Pr.M.Houimdi Solution de l’épreuve de Mathématiques Section : Sciences Mathématiques Juin 2010 + Exercice 1 I) On munit l’ensemble I =]0, +∞[ de la loi interne ∗ définie par ∀(a, b) ∈ I × I, a ∗ b = eln(a) ln(b) 1. La loi ∗ est commutative et ∗ est associative. On a b ∗ a = eln(b) ln(a) = eln(a) ln(b) = a ∗ b, donc ∗ est commutative. Soient a, b et c trois éléments de I, alors on a ln(a) ln(b) ) ln c = e(ln(a) ln(b)) ln(c) = eln(a) ln(b) ln(c) ln(b) ln(c) ) = eln(a)(ln(b) ln(c)) = eln(a) ln(b) ln(c) (a ∗ b) ∗ c = (eln(a) ln(b) ) ∗ c = eln(e et on a aussi a ∗ (b ∗ c) = a ∗ (eln(b) ln(c) ) = eln a ln(e Donc ∗ est associative. 2. La loi ∗ possède un élément neute ε. Existe-t-il ε ∈ I, tel que ∀a ∈ I, a ∗ ε = a ? a ∗ ε = a ⇐⇒ eln(a) ln(ε) = a ⇐⇒ ln(a) ln(ε) = ln(a) ⇐⇒ ln(ε) = 1 car a est quelconque dans I ⇐⇒ ε = e Donc la loi ∗ possède e comme élément neutre. 3. Pour vérifier que (I \ {1}, ∗) est un groupe commutatif, il suffit, d’après ce qui précède, de montrer que tout élément de I \ {1} possède un inverse pour la loi ∗. Soit a ∈ I \ {1}, on doit chercher b ∈ I \ {1}, tel que a ∗ b = e. a ∗ b = e ⇐⇒ eln(a) ln(b) = e ⇐⇒ ln(a) ln(b) = 1 1 ⇐⇒ ln(b) = ln(a) (car a , 1, donc ln(a) , 0) 1 Ainsi, on obtient b = e ln(a) . 1 Donc tout élément a ∈ I \ {1} est inversible et a pour inverse e ln(a) , par suite, (I \ {1}, ∗) est un groupe commutatif. 1 ÕºJ Ê« ÐC Ë@ ð é<Ë@ ѺKA« @ Pr.M.Houimdi 4. a) La loi ∗ est distributive par rapport à la multiplication de R. Soient a, b et c trois éléments de I, on doit vérifier que, a ∗ (b × c) = (a ∗ b) × (a ∗ c) et (a × b) ∗ c = (a ∗ c) × (b ∗ c) a ∗ (b × c) = eln(a) ln(bc) = eln(a)(ln(b)+ln(c)) = eln(a) ln(b) eln(a) ln(c) = (a ∗ b) × (a ∗ c) De la même manière on voit que (a × b) ∗ c = (a ∗ c) × (b ∗ c). b) (I, ×, ∗) est un corps commutatif. (I, ×) est un sous-groupe de (R∗ , ×) (I \ {1}, ∗) est un groupe commutatif la loi ∗ est distributive par rapport à la loi × (1) (2) (3) (1), (2) et (3) entrainent que (I, ×, ∗) est un anneau commutatif dans lequel tout élément différent de l’élément neute de la loi × est inversible pour la loi ∗, ainsi, (I, ×, ∗) est un corps commutatif. II) Soit A la matrice définie par, 1 1 −2 A = −1 −1 2 −2 −2 0 1. 1 1 −2 1 1 −2 4 4 0 A2 = −1 −1 2 −1 −1 2 = −4 −4 0 −2 −2 0 −2 −2 0 0 0 0 1 1 −2 4 4 0 0 0 0 A3 = A × A2 = −1 −1 2 −4 −4 0 = 0 0 0 −2 −2 0 0 0 0 0 0 0 2. A3 = 0, donc A est un diviseur de zéro et par suite, A n’est pas inversible. , Exercice 2 − − Le plan complexe est muni d’un repère orthonormé (O, → u ,→ v ). 