un
bilan approfondi, mise en œuvre de la prise en charge
(traitement, surveillance par examens complémentaires,
prise en charge médicale et paramédicale, orthèses,
etc.). Le code prestation à transmettre à l’assurance
maladie sur la feuille de soins (électronique ou papier) est
MSF. Cette prestation ne peut pas être facturée pour un
patient hospitalisé. En pratique, en l’absence d’aggrava-
tion ou de poussée, on peut la coter une fois par an (on
ne cotera donc pas s’il y a eu une cotation pour poussée
ou aggravation durant la même année). Sinon, dans le
cadre d’une maladie “évolutive et sévère” (en affection
de longue durée et en cas de DAS > 3,2), on peut la coter
“autant de fois que nécessaire avec discernement” en
cas de poussée avec augmentation du DAS (entre 0,6
et 1,2 selon les références), entre 2 consultations ou en
cas de complication (apparition d’une érosion ou d’un
pincement, d’une manifestation extra-articulaire ou
d’une complication liée au traitement).
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Première consultation spécifique de prise en
charge d’une scoliose grave évolutive de l’enfant ou
de l’adolescent, dénommée SGE (scoliose grave de
l’enfant), dont la cotation est réservée aux médecins
de secteur 1 et OPTAM. Une scoliose est considérée
comme grave et évolutive s’il y a une aggravation de
5° sur 2 radiographies à 4 ou 6 mois d’intervalle, ou
une courbure supérieure à 30°. Le code prestation
à transmettre à l’assurance maladie correspondant
à la consultation complexe est MCL.
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Dans le cas d’une consultation très complexe, une
majoration de 30 €, soit un total de 60 €, est appliquée
à l’acte de base. Elle se situe après la consultation d’an-
nonce du diagnostic ; il s’agit de la consultation d’an-
nonce de la thérapeutique, qui comprend un temps
d’information sur l’objectif de celle-ci, les éventuels effets
indésirables et les conséquences sur la vie quotidienne.
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Cette consultation spécifique vise à initier la
prise en charge, par un rhumatologue, un dermato-
logue ou un médecin spécialiste en médecine
interne, d’un patient atteint d’une maladie auto-
immune avec atteinte viscérale ou articulaire ou
d’une vascularite systémique. Elle sera dénommée
MAV (maladie atteinte viscérale), et sa cota-
tion sera réservée aux médecins de secteur 1 et
OPTAM. Le code prestation à transmettre sur la
feuille des soins à l’assurance maladie est MTX. La
consultation ne peut être facturée pour un patient
hospitalisé. Elle doit donner lieu à la rédaction de
conclusions thérapeutiques. Sont donc concernés
toutes les connectivites et vascularites, la poly-
arthrite rhumatoïde, le rhumatisme psoriasique
et les spondyloarthrites. À noter, toutefois, que
cette majoration n’est facturable qu’une fois, ce
qui pose le problème de sa traçabilité.
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Consultation initiale d’information et d’orga-
nisation de la prise en charge pour le suivi d’un
patient chez qui a été institué un traitement
par biothérapie (anti-TNFα), dénommée MPB
(majoration pour traitement par biothérapie
anti-TNFα), dont la cotation sera réservée aux
médecins de secteur 1 et OPTAM. Le code presta-
tion à transmettre sur la feuille des soins (électro-
nique ou papier) à l’assurance maladie est MTX.
Dans le cadre du parcours coordonné de soins, il
s’agit donc en pratique de la première consultation
suivant l’instauration de la biothérapie. Elle peut
être étendue à toutes les biothérapies, et n’est elle
aussi cotée qu’une seule fois (elle ne l’est donc pas
en cas de “switch” si la cotation a déjà été faite
auparavant). On rencontre là encore un problème
de traçabilité interopérateurs.
Conclusion
Si cette convention permet enfin une reconnaissance
de la complexité particulière des actes spécifiques
de spécialité, elle consacre une augmentation des
tarifs de base, qui sont donc supposés ne pas être
revalorisés au cours des 5 prochaines années. C’est
pour cette raison qu’il nous faut continuer à proposer
d’autres consultations complexes et très complexes,
négocier une rémunération sur objectifs de santé
publique pour les rhumatologues et tenter de faire
revaloriser les actes de la Classification commune des
actes médicaux, dont le tarif n’a souvent pas bougé
depuis 2005 ! ■
L’auteur déclare ne pas avoir
de liens d’intérêts
en rapport avec cet article.