Œil et Physiologie de la Vision – VI-1
Test du fonctionnement de l'épithélium pigmentaire
L’EOG (figure VI-4) teste le fonctionnement de l'épithélium pigmentaire après que les
bâtonnets aient été mis en activité par un éclairement de longue durée (figure VI-6).
Pour que le Light Peak de l’EOG reflète l’état fonctionnel de la partie intra-épithéliale de
l'épithélium pigmentaire ou celui de sa membrane basale, il faut avoir vérifié que le
fonctionnement des bâtonnets est normal. C’est le cas lorsque l’onde-a de la mixed-
response de l’ERG flash (séq-2) est d’amplitude normale.
Rappel. Toute altération du fonctionnement des bâtonnets (attention il s’agit bien du photorécepteur, donc du
fonctionnement du 1er étage de la neurorétine) modifie l’amplitude du Light Peak de l’EOG. Cette diminution
d’amplitude du Light Peak n’est donc pas nécessairement le reflet d’un dysfonctionnement de l'épithélium
pigmentaire, mais peut être celui du dysfonctionnement des bâtonnets si l'épithélium pigmentaire est normal…
ou représenter une déficience combinée des bâtonnets et de l'épithélium pigmentaire. La part entre le
dysfonctionnement des bâtonnets et celui éventuellement coexistant ou préexistant de l'épithélium pigmentaire
est parfois délicate à faire.
L’interprétation de l’EOG doit donc toujours être associée à celle de l’ERG flash ; elle
demande une bonne connaissance de la clinique, de la physiologie et de la réflexion pour
aboutir à une conclusion étayée.
Tests du fonctionnement du système des cônes
Cinq tests à disposition
Si les cônes sont beaucoup moins nombreux que les bâtonnets, leur rôle est fondamental
pour la qualité de la vision. Cinq tests électrophysiologiques permettent d’approcher le
fonctionnement du système photopique (ERG flash (séq-3 à 5), ERG ON-OFF, ERG
multifocal, P-ERG, PEV) alors que seul l’ERG flash (séq-1 et 2) permet le contrôle du
fonctionnement global du système scotopique.
Quatre localisations concentriques
Le fonctionnement des cônes et du système des cônes -d’une part les cônes L et M avec
leurs deux voies ON et OFF et d’autre part les cônes S avec leur voie ON spécifique-
peuvent être testés de façon concentrique, englobant toute la surface de la neurorétine
jusqu’au cœur de l’aire maculaire (figure VI-3).
Toute la surface rétinienne : ERG flash phot
L’ERG flash au cours de ses 3 séquences photopiques (séq-3 à 5) dit aussi ERG flash
phot, teste la réponse du système des cônes issue de toute la surface rétinienne sur les 2
premiers étages rétiniens (figure VI-3).
Rappel : particularités des potentiels oscillatoires enregistrés en ambiance photopique. On enregistre
normalement trois potentiels oscillatoires dit Phot-OP2, Phot-OP3 et Phot-OP4. Les deux premiers sont sous la
dépendance de la voie ON des cônes, le dernier sous celle de la voie OFF des cônes. De plus, ils sont issus de
secteurs rétiniens : Phot-OP2 de la zone fovéolaire, Phot-OP3 de la zone périfovéolaire et Phot-OP4 plutôt de la
zone extra-maculaire ou proche périphérie.
Toute la surface rétinienne et ses deux voies ON et OFF : ERG ON-OFF
Le système des cônes L et M possèdent deux voies, l’une ON et l’autre OFF : le système
des cônes S possède une voie ON distincte de celle du système des cônes L et M (revoir
chapitre III-1). Le fonctionnement d’une part de la voie ON et d’autre part de la voie OFF
peut être différencié sur toute la surface rétinienne par le recueil de l’ERG ON-OFF (figure
VI-7) ou bien lors de l’émergence des potentiels oscillatoires : Phot-OP2 et Phot-OP3,
sous la dépendance de la voie ON et Phot-OP4, sous celle de la voie OFF. L’une ou l’autre
de ces voies peut être atteinte de façon spécifique comme au cours de l’héméralopie
congénitale essentielle ou de rétinopathies n’ayant pas encore fait l’objet de classification
clinique spécifique (voir un exemple à la deuxième partie).