1. a) On remarque que 3 + 4i = 22 + 4i + i2 = (2 + i)2 , donc les racines carrées de 3 + 4i sont (2 + i) et −2 − i. b) Résoudre dans C l’équation (E) : 4z2 − 10iz − 7 − i = 0. On a ∆0 = 25i2 + 4(7 + i) = −25 + 28 + 4i = 3 + 4i, donc d’après la question a), on a z1 = 5i − (2 + i) 1 5i + (2 + i) 1 = (1 + 3i) et z2 = = − +i 4 2 4 2 2. a et b sont les solutions de l’équation (E), tels que ℜ(a) < 0. A et B sont les points du plan d’affixe a et b respectivement. Donc a = − 12 + i et b = 12 (1 + 3i). 2 ÕºJ Ê« ÐC Ë@ ð é<Ë@ ѺKA« @ Pr.M.Houimdi a) b ba 1 2 5 5 1 4 = 2 = × (1 + 3i)(− − i) = ( − i) = 1 − i a |a| 2 5 2 5 2 2 b) En déduire que le triangle AOB est isocèle et rectangle en A. b−a b π −→ − → [ (AO, AB) = Arg = Arg − + 1 = Arg(−1 + i + 1) = Arg(i) = −a a 2 √ √ 5 1 5 − → −→ et kABk = |b − a| = |1 + i| = kOAk = |a| = 2 2 2 Donc le triangle AOB est isocèle et rectangle en A. 3. Soient C le point d’affixe c avec C , A, D l’image de B par la rotation de centre C et d’angle −→ et L l’image de D par la translation de vecteur AO. π 2 a) Soit d l’affixe de D, puisque D est l’image de B par la rotation de centre C et d’angle π2 , alors on a d − c = i(b − c), donc d = c + i(b − c) −→ b) Soit l l’affixe de L, puisque L est l’image de D par la translation de vecteur AO, alors l = d − a, donc l = (c − a) + i(b − c) c) On a b l − c = −a + i(b − c) = a(i − 1) − ic = a[i(1 − i) − 1] − ic = a(i + 1 − 1) − ic = i(a − c) a donc l −c =i a−c On en déduit donc que, − → − → [ (CA, CL) = Arg l −c a−c = Arg(i) = π 2 Donc le triangle ACL est rectangle en C. - Exercice 3 1. Déterminer les entiers naturels m, tel que m2 + 1 ≡ 0 [5]. m2 + 1 ≡ 0 [5] ⇐⇒ m2 + 1 = 0 [5] ⇐⇒ m2 = −1 = 4 [5] ⇐⇒ m = 2 [5] ou m = −2 = 3 [5] Donc l’ensemble des entiers naturels m, tel que m2 + 1 ≡ 0 [5], sécrit sous la forme, {5k + 2 : k ∈ N} ∪ {5l + 3 : l ∈ N} 2. Soient p un nombre premier, tel que p = 3 + 4k, où k est un entier naturel, et n un entier naturel, tel que n2 + 1 ≡ 0 [p] 3 ÕºJ Ê« ÐC Ë@ ð é<Ë@ ѺKA« @ Pr.M.Houimdi a) n2 + 1 ≡ 0 [5] =⇒ n2 ≡ −1 [p] 2 1+2k ≡ (−1)1+2k 2 1+2k ≡ −1 =⇒ (n ) =⇒ (n ) [p] [p] b) Si n et p ne sont pas premiers entre eux, alors p divise n, car p est un nombre premier. Donc n ≡ 0 [p] et par suite, n2 ≡ 0 [p]. Ce qui est absurde, car n2 ≡ −1 [p], donc n et p sont premiers entre eux. c) p et n sont premiers entre eux, donc n . 