Collyres et autres topiques antibiotiques dans les infections

oculaire au sérum physiologique associé
à un antiseptique,
le traitement antibio-
tique étant réservé aux formes graves.
Les
critères de gravité d’une conjonctivite
bactérienne sont des sécrétions puru-
lentes importantes, un chémosis (œdème
de la conjonctive) ou un œdème palpé-
bral, un larmoiement important, une
photophobie, une baisse de l’acuité vi-
suelle, même modérée. Les bactéries im-
pliquées sont essentiellement des bacté-
ries de la flore rhinopharyngée : H. in-
fluenzae, pneumocoque, M. catarrhalis…
La rifamycine est active sur l’ensemble de
ces bactéries.
En cas de conjonctivite réci-
divante, il faut rechercher une imperfora-
tion des voies lacrymales et demander un
avis ophtalmologique.
5. La kératite bactérienne
est une infec-
tion cornéenne diffuse ou localisée. Elle
doit être immédiatement traitée car elle
met directement en jeu le pronostic vi-
suel, surtout si elle est située dans l’axe
optique.
Tout patient photophobe dont
l’œil est rouge, douloureux, larmoyant et la
vision abaissée doit bénéficier d’un exa-
men ophtalmologique en urgence et d’un
traitement antibiotique local.
En présence
de critères de gravité ou en cas d’échec
après vingt-quatre heures de traitement,
un prélèvement pour analyse microbio-
logique doit être effectué. Il convient de
suivre attentivement et, si besoin, d’hos-
pitaliser le patient pour un traitement à
1.
Des antibiotiques locaux prescrits in-
utilement exercent une pression de sé-
lection superflue. Ils ne doivent donc
être l’objet d’une prescription médicale
que dans des situations où ils ont dé-
montré leur efficacité.
2.
Les traitements topiques ophtalmolo-
giques comprennent des collyres, des
pommades et des gels. Ces deux der-
nières formes sont reconnues pour leur
rémanence.
3.
Les concentrations obtenues in situ
par une antibiothérapie locale sont géné-
ralement très élevées et s’avèrent actives
sur des germes modérément sensibles,
voire parfois résistants. Dans les infec-
tions oculaires superficielles, l’antibio-
thérapie topique offre une biodisponibi-
lité égale ou supérieure à celle de l’anti-
biothérapie générale et permet de traiter
la plupart des infections graves de la sur-
face oculaire. Les dacryocystites et les
endophtalmies bactériennes ne relèvent
pas d’un traitement par collyre.
4.
La conjonctivite est une inflammation
de la conjonctive sans atteinte cornéenne.
Sa présentation la plus fréquente est un
œil rouge, larmoyant. Les étiologies les
plus fréquentes sont virales, allergiques
ou liées à un syndrome sec.
Le diagnostic
de conjonctivite bactérienne est porté sur la
présence de sécrétions purulentes.
Le trai-
tement des conjonctivites bactériennes
doit comprendre avant tout un lavage
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Médecine
& enfance
Collyres et autres topiques
antibiotiques dans les infections
oculaires superficielles
« Collyres et autres topiques antibiotiques dans les infections oculaires superficielles », AFSSAPS, 2004
http://agmed.sante.gouv.fr/pdf/5/rbp/ophtreco.pdf
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fortes doses sous surveillance. Il faut
adapter le traitement aux germes présu-
més. Le traitement peut comporter une
double antibiothérapie, associant par
exemple fluoroquinolone et aminoside.
Les tétracyclines, la rifamycine, la poly-
myxine B ou la bacitracine peuvent éga-
lement être utilisées.
6. L’orgelet
est une infection d’une glan-
de sébacée, le plus souvent par des sta-
phylocoques. Dans les formes récidi-
vantes ou chez des sujets à risque, il peut
être envisagé d’appliquer un antibiotique
antistaphylococcique local, comme l’aci-
de fucidique, les tétracyclines, les amino-
sides ou la rifamycine sous forme de gel
ou pommade pendant huit jours.
7. La blépharite
est une inflammation
chronique liée à un dysfonctionnement
du meibum et peut être traitée par des
soins de paupières sans antibiotique.
L’antibiothérapie locale (gel ou pomma-
de) permet de réduire la flore bactérien-
ne, mais son efficacité à huit jours n’est
pas supérieure à celle des anti-inflamma-
toires locaux ou des soins de paupières.
Elle est utile en cas de surinfection asso-
ciée. Dans ce cas, l’acide fucidique, les
tétracyclines, les aminosides et la rifamy-
cine sont recommandés.
8. Le chalazion
est une inflammation se-
condaire à l’occlusion d’une glande de
Meibomius. Il se traite d’abord par des
soins de paupières (expliqués aux pa-
tients par le praticien) et dans les cas
graves, par pommade corticoïde. L’inté-
rêt d’une antibiothérapie n’est pas dé-
montré.
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