0 [p] et par suite, n p−1 ≡ 1 [p]. Avec n p−1 = n3+4k−1 = n2+4k = (n2 )1+2k , donc (n2 )1+2k ≡ 1 [p]. d) (n2 )1+2k ≡ −1 [p] et (n2 )1+2k ≡ 1 [p], donc (n2 )1+2k ≡ 0 [p], donc n ≡ 0 [p], ce qui est absurde car n et p sont premiers entre eux. Donc il n’existe pas d’entier naturel, tel que n2 + 1 ≡ 0 [p]. * Exercice 4 2 I) On considère la fonction numérique f définie sur [0, +∞[ par f (x) = 4xe−x . → − → − Soit (C) sa courbe représentative dans un repère orthonormé (O, i , j ). 1. lim f (x) = 0. x→+∞ √ 2 2 , ainsi on aura 2. f 0 (x) = 4(1 − 2x2 )e−x , donc f 0 (x) = 0 pour x = 2 x √ 2 2 0 f 0 (x) + 0 +∞ − √ 1 2 2e− 2 f (x) 0 0 3. L’équation de la demi-tangente au point x = 0 est définie par y = 4x. 4 ÕºJ Ê« ÐC Ë@ ð é<Ë@ ѺKA« @ Pr.M.Houimdi 4. Z 1 a= Z 1 f (x)dx = 0 2 4xe−x dx = −2 0 Z 1 0 h 2 i1 2 1 (−2x)e−x dx = −2 e−x = 2(1− ) ' 1, 26cm2 e 0 2 II) On considère la fonction numérique fn définie sur [0, +∞[ par fn (x) = 4xn e−x . (n ≥ 2). 1. a) x > 1 =⇒ x2 > x =⇒ −x2 < −x 2 =⇒ e−x > e−x 2 b) e−x < e−x , donc fn (x) < 4xn e−x avec lim xn e−x = 0, donc x→+∞ lim fn (x) = 0 x→+∞ 2 2. fn0 (x) = 4xn−1 (n − 2x2 )e−x , donc f 0 (x) s’annule pour x = x pn 2 pn 0 +∞ 2 f 0 (x) + fn ( et on a 0 pn − 2) f (x) 0 0 p 3. Pour tout entier naturel n ≥ 2, on a 1 ≤ n2 , donc, d’après le tableau de variation, fn est strictement croissante sur [0, 1] et on a fn (0) = 0 et fn (1) = 4e−1 , donc f (0) < 1 < f (1), ainsi, d’après le théorème des valeurs intermidiaires, il existe un unique un ∈]0, 1[, tel que f (un ) = 1. 2 2 −un = u (4un e−un ) = u f (u ) = u . 4. a) fn+1 (un ) = 4un+1 n n n n n n e n b) Puisque, pour tout entier n ≥ 2, la fonction fn+1 est strictement croissante sur [0, 1] et puisque fn+1 (xn+1 ) = 1 et fn+1 (un ) = un , avec un < 1, alors un < un+1 . Donc la suite (un )n≥2 est strictement croissante. (un )n≥2 est strictement croissante et majorée par 1, donc (un )n≥2 est convergente. 5. Soit l = lim un . n→+∞ a) On sait que ∀n ≥ 2, 0 < un < 1, donc 0 ≤ l ≤ 1 et puisque f est strictement croissante, alors 0 < l ≤ 1. 2 b) fn (un ) = 1, donc 4unn e−u = 1, par conséquent, ln(4) + n ln(n) − u2n = 0 et ainsi on aura, n ln(un ) = u2n − ln(4). Puisque 0 < un < 1, alors − ln(4) < n ln(un ) < 1 − ln(4), donc on obtient, 1 ln(4) ln(4) < ln(un ) < − − n n n 5 ÕºJ Ê« ÐC Ë@ ð é<Ë@ ѺKA« @ Pr.M.Houimdi c) e < 4, donc 1 < ln(4), par suite lim e 1−ln(4) n n→+∞ ln(4) = 1 et lim e n = 1. − n→+∞ ln(4) − 1−ln(4) 1 ln(4) ln(4) < ln(un ) < − =⇒ e n < un < e n − n n n ln(4) − 1−ln(4) =⇒ lim e n ≤ lim un ≤ lim e n n→+∞ n→+∞ n→+∞ Donc lim un = 1. n→+∞ ( Exercice 5 On considère la fonction F définie sur R∗ par ∗ ∀x ∈ R , F(x) = Z 2x x 1 dt ln(1 + t 2 ) 1. En effectuant le changement de variable s = −t, on aura, Z −2x F(−x) = −x 1 dt = − ln(1 + t 2 ) Z 2x x 1 ds = −F(x) ln(1 + s2 ) Donc F est une fonction impaire. Rx 1 dt. 2 1 ln(1 + t ) a) En appliquant la relation de Chasles, on obtient, 2. Pour tout x ∈]0, +∞[, on pose ϕ(x) = Z 2x 1 1 1 F(x) = dt = dt + 2 2 x ln(1 + t ) x ln(1 + t ) Z 2x Z x 1 1 − = 2 2 1 ln(1 + t ) 1 ln(1 + t ) = ϕ(2x) − ϕ(x) Z Z 2x 1 1 ln(1 + t 2 ) b) ϕ est une fonction dérivable sur ]0, +∞[ et on a ϕ0 (x) = 1 ln(1 + x2 ) Donc d’après la question précédente, F est dérivable sur ]0, +∞[ et on a ∀x ∈]0, +∞[, F 0 (x) = 2ϕ0 (2x) − ϕ0 (x) = 1 2 − ln(1 + 4x2 ) ln(1 + x2 ) c) Pour x ∈]0, +∞[, on a F 0 (x) = 0 ⇐⇒ ln(1 + 4x2 ) = 2 ln(1 + x2 ) ⇐⇒ (1 + 4x2 ) = (1 + x2 )2 ⇐⇒ x2 (x2 − 2) = 0 √ √ Donc F 0 (x) = 0 sur ]0, +∞[, pour x = 2 et on a F 0 (x) ≥ 0 ⇐⇒ x ≥ 2. Ainsi, on aura 6 ÕºJ Ê« ÐC Ë@ ð é<Ë@ ѺKA« @ Pr.M.Houimdi x √ 2 0 f 0 (x) − f (x) 0 +∞ + √ F( 2) 3. a) D’après le théorème des accroissements finis appliqué à la fonction ϕ sur l’intervalle ]x, 2x[, il existe c ∈]x, 2x[, tel que ϕ(2x) − ϕ(x) = (2x − x)ϕ0 (c) Puisque F(x) = ϕ(2x) − ϕ(x), alors on a F(x) = x ln(1 + c2 ) b) On a x < c < 2x, donc ln(1 + x2 ) < ln(1 + c2 ) < ln(1 + 4x2 ), par suite, on a ∀x > 0, x x x < < 2 2 ln(1 + 4x ) ln(1 + c ) ln(1 + x2 ) Donc, d’après la question précédente, ∀x > 0, c) On sait que x x < F(x) < ln(1 + 4x2 ) ln(1 + x2 ) x x = lim = +∞ 2 x→0+ ln(1 + x2 ) x→0+ ln(1 + x ) lim et x x = lim = +∞ 2 x→+∞ ln(1 + x ) x→+∞ ln(1 + x2 ) lim Donc, d’après la question précédente, on en déduit que, F(x) =0 x→+∞ x→+∞ x √ x e−1 d) On a ∀x > 0, , donc, en particulier pour x = , on a 2 ln(1 + 4x ) 2 √ √ e−1 e−1 <F 2 2 lim F(x) = +∞, lim F(x) = +∞ et x→0+ On a aussi ∀x > 0, F(x) < lim √ x , donc, en particulier pour x = e − 1, on a ln(1 + x2 ) √ √ F( e − 1) < e − 1 Soit g la fonction définie sur ]0, +∞[, par g(x) = F(x) − x, on a √ √ e−1 g( e − 1) < 0 < g 2 7 ÕºJ Ê« ÐC Ë@ ð é<Ë@ ѺKA« @ Pr.M.Houimdi Donc d’après le théorème des valeurs intermidiaire, il existe x ∈]0, +∞[, tel que √ √ e−1 < x < e − 1 et g(x) = 0 2 √ On sait que F est √ strictement décroissante sur ]0, 2[, donc g est aussi strictement dé√ √ croissante sur ]0, 2[. Puisque e − 1 < 2, alors √ √ g est strictement décroissante sur √ e−1 e−1 √ ] , e − 1[, donc x est l’unique élément de ] , e − 1[, tel que g(x) = 0. 2 2 Supposons qu’il existe y ∈]0, +∞[, tel que g(y) = 0. Puisque F(y) = y, alors, on a y y < y < ln(1 + 4y2 ) ln(1 + y2 ) Donc ln(1 + y2 ) < 1 < ln(1 + 4y2 ) Par suite √ √ e−1 < y < e−1 2 Par conséquent y = x. On conclut, donc, que x est l’unique élément de ]0, +∞[, tel que F(x) = x. 8 ÕºJ Ê« ÐC Ë@ ð é<Ë@ ѺKA« @